Marthe de Béthanie : Le pouvoir de l'amour

Marthe de Béthanie, témoin de la mort du Christ, a choisi de porter sa parole au péril de sa vie. Promise à une mort certaine en son pays, la Provence sera sa destination d'exil, sa terre de prêche de la parole du Christ. Du courage il en fallait en ces lendemains de la disparition de Jésus pour s'afficher comme son disciple. Le christianisme n'était alors qu'une secte. Marthe aura rayonné par son courage et sa bonté. Son hospitalité lui vaudra de venir la sainte patronne des hôteliers. Son nom est resté attaché à nombre d'édifice en Provence et même un quartier de Marseille.

Petit opuscule qui se lit en moins d'une heure. De ceux que l'on trouve dans les boutiques de sites touristiques. Intérêt très local pour qui s'intéresse à l'histoire des terres battues par le Mistral.

Merci à Babelio et aux éditions Artège d'avoir deviné mes attaches provençales. Je pourrai désormais faire oeuvre de culture sous le frontispice de l'université Sainte Marthe où à la Porte Saint Lazare au pied des remparts d'Avignon.

Olivier Joachim, professeur de physique en classe préparatoires, nous offre un court « Marthe de Béthanie, qui résume en 96 feuilles le voyage de Marthe de Béthanie jusqu'en Avignon où elle acheva sa vie dans la maison de Rufus, fils de Simon de Cyrène.

Le pouvoir de l'amour, sous titre de l'ouvrage, évoque le rôle pacificateur et civilisateur de Marthe et ses compagnons.

L'histoire des premiers disciples de la Résurrection a plusieurs sources : les Évangiles, les actes des apôtres et la légende dorée qui fait de Marthe et ses compagnons les évangélisateurs de la Province Narbonnaise, notre Provence.

Lazare fonda l'église de Marseille, Maximin l'église d'Aix, Marthe vécut en Avignon.

Le RP Bruckberger a quasiment démontré que Marie de Béthanie et Marie Madeleine ne faisaient qu'une personne dans un ouvrage de 250 pages dont les notes et annexes occupent une centaine de pages.

Daniel Rops et tant d'autres, dans des travaux validés par l'église (nihil obstat & imprimatur), se sont penchés sur les trajectoires des disciples en étayant leurs travaux sur les recherches historiques et critiques.

Olivier Joachim, et c'est étonnant pour un enseignant, ne démontre rien, ne justifie rien, ne prouve rien, et publie une centaine de pages sans une seule note, sans aucune référence au moindre document … autant dire que cet ouvrage sympathique aurait plutôt sa juste place dans la collection Nathan « contes et légendes » ou dans la série des guides publiés par le syndicat d'initiative local pour promouvoir le tourisme.

En l'état actuel cet ouvrage est donc une déception ; formulons le voeu que l'auteur exerce ses talents scientifiques et emploie les exigences de la rigueur pour nous offrir le livre que Marthe et ses compagnons méritent et que puisse ainsi se répandre leur témoignage.

Né à Avignon, Olivier Joachim revient sur la venue en Provence de « valeureux migrants, qui éclairent notre route près de deux millénaires plus tard », parmi lesquels Marie, Lazare, et Marthe, protectrice de Tarascon et patronne de la Cité des Papes.
Proclamant la Bonne Nouvelle, ces Palestiniens, amis de Jésus, sont pourchassés par les sbires du procureur de Judée, Agrippa Ier, ennemi farouche des chrétiens et serviteur de l'empereur Claude. Ils échappent de justesse à la mort grâce à l'intervention providentielle de Claudia, la femme de Pilate ; du capitaine du navire qui les transporte ; et de Sara, en Camargue, qui les recueille au terme de leur périlleuse traversée de la Méditerranée.
À leur arrivée dans le sud de la Gaule, ils se séparent, tous mus par l'ardent désir d'annoncer l'Évangile aux nations et de mettre en pratique la parole du Christ dans leur quotidien : Lazare, à Marseille ; Marie au pays d'Aix, Marthe à Tarascon. Ils découvrent une population païenne attachée à de dangereuses superstitions.
En peu de temps, Marthe, hospitalière et courageuse, gagne la confiance des habitants de la province narbonnaise : elle sauve de la noyade un garçonnet, s'investit corps et âme aux côtés des victimes des inondations… Sans relâche, elle secourt, soigne et réconforte les plus malheureux. Elle s'illustre surtout en triomphant d'odieux bandits qui sèment la terreur alentour, pillant les récoltes, violant et tuant, et qui se font passer pour une créature démoniaque. Forte de l'amour du Christ et de son prochain, Marthe n'hésite pas à risquer sa vie en allant seule au-devant de ces âmes en perdition pour faire cesser leurs agissements. Contre toute attente, un groupe d'une vingtaine d'hommes la suit dans les « bois noirs ». Ses alliés la sauvent in extremis de ces « soldats aguerris et remplis de haine », quitte, hélas, à se changer eux-mêmes en monstres le temps d'une sanglante bataille. Avec la disparition de la terrible menace naissent alors le mythe de l'épouvantable Tarasque et le plus célèbre miracle de sainte Marthe.
Voilà un petit livre assez déroutant. Si le titre laisse présager une étude sur cette figure du Nouveau Testament, il propose au contraire une série d'aventures proches de celles dépeintes dans les BD hagiographiques destinées aux enfants.
Sujet intéressant mais abordé, me semble-t-il, sous un jour trop naïf et trop superficiel pour un public adulte.