Il s'est passé plusieurs mois entre ma lecture du dernier tome de la série La
chaine des monts Taebaek et ce troisième, Un chef incorruptible. Trop de mois. Ouf ! Ça a été très difficile replonger dans cet univers étranger et complexe qu'est le lendemain de la Seconde guerre mondiale en Corée du Sud. L'auteur
Jong-nae Jo a fait un excellent travail de recherche pour rendre de manière très précise les événements qu'il raconte. Chapeau. Démêler communistes et capitalistes, paysans qui souhaitent améliorer leur sort et officiers qui doivent faire respecter l'ordre. le tout dans un climat de suspicion et de craintes d'invasion du Nord.
Je dois admettre que, parfois, je m'y sentais perdu. D'autant plus qu'il y a tant de personnages. Ça m'a pris une bonne centaine de pages pour me rappeler de chacun. Et encore ! L'index à la fin m'aidait un peu, parfois, mais pas autant que je l'aurais cru. Il est trop succinct et les relations entre certains personnages n'y figurent pas toutes.
L'autre élément qui n'aide pas, c'est qu'il ne semble pas y avoir un personnage plus important que les autres, ils sont deux douzaines à se partager notre attention. Si au moins l'un d'entre eux sortait du lot, comme dans les tomes précédents. Mais non. Il faut dire que les «rouges», malmenés, se sont cachés dans les montagnes et l'officier Shim Jae-mo – le fameux chef incorruptible, il risque de me plaire, celui-là! – arrive dans la région avec ses soldats pour y ramener l'ordre. Il n'y a pas vraiment de coups d'éclat. Quelques arrestations à droite et à gauche, surtout des sympathisants, rien de sérieux, des pauvres paysans qui troublent le riche Jeong.
Heureusement, on peut s'apitoyer un peu sur le sort de certains personnages. Si, dans les tomes précédents, quelques uns des rouges avaient gagné ma sympathie, leur absence m'a permis de la transférer à d'autres, comme l'institutrice Yi Jisouk ou la chamade Showa.
Toutefois, il y a tant de dialogues. Trop! Les personnages n'en finissent jamais de tout expliquer en long et en large.
Par moment, je me disais qu'il manquait un peu de description. Évidemment, c'est quand j'y songeais que je me retrouvais devant une, bien qu'elle soit rarement ce que j'espérais, comme ces trois pages sur les types de voiles que portaient les femmes de la campagne. C'est surtout les lieux que j'aurais souhaité voir plus décrit, afin de mieux les visualiser. Les maisons des paysans, les rues pittoresques dans les villages – l'action ne se situe pas dans la capitale mais dans les montagnes du sud – la végétation, etc.
Bref, Un chef incorruptible est comme un entre-deux. Il ne s'y passe pas beaucoup de choses, l'auteur semble mettre en place les éléments pour la suite. Ainsi donc, à suivre.