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William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782253151524
701 pages
Le Livre de Poche (01/04/2005)
3.7/5   561 notes
Résumé :
Ça vous dirait de vivre votre propre autopsie ?
De rencontrer le Diable ?
De vous tuer par désespoir dans les plaines enneigées du Minnesota ?
De fuir la police en compagnie de Dillinger ?
De devenir assassin via l’internet ou de trouver la petite pièce porte-bonheur qui vous fera décrocher le jackpot ?

Alors, laissez-vous guider par Stephen King
Que lire après Tout est fatalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 561 notes
16/20

Tout est fatal est un recueil contenant 14 nouvelles, toutes très différentes, traitant de sujets de société ou, au contraire, plus tournées vers le fantastique, courtes ou presque assez longues pour être de mini-romans, chacune permettant de découvrir plus les différentes variantes du style de Stephen King. Ici, King nous offre un large panel de ce qu'il sait faire, ce qui est très appréciable. Si les nouvelles présentées ici sont parfois de qualité très inégale, l'ensemble reste vraiment très satisfaisant et forme un bon recueil de nouvelles permettant de passer d'agréables moments de lecture. J'ai beaucoup apprécié ma lecture de ce recueil, riche en émotions diverses et variées, angoisse ou terreur pure mais aussi douceur et gentillesse sont au rendez-vous dans ce livre. Si certaines nouvelles ne m'ont pas du tout charmée, d'autres vraiment excellentes sont incontournables et remontent indéniablement le niveau de ce recueil, que je conseillerai à ceux qui n'osent pas affronter King dans un roman digne de ce nom.

Comme il s'agit d'un recueil de nouvelles, j'ai décidé de vous donner mon avis sur chacune séparément afin de vous mettre, je l'espère, l'eau à la bouche. Bien sûr, ce ne sera pas de grands avis au vu de la longueur de certaines nouvelles, juste de quoi vous donner un aperçu et j'espère que ce système vous satisfera.

*****

*Salle d'autopsie quatre*

Cette première nouvelle fut une très bonne découverte pour moi. le choix de la placer en première est très judicieux car elle happe directement le lecteur et lui ouvre l'appétit, lui donnant ensuite envie de découvrir les prochaines nouvelles. Ici, nous suivons Howard Cottrell qui se réveille paralysé dans.... une salle d'autopsie. Tout le monde le croit mort mais son compte à rebours ne fait que commencer. Va-t-il se faire autopsier vivant? C'est la grande question qui rythme le récit, un récit d'ailleurs très prenant et qui m'a fait passer un bon moment.
Dans cette nouvelle nous suivons Howard, nous découvrons ce qu'il s'est passé pour qu'il se retrouve dans cet état, nous espérons et frissonnons avec lui pour qu'il ne se fasse pas autopsier alors qu'il est toujours vivant. Si son langage un peu cru m'a parfois posé problème, je me suis tout de même beaucoup attachée à lui grâce aux émotions que l'auteur parvient à nous faire ressentir. Au fur et à mesure que le moment approche, la tension monte, le récit se fait plus oppressant et l'issue de plus en plus funeste approchant à grands pas du personnage nous fait vraiment frissonner.
L'intrigue est vraiment très bien menée, parsemée de nombreux rebondissements et retournements de situation qui nous font toujours plus prendre conscience de l'épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la tête d'Howard. le récit est vraiment très bien rythmé et nous entraîne facilement dans une lecture extrêmement rapide. Si j'ai trouvé le dénouement un peu simple et tiré par les cheveux, cela n'ôte rien à la qualité de cette petite nouvelle.
Une première nouvelle vraiment très bonne qui se lit ultra rapidement, au récit intéressant et riche en rebondissements.

*L'homme au costume noir*

Cette deuxième nouvelle est encore une fois assez bonne et traite de la mort, de la peur de celle-ci et des différentes formes qu'elle peut prendre. Nous y rencontrons Gary, qui nous raconte un épisode de sa vie qui s'est produit peu de temps après la mort de son frère et qui l'a poursuivi toute sa vie. Une séance de pêche peu se révéler bien plus dangereuse que ce que l'on pense. Et le Diable peut se cacher sous diverses formes.
J'ai adoré suivre le personnage de Gary, jeune garçon très affecté par la mort de son frère, qui n'a pas survécu à une piqure de guêpe. C'est un petit garçon très attendrissant de par l'affection qu'il porte à ses parents, sa gentillesse et sa bonne humeur. Il révèle aussi une bonne quantité de courage dans cette nouvelle qui réussit à faire frissonner du début à la fin. L'ambiance du récit est très sombre, très lourde dès le début, on sent que quelque chose de mauvais va se produire, on attend avec Gary et on espère qu'il en réchappe. Il n'y a pas à dire, l'auteur a très bien géré son univers et l'effet qu'il veut produire sur son lecteur. Cela a fonctionné a fonctionné à merveille avec moi. J'ai accroché dès les premières pages et j'ai adoré ma lecture.
de plus, le récit est très riche en action et en rebondissements. le début, un peu lent volontairement, pose de très bonnes bases avant que le rythme ne s'accélère. La tension et l'angoisse de Gary sont palpables et c'est point très positif. À chaque instant, chaque rebondissement, on se pose mille questions concernant la suite de l'histoire, en frissonnant, jusqu'au dénouement... La fin est vraiment très bonne selon moi, parfaitement adaptée au récit, elle reste assez ouverte mais clôt à merveille cette part de la vie de Gary.
Une nouvelle vraiment bonne et très appréciable qui possède de nombreux atouts pour faire passer un bon moment à son lecteur.

*Tout ce que vous aimez sera emporté*

Autant vous le dire tout de suite, cette nouvelle est une des moins bonnes de ce recueil, elle accumule les points négatifs et même si elle a le mérite de se lire vite, elle sera tout aussi vite oubliée. On y rencontre Alfie Zimmer, qui mène une vie sans saveur et compliquée qui ne le satisfait plus. Après un énième voyage, il s'arrête dans un motel et se pose d'innombrables questions existentielles.
Tout d'abord, le personnage d'Alfie Ne m'a pas du tout transportée, je ne me suis pas du tout attachée à lui, d'une humeur maussade et pas vraiment avenant, il m'a laissée indifférente. Les citations trouvées au fil de ses voyages et collectées dans un petit carnet ont parfois eu le mérite de me faire rire mais j'aurai aimé que ce soit plus le cas. Si les questions qu'il se pose sont tout à fait légitimes, l'ensemble n'aboutit pas à un vrai raisonnement sur sa vie, tout est en suspens et aucun réponse ne nous est donnée.
le récit est assez agréable à lire, on se pose de nombreuses questions concernant le choix que va faire Alfie et chaque questionnement de sa part est propice à un changement radical de sa part. Néanmoins, encore une fois, l'auteur nous appâte avec des questions, des possibilités, mais rien ne trouve de réponse. le récit reste assez plat tout du long, aucun vrai rebondissement n'y trouve sa place et le tout forme un ensemble assez morne et sans saveur, fade. Il manque vraiment énormément de choses à cette nouvelle pour passer un bon moment.
Cette nouvelle est une des moins bonnes de ce recueil, plate et sans élément réellement positif, sa lecture en est rapide mais sans grand intérêt. À oublier.

*La mort de Jack Hamilton*

La mort de Jack Hamilton est une bonne nouvelle vraiment agréable à lire. Dans un univers de western, nous rencontrons Homer, notre narrateur, qui nous raconte un pan de son histoire aux côtés de Johnnie Dillinger et Jack Hamilton. J'ai vraiment apprécié cette nouvelle qui se lit assez rapidement grâce à de bons points positifs mais je déplore quand même quelques points négatifs qui font que cette lecture n'est pas une très bonne lecture.
L'univers est vraiment très prenant et très intéressant mêmes s'il est assez compliqué à appréhender au départ. Une fois les bases posées, plus de souci, on se plonge très facilement dans le récit aux côtés de nos personnages. Des personnages que l'on prend d'ailleurs extrêmement plaisir à suivre. Drôles, agréables, bad boy au coeur tendre, je n'ai eu aucun mal à me laisser attendrir par leurs personnalités. J'ai beaucoup aimé découvrir ce petit pan de leur vie, ce petit instant volé très agréable.
le récit est très prenant, sans être trop plein d'action et de rebondissements, on ne peut qu'être embarqués dans cette histoire. Toutes les réponses concernant le dénouement nous sont presque données dès le début mais cela ne gâche rien à la lecture et la petite touche d'humour et de sensibilité qui rythment le récit sont vraiment appréciables. le dénouement reste extrêmement ouvert mais cela ne m'a pas dérangée puisque ce n'était pas du tout le but recherché par la nouvelle, elle avait seulement pour vocation de nous narrer une tranche de la vie d'Homer et la fin de la vie de certains autres personnages.
Une bonne nouvelle dans une ambiance western, pleine d'émotions et vraiment très agréable à lire une fois entré dans l'univers.

*Salle d'exécution*

Salle d'exécution est une courte nouvelle assez intéressante mais surtout c'est une des plus sanglantes du recueil. À la limite du gore, dans cette nouvelle très tactique et stratégique, nous suivons Fletcher dans sa lutte pour la survie. La lutte par les mots risque bien vite de passer à la torture physique, mais qui des bourreaux ou de la victime sortira indemne de la salle d'exécution?
Il n'est pas toujours malin de jouer avec le feu et c'est ce que notre personnage principal, Fletcher, va apprendre à ses dépens. Il se retrouve aux prises avec avec des hommes sanguinaires et terrifiants qui ne demandent qu'une chose: lui extorquer des informations de gré ou de force.... avant de l'exécuter. Cette nouvelle joue énormément sur la psychologie de ce personnage, sur sa façon de penser et son évolution au fil du récit, son angoisse mais aussi sa volonté de vivre. de ce fait, je l'ai beaucoup apprécié au début du récit mais son évolution est très brutale, très violente et même si je comprends ses raisons, je me sentais beaucoup moins proche de lui, son évolution dans ses actes et sa pensée a été beaucoup trop brutale pour que je continue à avoir de l'empathie pour lui.
Si cette nouvelle nous fait réfléchir sur les différentes facettes du genre humain confronté à une situation dangereuse, elle possède aussi d'autres atouts. En effet, le récit très bien structuré propose deux phases dans l'évolution de l'intrigue. La première plus lente, avec plus de dialogues, permet de planter le décor tandis que la seconde est plus riche en action, en rebondissements et en morts. J'ai beaucoup apprécié ce récit palpitant à l'issue constamment incertaine mais j'ai trouvé la violence vraiment trop gratuite et injustifiée; par conséquent, pas du tout agréable à lire.
Une petite nouvelle qui reste prenante et palpitante mais pas vraiment toujours agréable à lire. Dérangeante mais poussant à la réflexion, elle n'est pas non plus dénuée d'intérêt.

*Les Petites Soeurs d'Eluria*

Les Petites Soeurs d'Eluria est une nouvelle un peu particulière puisqu'elle s'ancre dans l'univers de la Tour Sombre, série de fantasy (si je ne me trompe pas) de l'auteur. Je vous rassure tout de suite, il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu la série pour se plonger dans cette nouvelle, et mieux encore, pour l'apprécier. Je n'ai pas lu la série de la Tour Sombre et pourtant j'ai énormément apprécié cette nouvelle, j'ai beaucoup aimé son univers si particulier et son personnage charismatique ainsi que son récit étonnant et très agréable.
Cette longue nouvelle nous narre l'histoire de Roland Deschain de Gilead qui se retrouve dans une bien mauvaise posture durant un voyage. J'ai vraiment beaucoup aimé ce personnage, attachant, courageux et intelligent. J'ai eu envie d'en apprendre le plus possible sur lui, peut-être même de me plonger dans la série de la Tour Sombre. J'ai adoré son caractère et sa personnalité mais aussi sa relation avec les personnages secondaires de la nouvelle, surtout avec Jenna. Eux aussi sont très approfondis et j'ai beaucoup aimé les découvrir grâce aux nombreuses révélations et découvertes de Roland; il en est de même pour l'univers qui est vraiment très intéressant à découvrir, vraiment dans l'esprit de la fantasy mais il m'a aussi parfois fait penser à un western. J'ai adoré même s'il est un peu compliqué de se plonger dedans quand on ne le connaît pas du tout.
le récit est riche en rebondissements et en découvertes palpitantes et étranges. À chaque page, ou presque, il y a une nouveauté à découvrir et une fois bien plongés dans l'univers et dans le récit il devient très vite difficile de s'en sortir. Même s'il n'y a que très peu d'action et que le rythme reste lent à cause de l'état du héros, le tout est vraiment très agréable à lire et très prenant.
Une bonne nouvelle très agréable à lire et qui plaira à tous les fans de fantasy et encore plus aux adeptes de la série de la Tour Sombre.

*Tout est fatal*

L'une des nouvelles que j'ai préféré dans ce recueil est la nouvelle éponyme Tout est fatal. Très énigmatique, addictive et très innovante, cette nouvelle tire son épingle du jeu et a vraiment su me transporter dans son univers qui m'a énormément plu aux côtés de Dink Earnshaw. Ici, encore une fois, ce n'est pas une nouvelle dont le but premier est de faire peur mais elle n'a pas besoin de ça pour être très intéressante et prenante. Dans cette nouvelle, nous suivons Dink Earnshaw, jeune homme intelligent mais qui n'a pas fait d'études, qui se voit un jour proposer le job parfait. Supporteriez-vous de faire le métier rêvé si c'était au détriment de la vie d'autres personnes?
Stephen King nous offre ici une nouvelle à l'univers assez simple mais néanmoins très agréable à découvrir ainsi qu'un personnage principal assez attachant et un récit au rythme assez lent mais aux rebondissements palpitant. le cocktail parfait pour faire de Tout est fatal une très bonne nouvelle. E effet, Dink est un personnage qui n'a pas toujours eu la vie facile et qui sait donc se montrer attendrissant. Son caractère est agréable et son intelligence lui permet de faire avancer l'intrigue dans une direction étonnante, que je n'avais pas vue venir et qui m'a donc surprise.
le récit est vraiment efficace, fluide et très prenant, cette nouvelle se lit très rapidement et les nombreuses découvertes liées à l'univers, les rebondissements épatants et les retournements de situations parfaitement imprévisibles qui la ponctuent ne font que renforcer cet effet. J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette nouvelle qui m'a beaucoup plue et qui s'accommode très bien de son absence d'horreur. L'univers m'a énormément plu aussi et je pense qu'il y avait même matière à en faire un roman. le dénouement est juste parfait et même s'il laisse une grande porte ouverte, j'ai adoré.
En bref, une très bonne nouvelle sans horreur qui a su me transporter dans son univers et me séduire du début à la fin.

*L.T. et sa théorie des A.F.*

L.T. et sa théorie des A.F. est une nouvelle assez intéressante à lire et qui possède un bon potentiel pour nous faire passer un bon moment malgré les petits points négatifs qui l'entachent. Ici, nous suivons l'histoire de L.T. anéanti après le départ surprise de sa femme, il se retrouve seul avec son chat. Si cette histoire le fait souffrir, il n'hésite pas à la raconter à quiconque le demande et à la tourner à la rigolade. C'est à ce récit que nous assistons dans cette nouvelle. J'ai vraiment bien apprécié cette nouvelle même si elle aurait pu être encore meilleure avec plus d'approfondissement.
le personnage de L.T. est assez attachant avec son amour pour sa femme, sa remise en question à propos des animaux familiers et l'espoir qu'il garde vis-à-vis ce qu'il a pu arriver à sa femme. Car non, le récit ne se résume pas à l'histoire du départ de sa femme, mais plutôt à l'après les questions que son départ soulève. Où est-t-elle? Est-elle toujours vivante ou a-t-elle été victime du tueur en série qui rode dans les parages? Sa détresse ne peut que nous faire ressentir toujours plus d'empathie pour lui.
le récit en lui-même a su éveiller ma curiosité mais une fois arrivée à la fin, on se rend compte qu'il nous manque énormément de réponses, concernant la vie de L.T. et sa femme, l'après; tout a été fait en surface, le récit n'est pas assez poussé et approfondi, j'en attendais plus. le rythme est lent et ne décolle jamais vraiment, le manque de réponses coupe l'herbe sous le pied de chaque rebondissement qui tombe un peu à l'eau. La fin est extrêmement ouverte et ne répond à aucune de nos questions et c'est bien dommage.
En somme, une nouvelle assez intéressante et qui aurait pu être bien meilleure si elle avait été un peu plus approfondie.

*Quand l'auto-virus met cap au nord*

Quand l'auto-virus met cap au nord fait partie de ces très bonnes nouvelles qui vous trottent dans la tête pendant longtemps. Ici, nous suivons Richard Kinnel, un écrivain aux goûts un peu particuliers, qui se retrouve pris pour cible par un être venu d'ailleurs. Sous forme de "course poursuite" très psychologique à l'issue incertaine, Stephen King nous plonge dans une ambiance sombre et très prenante. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui fait froid dans le dos et qui réussit à merveille le pari de nous faire sursauter de peur et de nous donner la chair de poule à chaque rebondissement.
Nous suivons Richard Kinnel, un écrivain reconnu, qui, sur la route du retour après un séminaire, décide d'acheter un tableau qui lui a tapé dans l'oeil à un vide grenier. S'il dégoûte tous ceux qui posent les yeux sur lui, ce tableau l'attire pourtant de façon irrésistible et même après que la vendeuse lui ait raconté son histoire, il est heureux de son achat. Mais son angoisse augmente au fil de son voyage de retour quand il se rend compte que le tableau change chaque fois qu'il pose les yeux dessus. Et ce qu'il voit n'est pas du tout rassurant....
J'ai beaucoup aimé le personnage de Richard auquel on s'attache sans trop de difficultés. L'atout de cette nouvelle est aussi son aspect psychologique. En effet, le rythme est assez lent et il n'y a que peu d'action mais le tout forme un ensemble très équilibré qui fonctionne à merveille et qui réussit à faire frissonner. Chaque temps mort de conduite pour Richard est source d'angoisse: quel sera le nouvel aspect du tableau à son prochain arrêt? Quel risque fait-il vraiment courir à son possesseur? La mort est-elle en train d'approcher inexorablement de Richard? Autant de questions terrifiantes qui ponctuent le récit duquel on ne peut décrocher avant d'en avoir enfin découvert le dénouement.
Une très bonne nouvelle vraiment prenante et palpitante qui fait frissonner et qui risque de vous empêcher de dormir.

*Déjeuner au Gotham Café*

Dans la catégorie des bonnes petites nouvelles qui se laissent lire facilement je demande Déjeuner au Gotham Café. Il s'agit du récit de Steven Davies qui se rend à un rendez-vous pour parler de leur divorce avec sa femme Diane et l'avocat de celle-ci. Sauf que, vous vous en doutez bien, tout ne va pas se passer comme prévu et le Gotham Café va vite devenir le théâtre d'évènements sanglants. À cause d'un employé pour le moins dérangé.
La vie de Steven Davies a basculé du jour au lendemain quand sa femme lui a demandé le divorce, depuis il a arrêté de fumer et pense que ce déjeuner sera sa seule chance de la reconquérir. Sauf qu'elle n'a aucunement l'intention de se laisser reconquérir et que le serveur leur laissera tout juste le temps de commencer leur conversation avant de littéralement disjoncter. Steven est un personnage attachant de par les épreuves qu'il traverse et l'amour qu'il porte à sa femme. Cette dernière est un peu moins agréable, plus froide, plus rigide et tout simplement moins gentille.
En ce qui concerne le récit, si le début est lent, dès que l'action commence à pointer son nez plus rien ne l'arrête et les personnages en voient de toutes les couleurs. de plus, le récit est plein de r
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S'il est un auteur de nouvelles que j'apprécie toujours autant, c'est Stephen King ! Il me le prouve, une fois encore, avec ce recueil de 14 nouvelles, toutes différentes les unes des autres. Bien que les frissons soient un peu leur fil rouge.

Le petit plus est que chaque nouvelle est accompagnée d'un petit mot de l'auteur qui explique la genèse de chacune de ses nouvelles. C'est vraiment appréciable, j'ai eu l'impression que l'auteur s'adressait à moi.

Bon, les 14 nouvelles ne sont pas du même niveau et si certaines sont excellentes, d'autres sont un peu en dessous. Attention, aucune n'est à jeter, aucune n'est merdique ou mal écrite. C'est aussi, avant tout, une question d'appréciation personnelle.

Salle d'autopsie quatre : magnifique et excellente ! Elle fait peur, parce qu'il est une peur tenace pour quasi tout le monde : se retrouver sur une table d'autopsie et de tout entendre, sans être capable de faire entendre que l'on est vivant. Ou pas ? Mystère.

L'Homme au costume noir : flippante à mort ! Une ambiance qui sentait bon la campagne, la jeunesse… Mais nous sommes dans une nouvelle du King, on ne va pas à la pêche sans qu'il ne se passe une rencontre dérangeante et horrifiante.

Tout ce que vous aimez sera emporté : j'ai eu un peu de mal avec celle-là, au départ, avant que le personnage ne m'emporte dans sa vie déprimante. J'ai aimé l'idée du carnet. Malgré tout, pour moi, c'est la moins bonne du recueil.

La Mort de Jack Hamilton : elle fait partie de mes préférées ! Vous serez en compagnie de John Dillinger et de deux de ses comparses. Jack, blessé, et de Homer van Meter, le narrateur. On s'y serait cru ! Il y avait de la sensibilité dans cette histoire.

Salle d'exécution : est une nouvelle qui se passe dans un pays d'Amérique du Sud, dans une salle d'interrogatoire. Sombre, violente, sans jamais aller dans l'excès. Bravo !

Les Petites Soeurs d'Eluria : une nouvelle un peu plus longue et qui m'a déstabilisée puisqu'elle se rattache à l'univers de la Tour Sombre, que je ne connais pas. Heureusement, pas besoin de connaître Roland Deschain de Gilead pour frémir devant son aventure pas banale du tout. le rythme est lent, mais il est angoissant ! Yes !

Tout est fatal : dans cette nouvelle qui donne le titre au recueil, Dink Earnshaw, le narrateur, est énigmatique au possible. Il faut avoir bien progressé dans son histoire pour comprendre ce qu'il se passe et ce qu'il fait. J'ai adoré cette nouvelle aussi qui parle de prise de conscience de ses actes.

L.T. et sa théorie des A.F. : voilà une nouvelle qui parle d'animaux, qui n'est pas dénuée d'humour, qui met de bonne humeur, avant que le final ne vous propulse dans un tout autre état d'esprit. Après l'humour, le tragique. le seul bémol est que la fin est trop ouverte et qu'il reste beaucoup de questions sans réponse. Comme dans I.R.L…

Quand l'auto-virus met cap au nord : est le genre de nouvelle à vous faire dresser les poils sur les bras. le tableau, acheté dans un vide-garage, semble avoir une vie propre, qui change chaque fois que son acheteur pose les yeux dessus. Frissons garantis ! Nouvelle palpitante.

Déjeuner au Gotham Café : semble n'être qu'une nouvelle qui parlera de la séparation d'un couple. Mais avec le King, il faut s'attendre à tout et le déjeuner ne se passera pas comme prévu. Adrénaline et suspense au menu. Plus de l'humour noir.

Cette impression qui n'a de nom qu'en français : est une nouvelle intrigante, dont on ne sait où elle va nous emmener, jusqu'à ce que l'on comprenne… Oh my god, les pauvres !

1408 : encore une histoire flippante à souhait. Là, j'ai trouillé grave, dans cette chambre d'hôtel. Excellente nouvelle aussi.

Un tour sur le Bolid' : allez, on commence gentiment et ensuite, on flippe, on angoisse et on sent les sueurs froides couler dans le dos.

Petite Chansseuse : elle termine le recueil de façon un peu plus douce, plus gentille, même si, dans le fond, on a la misère sociale, celle d'une femme qui élève seule ses deux gosses et qui, malgré qu'elle travaille, n'a pas assez d'argent pour joindre les deux bouts et offrir à ses enfants des soins de santé. Jolie petite histoire.

Ce recueil de nouvelles est une belle découverte, puisqu'il regroupe des nouvelles différentes, qui ne surfent pas toutes sur l'élément fantastique, ni sur l'horreur. C'est sombre, angoissant, divertissant, addictif et on se surprend à les enchaîner.

Si certaines manquaient de détails pour être mieux finies, dans l'ensemble, c'est tout de même un bon recueil, puisque les nouvelles sont d'un bon niveau, certaines étant meilleures que d'autres.

Il me reste encore des oeuvres du King que je n'ai pas lues et tout doucement, je me mets à jour, sachant que maintenant, j'ai lu les plus emblématiques !

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En lisant (dévorant) les quatorze nouvelles qui composent Tout est fatal, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un des meilleurs recueils de Maître King. Comme d'habitude, j'avais prévu de prendre mon temps, lire une histoire de temps à autres entre deux romans. Mais évidemment, je me laisse très vite emportée par l'art de conteur de Stephen King et je finis par lire les nouvelles à la chaîne.

Chacune d'entre elles est introduites ou conclues par un petit mot de l'auteur, exprimant son propre ressenti par rapport au récit ou expliquant sa genèse. C'est aussi pour ça que j'adore lire Stephen King, cette façon d'être présent au lecteur sans être pesant, l'humour dont il sait faire preuve et sa manière de rendre à César ce qu'il lui a emprunté à l'occasion.

Venons-en aux nouvelles elles-mêmes. Je ne vais pas les résumer une à une, ce serait aussi fastidieux à rédiger qu'ennuyeux à lire. Stephen King présente ici un savoureux mélange entre horreur réaliste (la première en particulier, "Salle d'autopsie n°4", très stressante et flippante car possible) et horreur jaillie d'éléments surnaturels ("1408" en est un bon exemple parmi d'autres). On suit aussi bien la bande du hors-la-loi Dillinger dans les années 1930 qu'une dangereuse aventure de Roland, le pistolero du cycle La Tour sombre avec "Les petites soeurs d'Eluria" (heureusement pour moi, nul besoin d'avoir entamer la quête de Roland pour apprécier le récit; mais il donne très très envie d'entreprendre le voyage à la poursuite de l'Homme Noir).

Ce qui caractérise toutes ces histoires, quels que soient leurs thèmes ou leur déroulement, c'est la façon dont elles emportent le lecteur à l'intérieur de chacune d'elles. Je me répète mais tant pis, Stephen King est un conteur hors pair. Non seulement il maîtrise ses intrigues, mais en plus il instille beaucoup d' émotions dans ses textes. Dans sa petite intro à "L.T. et sa théorie des A.F.", il explique qu'il cherche à faire rire et pleurer son public, à lui procurer sensations et émotions (et de renvoyer à l'école ceux qui veulent le lire pour apprendre quelque chose... sacré Steve).

J'ai beau le lire et le relire depuis maintenant près de trois décennies, je reste toujours subjuguée par sa capacité à nous entraîner dans ses récits par la seule magie des mots. Il n'est certes pas le seul à posséder cette qualité mais au vu de sa prolifique création, tant en nouvelles qu'en romans, je trouve cela incroyable. Qu'il ne s'arrête surtout pas!!!
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"Tout est fatal", rédigé de main de maître par un conteur royal, est un recueil colossal et fondamental. Chaque nouvelle est un festival de l'horreur magistral, du fantastique loyal, de la fantasy et du thriller phénoménal. J'ai complètement été submergé dans la folie totale à travers ces différentes nouvelles, du début jusqu'à la touche finale.

Les talents du Maître sont multiples, à commencer évidemment par une imagination fertile et débordante. Mais il a aussi cette faculté à disséminer un peu de lui au fil des pages. A transformer des scènes de la vie quotidienne (dans lesquelles on prend aisément repère) en conte fantastique. A décrire des personnages plus vrais que nature. Des citoyens lambda, pétris de défauts et de naturel, auxquels on s'identifie en l'espace de quelques pages seulement. le grand génie ne compte pas s'arrêter là et continuera à nous enchanter avec ses histoires frissonnantes et grandioses. Cet ouvrage contient tous les ingrédients pour vous faire passer de bons moments de lecture jusqu'au dénouement.
La couverture est tout simplement sublime, subjective et Kingiennement sanglante avec écrit en lettre de sang sur la serviette : "Oh God please. Help us", en rapport avec la succulente nouvelle, "Déjeuner au Gotham Café".

Voici donc mon avis personnel au sujet de ces 14 nouvelles à la pelle, 14 petites perles mortelles, 14 précieux bijoux sensationnels :

- "Salle d'autopsie quatre" : Dès le début la nouvelle donne à réfléchir avec en plus, une petite perle d'humour noir et d'angoisse.

- "L'Homme au costume noir" : Excellente nouvelle effrayante et glaçante, qui m'a un peu rappelé "Simetierre", mais en moins radicale. Une atmosphère nostalgique qui fleure bon la campagne et la fraîcheur de la jeunesse. Les personnages sont parfaitement bien décrits, qu'on a presque envie de se transporter sur les lieux de l'action

- "Tout ce que vous aimez sera emporté" : Un histoire émouvante, racontée avec talent par le Maître qui se débrouille pour nous toucher à partir de pas grand-chose. L'idée du carnet est amusante, que l'auteur affirme lui-même en tenir un similaire. Une nouvelle amusante, absurde, déprimante et froide qui m'avait bien plu. J'avais trouvé l'idée très originale avec une ambiance 100% Bachmanienne. L'humour est même au rendez-vous.

- "La Mort de Jack Hamilton" : Une nouvelle policière, sans aucune allusion au surnaturel mais tout de même très distrayante. Une amitié que Stephen King sait si bien nous faire ressentir... Une lecture plaisante et astucieuse.

- "Salle d'exécution" : Une nouvelle pleine de rebondissement et qui fait un petit peu réfléchir sur les pulsions humaines. le suspens omniprésent, est savamment bien distillé. On ressent très bien les émotions que l'auteur a voulu faire passer. Une histoire simple, mais Ô combien efficace.

- "Les Petites Soeurs d'Éluria" : Cette nouvelle est une excellente préquelle au "Pistolero" avec la présence de Roland, contenant un côté horrifique. Vampires et mystères. Extra.

- "Tout est fatal" : Une fabuleuse nouvelle, montrant bien l'insouciance de l'homme jusqu'à la prise de conscience de ses actes. L'histoire déroutante est passionnante de bout en bout. le personnage principal est très bien décrit et on adhère facilement au récit.

- "L.T. et sa théorie des A.F." : Si l'idée est originale et la théorie amusante, rien de plus n'est à signaler dans cette nouvelle. Comme si le Maître s'était contenté d'une petite idée pour une nouvelle. A mon humble avis, ce n'était pas assez consistant pour toute une nouvelle.

- "Quand l'auto-virus met cap au nord" : J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Une histoire surréaliste très bien traitée et épouvantable de bout en bout.

- "Déjeuner au Gotham Café" : Excellente nouvelle gore, effrayante et jubilatoire. J'ai adoré le personnage principal pour lequel on éprouve la plus grande sympathie. Délaissé brusquement par sa femme, il nous inspire complaisance. le tueur fou est insaisissable. Difficile à cerner, il est extraordinaire. Une histoire d'une efficacité redoutable avec un brin d'humour noir.

- "Cette impression qui n'a de nom qu'en français" : Une variation sur le thème de l'enfer. le sujet est condamné à revivre une situation sans fin. Beaucoup moins drôle que la situation vécue par Bill Murray dans "Un jour sans fin". Cette nouvelle intrigante est assez réussie, sans être d'une folle originalité.

- "1408" : J'ai également beaucoup aimé cette nouvelle. L'histoire est à mon sens, la plus effrayante de toutes. Elle est extrêmement bien ficelée et les décors, comme d'habitude de la part de Stephen King, est très bien définis.

- "Un tour sur le Bolid'" : Une nouvelle qui m'a beaucoup plu. Elle est émouvante et en même temps, horrible pour son ambiance. L'angoisse et
les sentiments y sont parfaitement conjugués. le dénouement est joli et mélancolique.

- "Petite Chansseuse" : Un mode de narration original. On ne sait plus très bien ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. On a envie d'intervenir pour conseiller l'héroïne. Une belle petite histoire pour la route, avant de refermer ce succulent recueil. Très efficace.

"Tout est fatal" est décidément, un recueil croustillant, divertissant et frissonnant. Comme à l'accoutumée, c'est du grand Stephen King sombre et angoissant comme je l'aime. Une oeuvre Kingienne idéale pour les aficionados du genre. Je vous le conseille chaudement.
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Et me voilà attelé de nouveau à des nouvelles du roi... Cela commence à devenir habituel, et c'est on ne peut plus plaisant. Car Stephen King ne cesse de nous régaler de ses courtes histoires, à intervalles réguliers. Et je dois avouer que j'ai parfois bien plus adhéré à ses recueils de nouvelles qu'à ses romans monumentalement denses. Enfin.
Tout est Fatal n'est pas aussi convaincant que Brume. Je me permets la comparaison entre les deux oeuvres car elles recouvrent toutes deux des histoires de différents genres sans ordre apparent, et je n'ai pu m'empêcher de ressentir les mêmes "efforts de lecture". le terme, vous l'aurez remarqué, est entre guillemets, car comme dans tous bons livres de King (c'est-à-dire tout ce qu'il a écrit en ayant conscience du fait qu'il était humain et doué de sentiments (ce qui soulignait la cruauté, plutôt que de la ridiculiser, comme dans Misery...)), ça se lit délicieusement bien.
Mais reprenons. Tout est Fatal est tout de même décevant. C'est un très bon recueil, et je le défends naturellement ici, néanmoins je n'ai pas pu sortir de ma lecture franchement convaincu, comme ce fut le cas après Brume. Je me rappelais être dans une sorte d'extase, de vivre dans un microcosme-fourmilière grouillant d'histoires implantées par King. Et moi je n'étais que l'homme fasciné et perdu au milieu de tout cela. Chaque histoire ressurgissait, plus impressionnante encore qu'auparavant. Là, non. Ceci s'explique, dans mon cas, de manière assez simple.
Premièrement, la présence d'un certain nombre (deux, en fait: "Salle d'autopsie quatre" et "Salle d'exécution") de nouvelles à seule vocation divertissante, mais sur lesquelles je n'ai pas accroché. J'adore tout à fait les nouvelles à ton un peu plus "léger" que l'habitude de King. J'aime beaucoup, de temps en temps, ne pas avoir à réfléchir et seulement suivre l'action, sans véritablement me demander ce qui arrive après. Mais là, non, ça n'a pas collé. La structure était à chaque fois très simple, et je me rends compte que dans un premier cas, c'était le ridicule qui génait, et dans le second la banalité. Je m'explique. Dans "Salle d'autopsie quatre", on sent très bien que Stephen King voulait seulement explorer une situation. Et rien d'autre. Ainsi, on nous présente une explication acadabrantesque, que l'on sent venir, puante, dès le début de la nouvelle. Car on sait que nous ne sommes pas dans une histoire relevant du fantastique, et dès ce moment atteint, on craint l'explication rationnelle finale. A juste titre. Etant la première nouvelle, c'est une très mauvaise entrée en matière, qui m'a véritablement apeuré. Heureusement, la suite sera bien meilleure. Mais là, nan, j'ai beau ne pas vouloir réfléchir, c'est beaucoup trop gros, beaucoup trop prévisible, beaucoup trop ridicule, ce qui au fond m'a dressé une sorte de muraille m'empêchant d'accéder au coeur de la situation particulière du personnage, et m'a donc laissé seul face à un spectacle qui loin de m'être indifférent, me désespérait. Secondement, "Salle d'exécution". Alors je ne sais pas si j'ai dès le début mal perçu l'intérêt de la nouvelle, si elle est volontairement caricaturale ou quoi, mais je n'ai pas du tout apprécié. C'est pourquoi je demande qu'on prenne mon jugement avec des pincettes, car je suis peut-être passé royalement à côté de l'histoire. En fait, je me suis cru dans un de ces nombreux films où le héros est prisonnier d'une situation absolument terrible, mais s'en sort quand même. Si dans les films cela passe, et j'apprécie même ceci, en nouvelle, c'est relativement chiant. C'était tellement cliché. Tellement volé à un univers épuisé depuis un moment. Alors si King voulait faire un pastiche novellisé de ce type de films, ou juste un hommage, je pense que c'est réussi. Ce qui n'empêche que je n'ai pas passé un moment particulièrement agréable à la lecture de cette nouvelle.
Ensuite, le second point, et le pire à mes yeux, justifiant ma déception relative à la lecture de cette oeuvre, est la nouvelle "Les Petites Soeurs d'Eluria". Encore une fois, mes remarques vont être ultra-subjectives, et ne vont toucher que MOI. Car sur un plan littéraire, c'est une nouvelle très bien écrite, ménagée et travaillée. C'est une nouvelle déstabilisante mais laissant le lecteur "s'installer". Sauf que voilà. C'est l'univers de la Tour Sombre (saga que je n'ai jamais lue), et ce fut un calvaire. Je n'ai absolument pas réussi à rentrer dans ce monde. A aucun moment j'ai été "dans l"histoire". Alors, est-ce du au fait que je n'ai pas lu ladite saga, ou bien est-ce simplement une question de goût? Je n'aime peut-être pas cet univers, tout simplement. le plus intriguant étant que sur le papier, je bave devant. Je veux dire par là que les brins d'histoire que je lis ici où là me donnent très envie de m'y mettre, mais "Les Petites Soeurs d'Eluria" m'ont calmé, c'est sûr. Et le plus gros souci, c'est qu'on a là la plus grosse nouvelle du recueil. En plein milieu du bouquin. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a eu là à mes yeux un mauvais choix de Stephen King dans la décision d'afficher un épisode de la Tour Sombre dans un de ses recueils de nouvelles. C'est un univers très particulier, dense, et c'est une histoire longue. Presque une novella. C'est risqué. Pour un lecteur comme moi, qui n'a pas adhéré, ce fut un calvaire. Mais bon, le reste était globalement bon, voire très bon.
Je vais bien m'arrêter avec les points négatifs, puisqu'il y a d'innombrables qualités. Citons des nouvelles imparfaites, mais très plaisantes à lire! "Tout ce que vous aimez sera emporté" parvient à instaurer une ambiance très spéciale, autant dire "bizarre", absolument bousculante pour le lecteur ce qui, évidemment, est une qualité. Et notons l'originalité extraordinaire de la nouvelle pourtant peu mouvementée! "La Mort de Jack Hamilton", bien qu'un peu longue, est très touchante et dégage une atmosphère chaude de l'époque de Dilliger. Quelques pages longuettes pour se mettre dedans, et après c'est un pur plaisir, vraiment.
Et il y a les très bonnes nouvelles. Celles qui marquent les esprits. Celles qui justifient à elles-seules l'achat du livre. "L'homme au costume noir", terriblement visuelle, fout vraiment les jetons. Je me suis carrément arrêté de lire un instant, parfois. Cruelle, hallucinante. Un chef-d'oeuvre du genre. "Tout est fatal", également fascinante. Au sens proximal du terme: on reste vraiment scotché tout du long, pas parce que l'histoire est incroyable, où le style à couper le souffle, mais simplement parce que c'est addictif. On commence à lire ça, on ne s'arrête pas. Pas un chef-d'oeuvre, certes, mais quelque chose de miraculeux pour le lecteur amoché par les "Petites Soeurs d'Eluria" juste avant... Puis "L.T. et sa théorie des A.F.". King décrit cette nouvelle comme sa préférée du recueil. C'est de même pour moi. Un bijou, un chef-d'oeuvre, un caviar iridescent de préciosité. Gigantesquement émouvant, variant les sensations de lecture avec une facilité vexante, bien construite, bien tournée, originale au possible, je dis un grand bravo, et je crie CHEF-D'OEUVRE! "Quand l'auto-virus met cap au nord", là encore un très haut niveau et cette fois-ci dans le pur divertissement. Un scénario flippant pour une nouvelle juste flippante. Pas d'artifices autour. Juste une écriture suffisamment bien maitrisée pour que je regarde autour de moi plusieurs fois pendant la lecture! "Déjeuner au Gotham Café" est peut-être d'un niveau moindre, mais tout aussi divertissante et jouissive à la lecture. Un gros plaisir à lire. Puis "Cette impression qui n'a de nom qu'en français"... King dit que c'est une nouvelle sur l'Enfer. En fait, ce n'est pas la nouvelle qui m'a fait le plus peur (en fait, elle ne m'a pas fait peur et je ne crois pas que ce soit son but), mais c'est certainement celle qui m'a le plus marqué, le plus travaillé. Dans le sens où cette vision de l'enfer, je la partage aisément, je la crains parmi toutes. La plus marquante pour moi, donc, brouillant les pistes, nous enfonçant dans un cauchemar toujours plus terrible... "1408", assez connue grace au film, très bien menée, qui malgré un "scénario classique", m'a paru très originale. J'ai beaucoup apprécié, bien que je n'ai pas ressenti de peur particulièrement. Peut-être que si je la lisais dans une chambre d'hôtel... "Un tour sur le bolid'", purement divertissante, plaisante au possible. Là encore une atmosphère particulièrement réussie. Enfin, vous m'excuserez, mais "Petite Chansseuse" m'a laissé plutôt indifférent. Pas déçu, pas enthousiaste. Un retour à la réalité en douceur.
Donc voilà, si ce recueil nous offre une des nouvelles les plus difficiles à lire parmi les écrits de King et quelques ratés, on a quand même le droit à une série de 7 nouvelles fantastiques consécutives qui, franchement, valent le coup.
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J’ai demandé un jour une tarte aux pommes faite maison, une tarte qui ne vienne pas du supermarché, et lorsque je suis revenu, à l’heure où tombait la nuit, la tarte était dans le frigo avec le reste.

Sauf qu’elle n’était pas emballée, simplement posée sur un plat bleu. C’est comme ça que j’ai su qu’elle avait été faite maison.

J’eus une hésitation, avant de l’attaquer, à l’idée que je ne savais pas d’où elle venait, puis je me dis que j’étais stupide. En réalité, personne ne sait non plus d’où vient la nourriture qu’on trouve dans les supermarchés, pas vrai ? On suppose qu’elle est correcte parce qu’elle est emballée ou en boîte, ou « à double emballage pour votre sécurité », mais n’importe qui peut très bien l’avoir manipulée avec les mains sales avant qu’elle soit emballée, ou avoir éternué des millions de postillons chargés de microbes dessus, voire même s’être essuyé le cul avec. Pas de très bon goût, d’accord, mais pourquoi pas, en effet ?
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La première chose qui la frappa fut la disparité numérique entre les femmes (huit) et les hommes (quatre). Et sur les quatre hommes, un était retraité et deux autres n'étaient même pas en âge d'aller voir un film classé X. Elle dut se rappeler que des centaines de groupes de guérilla, dans diverses parties du monde, avaient armé des femmes et des enfants pas plus âgés que ceux présents ici ce soir. Ce qui ne justifiait rien, mais il arrivait parfois que ce qui était juste entre en conflit avec ce qui était nécessaire.
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Le sang jaillit en une explosion furieuse de gouttelettes qui vinrent décorer la nappe d'un éventail en pointillé, et je vis clairement (je ne l'oublierai jamais) une goutte d'un rouge brillant tomber dans mon verre d'eau et couler jusqu'au fond, laissant derrière elle un filament rosâtre. On aurait dit un tétard ensanglanté.

"Déjeuner au Gotham Café"
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-Les Petites Soeurs d'Eluria-

Roland attendit ce qui allait se passer, la peau glacée. Il essaya de fléchir les muscles de ses mains, de ses pieds, sans y parvenir. Il avait réussi à faire pivoter sa tête de peu être quinze degrés; à part cela, il était aussi paralysé qu'une mouche encoconné dans une toile d'araignée.
Le tintement, à peine audible dans l'obscurité... et des bruits de succion. Dès qu'il les entendit, Roland comprit qu'il les avait entendus. Une partie de lui-même avait toujours su qui étaient exactement les Petites Soeurs d'Eluria.
S'il avait été capable de bouger, il aurait porté les mains à ses oreilles pour ne rien entendre. Mais tel qu'il était, il ne pouvait que gésir, entendre et attendre que cela cessât. Ce qui prit longtemps. Lui parut durer une éternité. Elles émettaient les bruits de gorge et les grognements de cochons bâfrant le contenu à demi liquéfié de leur auge. Il eut même un rot retentissant, suivi de nouvelles manifestations d'hilarité
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-L.T. et sa théorie des A.F. -

"Il est arrivé que tu m'agaces, mon chou, mais je pense encore aujourd'hui que tu es quelqu'un de gentil et de tendre, et que tu restera toujours pour moi ma petite pomme d'amour et mon gentil nounours, quoi qu'il m'arrive dans la vie. C'est simplement que j'ai décidé que je n'étais pas faite pour être la femme d'un empaqueteur de jambons. Je ne dis pas ça par orgueil, pas du tout. J'ai même appelé aux Consultations Psy, l'autre jour, et c'est une décision que j'ai eu du mal à prendre, tandis que je restais allongée sans dormir, nuit après nuit (à t'entendre ronfler mon garçon, et je ne veux pas te vexer, mais as-tu déjà dormi à côté d'un ronfleur?), et j'ai eu ce message:
On peut faire une fourchette d'une cuillère cassée. Je n'ai pas compris sur le coup, mais je n'ai pas renoncé.
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« Holly » de Stephen King, traduit par Jean Esch, lu par Colette Sodoyez l Livre audio
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