J'ai davantage accroché à
La chaîne des monts Taebaek, tome 2 : Beom-ou le Pacifique. Je lui ai trouvé une certaine unité d'action (autour de deux événements principaux) qui m'avait manqué dans le tome précédent et qui m'ont permis de mieux suivre cette histoire. Parce que c'est ble et bien une fresque historique que nous sert Jo Jong-nae, avec la rigueur et la précision (pas assomante du tout, bien intégrée) que cela nécessite. Et la galerie de personnages impressionnante. Heureusement qu'il y a un glossaire à la fin.
Petit rappel : quelques années après la Deuxième guerre mondiale, les grandes puissances se sont séparé la Corée. le Nord s'est vu imposé un régime communiste et beaucoup au Sud, insatisfaits par le prix élevé des denrées comme le riz, rationné, voient d'un bon oeil l'instauration d'un système semblable, plus équitable. Les députés sud-coréens, dont beaucoup sont des grands propriétaires, commencent à trembler et font tout ce qui est en leur pouvoir pour éradiquer la menace socialiste. Ils ne se contentent pas lutter contre les «Rouges» qui ont dû fuir dans les montagnes, ils maltraitent également les membres de leurs familles.
C'est là que l'histoire commence. Kim Beom-ou, défenseurs des veuves et des orphelins mais surtout des droits et libertés et chacun, s'élève contre ces exactions sur des gens innocents. Aussitôt, il est classé parmi les sympatisants des «Rouges» et arrêté. C'est du macarthisme à son plus haut degré et cet emprisonnement sera lourd de conséquence pour plusieurs personnes. Au même moment, quelques communistes qui craignent pour les membres de leurs familles font une sortie au village, sont repérés et pourchassés, des combats s'ensuivent et des blessés dans les deux camps. Yeom Sang-jin doit maintenir l'ordre dans son groupe de maquisards démoralisés.
Bref, dans ce tome, les enjeux se précisent, la voie que choisiront les personnages aussi (j'aime bien que l'auteur ne démonise pas les communistes et fasse valoir leur position comme recevable). On y retrouve de l'amour, de l'action mais aussi un brin de politique et de philosophie ainsi que quelques passages très beaux et touchants. Par exemple, quand un moine se promène dans la montagne, il tombe sur un jeune homme en uniforme. Endormi ? Non, mort. Sa description est très évocatrice et j'ai pensé au poème de
Rimbaud, le dormeur du val...