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3,46

sur 506 notes
Toujours plaisant de me replonger dans un Stephen King. Ce coup-ci un recueil de nouvelles. Très inégales! J'ai pourtant toujours dit que les nouvelles de King étaient formidables. Mais il semblerait que cela faisait un certain temps qu'il n'a pas pondu ce genre littéraire...

*Willa: des fantômes qui se rendent compte de leur état. Bref un aperçu de la vie après la mort. Pas nouveau comme concept mais plutôt mignon pareil... Sans plus!

*La fille en pain d'épices: très moche comme titre... Ce coup-ci je vois l'influence de son séjour en Floride. J'ai bien aimé cette nouvelle. Un genre slasher! Une randonneuse découvre par hasard un tueur en série. Celui-ci veut lui faire la peau genre right now! Icitte on court!!!

*Le rêve d'Harvey! Un homme raconte au matin le rêve qu'il fait durant le nuit. Ben non c'est pas un rêve! Leur fille a vraiment été happé par une voiture durant la nuit... Rien de fantastique là-dedans (ou presque)! Mais cela fait frissonner un peu comme façon d'apprendre une nouvelle aussi effroyable!

*Aire de repos: un homme est témoin d'une scène de ménage dans un rest aréa aux petites heures du matin et décide d'intervenir. Bof!

*Vélo d'apart! King avait déjà abordé le thème de la peinture ensorcelée dans Duma Key. Bien fait encore...

*Laissés-pour-compte: la façon de King d'aborder le 11 septembre 2001. Bien fait et surtout touchant!

*Fête de diplôme: gros bof!

*N: avez-vous déjà vu le film avec Jim Carrey? Celui s'intitulant 13 je croit? Un homme obsédé par les nombres qui selon lui tournent tous autour du nombre 13? Hé bien on revient sur ce sujet. Je crois même que cela existe: des gens ne pouvant plus s'empêcher de compte TOUT ce qui les entoure. Bref ce coup-ci à la sauce Stephen King. J'ai vraiment bien aimé!

*Le chat d'enfer: un chat meurtrier effroyablement intelligent. À lire!

*Le New York Times à un prix spécial: moche comme titre. Une femme en deuil reçoit un coup de fil de son défunt mari. Il est mort mais aimerait lui donner quelques indices sur le futur. Bien mais sans plus!

*Muet: bof!

*Ayana: re-bof!

*Un très petit coin: probablement la meilleure des nouvelles du lot. C'est de l'horreur scatologique. Imaginez-vous coincé dans un bécosse portable (les toilettes en plastique sur les chantiers). Renversé sur la porte qui se trouve fermé de toute façon par un fou voulant vous tuer. Il n'y a personne sur le chantier et vous savez que vous ne pouvez pas attendre de l'aide de passants éventuels. Il fait 35 degré à l'ombre. un bonne partie du contenu de la cuvette c'est renversée. Vous imaginez l'odeur? La panique de savoir que vous allez mourir là!!! Hiiiii.... Une histoire de merde!
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Ce n'est jamais sans crainte que j'ouvre un recueil de nouvelles. J'éprouve une nette préférence pour les romans. Pourtant je reviens parfois à l'histoire courte.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment avec Juste avant le crépuscule. Ça commençait pourtant mal car la première histoire, "Willa", ne m'a pas emballée du tout. L'intrigue est bancale et les personnages peu intéressants. Et de me réjouir en la finissant, d'une part qu'elle ne soit pas plus longue, d'autre part d'avoir emprunté ce livre à la médiathèque.
La seconde intrigue, "La fille pain d'épice", en dépit d'un titre que je n'ai pas compris, m'a réconciliée avec le Stephen King nouvelliste. le suspense va crescendo et j'ai retenu ma respiration avec l'héroïne un certain nombre de fois.

Je ne vais pas énumérer les histoires l'une après l'autre. Plusieurs des nouvelles portent en toile de fond les attentats du 11 septembre 2001 et le profond traumatisme qu'ils ont installé dans l'âme des Américains. "Laissés pour compte" et "Le New-York Times à prix spécial" véhiculent plus de mélancolie que d'horreur.

Une mention spéciale pour la nouvelle intitulée "N", que j'ai trouvé particulièrement représentative de la veine fantastique. Stephen King dit s'être inspiré du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen. Pour ma part, j'y ai retrouvé des éléments me faisant penser à Lovecraft et aux récits fantastiques de Prosper Mérimée.

L'ensemble reste inégal mais d'une lecture agréable. Quant à frissonner... à moins de couver un gros rhume... La terreur n'est pas au rendez-vous et même en le lisant pendant une insomnie de pleine lune avec bourrasques de vent, ça ne procure pas cette sensation de peur que Ça avait réussi à me donner.
Stephen King n'en reste pas moins un bon conteur. Je le préfère malgré tout avec sa casquette de romancier. Ses bons gros volumes dans lesquels il peut multiplier les digressions.
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Je ne suis pas très fan de Stephen King. Au contraire des adaptations cinématographiques de ses romans. Je lui préfère Dean Koontz, comme auteur à suspens.
Cela provient sans doute de son écriture. le style est ordinaire, sans effet.
Voici treize nouvelles - treize, un chiffre mythique s'il en est. Je n'ai pourtant pas frissonné même si la curiosité m'a fait poursuivre ma lecture. Les différentes situations ont été honnêtement exposées. Et pour deux des nouvelles - Vélo d'appart et le chat d'enfer - mon rythme cardiaque s'est quelque peu accéléré.
Je ne peux pas ôter à Stephen King sa prédisposition à l'invention. Il est doué. Mais, il manque le petit truc. Tout est dans le style, je crois et la langue.
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Sans que l'attente accule, ce recueil qu'est "Juste avant le crépuscule", demeure un excellent opuscule. le genre de nouvelles oscille entre le fantastique et le thriller, tout en passant par le nostalgique dont seul le Maître accumule et manipule. Comme à l'accoutumée, il alterne chez nous lecteur, lectrice, l'angoisse authentique et notamment la franche rigolade.
Treize nouvelles captivantes, émouvantes, drôles et horrifiques qui composent une oeuvre majeure, figurant en bonne place dans la bibliographie Kingienne de l'auteur. Pour de courtes histoires de cet acabit, que ne ferait-on pas pour avoir le privilège de les déguster aux maux à mot, malgré le truchement de la traduction, mh ? A présent, passons aux
nouvelles . Prêt ? Alors allons-y :

- Willa : Une bonne histoire de fantôme nostalgico-romantique, sur fond de musique country. Au début, j'ai été un peu décontenancé par la
"révélation" de la condition des personnages qui arrive un peu trop tôt. Mais avec le recul, je me suis dit que le Maître cherchait plutôt à
poser une atmosphère et au final, c'est plutôt bien fait. Une nouvelle poétique et réussie dans le genre.

- La fille pain d'épice : Bien vu dans le genre course-poursuite survival, menée tambour battant. Pas de fantastique et rien de réellement
très original, mais c'est bien fait et on retrouve le décor des Keys de Floride avec grand plaisir. Quel suspense insoutenable avec une fin
jouissive.Efficace.

- le rêve d'Harvey : Je me suis bien ennuyé sur ce coup-là. Encore une fois, on sent que l'auteur a voulu jouer plus sur une ambiance (assez
réussie d'ailleurs) que sur les évènements eux-mêmes, mais au final j'ai trouvé cette courte nouvelle un peu vaine. Bof.

- Aire de repos : Aussi vite lue, aussi vite oubliée. Une histoire traitée sur le mode "La part des Ténèbres" mais qui n'apporte franchement
rien, en ce qui me concerne. Même avis que la précédente...

- Vélo d'appart : Mon ressenti sur cette nouvelle rejoint ce que je disais un peu plus haut : super concept, mais que je n'ai pas trouvé très
bien traité. Disons que l'histoire en soi est très bonne, mais j'ai un peu décroché avec le dénouement. Venant du Maître de il y a 15 ou 20
ans, on aurait pu avoir droit à un final complètement déjanté et tordu, au vu des possibilités qu'offrait cette histoire - j'aurais bien vu le
personnage se faire pourchasser ad vitam sur cette route pour ses ouvriers, ça aurait été paradoxalement jouissif. Mais non, le King
"pantouflard" de 2010, termine ça par un tête-à-tête et une poignée de main. Mouais. Quand on y réfléchit, c'était peut-être la manière la
plus logique de conclure cette nouvelle, mais je sais pas, j'ai trouvé ça un peu trop "facile". Bref, excellent concept, mais la conclusion
m'a laissé sur ma faim.

- Laissés-pour-compte : Très jolie histoire sur le 11 septembre et ce qu'il peut rester des êtres chers perdus. le surnaturel n'est peut-être
ici qu'un prétexte pour aborder ces thèmes-là - sans parler de "l'hommage" que Stephen King voulait rendre aux disparus de cette tragédie - mais c'est
fait avec coeur et sensibilité. Je n'ai pas adoré cette histoire, mais elle est tout à fait justifiée de la part de l'auteur, qui nous rappelle
qu'il y a un homme (un citoyen américain concerné par son pays) derrière le romancier de l'horreur.

- Fête de diplôme : King-le-citoyen de retour, avec un bref récit parlant de façon pas si détournée que cela des attentats du 11 septembre.
J'ai bien aimé les images et l'impression de catastrophe imminente qui se dégage des derniers paragraphes, mais "l'enrobage" est tellement
fade (désolé mais c'est mon opinion) que j'ai trouvé l'ensemble plus anecdotique qu'autre chose. Bref, je n'ai pas été conquis du tout.

- N. : Là par contre, chapeau bas : on a droit à du Steevie en grande forme, s'inspirant allègrement du Grand Lovecraft - même si l'auteur s'en défend en citant Arthur Machen ; l'un n'empêche pas l'autre ceci dit. En plus de ses inspirations, le récit nous happe dans une spirale de paranoïa, à travers le personnage de N. souffrant de TOC aussi obsessionnels que flippants. Tout cela donne une ambiance assez oppressante au récit et légèrement schizo qui colle parfaitement au sujet et aux angoisses de N. - qu'il refile peu à peu à son psy. D'ailleurs, cette transmission du "mal" d'un personnage à l'autre me rappelle un peu "Le Horla" De Maupassant et d'autres histoires du genre où la folie mais aussi les dangers les accompagnant (qu'on ne sait pas trop s'ils sont réels ou non) contaminent les gens les uns après les autres. En outre, c'est aussi une des nouvelles les plus longues et travaillées du recueil. Au final, j'ai vraiment été pris par cette histoire et j'ai passé un très bon moment. La nouvelle a même été adaptée en BD, ce qui est un bon indicateur de la qualité de celle-ci. L'une des meilleures nouvelles de ce recueil et incontestablement la plus Kingienne du lot. Une très grande réussite.

- Un chat d'enfer : Après avoir terminé cette histoire (sur un petit sourire vicieux), je me suis fait la réflexion qu'elle aurait facilement pu figurer sur "Brume" ou d'autres de ses anciens recueils. Quelque chose d'assez violent et dérangeant à la fois, tenant de la mise-en-bouche sanglante, comme l'auteur savait si bien le faire, il y a quelques décennies. Je n'ai pas du tout été surpris en lisant les notes à la fin, disant que cette histoire avait été écrite il y a longtemps et qu'elle attendait sagement son heure depuis. Amusant et vicelard, ça nous rappelle le bon vieux King d'antan.

- le New-York Times à un prix spécial : Mouais... Belle intention derrière, mais sans intérêt pour ma part, au suivant.

- Muet : Un peu pareil, celle-ci ne figure pas parmi les anecdotiques, elle est un minimum travaillée mais elle ne m'a pas vraiment transporté et la chute ne m'a du tout convaincu. Quelques bonnes idées, mais un fil conducteur plutôt plat et un personnage que j'ai trouvé aussi transparent qu'inintéressant.

- Ayana : Jolie histoire, mais qui encore une fois, a un peu peiné à vraiment m'accrocher, malgré des idées sympathiques. Là encore, je trouve que le Maître n'a pas très bien su traiter ses idées, malgré une plume de qualité, dans un ton mélancolique et un peu nostalgique qui m'a rappelé "Willa". Mais dans le fond, je n'ai pas trop accroché et je n'ai pas pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça ?" Comme si le King d'aujourd'hui n'écrivait plus maintenant que pour le plaisir d'écrire, sans chercher à aller plus loin. Mais encore une fois, ce n'est que mon opinion personnelle, chacun le ressent à sa façon.

- Un très petit coin : Et on finit par un long récit scabreux qui clôt admirablement bien ce recueil. En lisant cette histoire, on a l'impression que Stephen King écrit avec un plaisir enfantin et du coup, c'est communicatif et même si c'est pas très ragoutant, on suit avec attention en s'accrochant au destin du personnage. Et toujours chez les personnages de l'auteur, cet instinct de survie qui dépasse tout (comme dans "Le goût de vivre", par exemple) et nous laisse admiratif devant tant de courage et de détermination. Et puis de toute façon, même si le sujet est limite-limite, l'écrivain du Maine en est arrivé à un stade de sa carrière où il peut tout se permettre, que l'on adhère ou non. C'est aussi ça qui fait son charme - ce côté "suivez-moi si vous voulez, de toute façon c'est moi qui conduit" - et quand il tape dans le mille, c'est tellement bon et jouissif qu'on lui pardonne tout... ou presque. Donc voilà, j'ai trouvé cette nouvelle très sympa et parfaite pour terminer ce recueil.

Pour conclure, ce conteur hors normes nous transporte, en quelques lignes, dans un univers familier et inquiétant, que l'on glisse de l'étrange au fantastique sans s'en apercevoir. du pur Stephen King sang pour sang garanti et frissonnant. Un recueil succulent que je vous recommande vivement.
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Je dois commencer par vous confier ma peine et mes angoisses inutiles, parce qu'il y a trop de temps que je garde ça pour moi. Une unique question n'a cessé de me tourmenter ces mois derniers : pourquoi, pourquoi, pourquoi « Just After Sunset » de notre cher Stephen King a été traduit « Juste AVANT le crépuscule » ? C'est certainement pour jouer sur mon mental. « Sunset », c'est le crépuscule, le coucher de soleil. Comment passe-t-on de après à avant le crépuscule ? Est-ce pour la musicalité du titre ? Pfiouuuu, ça m'éprouve.
Enfin, trêve de plaisanteries et abordons l'oeuvre. J'avais déjà relu récemment un recueil du King (Tout est Fatal) et en avait eu une impression globalement bonne mais tout de même mitigée. On pourrait dire que c'est normal, un recueil de nouvelles étant très varié par essence. Mais depuis Brume, je ne peux plus dire ça, puisque ce fut une expérience fantastique de bout en bout. Qu'en est-il pour ce tome-ci, composé de treize nouvelles toutes très variées sur les registres et la longueur?
Eh bien je suis un peu déçu, voyez-vous. Je ne garde pas un souvenir bien flamboyant de cette lecture. J'en garde même un souvenir un peu morne, malgré quelques éclats indéniables. J'ai ponctué la lecture du recueil de grandes pauses, du fait de mon travail qui prenait du temps, mais c'est là normalement l'avantage des nouvelles. Il n'y a pas de risque de « perdre le fil », de « sortir de l'ambiance » car chaque nouvelle est un nouveau point de départ. Et pourtant, bien qu'appréciant beaucoup l'auteur, j'ai eu beaucoup de mal à repartir dans ses nouvelles. Certaines furent jubilatoires, mais c'était souvent un jugement post-lecture, lorsque j'y repensais. Sur le moment, je ne parvenais pas à baliser le terrain, à débrider mon imagination. La vraie déception fut donc que certains critiques déplorant ces derniers temps un style trop alambiqué chez King, trop descriptif, avaient raison. C'est un peu douloureux quand on sait que bien souvent je les contredisais avec fougue. C'est d'autant plus choquant que ceci m'est apparu à la lecture de nouvelles, procédé tout de même court... Alors je ne vais pas généraliser une tendance quelconque de l'auteur à se perdre dans un style parfois un peu trop complexe, mais cela n'a cessé de m'inquiéter dans Juste avant le crépuscule. Espérons que c'est là un concours de circonstances, ou une indisposition de ma part à adhérer aux histoires. En tous les cas, il me semble que Stephen King est en proie à une incapacité à céder à la facilité. Aucune phrase n'est simple, et même sur une nouvelle de dix pages, les personnages sont profondément complexes. Cela pourrait être une qualité sur une novella ou un roman, mais ici, cela ne fait que lester le récit, l'empêchant de s'envoler et de disperser sur nous des charmes inavoués. A confirmer, donc, sur ses prochaines nouvelles ; et peut-être même sur son prochain roman (Joyland, je crois).
le recueil commence habituellement par un avant-propos de Stephen King. Je me dois d'indiquer ici un gros bémol. Si j'aime par-dessus tout ces instants privilégiés où un auteur s'adresse directement à son lecteur, j'ai été ici profondément lassé. Effectivement, j'ai l'impression d'avoir relu une énième fois la même chose. King qui nous parle des nouvelles qui meurent, qu'il n'en écrit pas pour l'argent, que c'est un besoin, qu'il aime ça... C'est au moins, j'en suis sûr, la troisième fois qu'il nous confie ça. du coup, j'en ai eu assez cette fois-ci, et cela m'a un peu énervé à la lecture de la première (mauvaise) nouvelle.
Mauvaise, j'y vais fort, car ce n'est pas rendre justice à « Willa » que de dire ça. Ce n'est certes pas très bon, mais il y a des qualités indéniables. C'est au fond assez poétique, les images données au lecteur sont décidément très belles. J'entends ici ces clichés avec les loups, le bar vide, c'est très beau. Et cela joue sur le tableau des revenants. Un thème au fond très complexe, du fait de sa surinterprétation. Ici, rien d'horrifique, juste un peu de poésie. Mais on a du mal, car c'est un peu ennuyant. L'intérêt ne vient pas, et on est un peu ensommeillé à la sortie de cette première nouvelle, pourtant assez courte.
La nouvelle suivante est en revanche bien plus intéressante, du moins un temps. « La Fille Pain d'Epice » (titre incompréhensible aux français puisque tiré d'une expression populaire anglaise, tout comme pour la nouvelle « le chat d'enfer ») brille initialement par son originalité. Une jeune femme, suite à une rupture amoureuse qu'elle a provoquée devient une obsédée de sport. On se demande bien où cela va nous mener, et j'avoue avoir été agréablement surpris par le point central du récit : son enlèvement par un psychopathe. L'histoire fournit donc son lot d'action, mais j'avoue encore une fois que ma concentration s'est un peu évaporée une fois que l'héroïne fut vraiment enlevée. le final est pourtant très sympathique, surtout grâce au contexte : les plages de Floride.
« le rêve d'Harvey » m'a beaucoup plu de par sa brièveté et son inquiétant réalisme. C'est si facilement mené, si clairement dit, et cela paraît puissamment réel. Alors oui, le champ de la prémonition a été maintes fois traité, mais cela reste pourtant efficace. de quoi se réveiller un peu.
Terrain de jeu très familier à Stephen King, j'en ai l'impression, pour la troisième nouvelle : les aires de repos. On se retrouve dans la tête d'un personnage légèrement schizophrénique qui assiste indirectement à une scène de violence conjugale sur une femme enceinte. Nos interrogations font miroir à celles du personnage central. Sa double-identité imaginaire est assez jouissive au fond, et les scènes de violence font froid dans le dos par leur véracité. Cependant, cela reste une nouvelle de qualité moyenne, non pas par manque d'intérêt, mais par une ambition trop détournée. Effectivement, plus de complexité dans la trame-même de l'histoire aurait été bienvenue, hors toutes les complications résident dans le dialogue intérieur du personnage. C'est bien le but du récit, mais je m'y suis un peu noyé, à bien y penser.
La nouvelle suivante, « Vélo d'appart », en plus d'être bizarre et très originale, me fit beaucoup rire. J'ai aimé cette histoire d'homme qui entrait en combat contre ses kilos et devenait dépendant d'un univers imaginaire construit autour de son vélo d'appartement. Une sorte de description de l'étreinte brisée entre réalité et songes... « Laissés-pour-compte », la sixième nouvelle m'a beaucoup marqué, surtout en contraste avec le reste. On y retrouve une humanité, une compassion grandissante chez King (qui se faisait sentir dans des écrits comme La Ligne Verte et dernièrement dans Duma Key). On est vraiment très touché par ce récit poignant d'un homme qui a échappé de peu au 11 septembre, et qui voit apparaître chez lui une multitude d'objets ayant appartenu un jour à ses collègues et amis morts dans les tours jumelles. Un passage réussi pour Stephen King, le sujet étant quelque peu inévitable chez les écrivains américains modernes. Très beau, donc. Autant que la nouvelle suivante, beaucoup plus courte, « Fête de diplôme ». C'est succinct, mais si vrai que j'ai adhéré en quelques lignes, toutes les descriptions de cette jeune vie étudiante faisant instantanément écho en moi.
On arrive au grand moment du recueil (et il me semble que ce fut pareil pour tous les lecteurs, au vu des autres critiques). C'est « N. », donc, qui est pour le coup une très grande nouvelle, presque un chef-d'oeuvre dans le genre, mais c'est peut-être aller un peu loin. Les influences de Lovecraft sont ici criardes, complètement affirmées. Les hommages à Lovecraft (surtout du club de Derleth) sont souvent très mauvais. Ici, c'est une belle réussite, menée par une main de maitre (de roi, plutôt, sans mauvais jeu de mot). Un (des seuls) grand(s) moment(s) à la lecture de « Juste Avant le crépuscule ».
Il est clair que tout ce géni disparaît soudainement avec « le chat d'enfer », nouvelle complètement inutile, qui date apparemment des années 70 et que King a décidé de ressortir. Là, on baigne dans l'horreur et le gore, mais j'ai trouvé ça d'une médiocrité étonnante. J'ai vraiment été effaré d'avoir ça dans le recueil du King. Cela m'a même un peu peiné. Heureusement que ce ne fut pas trop long, et que l'auteur a l'excuse des « écrits de début de carrière », même si pour King, ce n'est pas vraiment une excuse (on sait tous que Carrie est un de ses meilleurs romans, son premier, aussi...) !
« le New-York Times à un prix très spécial » est heureusement bien meilleur. On retrouve cette sensibilité superbe qu'on avait déjà perçue dans « Laissés-pour-compte ». Une femme reçoit un coup de fil de son mari mort, ce qui lui permet d'avoir avec lui une conversation des plus émouvantes. J'ai eu les larmes aux yeux devant tant de beauté, tant de sincérité dans les mots jetés sur la page. Un très grand point du recueil.
« Muet » fut une nouvelle également très sympathique. En fait, je mens, je l'ai aussi beaucoup aimée (comme quoi le recueil a quelques attraits quand même...). C'est très original, très frais, rapidement addictif . C'est le King qu'on aurait aimé lire plus souvent dans le recueil. Un très bon moment de lecture, donc, que je conseille à tout le monde pour démontrer ce que vaut King dans l'art de la nouvelle.
« Ayana », en revanche, fut quelque peu exaspérante. Loin d'être mauvaise, elle fut très facile à lire et plutôt agréable. le problème est en fait les ressemblances frappantes, notamment sur les guérisons miraculeuses, avec le roman de King La Ligne Verte. On a vraiment l'impression d'en lire un plagiat très réduit et c'est un peu dérangeant. du déjà-vu. Et pour ceux qui ont lu ce chef-d'oeuvre qu'est La Ligne Verte, très lassant.
La dernière nouvelle est jouissive à souhait, sans aucun doute. « Un très petit coin » relate le désespoir d'un homme enfermé dans des toilettes de chantier retournées par un voisin fou. C'est angoissant, c'est prenant, et c'est surtout très divertissant. Certainement pas une nouvelle qui aspire à de grandes choses mais un divertissement bienvenu en fin de recueil, presque amusant par moment. Et encore une fois, ce fut très original (ça, on ne l'enlèvera pas à Stephen King, même si j'ai toujours trouvé Clive Barker supérieur sur ce plan...).
Ce recueil, vous l'aurez compris, est très mitigé. Comme toutes mes critiques, je peux concevoir aisément un point de vue extrêmement antagoniste au mien, car les goûts et les couleurs ne se discutent pas (on le comprend aisément sur Sens critique, heureusement). Il est vrai que j'ai eu au cours de ma lecture peu du frisson qui m'a autrefois habité à la lecture de Stephen King. Je n'ai pas eu, à aucun moment, cette petite jouissance de me dire « Ouah, je lis un livre de King, et putain qu'est-ce que c'est bon! ». Non. Juste un peu d'ennui entrecoupé de quelques rares envolées (il faut bien noter que dans le genre, « N. » est quand même sacrément puissante). En conclusion, je ne conseille pas ce recueil à quelqu'un qui voudrait découvrir King dans le style des nouvelles. Encore moins à quelqu'un qui veut découvrir King dans sa globalité. En fait je ne le conseille pas. Il vaut mieux se jeter sur Brume.
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En ouvrant ce recueil, vous êtes invités à :
Attendre un train pour l'éternité,
Courir pour échapper à la mort,
Raconter vos rêves pour qu'ils ne se réalisent pas,
Intervenir dans une dispute conjugale,
Pédaler pour maigrir et échapper à des poursuivants mécontents,
Vous débarrasser d'objets venus du passé pour alléger votre culpabilité de survivant,
Contempler la fin du monde,
Rétablir l'ordre du monde,
Vous méfier des chats,
Vous méfier des autostoppeurs,
Vaincre la maladie par un baiser,
Vous équiper pour aller au petit coin et vous méfier de vos vieux voisins.

Le rythme de chaque nouvelle, courte ou longue, est impeccable et leur enchaînement fait sens, comme un gigantesque plan cosmique qui se mettrait en place. « Il y a la partie rationnelle de mon esprit qui me dit que ce ne sont que des conneries, mais une est persuadée que non, pas du tout, et c'est celle-ci qui a le dessus. » (p. 206) Au détour d'un article, on retrouve Castle Rock qui est le lieu de l'intrigue de plusieurs romans du King et on croise Julia Shumway dont le personnage sera largement développé dans Dôme. Il y a les sujets que l'on aime retrouver chez cet auteur, parce qu'on sait qu'il les aime aussi et qu'il sait en parler : la famille, l'écriture, l'Amérique, les rêves, les peurs, etc. Comme l'assassinat de JFK, le 11 septembre a une place particulière dans l'univers de l'auteur : c'est une balise sinistre qui jette un éclat sombre sur les États-Unis et l'histoire.

Dans l'introduction, Stephen King explique son rapport aux nouvelles qui sont des histoires urgentes qui se présentent à lui, souvent quand il consacre son énergie à des textes plus longs. S'il met certaines idées de côté pour les reprendre ensuite, d'autres lui échappent ou évoluent jusqu'à se transformer et devenir des histoires complètement inédites. « La réalité est un mystère […], et la texture quotidienne des choses est le rideau dont nous le drapons pour masquer son éclat et ses ténèbres. Je pense que nous recouvrons le visage des morts pour la même raison. Nous voyons dans le visage des morts une sorte de portail. Il est fermé sur nous… mais nous savons qu'il ne le sera pas toujours. Qu'un jour il s'ouvrira pour chacun de nous, et que chacun de nous le franchira. Mais il y a des endroits où ce rideau est usé jusqu'à la trame, où la réalité est ténue. Un visage regarde de l'autre côté. » (p. 217) Juste avant le crépuscule est une excellente moisson de textes dans lesquels Stephen King prouve toute l'étendue de son talent de conteur d'histoires qui font flipper. « Les rêves sont les poèmes écrits par le subconscient. » (p. 101) Il y a du sang, de la sueur et de la merde, de la peur, du désespoir et de l'angoisse. Mais aussi une certaine dose d'humour pour qui aime le second degré et l'autodérision. Et dans la note conclusive, ce bon vieux King titille mes terreurs récurrentes et mes TOC mal assumés. À croire qu'il lit dans ma tête, ce salopiaud !
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Je dirais que j'ai une opinion plutôt tiède de ce recueil. Certaines histoires sont particulièrement intéressantes, voire géniales; je pense à N. et Un chat d'enfer. Pour les autres, même si la plupart ne sont pas mauvaises du tout, nous sommes plutôt loin des nouvelles juteuses, sanguinolentes et si divertissantes de Danse macabre, Différentes Saisons, Rêves et cauchemars ou Brume. Après Peur bleue, j'oserais dire que Juste avant le crépuscule est le moins intéressant des ouvrages de Stephen King que j'ai tenu entre mes mains...

D'une façon assez récurrente, les finales de ces nouvelles sont sans trop de saveur et m'ont trop souvent laissé indifférent.

Outre tout cela, ce recueil de nouvelles a quand même quelques points forts. La diversité des thèmes abordés, la qualité de la narration des histoires et les personnages attachants. C'est évidemment là que ce recueil marque plusieurs points, même si il manque un peu de fantastique, d'horreur et de fins spectaculaires, la lecture reste néanmoins plaisante et divertissante.
Lien : http://www.horreurlitteraire..
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c'est un des premier livre de stephen king qui m'a le plus déçu. Les nouvelles ni queue ni tête, franchement très déçue :(
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Je n'avais pas gardé le moindre souvenir de ce recueil de nouvelles, mais il restait obstinément sur ma liste de livres "à critiquer", aussi, légèrement agacé, l'ai-je rouvert... Les textes que l'on oublie si facilement sont des produits de consommation courante, sans grand intérêt. Mais dans ce cas, quelle erreur ! King, ou devrais-je dire "le" King, sait évoquer le quotidien le plus banal pour en faire surgir le fantastique, et certains récits de ce recueil, comme "Vélo d'appart" ou "Laissés-pour-compte" sont très beaux. le second est ce que j'ai lu de mieux sur le 11 septembre tel qu'il a été vécu par les Américains eux-mêmes, et quand au premier, avec "La fille pain d'épice", il exploite une veine encore ignorée du fantastique, notre manie et notre addiction aux sports. Et si tel ou tel conte n'atteint pas le niveau du chef-d'oeuvre, il reste cependant le travail d'un excellent professionnel qui sait raconter une histoire et distraire. On n'attend pas mieux.
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J'ai vraiment mis du temps à finir ce livre! Stephen King est un auteur assez déroutant, capable du meilleur comme du pire. Et là, c'est exactement ça. Certaines nouvelles sont vraiment réussies, je pense notamment à "N" qui m'a franchement foutu des frissons tellement la plongée dans la folie était réussie, et d'autres qui sont vraiment inutiles, mal écrites, sans sens réel.

Bon, il faut le prendre tel qu'il est, comme un livre à lire l'été, sans se prendre la tête, et si vraiment la Pile à Lire est à son plus bas niveau.

Toutefois, je me connais, et c'est le 2e effet "King", c'est que malgré cet avis plutôt négatif, je sais que je craquerais de nouveau un jour pour l'un de ses romans, et que je plongerais encore dans cet univers qui m'a tant fait rêvé et effrayé adolescent.
Lien : http://zerojanviersworld.blo..
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