Ma vie selon moi, tome 5 : Le happy end que j'espérais

A notre amour qui renaissait de ses cendres, à nos corps aimantés l'un vers l'autre...
mon portable a sonné.
" encoreMum" s'est affiché. Oh non, pas elle ! Pas maitenant ... Je n'ose pas imaginer l'état dans lequel elle se trouve. Car j'avais courageusement chargé Eugénie de prévenir ma mère de mon départ pour la campagne. Officiellement, je vous rapelle que j'étais juste partie dormir une nuit chez Léa afin de réviser.Je ne sais pas ce que la vieille dame lui avait expliqué pour justifier mon escapade mais je pouvais m'attendre à une méga- crise.
Tant pis, je ne réponds pas.
Oui, mais si je ne réponds pas,j'aurai droit à des mesures de rétortion énormes par la suite.
Je m'en fiche, je ne réponds pas.
Elle est du genre à venir me chercher escortée par deux gendarmes .
Peu importe, je ne réponds pas.
J'ai décroché. Un énorme "Allo Justine" a empli la pièce.
Me me Thibault a sursauté.
Justine- Coucou maman, tu...
La mère- ON PEUT SAVOIR CE QUE TU ....
pour des raisons perso. je ne préfère pas rendre compte de cette conversation.
je dirais juste que ce monolgue a duré 25 minutes.
Pour la deusième fois de la soirée, j'ai jujé que l'on devait penser a nous deux.
J'ai pris Thibault dans mes bras et j'ai couver son visage de baisers incendiaires.Il s'est jeté sur moi, m'a enlevé sans aucun ménagement mon pull,mon tee-shirt, mon soutien gorge et.......................

Tandis qu'on dansait collé serré, j'en ai profité pour demander discrètement à Jim s'il était au courant de quelque chose de nouveau entre Léa et Nicolas. Il a souri de façon énigmatique.
Jim - Léa ne t'a rien raconté ?
Justine - Non.
Jim - J'ai juré de me taire mais tu risques d'être très surprise.
Justine - Par quoi ???
Jim - Motus et bouche cousue.
Justine - S'il te plaît Jim chéri, dis-le-moi.
Jim - Non, pas de numéro de charme, ça ne marche pas !
Justine - T u peux bien répondre par oui ou par non à une question ?
Jim - Non.
Justine - Mais pourquoi toi tu sais mieux que moi ce qui se passe entre MON cousin et MA meilleure amie alors que moi, je ne sais rien ?
Jim- Parce que la vie est injuste !
Justine - T'es méchant.
Jim - Tu n'as pas toujours était de cet avis.
Cette allusion à peine voilée à notre histoire m'a empourpré les joues. Jim m'a donné une tape dans le dos.
Jim - Ne fais pas cette tête. C'est de l'histoire ancienne ! D'ailleurs, je vais te présenter Ambre dès ce soir.
Justine - Ambre ? Qui est-ce ?
Jim - Une très jolie fille que j'ai rencontrée au Paradisio.
Justine - Elle bosse là-bas ?
Jim - Non, c'est une cliente, elle est avocate, enfin avocate stagiaire pour l'instant !
Justine - C'est une vieille alors ?
Jim - Si vingt-quatre ans c'est vieux alors elle est vieille, mais une vieille hypersexy !
Une bouffée de jalousie est venue m'empoisonner le cœur.
Justine - Pourquoi une fille qui a un super job s'entiche d'un lycéen ?
Jim - C'est drôle comme tu oublies systématiquement que je travaille et que je n'ai pas la même vie que vous.
Ça m'a fait mal au cœur que Jim se sente obligé de nous mettre à distance pour justifier son histoire avec cette étrangère.
Justine - Tu passes ton bac, non, comme nous ?
Jim - D'abord, je le passe en candidat libre, je ne m'amuse pas au lycée avec mes copains. Et puis ça fait longtemps maintenant que j'ai une vie qui vous échappe totalement.
Justine - De quoi tu parles ?
Jim - De rien.
Un mur de glace infranchissable s'est élevé entre Jim et moi. On est restés fac à face sans un mot.
J'ai eu soudain un gros coup de blues.
J'étais bien obligée d'entendre ce qu'il affirmait là. A partir de la classe de quatrième, Jim avait commencé à être différent. Il y avait eu ses fugues dont on ne savait rien, les cicatrices ou les bleus qui marquaient son visage lorsqu'il en revenait, ses copains louches qu'il saluait aujourd'hui encore parfois et qu'il ne nous présentait jamais. Un univers parallèle qu'on évitait tous soigneusement d'évoquer. Et puis, son embauche définitive au Paradisio qui avait supprimé nos espoirs de le voir réintégrer le lycée.
C'est vrai, on avait fermé les yeux. On avait voulu demeurer la bande de copains qu'on avait toujours été. On avait gommé les différences et éclairé nos points communs, Jim s'était prêté au jeu : Jim le gentil, Jim le serviable, Jim le roi des petites attentions. Ça nous arrangeait bien. Il est clair qu'on l'avait un peu oublié dans l'histoire. Je prenait conscience tout d'un coup qu'on s'était conduits comme des enfants gâtés.
Surtout moi.
J'ai voulu mettre ma main sur son épaule. Il s'est reculé d'un pas. Je suis restée le bras en l'air tandis que Jim reculait, reculait, reculait...
- Bon Justine, tu votes pour qui là toute seule, au milieu de la pièce ? Viens nous embrasser plutôt !
J'ai regardé qui me parlait et il m'a fallu quelques secondes avant de réaliser que Manu et Enzo me fixaient d'un air hilare.
Justine - Pardon, je ne vous avais pas vus.
Enzo - Des beaux mecs comme nous !
J'ai tenté de sourire mais j'avais tellement de chagrin que mon sourire a dû ressembler à une grimace. Le sourire vient du cœur et quand on contracte juste sa bouche de façon mécanique, le résultat est horrible.
Ça n'a pas échappé à Manu.
Manu - Tu vas bien Justine ?
Justine - Oui. Mais je n'ai pas envie de devenir adulte. On se met à comprendre les problèmes de la vie, les difficultés des rapports humains et on perd sa légèreté.
Enzo - Ouh là là, t'es dans un état grave. Tu veux que je te serve quelque chose à boire ?
Justine - Je préférerais une boîte entière de fraises Tagada et un pot familial de Nutella.
Manu - Toi, il te faut rapidement un grand amour dans ta vie. C'est vraiment fini avec Thibault ?
Justine - Si on pouvait éviter les sujets qui fâchent.
Enzo - A ce point ?
Justine - Oui. Qui aime qui ? Justine aime Thibault qui aimes Tatiana ou Justine aime Jim qui aime Ambre ? Léa aime Peter ou Nicolas ?
Enzo - Quoi ? Léa et Nicolas ?
Justine - Oui.
Les deux garçons se sont regardé 'un air entendu.
Enzo - Tu avais raison.
Manu - Eh oui, j'ai toujours raison. Il était évident que leurs chamailleries cachaient tout à fait autre chose. Tiens, voila Anna... On ne connaît pas son fiancé, Il est mignon.
Je me suis retournée pour voir le garçon en question. Si même Anna qu'on a toujours connue célibataire a un amoureux, je suis vraiment l'unique pauvre fille à être seule.

J'ai regardé Thibault, désespérée. Et notre amour qui renaissait de ses cendres ? Et nos corps aimantés l'un vers l'autre ? Alors que je construisais mentalement une phrase sublime murmurée par une femme tandis qu'on l'arrache cruellement des bras de son amant, une phrase historique que tous les amoureux de la galaxie apprendraient par cœur, Thibault a ouvert la bouche.
Qu'allait-il me murmurer ?
"Fuis, mon amour, et ne te retourne pas. N'aie crainte, je te chercherai jour et nuit jusqu'aux confins de la terre, j'y consacrerais ma vie s'il le faut mais fuis... Nous nous retrouverons sur une île propice à notre idylle et je te coucherai dans notre lit creusé à mais nues dans le tronc d'un olivier. "
J'en avais déjà les larmes au yeux.
Mais il a dû y avoir un problème au niveau de l'écriture des dialogues parce que j'ai juste entendue :
Thibault - Dégage, dépêche-toi ! Qu'est-ce que tu fais ???»

Un héros n'est pas un garçon déguisé en araignée qui sauve le monde dans des bulles de BD. Un héros, c'est celui qui se change lui-même pour mieux changer le monde.

Léa a levé les yeux au ciel. Avec Eugénie c'est toujours le même refrain: ma meilleure amie est une fille trop sage voire coincée.