Le Veilleur

Rien n'a su me séduire dans ce roman que j'ai trouvé très ennuyeux. L'écriture est très plate et on ne saurait s'attacher les personnages sans relief. La narration alterne entre un présent fait de la pratique quotidienne d'un rabbin (à Montréal) et son passé de jeune homme (à New York) où il se cherche et finit par trouver sa voie dans des études théologiques et un mariage où tout est parfaitement lisse. Bien que les repères soient clairs pour savoir dans quel temps on est, cette alternance est un peu dérangeante car rien ne la justifie: les deux époques ne sont pas plus intéressantes du point de vue romanesque l'une que l'autre; les lieux sont quasiment interchangeables (au point que l'auteur lui-même les confond) et on ne trouve pas dans la plus ancienne les clefs de ce qui se passe dans la plus récente.
Le roman semble un prétexte pour poser des questions d'ordre philosophique et spirituel mais aucune réponse n'est vraiment donnée. le roman décrit en effet le questionnement et la recherche du rabbin et relate plusieurs consultations qui lui sont faites; mais ce qu'on ressent c'est surtout son impuissance et son manque d'empathie. Loin de nous faire entrer dans l'univers juif et de nous le faire apprécier de l'intérieur, le roman nous montre plutôt son hermétisme et le côté quasi superstitieux des pratiques et des rituels de la religion. Ennuyeux, c'est vraiment le qualificatif qui me reste et qui s'applique tant à la vie de ce rabbin qu'à la lecture que j'ai faite. Dans le fond, c'est peut-être là toute l'habileté de l'auteur que je ne sais apprécier...