J'ai mis un peu de temps avant de lire le tome 5 d'Animorphs, en grande partie parce que Marco n'est pas mon personnage préféré. J'ai toujours un peu de mal avec les personnages comiques et cyniques à la fois, sans compter que le meilleur ami de Jake a toujours été hyper réfractaire vis-à-vis de leur mission, avec des raisons que l'on peut comprendre, mais tout de même. Donc j'étais un peu sur mes gardes. En soi, je dirais que c'était une bonne chose de le voir prendre les rênes car on arrive à mieux le cerner, et
Katherine A. Applegate a réussi à créer un événement qui va changer la donne.
Globalement ce fut donc une très bonne surprise. Et ce n'est pas Marco qui m'a agacé mais Ax... Mais j'y reviendrais plus tard. Marco n'a pas un mauvais fond, loin de là. Il a souffert et a grandi trop vite suite au décès de sa mère, et doit gérer son père qui s'est totalement effondré après la mort de sa femme. C'est à n'importe quel âge un choc difficile à encaisser, mais à l'adolescence, je n'ose imaginer. Notre jeune héros est donc frileux lorsqu'il s'agit des missions des Animorphs, car il a conscience du danger et qu'il ne veut pas faire subir à son père une deuxième perte. Il est un peu la voix de la raison en un sens, au sein du groupe. Celui qui refreine un peu les ardeurs, même s'il sait que l'avenir de la planète repose sur ses épaules. Cela le rend un peu antipathique, même s'il nous prouve à bien des reprises qu'il est quelqu'un de bien. Et dans ce cinquième tome, nos héros frôlent la mort à plusieurs reprises et les situations sont assez traumatiques. de quoi mettre encore plus en avant Marco et son désir de "démissionner".
Et franchement, vu ce que vivent nos héros, c'est plus que compréhensible. Et j'ai vraiment apprécié que Jake soit du côté de son meilleur ami, ne cherche pas à le convaincre et accepte son choix. Les autres aussi, dans ce tome, arrivent plus à se mettre dans les baskets de Marco. On assiste à un équilibre qui manquait un peu depuis le départ. Et c'est plaisant, car non seulement Marco devient bien plus sympathique, mais Rachel, notamment, prend conscience que leur mission doit avoir des limites et que son ami n'était pas un rabats joie seulement lucide face aux dangers.
Concernant les animorphes, ce sont les homards et les fourmis qui sont sur le devant de la scène dans ce tome cinq. Bien moins "cool" que le dauphin mais tout aussi intéressants. Ce que j'adore le plus, outre les caractéristiques des animaux, ce sont surtout leurs "personnalités", leurs instincts. le fait qu'un être humain doit se mettre à la place d'un crustacé ou d'un insecte remet les choses en perspective. Et on voit encore une fois, le travail que
Katherine A. Applegate a fait pour chacun de ses romans. Je ne vous le cache pas, les deux expériences n'étaient pas très agréables, et elles avaient de quoi donner des cauchemars mais ça reste toujours très intéressant.
Petit point qui m'a agacé : Ax... Bon, le jeune Andalite est aussi un adolescent catapulté dans un monde qu'il ne connaît pas, mais il se donne des airs de grands guerriers où l'honneur vaut la peine de mourir... blablabla... mais dès qu'il sort, c'est une catastrophe ambulante qui n'a pas trop de jugeote. Je ne compte pas le nombre de fois où il met nos héros en danger... Et clairement, j'avais envie de lui mettre des baffes. J'espère que son comportement évoluera rapidement dans le bon sens car je ne suis pas certaine que j'apprécierai sa présence s'il reste ainsi.
La fin a un côté plein d'espoir que j'ai apprécié, surtout après tout ce que nos héros ont vécu. Une grosse révélation remet beaucoup de choses en perspective également. Deux points qui rendent l'aventure encore plus palpitante pour mon plus grand plaisir. Comme quoi, parfois l'appréhension d'une lecture finit par se transformer en une jolie surprise.