Ce n'est malheureusement pas à une promenade de plaisir que nous convie l'auteur.
1983, quelques années après la chute du Shah et le retour de Khomeyni (1979), la révolution est, comme bien souvent, confisquée au peuple iranien assoiffé de démocratie. La mollarchie remplace la monarchie vieille de deux mille cinq cents ans.
Suite à l'arrestation de son mari et après un bref séjour en prison, Sorour décide de fuir son pays avec sa soeur aînée revenue de France pour se marier. Il leur faudra trois mois pour rejoindre clandestinement la frontière du Kurdistan et passer en Turquie via "La vallée des Aigles", avant de pouvoir s'envoler pour Paris. Rendez-vous manqués, passeurs véreux, aléas de la résistance kurde, ce n'est que contretemps, longues attentes dans les planques, falsifications de papiers, d'identités, découragements, mais aussi des rencontres humaines rudes, chaleureuses, inattendues.
Arrivée en France, où elle retrouve ses parents qui ont pu exiler légalement, Sorour s'inscrit en fac de langue et de littérature russe. Elle se saisit de l'occasion qui lui est offerte de partir étudier une année à Moscou. C'est là-bas qu'elle perdra à nouveau son passeport et devra, une fois encore, se confronter à la clandestinité et à la fuite.
Enfin de retour en France, elle affrontera, bien des années après, l'administration ubuesque du consulat iranien afin de refaire ses papiers de citoyenne iranienne. le besoin et le courage de rentrer dans son pays par la grande porte lui auront pris vingt ans. En 2004, elle peut enfin revoir la Vallée des Aigles. Sa fuite prend fin.
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