Que se passe-t-il en Roumanie qui nous fait éclore des
Cioran et des Fondane ? le premier écrit en aphorismes ; le second écrit parfois des poèmes. Ils viennent à Paris : c'est ici qu'ils s'affirment boiteux en langue française.
Je sais plus quel mec avait écrit qu'un bon poème doit trouver son sens dans son mouvement, donc dans sa totalité, mais aussi dans chacune de ces brisures que sont les vers. Amputez un vers de son poème ; une fois mis à l'écart, s'il continue à vous troubler, c'est qu'il est réussi.
« le rire de ce dieu nous ronge les entrailles. »
« la fraise n'est que la veine ouverte de la pierre »
« tu verras le dégoût qu'on appelle plaisir »
« le melon sur la nappe au regard perfide »
« que ne sais-tu prévoir la chute des lézards »
« Cette journée est pleine de plantes dans les voix »
« la vie, ça te connaît comme une vieille crampe »
« Une île comme une grande figure qu'on éventre. »
Oui, ça marche.