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sur 1805 notes
°°° Rentrée littéraire 2020 #1 °°°

Voilà un très beau roman qui comblera les amateurs de portrait de femme subtil. Julia Kerninon pose un regard singulier sur l'intime et le banal du quotidien pour en extraire toute la complexité de la vie d'une femme, de la naissance à sa quarantaine.

Avec un remarquable art de la concision et de l'ellipse temporelle, elle dit à merveille comment une femme peut endosser différentes identités au cours d'une vie, comment ces facettes se superposent pour cohabiter, parfois avec une certaine sérénité, parfois dans l'antagonisme.

« Cette densité, l'épaisseur nouvelle des journées, voilà ce qui l'avait surprise. Elle se sentait un peu comme un scaphandrier, avec des semelles de plomb ; huit kilos, collés au sol marin, contemplant des merveilles inaccessibles aux yeux des terriens. Jamais auparavant elle n'avait eu à ce point la certitude d'avoir fait un choix. Autrefois, elle avait toujours su au fond qu'elle pouvait partir, et même si elle ne l'avait jamais fait facilement, elle l'avait fait plusieurs fois. La nuit, quand Flynn lui faisait l'amour dans le silence du sommeil de leurs enfants, elle ne parvenait pas à se dégager de cette vision de son propre corps comme un territoire déchiré entre plusieurs nations, avec la cicatrice de son opération, les traces de feutres des petits sur ses doigts, les marques de brûlaure de la cuisine. Et dans tout ça, moi. »

C'est assez fascinant de voir l'aisance avec laquelle l'auteur fait partager l'intériorité de Liv Maria, sur plusieurs époques, dans plusieurs pays, découvrant l'amour et le désir, traversant des histoires d'amour sans savoir laquelle sera la dernière, devenant mère. L'écriture douce et vive de Julia Kerninon accompagne avec élégance et évidence ce parcours à la fois faillible et complet, explorant dans toute sa complexité la palette des émotions traversées.

Malgré la force de vie de Liv Maria, malgré sa liberté, on sent rapidement que cet insaisissable mille-feuilles d'identités est prêt à vaciller. Et il vacille. le twist catalyseur m'a gêné au départ, le scénario reposant sur un énorme jeu du hasard auquel j'ai eu du mal à croire. Mais peu importe, on embarque avec Liv Maria dans sa tentative de se détacher de ses souvenirs, de se défaire de ce passé devenu secret inavouable, qui la happe malgré elle. Ce terrible caprice de la vie apporte une dimension de tragédie grecque à la Sophocle et fait monter en puissance la tension jusqu'au point final, superbe et radical, pour résoudre le dilemme moral initial.

Une très belle découverte que cette auteure talentueuse et sensible.
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Liv Maria, de Julia Kerninon, me laisse une impression bizarre, bilan d'une lecture qui ne m'a jamais convaincu. L'histoire de cette jeune fille devenue femme aurait pu s'emballer davantage, aller bien plus loin dans certains épisodes au lieu d'accumuler une série de situations plus ou moins crédibles.
Tout avait bien commencé pourtant sur cette île bretonne jamais nommée, reliée à la côte par un ferry. Un Norvégien, Thure Christensen, marin dans le commerce, avait épousé la cafetière du lieu, Mado Tonnerre dont les quatre frères vivent tout près. Liv qui signifie vie, est née en 1970 et, grâce à son père qui lui lisait Jack London, Faulkner, Beckett, elle s'éveille très vite à la littérature. Par contre, sa mère est dure, ce qui ne l'empêche pas de prononcer des mots d'amour, quand même.
Le roman est donc bien lancé avec des informations intéressantes sur le livre et le bois. Quand je lis qu'à quatorze ans, Liv Maria conduit sur les routes et chemins de l'île, je suis un peu surpris mais pourquoi pas ? À dix-sept ans, elle est agressée sexuellement par un ignoble individu alors qu'elle conduit, de nuit. Elle échappe de peu au pire. Sans délai, sa mère, au lieu de s'en prendre à l'agresseur, l'envoie à Berlin, où vit Bettina, la soeur de Thure.
Difficile d'imaginer le choc émotionnel pour cette jeune fille qui s'épanouissait en toute liberté sur son île, au moment où elle se retrouve, en 1987, dans une grande ville pas encore réunifiée. Comme c'est l'été, elle s'inscrit à des cours d'anglais donnés par Fergus, un prof irlandais qui lui parle aussi de Faulkner, la séduit. Liv Maria tombe follement amoureuse de cet homme déjà marié et père de trois enfants.
Le noeud du drame est là et je n'en dirai pas beaucoup plus. Simplement que l'été terminé, Fergus rentre en Irlande, promet beaucoup et ne donne plus signe de vie. Les parents de Liv Maria s'étant tués en voiture, elle rentre sur son île, reprend le café, monte un gîte pour les touristes puis part soudain pour le Chili.
Arrivé dans cette partie, je n'adhère plus à l'histoire. Trop d'invraisemblances inutiles pour prouver les grands talents de Liv Maria qui monte des affaires, les fait prospérer, aime des hommes et enfin rencontre, hasard incroyable, un jeune Irlandais, Flynn, qui voyage. Il a vingt-quatre ans, elle quelques années de plus : c'est l'amour fou. Liv Maria est enceinte. Ils se marient et rentrent en Irlande et, vous qui n'avez peut-être pas lu ce roman, commencez à deviner le noeud de l'intrigue…
La suite va poser énormément de questions sur l'identité, sur la vie passé qu'il faut assumer ou non. Julia Kerninon, je le reconnais, pose là de véritables questions de fond, laisse planer de terribles interrogations, met en scène des soi-disant amis du couple vraiment odieux, laissant présager, au fil des pages, une issue irrémédiable.
Au cours de ma lecture, j'ai donc alterné le bon et moins bon, la passion et la lassitude sans parler de certains développements pédagogiques pas toujours utiles comme la leçon d'anglais ou l'inventaire d'une librairie…
Liv Maria, livre faisant partie de la sélection du Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021, met en scène une héroïne au talent fou. Hélas, la vie a été très cruelle avec elle, même si elle lui a permis de vivre de merveilleux moments, ce qui est un peu le cas de beaucoup d'êtres humains.

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Liv Maria, ce roman nous conte la vie d'une enfant née deux ans après que Thure Christensen, marin de commerce, embarqué à Bergen et ayant fait escale dans la ville bretonne face à l'île, ait rencontré Mado, dans le café-restaurant-épicerie de la famille Tonnerre, jusqu'à sa quarantaine. Née sur l'île au printemps 1970, « Ses jeunes parents l'avaient appelée Liv, un prénom qui signifie « vie » en norvégien, et Maria, parce que c'était la tradition insulaire de donner aux garçons comme aux filles le nom de la Madone pour les protéger de la noyade. »
Liv Maria, enfant unique, à qui sa mère apprend la dureté et le silence, devient très tôt une lectrice grâce à son père. Les quatre frères de sa mère, ses oncles donc, tous célibataires, lui apprennent, eux la pêche et même la conduite, dès l'âge de 14 ans, lui permettant ainsi de transporter tous ceux qui le voulaient d'un bout à l'autre de l'île bretonne. Une vie libre et heureuse jusqu'au soir, dans l'année de ses dix-sept ans, où elle est victime d'une agression sexuelle. Sa mère l'envoie alors à Berlin chez sa tante. L'adolescente déracinée découvre alors l'amour, auprès de Fergus, son professeur d'anglais, un Irlandais marié et père de famille, exilé le temps d'un été. Une fois reparti, elle n'aura plus de nouvelles, mais c'est sans compter sur le destin… Car la suite de sa vie sera moins sereine. Elle sera parsemée de drames, d'aventures et de multiples péripéties.
Dans les pas de Liv Maria, nous voyageons beaucoup et découvrons Berlin, le Chili, l'Irlande sans oublier cette île bretonne d'où elle part mais où elle revient à plusieurs reprises. Plus qu'un déplacement physique, c'est surtout le voyage intérieur de cette femme éprise de liberté qu'il nous est donné de suivre. Ce récit haletant nous permet de découvrir une femme multiple, à la fois forte et fragile, une femme honnête, pleine de contradictions toujours poussée par cette soif de liberté et la difficulté à concilier identité, féminité et liberté. C'est un portrait de femme, subtil, aux dimensions philosophiques que nous croque avec un immense talent Julia Kerninon, dans lequel les livres et la littérature ont une place prépondérante.
Le dilemme moral auquel se trouve confronté l'héroïne relève quasiment de la tragédie et est traité superbement par cette jeune auteure que je ne connaissais pas encore et qui en est pourtant à son cinquième roman !
Je viens de le découvrir car il fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs des 2 rives 2021.

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Liv Maria dessine le portrait d'une femme qui recherche la liberté au prix des barreaux qui la musellent tant et plus.
Portrait d'une femme qui grandit dans l'amour de ses parents, d'un père qui lui donnera en héritage la passion des livres. Quand surgit un drame dans son adolescence, la voilà envoyée à Berlin où elle se découvrira à la fois orpheline des siens et nouvellement amoureuse.

On suit Liv Maria dans toutes ses tentatives de s'élancer au plus près de la liberté, affranchie des uns et des autres, mais toujours cloisonnée par de multiples secrets qui la façonneront année après année.

J'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir en ayant eu la chique coupée d'arriver à la fin alors que je m'attendais à une bonne cinquantaine de pages en plus.

Je reste avec mes questions sur cette mystérieuse Liv Maria, sur ses lendemains et la vie qu'elle se sera finalement choisie et une impression que ce roman aurait mérité d'être fouillé, creusé, approfondi, émotionnellement plus parlant.

Mais quand on est frustré d'arriver à la fin, c'est tout de même le résultat d'une bonne lecture qui m'aura happée et questionnée sur cette femme aux poignets d'or.
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Ce n'est certainement pas un chef-d'oeuvre de littérature, mais je lui donne quand même 4 étoiles volontiers car le portrait de cette jeune femme, que le lecteur suit depuis son adolescence jusqu'aux abords de la quarantaine, me paraît original dans sa structure et réussi dans son ensemble.

Liv Maria, c'est une fille battante, ayant la capacité de gérer son existence malgré ses peurs et ses doutes, malgré toutes sortes de pressions et, surtout, malgré son secret de jeune fille qu'elle veut conserver à tout prix. Elle devient vite une personnalité attachante pour le lecteur, elle est la véritable héroïne, tous les autres protagonistes devenant réellement secondaires tant elle les éclipse par ses décisions, ses actions, ses méditations personnelles.

C'est aussi un beau roman d'amour car Liv Maria sait aimer, aussi bien physiquement que sentimentalement. A-t-elle été réellement trompée par son premier amour? Elle finit par le croire, mais c'est sa pensée, qui n'appartient qu'à elle et se trouve peut-être au-delà de la vérité.

C'est un roman qui emmène le lecteur dans différents lieux, de la Norvège inconnue pour elle, à l'Amérique latine, au Chili, en passant par Berlin, la Bretagne et l'Irlande. Et le voyage intérieur de Liv Maria se déroule au fil de ces différents lieux et des rencontres qu'ils génèrent.

La littérature, le livre, la librairie ont aussi une place importante dans ce roman. Ils portent leur part de mystère et d'évasion et sont perçus par Liv Maria comme les transports éphémères de sa propre vie.

Même si le scénario comporte quelques invraisemblances dans l'enchaînement des hasards, celles-ci m'ont semblé occultées par la puissance de la personnalité de Liv Maria que Julia Kerninon fait émerger très haut dans l'océan des aléas et des turpitudes de la vie.

La fin peut surprendre ou décevoir, elle aurait sans doute mérité d'être un peu plus travaillée, pourtant la dernière phrase du livre me paraît boucler l'histoire avec réalisme et résignation.
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Liv Maria est une îlienne, avec ce que cela comporte de singularité, et de force sereine, atout qui disparait avec l'immersion sur le continent. C'est un événement traumatisant qui conduit la jeune fille à l'exil, hébergée par une parente à Berlin. La candeur de ses dix-sept ans en fera une proie facile pour le séduisant professeur irlandais lui aussi loin de sa patrie et de sa famille, à savoir femme et enfants…

Mille autres vies attendent la jeune femme, avant que le destin et la rencontre d'un homme la conduise sur une nouvelle île, en Irlande, où le passé resurgira de façon inattendue.


J'ai beaucoup aimé le portrait évolutif de cette femme, que les coups du destin arment d'une cuirasse en apparence invincible. de la jeune fille à la femme mûre, le trait commun est la propension à se mentir, à l'abri derrière des oeillères que l'amour semble être la seule force capable d'écarter.

Il semble qu'il soit plus facile de se tromper soi-même que de se cacher indéfiniment derrière une infinité d'alibis, au risque de tout dévoiler dans une moment de faiblesse.

Une île bretonne, Berlin, le Mexique, l'Irlande, c'est aussi le livre d'un voyage qui ressemble fort à une fuite. le voyage serait-il le remède au refus de son passé?

J'ai également beaucoup apprécié le style de la narration qui donne au personnage une réalité au delà du romanesque et la rend terriblement humaine dans ses fragilités et sa densité.

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Lors de sa parution , ce roman m'avait été proposé par babelio via une masse critique privilégiée. Hélas, le sort ne m'ayant pas été favorable , ce titre est tombé dans l'oubli .Arrivent alors sa sortie en " poche " et la chaude recommandation de ma chère libraire Isabelle, que je salue au passage ....et on y va .
Le début est " flatteur " , addictif , j'adhère et je place mes pas dans ceux de l'héroïne. Et ses pas la mènent loin , à l'étranger où après une agression sexuelle commise dans " son île " , elle se retrouve seule , isolée, perdue puis , amoureuse .Et quels amours ....Femme libérée ou ....pas , Liv Maria va vivre des moments intenses entre espoirs et désillusions....la vie , quoi .
L'écriture est belle , sans artifice , sans doute , mais terriblement intrusive .Les pensées du personnage sont disséqueés et mènent le jeu ...Et le style prend une place capitale pour enfoncer le clou émotionnel. Une écriture maîtrisée ou chaque mot revêt son importance. Pour moi , cependant , bien que très beau , c'est lent , un peu trop lent . Liv Maria est un être complexe qu'il est fastidieux d'essayer de comprendre . Introspection . Peu , très peu de personnages et donc des images ciblées sur une seule personne ....Passage sous " la loupe " .
Difficile d'imaginer un décor, tout repose sur " le personnage principal " et cette façon de dire et faire peut lasser . Ce fut mon cas lorsque je me suis un peu " perdu ", la moitié du récit passée . J'avoue que mon opinion s'est alors " affinée " pour reconnaître que certains passages étaient de " haut niveau " , d'autres beaucoup plus " ternes , sans grand intérêt , enfin à mon sens , hein " . Ceci étant, suivre Liv Maria est loin d'être un pensum mais j'avoue qu'il m'a manqué cette petite flamme qui nous fait ...progresser et passer d'un état moyen à un état supérieur. Je me suis parfois perdu et j'ai " baissé la garde " , mon attention étant plus difficile à capter au fur et à mesure . Déçu ? Un peu . A éliminer , ce bouquin ? Sûrement pas , je n'ai aucune légitimité à détourner votre attention de ce roman d'autant que les critiques élogieuses sont nombreuses . A conseiller ? Pourquoi pas , à chacun et chacune de voir en fonction de ses centres d'intérêt et de sa personnalité. Pas si facile de conseiller ou pas . Je vais rester humble , malgré mes réticences et réserves , je ne puis que vous répondre d'un tonitruant et sincère : " chers amis et amies , débrouillez- vous ! Pour moi , c'est du " 50 - 50 " .Il vous reste le " choix du public " , pas mal quand on lit les critiques . Quant au coup de téléphone à un ami, ce n'est pas " fiesta boum boum ." Ça ne vous aide pas ? Allez , pas de panique... le livre est sorti en poche donc....pas trop cher .Et puis , moi , je ne suis pas " Assurancetourix " , je n'ai pas raison , rien d'autre que MES raisons .Bonsoir à tous , " à bientôt " et " bon choix mesdames , bon choix messieurs " . Ça vous rappelle quelqu'un ? Et oui , ça ne nous rajeunit pas ....
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Liv Maria représente à elle seule une vie libre avec des aspects inattendus.
Élevée dans une île bretonne avec un père norvégien, ancien marin, amateur de littérature ; une mère aimante mais qui ne le montre pas. La fillette vit une enfance heureuse.
À 17 ans, ses parents l'envoient à Berlin chez la jeune soeur de son père. Elle apprend l'anglais avec un professeur irlandais avec qui elle échange tout d'abord des propos sur l'étymologie des mots dans les différentes langues.
Bientôt, ils tombent amoureux bien que ce monsieur soit plus âgé, marié avec des enfants. Elle se donne entièrement à cet homme qui repart vivre dans son pays.
Elle part ensuite au Chili où elle s'affirme comme femme d'affaires très sensuelle.
Elle rencontre Flynn, un Irlandais. C'est le grand amour. Ils reviennent en Irlande où ils fondent une famille.
Entretemps, une grande surprise l'attendait et elle doit garder un lourd secret. Elle est libraire et bien installée.
La fin nous réserve une surprise énorme. Un petit mystère planait sur notre héroïne pour que la fin soit banale.
Julia Kerninon nous livre un roman très riche, magnifiquement écrit, un récit difficile à lâcher car les évènements se renouvellent sans cesse.
Si j'avais pu, j'aurais attribué plus que 5 étoiles.

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Cet été, je rattrape mes lectures avec notamment Liv Maria de Julia Kerninon qui m'a fait penser à son autre roman le dernier amour d'Attila Kiss que j'avais beaucoup aimé.

Pour Liv Maria, c'est le premier amour, celui de ses 17 ans, indomptable et foudroyant qui va l'amener sur le périlleux chemin de l'émancipation féminine de la fin des années 80. Femme libérée chantée à tue-tête dans les radios de cette époque, Liv Maria est une personne beaucoup plus complexe même si parfois le hasard un peu trop appuyé dans le livre est difficile à croire.

L'important pour moi est la révélation de Liv dans de belles phrases courtes et vives qui réveille la belle au bois dormant des siècles passés. Les cercles comme des spirales autour du drame d'origine qui annonce les départs et les non-dits dans le ressac des sentiments. Il n'y a pas de repos pour Liv, la guerrière.

Dans une belle écriture d'intériorité à la gloire d'un singulier portrait féminin, Liv Maria se montre humble et entière, avec ses faiblesses, ses atouts et son intégrité.
A 20 ans ou à 40 ans, à Berlin ou au Chili, elle est toujours Liv la femme, la petite fille et l'adolescente, des morceaux d'elle qui la rendent unique mais plurielle. Celle qui fait le métier d'homme dans les haras de Patagonie, la femme aux bracelets d'or aux multiples amants.

Liv Maria est le pommier sauvage adoré de son père qui s'élance dans la vie après avoir perdu ses racines, la terre ferme de son île. Et son premier amour.
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C'est mon troisième livre de cette auteure talentueuse .
Mais qu'ajouter après tant de critiques ?
Un commentaire à priori superflu....

L'auteure bâtit avec brio et justesse le portrait d'une femme libre, multiple , au parcours mouvementé , qui vivra seule son incroyable itinéraire ,au destin fabuleusement tragique, entre identité , féminité , sexualité , un parcours vacillant , victime d'une agression sexuelle à 17 ans—- bientôt orpheline, courageuse , honnête, fiévreuse , complexe , marquée pour toujours par un secret inavouable——-cette aventurière aux poignets ceints d'or , de la jeune fille passionnée à la femme dure , à la fois madone et mère , aux bizarreries et mystères , aux jeux de l'apparence et des fantasmes comme à ceux de la vérité, incontrôlables ....insondables ....
..
L'auteure en deux cents pages ——-chapitres parfaitement construits——,d'une écriture vive, éblouissante , convaincante , sensible , nous livre une oeuvre terriblement HUMAINE de Berlin au Chili , au sillonnement de l'Amérique latine avec les chevaux pour les chevaux ....et à l'Irlande ...
Faut - il donc mentir pour rester libre?

«  Je suis la fille unique du lecteur et de l'insulaire , je suis le bébé TONNERRE , l'orpheline , l'héritière , je suis la maîtresse du professeur ,la femme - enfant, la fille- fleur, la chica, la huasa, la patiente de van Buren, la petite amie, la pièce rapportée ,la traîtresse , l'épouse et la madone , la Norvégienne et la Bretonne . Je suis une mère , je suis une menteuse , je suis une FUGITIVE , et je suis libre» ...
«  La richesse du monde l'émerveillait , son monde débordant de collines ,d'eau salée et de moutons qui se tordaient le cou pour la regarder passer , à travers le nuage de poussière qui la suivait sans jamais la rattraper » .

J'avais lu en 2016 grâce à ma libraire Marie deux de ses livres.
Une jeune auteure à suivre.
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