La première impression que nous donne un livre, c'est quand même l'objet qui nous la donne. Là, quand on a le livre en main, on est frappé par une chose : le poids de ce (plutôt) petit livre rose. C'est tout à fait à l'image du contenu. Une histoire racontée dans une langue aisée, ouverte à toutes les lectures. Mais une réelle densité, tant sur le fond que sur la forme. Si Linno, Anju et Gracie sont les personnages principaux du roman, Melvin, Bird, Mme Solanki, Ammanchi, ... n'en sont pas pour autant sans vie, ni sans saveur. Ils ont tous une incroyable densité et leur vie est présente dans ou entre les lignes de chaque phrase.
Tania James offre un point de vue tout à fait original sur l'émigration, sur ses motivations et le bonheur qu'elle peut apporter. Anju et Linno ne partent pas dans la vie avec les mêmes cartes en main. Celle qui semble la plus favorisée n'est semble-t-il pas celle qu'on croit et le bonheur ne se trouvera pas non plus où elles l'attendent.
Tania James a écrit cette histoire en mélangeant avec bonheur une franchise toute occidentale et la pudeur de ses jeunes héroïnes. C'est aussi délicat que rafraichissant.
500 pages de grande qualité, tant grâce au papier qui les composent (ce qui explique le poids étonnant du roman), qu'à la plume de son auteur.