Un thriller "à l'ancienne", où le lecteur suit les pas des enquêteurs et sait (quasiment) tout ce qu'ils savent en même temps qu'eux. On est loin des nouveaux thrillers déconstruits. Loin des romans scandinaves, glauques et malsains. Ici, on est sous le soleil. Et les villas resplendissent. Les filles sont blondes et pulpeuses, les garçons capotés et les voitures décapotées.
Même l'intrigue est à l'ancienne. Très classique. Même si le lecteur ne sait pas tout de suite le fin mot, on élimine très vite les fausses pistes pour se concentrer sur l'essentiel. Là aussi, il y a matière à faire la fine bouche. C'est en divagant (presque) que les deux enquêteurs esquissent les motifs des crimes. Et mettent fin à une machination implacable, mise au point par des personnages intelligents et peu scrupuleux... en une semaine à peine. Les ficelles sont un peu grosses. Kellerman se retranche alors derrière la théorie du grain de sable. Tout dérape et le pot aux roses est découvert à cause d'un grain de sable qui grippe la machine. Sur l'air du "si seulement..."
Il faut reconnaître à Kellerman une écriture fluide, souple, nerveuse, à grand renfort de dialogues et de clichés. La lecture est rapide. C'est le bon côté des choses.
Par contre, j'aurais aimé une petite postface pour un éclairage sur les rouages concernant les lois, les subsides et les aides publiques dont il est question dans le roman. Jusqu'où est-ce réel et/ou possible, voilà qui mériterait un peu d'information. L'incursion vers l'exploitation de la misère humaine, le génocide rwandais, etc. aurait mérité un meilleur traitement également. C'est très light, histoire de ne pas trop choquer en donnant quand même bonne conscience aux lecteurs (sans doute lectrices...).
Rien de mémorable. A classer en lecture de plage.
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L'histoire se déroule à … Los Angeles. Un jeune couple d'une vingtaine d'années est retrouvé, assassiné, sans doute au milieu d'ébats sexuels. L'endroit est bien sûr, isolé.
L'enquête est confié à Milo, aidé de son consultant habituel, Alex Delaware. Très vite on va s'orienter vers un psy ; en effet, le jeune homme qui a pu être identifié, Gavin, avait été victime, 10 mois plus tôt, d'un accident de la voie publique qui allait changer complètement sa vie. La jeune fille n'est quant à elle pas identifiée. Gavin avait été pris en charge par une psychothérapeute célèbre et médiatique, Mary Lou Koppel, qui, au motif du secret professionnel, refuse de coopérer.
Le style est clair, fluide et efficace. Ce livre se lit facilement et une fois commencé vous ne le lâcherez plus : je sais, c'est bateau et pourtant c'est la vérité, encore que la vérité …
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Découverte de cet auteur pour moi ( homonyme d'un autre Kellerman auteur de polar) ce polar est très addictif et traite d'un sujet souvent mis en valeur dans la littérature policière celui de l'implication d'un psychiatre dans le comportement de ses patients ! Aucun temps morts des heros bien decrits bref un bon moment de lecture !
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- Des indices dans les vêtements ?
- Chemisier NKNY, string et soutien-gorge rembourré Calvin Klein, pas de logo de marque sur le caleçon. Bonnes chaussures. D'excellente qualité... des Jimmy Choo. A ce qu'on m'a dit, c'est un sérieux investissement. Comme il y a justement une boutique Jimmy Choo à Beverly Hills, dans Little Santana Monica, j'y ai fait un saut.
Nous parlons de cinq, six cents dollars pour un talon aiguille avec une bride.
Il reprit l'émission. Le présentateur tombait à bras raccourcis sur une auditrice qui ne sentait pas responsable de son obésité. Il la coupa net pour laisser la place à une publicité pour tisane amaigrissante.
- Ces émissions, tu en penses quoi ?
- Les excès de la liberté d'expression. Et de la grossièreté. Tu aimes ?
- Oh, que non, j'entends assez d'horreurs au boulot, mais si j'en crois le journal, notre Mary Lou doit passer dans une heure.
- Non ? Et tu vas l'écouter ?
- Je crois à l'éducation permanente.
Cinq ans auparavant, un juge par ailleurs bien avisé m'avait demandé de me prononcer sur une fillette de sept ans prise dans une sanglante affaire de divorce. Les deux parents étaient des conseillers conjugaux expérimentés.
Ce qui aurait du largement nous alerter.
.../...
Aucun des parents ne voyait d'inconvénient à infliger à un enfant de sept ans une navette de cent cinquante kilomètres entre la maison en faux adobe du père à l'ashram, et le meublé sans joie de la mère à Glendale.
.../...
Le nœud du problème tenait en réalité à leur haine mutuelle, à deux cent mille dollars sur un compte de placement sous le régime de la communauté et à la prétendue rapacité vénale des quatre petites amies du père.
Le meurtre de Mary Lou Koppel eut droit au traitement habituel dans les médias : beaucoup de tapage, aucun éclairage, un peu de remplissage pour les journaux, quelques paragraphes pour des scripts bien enlevés et lus par des ravis télégéniques aux yeux illuminés qui se prenaient pour des journalistes. ...Le lendemain, l'affaire était passée aux oubliettes.
--Et vous monsieur? Où étiez-vous cette nuit-là?
--Chez moi aussi, ...
--Vous vivez seul?....
--Je vis seul (il sourit) . J'ai lu et suis allé me coucher....
Milo lui retourna son sourire.
--Lu quoi ??
--Sartre. "La transcendance de l'ego"
--Léger en diable.
Payot - Marque Page - Jonathan Kellerman - Les anges perdus