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Patricia Houéfa Grange (Autre)
EAN : 9791091328876
84 pages
Gope éditions (02/11/2021)
4.43/5   7 notes
Résumé :
« Le moteur du long-tail boat démarre dans une grande pétarade, le long axe de transmission plonge dans les eaux boueuses, et l’embarcation se dirige rapidement vers les canaux de la banlieue.
Premières heures du jour, premières chaleurs… Les rives défilent : carrés de végétation exubérante, simples prés à l’herbe grillée, vergers fleuris, maisons de bois sur pilotis… »
Que lire après Sur les chemins de l'IssanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Les Chroniques thaïlandaises douces-amères sont composées de courts récits relatant des impressions de cheminement « au pays du sourire » écrites par Fréderic Kelder écrivain, blogueur qui vit en Thaïlande.
Ce petit livre au format 18x12 comme un carnet de voyage que l'on peut glisser dans la poche est agrémenté de photos en noir et blanc. La couverture est attrayante mais la qualité du papier ne permet pas de mettre en valeur la beauté des photos c'est dommage mais ce n'est que mon avis.
le contenu est dépouillé et intimiste nous pénétrons au coeur de la vie et des paysages de l'Issan. L'écriture de Frédéric Kelder est poétique et tout en finesse. Il observe la vie simple et lente des paysans, des tous petits rien que son regard capte comme l'oeil d'une caméra : « un khlong insalubre, des eaux stagnantes, un champ inondé, des familles qui vivent là. Et un petit insecte volant, à la recherche de sang… » Son récit est empli de sons, d'odeurs, de couleurs et de rayons ardents du soleil. Nous sommes ancrés « dans ce paysage immuable. »
En fermant le livre on a envie de partir flâner le long des khlong, de glisser dans cette atmosphère paisible.
Lu dans le cadre de la dernière « Masse Critique » je remercie les éditions GOPE ayant pour vocation de faire découvrir l'Asie du Sud-Est (je ne les connaissais pas)
Et un grand merci à Babelio
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Je remercie les éditions GOPE et l'opération masse critique de Babelio qui m'ont permis de découvrir un nouvel auteur et de faire un voyage dans le nord-est de la Thaïlande, l'Issan étant la région la plus déshéritée de ce pays.
Il ne s'agit pas ici d'un ouvrage pour touristes, vantant les sites pittoresques et incontournables de ce pays. Ce n'est pas un livre non plus qui peut attirer les pervers occidentaux en quête de chair fraîche. C'est un livre authentique, écrit par un français vivant en Thaïlande et y respectant les habitants et leurs moeurs. L'auteur nous invite à découvrir douze récits très courts, qui sont des instantanés de la vie des habitants, des reportages furtifs et très pudiques sur leur quotidien, où comme partout peuvent coexister les drames et une relative douceur de vivre. Ces "Chroniques thaïlandaises douces-amères" sont illustrées par de belles photographies en noir et blanc. La simplicité règne tout au long des pages, que ce soit dans l'écriture ou dans le choix des illustrations.
Un glossaire, très utile, trouve sa place juste après la préface et avant les récits.
Le livre, inhabituel par son format, est d'une grande sobriété et très élégant. le travail de la maison d'éditions est très soigné.
J'ai beaucoup apprécié contenu et contenant...
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Prêts à embarquer pour un voyage en Issan, cette région reculée du nord-est de la Thaïlande moins connue des touristes que le triangle d'or ou les plages du sud ? Alors suivez Frédéric Kelder qui dans ce recueil de chroniques vous fait partager quelques fragments de vie thaïlandaise.

Plus que des chroniques, ces récits m'ont d'ailleurs fait penser à de courtes nouvelles. Chaque histoire nous conte une tranche de vie, parfois drôle, parfois triste, parfois dure comme la vie rude des paysans de l'Issan. Pas besoin de grandes descriptions, l'auteur a l'art de nous plonger en quelques phrases dans la vie de ses personnages et de nous faire partager une ambiance, une culture. Comme dans une nouvelle, une intrigue se noue en quelques pages avec souvent un dénouement inattendu ou rempli d'émotion qui conclut joliment chaque récit. On sent que l'auteur connaît très bien le pays et sa culture : pas de clichés ou d'histoires pour touristes vues et revues ici, pas de dépaysement facile et d'exotisme, juste l'envie de nous faire partager et comprendre la vie dans ce petit coin du monde.

C'est un vrai plaisir de lecture que j'ai savouré, d'autant que chaque chronique est accompagnée d'une belle photo noir et blanc illustrant les pages qu'on vient de lire. J'ai trouvé l'idée très astucieuse, cela aère le récit et permet de faire une pause entre chaque chronique et l'image complète la plupart du temps très bien le texte. Petit plus, l'éditeur fournit un site web sur lequel on peut visualiser toutes les photos si on veut les voir en haute définition. L'objet livre est également particulièrement réussi avec son format à l'italienne, un beau papier un peu granuleux, une mise en page agréable et une belle qualité d'impression pour les photos.

Une belle découverte faite grâce à une Masse Critique de Babelio que je remercie. Cela m'a aussi permis de découvrir les éditions GOPE que je ne connaissais pas et qui sont spécialisées dans les livres traitant de l'Asie du Sud Est. Moi qui adore cette région du monde, leur catalogue m'a vraiment donné envie et je crois que j'irai y faire d'autres découvertes. En attendant, je recommande ce petit livre à tous ceux qui s'intéressent à la Thaïlande et ont envie de mieux la connaître, un joli voyage livresque.
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J'ai envie de partager ce commentaire, je n'aurais pas fait mieux...
« Talentueux touche-à-tout, Frédéric Kelder habite en Thaïlande. À travers ses chroniques issanaises, pleines de tact, il nous convie à partager sa passion pour le pays du Sourire.
Aussitôt débarqué à Bangkok, il nous transporte sur le Chao Phraya […]. Nous voguons au fil de l'eau jusqu'en banlieue. Là, il nous fait découvrir l'intimité digne d'une famille endeuillée. En effet, New, le fils de huit ans gît sur son lit. Il a été mortellement piqué par un moustique pour la deuxième fois de sa brève vie. Il lui a transmis la dengue. le “mauvais karma” de ceux qui habitent les slums (bidonvilles). La résignation se lit sur tous les visages de ses proches.
Toutefois, les habitants de l'Issan ne se laissent pas happer par la fatalité. En effet, il nous convie à les côtoyer dans leur quotidien. Bien que thaïlandaise, cette région du Nord-Est n'en est pas moins reliée au Laos avec qui elle partage la même langue, mâtinée de thaï, et la même culture. La pauvreté n'empêche personne d'avoir une vie honorable. “Yaï Long” espère même, chaque semaine, gagner gros à la loterie.
Marquée par la mousson, toute la région subit de plein fouet le changement climatique. Soit il y a trop de pluie, soit on l'attend en vain, comme dans “Il faudra acheter du riz, peut-être”.
Sur les chemins de l'Issan”, ce chaleureux petit livre au format italien est publié par les éditions Gope. Fidèles à leur démarche d'ouverture au monde, une nouvelle fois, elles rendent compte des lieux ignorés du Sud-Est asiatique. Pour cela elles se servent autant de la fiction que du documentaire.
Pour notre plus grand plaisir esthétique, chaque chronique est accompagnée d'une photographie noir et blanc à la beauté surannée. Sans ostentation, elles nous permettent de ressentir plus fortement la plénitude des habitants de l'Issan. Nous visualisons grâce à elles, un monde en train de s'effacer dans la dignité, comme dans “Somphan et ses buffles”.
Nous visualisons grâce à elles, un monde en train de s'effacer dans la dignité, comme dans “Somphan et ses buffles”. »

Un livre écrit avec une passion douce et donc très agréable à lire avant de partager sur place d'autres rencontres aussi généreuses que sincères.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON, Asiexpo.fr



https://asiexpo.fr/sur-les-chemins-de-lissan-chroniques-thailandaises-douces-ameres-de-frederic-kelder-parait-chez-gope-editions/
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«
En découvrant que Patricia Houéfa Grange en avait rédigé la préface, j'ai eu de nouveau dans l'oreille sa voix si musicale (et sa façon de prononcer hati, hati en séparant les deux mots, que j'avais toujours entendus « jumelés »). Je suis allée chercher CETTE MALAISIE LAH ! dans ma collection, et l'ai posé à côté de SUR LES CHEMINS... J'aime votre parti-pris de livres illustrés ; l'aspect à la fois poudré et tramé des deux couvertures, le camaïeu de rose et rouge corail.

Revenons à l'Issan. Excellente idée, avoir placé cette fois le glossaire au début du texte plutôt qu'à la fin ! C'est là qu'il est utile au lecteur.

Le recueil lui-même est très attachant, plein de tendresse, d'indulgence, d'humour. On dénonce sans cruauté le regard occidental qui se pose avec son conformisme, sa naïveté sur la vignette « exotique » Oui, « c'est beau, les khlongs »… mais la dengue tue. C'est merveilleux, les buffles… mais « ce n'est pas si facile à élever », et labourer au Kubota, c'est bien pratique. Et les logements offrent un certain confort, mais « Seuls des architectes asiatiques peuvent dessiner un trois-pièces dans 25m² ». Pas de déploration brutale, pas d'idéalisme à bon marché. de petites touches contrastées (comme l'indique le sous-titre) qui n'occultent ni la junk food, ni les smartphones, ni la monarchie autoritaire, ni les soucis très quotidiens. Une langue parfois « documentaire », parfois poétique, de plain-pied avec la réalité observée.

Bien sûr, nombre d'éléments me rappellent l'Asie, même si je ne connais de la Thaïlande que Bangkok : l'eau omniprésente (l'eau, ai-je écrit quelque part, ne connaît que deux mesures : le manque et le trop-plein), les rizières (celles de Malaisie et d'Indonésie ; celles, plus rares, de Sri Lanka), les temples…

Je crois que ma nouvelle préférée, c'est YAÏ LOONG, qui dit tout en si peu de mots : l'empathie, la mélancolie de la vie qui passe, l'effort et l'espoir qui seront présents jusqu'au dernier jour. Avec la magnifique photo de ces mains qui pourraient être sculptées dans l'ivoire. J'ai beaucoup aimé aussi UN MATIN AU MONASTÈRE DU VILLAGE, qui boucle la boucle temporelle avec grâce, son dernier § faisant écho au premier. Quel précieux « livre d'heures » que votre dernier opus !
»
Hélène Honnorat
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Partout, les étals colorés proposent cette variété de produits commune à tous les marchés du pays : currys goûteux, spécialités aux piments parfumés, brochettes de poulet, crevettes sautées, poulpes grillés - Bangkok est un port! -, saucisses sucrées ou salées, boulettes de viande grassouillettes, poissons au sel, desserts de riz ou de soja, et une infinité de fruits et légumes venus du Talat Thaï, le Rungis local tout proche...
Une cliente épanouie, gourmande ou fortunée tant ce fruit reste cher pour les plus modestes, examine quelques durians capiteux. Elle tapote du doigt leur épaisse carapace hérissée de piquants, puis, satisfaite, désigne le spécimen qu'elle va déguster...
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C'est beau, les khlongs (canaux). Pour bien des voyageurs en Thaïlande, c'est l'une des expériences qui laisseront sans doute l'un des souvenirs les plus marquants.
Aux premières heures de la journée, rendez-vous sur l'un des pontons du Chao Phraya, ce large fleuve indolent qui irrigue Bangkok. Quelques palabres avec un batelier, les conditions de la course sont fixées, et vous embarquez.
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Quelques mètres plus loin et le saleng (side-car) est sorti du village. Il laisse derrière lui quelques bosquets un peu trop secs, la vue se dégage... Les rizières!... A perte de vue, une infinité de minuscules parcelles, patchwork couturé de digues basses. Les unes sont recouvertes d'un riz émeraude, les autres paraissent roussies, d'autres laissent apparaître des sillons frais.
L'horizon encore blafard à cette heure est ponctué de quelques cocotiers hauts et droits. Des lignes de bananiers, d'autres de papayers, longent d'étroites sentes. Elles mènent à des cabanons et leurs immenses jarres de pierre, les plus chanceux abrités par l'ombre d'arbres vénérables.
Le regard embrasse cette oeuvre millénaire puis distingue des taches de couleur en mouvement : nombre de paysans sont déjà au travail.
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(...) Un khlong insalubre, des eaux stagnantes, un champ inondé, des familles qui vivent là. Et un petit insecte volant, à la recherche de sang. Pour la survie de son espèce. Depuis la nuit des temps. Un petit insecte volant. A quelques dizaines de mètres. Une simple piqûre. Ignorée. Il y en a eu déjà tant. Et un jour, un enfant meurt.
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