Comme des éclats de toi

« Comme des éclats de toi » débute par un accident de voiture dans les rues de Paris. Au volant de la première voiture, Ulysse, un jeune homme qui, malgré une soirée trop arrosée, avait décidé de ramener Bérénice chez elle car cette dernière, dont il ignore tout, s'avérait très mal en point. Aux commandes du second véhicule, Madeleine, qui sortira miraculeusement indemne de cet accident… qui coûtera cependant la vie et Bernice et dont Ulysse sortira mutilé. Bilan de la collision : des destins brisés, beaucoup de culpabilité et des vies à reconstruire…

Passant d'un personnage à l'autre au fil des chapitres, Marie Joudinaud invite à suivre des cabossés de la vie qui vont devoir progressivement se relever. Un récit de rencontres, qui partage non seulement les blessures des deux rescapés du crash, mais également celles de Georges, le père de Bernice, ainsi que d'Aliénor, une jeune parisienne partie refaire sa vie à Nice. Des destins qui vont s'entrecroiser et des personnages qui vont s'aider mutuellement afin de surmonter leurs traumatismes.

Malgré un point de départ tragique et des thèmes douloureux, tels que le deuil, la culpabilité, la résilience et le handicap, l'autrice parvient tout de même à proposer un récit assez lumineux, fait d'amitié, d'amour et d'optimisme.

Je ne suis malheureusement pas parvenu à rentrer totalement dans l'histoire, conservant constamment une certaine distance vis-à-vis des personnages (à l'exception de Georges peut-être), me braquant un peu trop sur certains aléas du récit et m'ennuyant même légèrement au fil des longueurs et des redondances qui accompagnent cette longue reconstruction. Dommage, car ce roman semble pourtant plaire à la majorité des lecteurs…
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J'ai parfois besoin de douceur, de me laisser envelopper dans un voile de tendresse, de bienveillance.
Et c'est ce qu'a réussi l'auteure dans ce roman plein de bons sentiments, et n'y voyez aucune connotation péjorative, les bons sentiments sont ceux qui nous font du bien.
Une nuit de novembre à Paris, quelques flocons, le calme avant le drame : deux voitures se télescopent. Nul n'en sortira indemne, même si les blessures ne seront pas forcement visibles. Bérénice est morte, Ulysse mutilé, Madeleine se sent coupable. Tous deux vont se reconstruire, aidés par de belles rencontres : Georges et Aliénor seront là, blessés aussi par la vie.
Je dis se reconstruire, mais ils vont surtout apprendre sur eux, découvrir que la vie ne se résume pas au travail, que l'amour et le respect des autres sont importants,. L'auteure nous parle de deuils, de culpabilité, de reconstruction, d'amour. Cela peut sembler extremement banal, mais j'ai été emportée par la plume de l'auteure, sensible, jamais lourde.
J'ai juste un petit bémol sur l'histoire d'Aliénor, qui ma semblé moins juste que celle des autres, plus artificielle;
La structure du roman bâti en courts chapitres relatant chaque fois la vie d'un des personnages nous happe. Chaque fois qu'on finit un chapitre, on a hâte de retrouver le personnage en question. Entre temps on a lu avec plaisir ce qui arrive aux autres jusqu'au moment ou tous vont se retrouver dans une scène finale heureuse. Tout est bien qui finit bien. C'est un roman, la vie est peut-être moins indulgente, mais j'ai vécu un "instant suspendu"
Merci à Mylène des éditions de l'Archipel pour ce partage
#COMMEDESÉCLATSDETOI #NetGalleyFrance !

Ayant dévoré plusieurs thrillers et romans policiers à la suite, j'ai eu envie d'alterner un peu le genre de mes lectures. C'est pourquoi je me suis plongée dans « Comme des éclats de toi » de Marie Joudinaud, paru aux Editions de L'Archipel, dans la récente nouvelle collection « Instants Suspendus ».

Quand on lit le résumé de la quatrième de couverture, on peut directement se rendre compte que le sujet principal avec un tragique accident de la route ne sera pas des plus joyeux et sera même sûrement difficile. Pourtant, l'auteure, Marie Joudinaud en a tiré un livre très lumineux et sensible que j'ai beaucoup apprécié.

Offert par une écriture douce et délicate, le récit de ces vies brisées par un accident de voiture dans les rues de Paris et des destins croisés est bouleversant par l'empreinte réaliste dont il fait preuve. Les sensibilités et émotions qui transcendent les personnages sont palpables et touchent directement le lecteur en plein coeur. Ne tombant pas dans le pathos, c'est toute la force des sentiments qui est transmis par la plume poétique de l'auteure.

Les différents protagonistes sont attachants par leur pragmatisme, leur humanisme et leurs failles partagées. le deuil, le travail de reconstruction, la honte, la culpabilité, la résilience sont autant de thèmes qui ponctuent les pages de ce livre. Alternant les chapitres consacrés à l'un ou l'autre des principaux instigateurs, ceux-ci sont condensés mais forts. On a alors envie de les retrouver au plus vite quelques pages plus loin.

Même si, parfois, on ne peut s'empêcher que la vie ne s'écoule pas aussi facilement et que les aléas sont encore plus nombreux, ce livre fait du bien et nous étreint durant quelques heures dans un cocon, dans des instants suspendus. Il est bon, de temps à autre, de ressentir mais surtout de savourer ces petits moments de la vie.

Bien qu'il aurait pu être triste et larmoyant, ce roman-hommage ne vous laissera certainement pas indifférent par sa solarité.

La magnifique couverture n'est pas en reste.
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Encore un roman de la collection Instants suspendus des éditions de l'Archipel qui m'a fait passer un joli et beau moment de lecture. Cette collection est parfaite pour découvrir des histoires pleines d'humanité dans lesquelles on prend un plaisir certain à suivre des personnages sur la voie de la guérison et/ou de la reconstruction et de l'épanouissement personnel.
Une soirée, un drame, quatre vies chamboulées !

Une soirée, il aura fallu une unique et seule soirée pour que l'existence de Bérénice, Ulysse, Madeleine et Georges prenne un tournant dramatique. La première décède, le second porte le poids de sa mort sur la conscience puisque le doute persiste : Bérénice, aurait-elle survécu à son overdose si Ulysse n'avait pas décidé de raccompagner cette inconnue chez elle alors qu'il n'était pas en état de conduire ?

Quant à Madeleine, la conductrice de la voiture percutée par Ulysse, elle ne peut s'empêcher de se sentir coupable alors qu'elle est également une victime collatérale de l'inconscience d'Ulysse. Entre les deux, comme une ombre, planent Georges, le père de Bérénice, et Églantine qui n'est pas encore en âge de comprendre que sa mère ne reviendra jamais. Et puis, arrive en cours de roman, Aliénor qui porte en elle ses propres blessures et traumatismes…
Un roman lumineux dans lequel chacun va apprendre à se (re)construire…

Le roman aurait pu être triste et pesant, il est doux et lumineux. Bien sûr, il y a de la tristesse, des pleurs, et ce syndrome du survivant qui colle à la peau des deux conducteurs, mais il y a aussi beaucoup d'espoir, une réelle volonté de se battre, de l'amour, de l'amitié, des instants hors du temps illuminés par la capacité des humains à renaître de leurs cendres. Malgré le point de départ, le roman se révèle donc très positif et m'a même souvent fait sourire, mais l'autrice ne règle pas tous les problèmes d'une baguette magique. Les personnages vont devoir puiser au fond d'eux-mêmes et dans leurs relations, la force de se battre et de surmonter leurs blessures qu'elles soient physiques et/ou psychiques.

Ulysse va, par exemple, devoir apprendre à apprivoiser un corps qui ne sera plus jamais le même et à vivre avec son sentiment de culpabilité sans se laisser submerger par sa honte, d'autant que le propre père de Bérénice ne souhaite pas sa déchéance. Pour la mémoire de sa fille, il espère que ce jeune homme finira par offrir au monde une meilleure version de lui-même. Et c'est exactement ce qu'Ulysse va s'échiner à faire en renonçant à son ancienne vie de consultant vide de sens, et en renouant avec une ancienne passion. S'éloignant de ses anciennes relations avec lesquelles il n'a jamais rien partagé d'important, il trouvera heureusement du réconfort auprès de ses parentes, de Madeleine avec laquelle il va devenir ami, puis d'une personne lumineuse, mais portant en elle ses propres zones d'ombre.
Des personnages attachants et sensibles liés par le destin !

Vu le point de départ du roman, je ne pensais pas autant m'attacher à ce personnage. Ulysse n'est pas la cause directe de la mort de Bérénice dont le déclin a commencé bien avant leur fugace rencontre, mais je n'ai pas d'affection particulière pour les individus qui prennent le volant en étant ivres et drogués. J'ai néanmoins été touchée par sa personnalité, sa relation avec ses parents qui donnera d'ailleurs lieu à une très belle scène père/fils, et par la manière dont il oscille entre son envie d'avancer et son sentiment de culpabilité qui le pousse à renoncer à renouer un jour avec le bonheur.

Mais j'ai encore été plus émue par Georges, son passé, sa gentillesse, sa bienveillance, son absence de haine malgré les circonstances, et sa capacité à veiller avec une absolue tendresse et abnégation sur sa petite-fille, seule famille qui lui reste. J'ai regretté de ne pas avoir plus de Georges dans ce roman comme j'ai regretté que Madeleine ne soit pas plus présente, ayant eu un coup de coeur pour ces deux personnages. J'ai adoré cette presque cinquantenaire qui, jusqu'à l'accident, ne vivait que pour sa carrière d'attachée de presse et pour son employeur et ami, Francis.

Ces derniers ont noué au fil des ans une magnifique relation de confiance et une belle complicité, mais cela ne remplace pas la joie d'avoir quelqu'un et une famille à ses côtés. L'accident va pousser Madeleine à reconsidérer sa vie, sa solitude qui lui broie de plus en plus le coeur, et à se lancer sur la piste d'un bonheur qu'elle ne pensait plus possible à son âge. Un bonheur bâti sur un énorme mensonge qui m'a mise extrêmement mal à l'aise, mais qui n'a pas entaché mon affection pour cette femme profondément gentille, consciencieuse, intelligente, altruiste et généreuse. Il est difficile de comprendre son choix, mais impossible également de le condamner !
Aliénor ou le souffle du renouveau…

Quant à Aliénor, elle vient petit à petit se greffer à l'histoire, d'abord en parallèle, puis de manière bien plus étroite. Cette jeune femme a quitté son appartement parisien, sa thèse et ses ami(e)s pour Nice où elle a trouvé un poste de vendeuse de glaces dans un commerce tenu par une main de fer par une femme qui aime son métier et ses clients. Ce travail alimentaire, loin de ses aspirations artistiques, lui permettra néanmoins de rencontrer de nouvelles personnes, de panser son âme, et lui laissera le temps de s'adonner à sa passion de la peinture. Nice est d'ailleurs un endroit de choix pour les âmes artistiques ! À cet égard, j'ai adoré le regard qu'Aliénor porte sur la ville, ses paysages, son atmosphère… un regard qui sera complété par celui d'un autre artiste qui capte et fige des instants et des détails non pas sur des tableaux, mais des photos.

L'autrice auréole son héroïne d'un voile de mystère, mais pour ma part, j'avais assez vite deviné les raisons de sa fuite à Nice, même s'il y a un petit détail qui était difficilement devinable. J'ai peut-être eu un peu moins d'affinité avec ce personnage qui a du mal à faire tomber sa carapace, mais j'ai apprécié sa sensibilité à fleur de peau, et la manière dont elle va faire de son mieux pour avancer malgré ses peurs. Dans cette reprise en main de son destin, des rencontres et plus particulièrement l'une d'entre elles joueront un rôle certain…

Marie Joudinaud nous propose donc ici des personnages profondément humains et imparfaits, avec leurs aspérités, espoirs et doutes, des personnes affectées par la vie, mais pas brisées. Une galerie de personnages variée pour laquelle on développe empathie et attachement, la plume de l'autrice ayant ce quelque chose de chaleureux et doux qui donne envie de croire en un avenir heureux pour chacun.

En conclusion, contrairement à ce que la mise en place du roman pourrait laisser craindre, Comme des éclats de toi ne tombe jamais dans le larmoyant ni le tout banal. Il offre plutôt des étincelles de vie, des moments d'humanité, et des personnages qui apprennent aux côtés les uns des autres à surmonter leurs blessures pour se (re)construire. Deuil, résilience, culpabilité, pardon, mais surtout amitié et amour forment le fond d'un roman qui ouvre une belle porte vers l'espoir et la vie, et rappelle la magnifique capacité des hommes à avancer malgré les épreuves. Optimiste, chaleureux et tendre, un bel hommage à une jeune femme partie trop tôt qui laissera néanmoins en chacun des lecteurs et des personnages, des éclats d'elle.
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Nouveau titre de la collection Instants suspendus des Editions de 'Archipel Comme des éclats de toi de Marie Joudinaud nous offre effectivement un moment de lecture intemporel.
Paris, 4h du matin, un accident place de la Concorde, un mort , un blessé grave et la conductrice de l'une des 2 voitures qui en sort indemne... entre-filet banal dans la rubrique des faits divers ...
La vie n'est pas si simple et Ulysse, Madeleine et Georges en font douloureusement l'expérience, comme d'ailleurs Aliénor la mystérieuse jeune femme partie vivre à Nice ...
Les chemins de ces cabossés de la vie vont se croiser, arriveront ils à surmonter chagrin, douleur, culpabilité, arriveront ils à reprendre le cours d'une vie "normale"?
J'ai lu, que dis-je j'ai dévoré ce roman.
Marie Joudinaud nous entraîne dans un tourbillon, de mots, de sentiments, de peur évitant les pièges du misérabilisme, du pathos préférant la résilience et la compassion. Un roman qui ne peut laisser indifférent à mettre entre toutes les mains sans réserves.
Merci à Mylène des éditions de l'Archipel pour ce partage via netgalley
#COMMEDESÉCLATSDETOI #NetGalleyFrance !