Gyula Krúdy est un écrivain hongrois né en 1878 et mort en 1930. Ainsi, ce dernier a rédigé plus de 80 romans et est considéré comme étant l'un des plus grands écrivains magyars de son époque. Aussi, bien que « Course d'automne » ne compte qu'environ 70 pages, ce texte n'est pas considéré comme une nouvelle, mais bel et bien comme un roman.
Ben ancien jockey tombé en disgrâce après une mauvaise chute de cheval, ne cesse de ressasser son passé. Il déambule dans les rues de Pest, dans les jardins, les parcs… Ben observe la société et les gens qui l'entourent, sauf que, lui, personne ne le voit. Ben est seul, il se sent seul, abandonné, trahi. Notre héros ne possède plus rien, il n'a ni maiso
n, ni famille, ni ami. La vie de Ben est bien compliquée. Cependant, Be
n n'est pas aigri, simplement nostalgique et qui ne le serait pas à sa place ?
Puis un jour, Ben croisera le chemin d'une femme, une bourgeoise de Pest qui va oser s'asseoir sur le banc, celui du jardin public et que Ben pensait sien. Alors, notre héros va suivre la belle inaccessible afin d'apprendre à la connaître, mais de loin… pour ne pas se faire remarquer. de lieu en lieu, la femme inconnue ira à la rencontre de ses amants sous le regard intrigué de Ben. La bourgeoise de Pest va réajuster sa robe en sortant d'un buisson, va gifler un soldat en déchirant une lettre… Et Ben rêve, il rêve et il s'invente des histoires déduites de ses observations. Enfin, l'intrigante va finir par retourner s'asseoir sur le banc, celui de Ben, et elle finira par se confier à ce dernier, à lui conter son histoire et ses déboires amoureux.
« Ben tomba amoureux de l'inconnue dès qu'il la vit. le destin comble parfois ainsi d'u
n nouveau malheur le sort des malheureux. le jockey renvoyé, dès que ses yeux rencontrèrent le regard comme enfumé par l'opium de cette femme, se sentit comme durant le prix d'État de trois mille mètres lorsque, dans le finish, Matshaker changea de pas sous lui, se cassa une patte et que Ben fut éjecté de sa selle. »
L'histoire que nous conte
Gyula Krúdy est, bien qu'elle puisse sembler simple, énigmatique. Sommes-nous dans un rêve ? Dans le rêve de Ben ? Ou bien tout ce qui se passe est vrai ? O
n ne sait pas, même après avoir fini le livre. Finalement, les situations qui finissent par s'enchaîner semblent improbables, trop belles et en fin de compte trop cruelles. Je ne voudrais pas en dire trop…
Gyula Krúdy est un formidable conteur, et le livre est presque coupé en deux histoires bien distinctes. Ainsi, dans la première moitié du texte on apprend à connaître Ben. Puis, dans la seconde moitié du livre, on apprend à connaître la femme. L'auteur, alterne les phrases longues (très très longues) et les phrases courtes. L'écriture de
Gyula Krúdy ressemble à celle d'un autre auteur que j'ai chroniqué, Miroslav Krleža. Ce dernier est publié chez le même éditeur (Ombres). Je ne crois pas au hasard. «
Courses d'automne » est un livre à la fois plein de douceurs et de douleurs. Il s'agit d'un livre sur la vie et ses ratés rédigée en 1922, mais que j'ai trouvé (malgré tout), moderne, d'actualité. Mais les crises ne sont-elles pas toujours d'actualité ?
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