La présence ou l'absence de chambres inconnues à l'intérieur de la pyramide de Khéops n'a pas fini de faire fantasmer les archéologues, architectes, historiens, ingénieurs et informaticiens. Selon l'architecte
Jean-Pierre Houdin, qui travaille en collaboration avec les ingénieurs de DASSAULT Systèmes : «Dans la pyramide de Kheops, il reste encore deux antichambres à découvrir ainsi qu'un circuit de corridors par lequel le sarcophage a été acheminé.»
Et tous, bien entendu, ont lu et adoré les deux tomes de la bande dessinée parue en 1955 : le papyrus de Manethon (1) et La chambre d'Horus (2). Et moi, tout comme Blake et Mortimer à la fin de l'histoire, j'oublie la plus grande partie de l'intrigue, pour chaque année la redécouvrir avec le même plaisir.
Car cette deuxième aventure des héros britanniques est stupéfiante de vraisemblance et de rêve mêlés. On retrouve l'ennemi numéro UN, Olrik devenu un sinistre malfrat trafiquant de stupéfiants et d'oeuvres d'art, et sa bande, avec la première entrée en scène de Starkey, mais aussi le bon Nasir, et son homologue opposé et criminel, le sinistre Razul le Bezendjas, déjà croisés dans le Secret de l'Espadon. le personnage important est ici un mystérieux vieil homme, empreint d'une autorité inquiétante : le cheik Abd-el-Razek. C'est à lui que reviendra le dernier mot.
Ici, nous nous trouvons dans les rues du Caire et bientôt sur le plateau de Gizeh, dominé par les trois pyramides, à la recherche du trésor d'Aton, père de Tout-Ank-Hamon. Dans le Musée National (dont on ne voit pas la poussière) et les grands hôtels de la ville. En particulier à Mena House, le splendide hôtel dont les terrasses donnent sur la Grande Pyramide. C'est tout à fait comme ça, vous pouvez m'en croire : lorsque je suis allée au Caire, c'est là que j'ai voulu résider, et pas ailleurs. le décor est intact.
Donc, un classique. Difficile à commenter. L'histoire est celle d'un polar avec des coups de feu, des séquestrations, des exécutions avec silencieux, des cheminements dans des couloirs souterrains avec des torches qui s'éteignent - une constante dans l'oeuvre de Jacobs - des usurpations d'identité, et toujours la pointe d'humour et une recherche iconographique sans faille. Un exemple : la "guimbarde" incroyable du Docteur Grossgrabenstein existe bien, avec parasol à franges. Je l'ai découverte à Mulhouse, dans la collection des frères Sclumpf. Et puis, la conclusion touche à l'ésotérisme et à la magie ...et on "marche", on court ...
Je ne citerai pas les innombrables emprunts faits à cette histoire par les romanciers et les cinéastes du monde entier depuis la fin des années cinquante. En lisant, on se remémore une foule de citations. Bref, un élément essentiel de la culture moderne. A lire absolument.
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