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Chantal Philippe (Traducteur)
EAN : 9782381400006
472 pages
Viviane Hamy (19/08/2021)
3/5   6 notes
Résumé :
Né au Bénin d’un père franco-vietnamien et de la fille d’un ancien fonctionnaire devenu puissant sorcier vaudou, Aimé Billon est un étranger : aux autres et à lui-même. Aide-soignant et bénévole pour une mission religieuse norvégienne, il compose avec les multiples origines qui façonnent sa personnalité grâce à sa compréhension concrète et onirique du monde qui l’entoure.
Après la mort de ses parents, Aimé part pour l’Europe, son « nord bonheur ». C’est l’arr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Dans ce livre, il y a quelque chose du réalisme magique, l'histoire s'amorce au Bénin où règne le vaudou, la contrebande, les restes de colonisation, où des choses étranges se passent. Dès les premières pages l'hyperréalisme (qui sera présent tout au long du livre) d'aller remettre de l'essence dans sa voiture par exemple, côtoie des hallucinations, ou, si ce ne sont pas des hallucinations, de réelles manifestations magiques. Ainsi, on ne sait si le narrateur hallucine son père, dans des scènes extraordinaires, on ne sait si son interlocuteur voit la même chose que lui ou même si son père est un fantôme.
La réflexion qui ouvre le livre sur la spiritualité, la religion, et ces semis-hallucination, est extrêmement bien mené, ponctuée d'un certain humour noir, en petites touches, dans l'écriture.
On découvre une culture fantastique avec Aimée, le narrateur : on découvre le vaudou, l'incroyable peuple des Bnokimos, on découvre l'histoire du colonialisme teinté par les croyances et la magie. La spiritualité est omniprésente, tout comme la frontière entre l'au-delà et la réalité : les Dieux habitent les regards et les sourires, les contes sont autant de faits historiques que l'histoire de colonialisme. Nous ne sommes jamais réellement dans le fantastique, dans la magie, mais jamais non plus confrontés à la dureté de la science. Tout cohabite et s'emmêle comme mille manières de voir les choses toutes parfaitement logiques et liées. L'expression, d'ailleurs, est très claire. Si bien que l'esprit du lecteur prend plaisir à se promener en funambule entre cette double réalité.
Tout le début du livre qui se situe au Bénin où a grandi le narrateur, en se sentant européen, se sentant des besoins d'escapades, et où il travaille en tant qu'infirmier, m'a beaucoup plu !

Enfin, le narrateur réussi à partir en France, puis en Norvège !
Dans ses aventures en Europe, au début du moins, le narrateur nous paraît plus encore déconnecté, plus perdu encore au milieu de la frontière entre le fantastique et le réel. Se laissant aller à la consommation idiote à l'Occidentale, et se moquant du colonialisme et des études anthropologiques : il imagine les Bnokimos entrant dans un centre commercial, supposant que les bâtons de ski sont des armes et que les chaussures de ski des artefacts de vénération... Ce n'est pas sans rappelé le Petit traité d'écologie sauvage d'Alessandro Pignocchi qui m'avait beaucoup plu et qui utilise le même procédé dénonciatif, mais avec les Jivaros et non pas les Bnokimos.

Ce roman est en réalité une biographie romancée. L'auteur a rencontré Aimée alors qu'ils étaient tous deux aides-soignants en Norvège. Et finalement, voici un bel hommage, on y sent la forte amitié qui lit les deux hommes, en se disant que c'est incroyable tout ce qu'Aimée a vécu et traversé, de quoi en faire un roman ! C'est certain !

Finalement, Aimée prend pied dans la réalité, il commence à la moitié du livre à peu près à s'ancrer. Sa routine d'aide-soignant l'aide beaucoup, la mentalité norvégienne lui correspond bien car il est très effacé et n'aime pas spécialement le contact humain. Et il a un certain amour pour son métier, allant chaque jour aidé des personnes âgées. S'en suivent alors des descriptions édifiantes de son métier d'aide-soignant. Il ne nous épargne ni la pisse ni la chiasse dans des descriptions absolument pas ragoutantes, mais incroyablement littéraires. Si bien que, si rien ne nous est épargné, ces sujets et descriptions triviaux amènent en réalité une réflexion sur la vie, la mort, la déchéance des corps… Ce n'est clairement pas la majorité du récit, mais ça surprend ! Et finalement, elles sont peut-être plus importantes qu'elles n'y paraissent...
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Si l'auteur est bien d'origine magyare, le récit s'en éloigne totalement, il oscille entre Bénin et Norvège à travers son personnage Aimé Billon, franco-béninois. Aimé est un homme exceptionnel, qui a le gout et le don des langues et des cultures étrangères, lui issu d'une union métissée entre une Béninoise et un Franco-vietnamien.

C'est un récit riche, très richement diversifié au point de vue culturel, qui s'étale sur près de cinq cents pages, qui pose ses premiers jalons à travers de ceux d'Aimé au Bénin, anciennement république du Dahomey, état d'Afrique de l'Ouest qui a subi les colonisations française et portugaise. Outre le mélange culturel dont est issu Aimé, et qui marque l'entité de ce récit, le roman s'assimile pour l'homme à un long voyage vers l'âge adulte, le Nord, en même temps que vers le bonheur. On perçoit dès les premières pages la curiosité insatiable de l'homme qui se mue en une attirance presque inextinguible vers cet ailleurs polymorphe qui prend l'image de la France, de l'Allemagne, de l'Angleterre ou de l'Espagne. L'auteur cultive la singularité d'Aimé dès le départ, avec la branche maternelle le plonge dans le monde dans l'occultisme béninois, peut-être difficilement réel, pratiquement déconnecté, pour les lecteurs très pragmatiques qui peuvent lire cette version originelle de la religion vaudoue, qui est d'abord apparue au Dahomey, avant de s'imposer en Haïti. C'est l'une de ces dimensions surprenantes qui m'a plu, découvrir les mythologies de peuples, dont j'ignorais tout, qui entretiennent avec le cosmos une relation très proche - ainsi qu'avec les animaux. En cela, c'est une vision nouvelle, plus spirituelle, plus sensible, qui s'ouvre à nous avec le récit de l'enfance d'Aimé dans sa patrie originelle.

Mais Aimé ne recèle pas qu'en lui les secrets du Bénin, son envie d'ailleurs le portera vers le nord, via une courte étape française. Si cette terre n'a rien d'un asile, c'est la Norvège qui porte en elle le futur d'Aimé, ce pays glacé qui est l'exact opposé du Bénin, tant au niveau géographique que culturel. J'ai ressenti toute l'admiration de Árpád Kun lui-aussi exilé en Norvège pour cet homme, d'une grandeur admirable par bien des côtés. Aimé Billon possède la faculté de s'intéresser profondément, et surtout de s'adapter, à tout ce qui n'est pas lui. Il est une sorte de caméléon qui porte encore en lui le langage de ses ancêtres béninois, des dieux qui hantent son histoire ainsi que celui de sa vie actuelle, il est le fruit improbable, unique, incroyable de la culture et l'intelligence, l'adaptation et l'assimilation, une gentillesse, une ouverture, hors-du-commun, sans borne. Cette admiration, Árpád Kun l'avoue d'ailleurs dans sa postface, indiquant si besoin était, la trace que laisse le franco-béninois-norvégien derrière lui, indélébile et discrète, bienfaisante et bienveillante. Aimé Billon est, à mon sens, l'un de ses esprits vaudous, avec Legba, messager des Dieux, Dieu de la réflexion. Aimé n'exerce pas non plus n'importe quelle profession, il a choisi d'être aide-soignant, de s'occuper de son semblable.


Ce roman narre la vie de ce bonhomme, au sens littéral du terme, mi-esprit mi- humain, en tout cas qui s'instaure une dimension au-dessus de ses contemporains, ni tout à fait africain ni européen, mi-béninois mi-français mi-norvégien, et il est aussi surprenant que le sujet qu'il traite. Traduit du hongrois, il porte également en lui la pensée d'un homme qui a quitté son pays d'origine ainsi que la rencontre de deux exilés en un lieu qui font d'eux, à la fois, deux parfaits étrangers, et deux proches parents qui se comprennent peut-être mieux que quiconque ne saurait le faire. Sa réaction face aux attitudes qui frôlent le racisme à son égard est aussi surprenante, comme s'il comprenait et acceptait que son apparence d'homme noir à la stature imposante ne pouvait que susciter effroi parmi les autochtones norvégiens.

C'est le premier ouvrage de l'auteur hongrois traduit en français, et rien que pour cela, cette rentrée littéraire réserve de bonnes surprises. Je remercie les Éditions Viviane Hamy qui m'ont offert la possibilité de découvrir le parcours hors du commun d'Aimé Billion et l'écriture de Árpád Kun, dont la connaissance de la France qui transparait du récit n'est alors plus surprenante dès lors qu'on sait qu'il est diplômé en lettres françaises après des études à la Sorbonne. Déjà auteur de poèmes et de nouvelles, il s'est lancé dans la fiction avec Nord Bonheur, j'espère que son second roman figure au programme des publications à venir d'auteurs hongrois.
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Avant tout, il convient de considérer "Nord Bonheur" comme un hommage rendu à un ami fascinant. Même s'il souligne avec honnêteté le fait d'avoir pris beaucoup de libertés quant aux différents faits et personnages, l'auteur a puisé toute son inspiration de sa rencontre en Norvège avec son ami Aimé Billion.
Aimé est un homme éminemment polyglotte, aux origines multiples, né au Bénin puis devenu aide-soignant dans sa nouvelle patrie après un bref passage par Bordeaux. On le découvre en premier lieu sur sa terre natale, dans une famille disloquée, qui sans le laisser à l'abandon ne fait que peu de cas de sa personne. On y découvre sa fascinante histoire familiale mais aussi la culture vaudou, ses divinités animistes, et avec elle tout un pan onirique qui m'a tout de suite séduite.
Le décès de ses proches et son départ du Bénin vont marquer le premier pas d'une émancipation psychologique pour Aimé. Il va se laisser porter par la vie jusqu'à ce que ses racines se raccrochent à une terre sur laquelle enfin il trouvera sa juste place.
Mais l'on ne parle pas ici de coup de foudre. Son "Nord Bonheur" l'accueille à bras ouverts mais sans beaucoup plus de chaleur humaine que ce qu'il a connu jusque là. Cependant Aimé possède toute la bienveillance et l'adaptabilité que son métier requiert et c'est sur ces bases que peu à peu l'enracinement s'opère.
Je me suis beaucoup plus ennuyée durant cette partie. Pourtant l'esprit taquin est toujours présent dans le texte, les patients et leurs petites manies ont quelque chose de très humain et attachant mais c'est long, si long... avec des descriptions pas toujours très digestes du moindre geste effectué. On sent que l'auteur a exercé également ce métier et que chaque mouvement est inscrit dans sa chair mais à lire c'est très, très répétitif et l'amoncellement de tous les fluides corporels possibles et imaginables qui recouvrent le tout ajoute plus de réalisme que d'intérêt réel. de plus on perd au fil du temps tout le charme et le réalisme magique des débuts. Certes il revient faire quelques clins d'oeil à l'occasion mais cela n'a pas été suffisant pour maintenir mon intérêt jusqu'à la fin.
Dommage c'était si bien parti...
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Aimé est né au Bénin d'un père franco-vietnamien et d'une mère fille d'un fonctionnaire devenue sorcier. A l'approche de la quarantaine et ayant perdu toute sa famille, il prend conscience que son quotidien d'aide soignant au Bénin n'a plus aucun sens pour lui. Commence alors un voyage qui va le mené en Norvège, va-t-il enfin trouver un sens à sa vie ? L'auteur nous raconte l'histoire romancé d'une connaissance rencontré dans un hôpital de Norvège. J'ai eu peur au début de ma lecture car la première parti au Bénin était déroutante. le narrateur et personnage principal raconte en vrac aussi bien des choses qui lui sont arrivés à lui ou à ses aïeux que des détails concernant une église, un centre de soin, une ambassade… Il n'y a pas de logique ni de chronologie tout est posé comme une suite de pensés, ce n'est pas une construction de récit qui m'attire même si c'est un choix pertinent pour illustrer le fait qu'Aimé ne se sent plus à sa place. Les aspects croyances traditionnelles et comment se fait un équilibre avec les « religions importées » sont chouettes mais c'était trop décousu pour moi. Dans la seconde partie, Aimé découvre la France puis la Norvège. J'ai pris plaisir à voir évoluer Aimé. Entre sa découverte de l'Europe et de ses différences avec le Bénin, son intégration et cette sensation d'être enfin arrivé à sa place, d'atteindre une harmonie on obtient un récit tranche de vie riche et fascinant. Petit bémol sur cette seconde partie, il y a beaucoup de descriptions de soins hospitaliers, aucun détail n'est épargné au lecteur et ça participe à une ambiance de lenteur qui peut déranger. Même si tout ne m'a pas convaincue, je suis contente d'avoir découvert ce titre qui sort complètement et de ce que j'imaginais et de ce que je lis habituellement.
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Nord bonheur est l'histoire d'Aimé. L'histoire d'un béninois devenu aide-soignant en Norvège ,racontée par un hongrois. On ne peut pas faire plus multiculturel!
Petit-fils d'un vice-gouverneur devenu guérisseur vaudou, fils d'un médecin franco-vietnamien et d'une béninoise élevée par des pythons sacrés, Aimé a le privilège de suivre des cours à l'école internationale et de baigner dans les mystères vaudou. Abandonné par son père reparti en France, il ne pourra suivre ses études de médecine à Bordeaux. Mais il devient aide-soignant à l'hôpital de Cotonou et bénévole à la Société évangélique norvégienne.
Après la mort de son grand-père, Aimé part en France où on l'attend pour l'héritage de son père, récemment disparu. Malheureusement, il n'y trouve que des dettes et une vieille voiture. Aimé fuit alors en Norvège, pays dont il parle la langue et où il a plusieurs contacts grâce à la Société évangélique de Cotonou.
Doué pour les langues ( Aimé parle cinq langues européennes et quatre langues africaines), il ne tarde pas à trouver un logement et un travail à Coquemont. D'abord guide touristique, il devient ensuite aide à domicile pour une maison de retraite.
Avec lui, nous découvrons de nombreux patients nonagénaires, des personnes handicapées dont il s'occupe avec beaucoup de respect et d'humanité malgré leurs exigences. Aimé sait calmer leurs angoisses. Parfois avec l'aide d'une potion magique! Ces rencontres sont sans aucun doute la richesse de ce récit.
Arpad Kun, hongrois émigré en Norvège avec sa famille, a rencontré Aimé à la maison de retraite. Surpris par sa capacité à apprendre toutes les langues, par sa façon de se faire apprécier de tous, il a décidé d'écrire ce roman à partir de ce que son collègue lui avait raconté. La transmission et les différences de culture font perdre de l'authenticité au récit, surtout sur la culture béninoise. L'auteur a pris le parti de la cocasserie, perdant ainsi une partie de la sensibilité. Si on l'effleure lors des rencontres profondément humaines en Norvège, l'ensemble peine à s'élever au-delà d'un enchaînement de situations cocasses.
Ce premier roman a été récompensé par le prestigieux prix Aegon en 2014.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
18 mai 2022
Un singulier compte qui mêle avec esthétisme la réalité et les hallucinations d'un héros multiculturel.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lorsque je parle une nouvelle langue que je ne connais pas, je me sens toujours libéré malgré tous les déboires dus à mon ignorance. Quand je dis un mot, il a le son nouveau de la création. Il vole, léger. Même s'il a du poids, il n'est pas pesant. C'est comme si je ne faisais que jouer à parler, en sachant pertinemment que les langues de la vraie, de l'évidente réalité sont celles de mon père et de ma mère, le français et le yoruba. Dans ces langues, je n'oserais jamais aborder de sujets difficiles ou pénibles, notamment en norvégien, que j'ai commencé à apprendre en parlant avec les missionnaire s à Cotonou.
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Comme je l’ai dit, l’Afrique commençait pour moi au-delà du mur ajouré de l’école. J’y pénétrai après le bac, à titre temporaire, puisque j’avais l’intention de partir le plus tôt possible pour la France. Mais les années passèrent et mon séjour en Afrique se prolongea indéfiniment ; pourtant l’idée qu’il était provisoire ne changea nullement au fil des années. À l’école je me sentais encore français, au-dehors, en Afrique, j’étais européen, un Européen, en transit au Bénin.

J’avais toujours aimé feuilleter des guides touristiques d’Europe à la bibliothèque de l’école. L’année qui suivit le baccalauréat, à côté de mon travail d’aide-soignant, c’est eux que j’ai étudiés au lieu des livres de médecine, cette fois en prenant méthodiquement des notes afin de me préparer à mon voyage en France. Mais en fin de compte, je ne partis pas. Je ne suis pas devenu médecin, ni à Bordeaux ni à Cotonou, pas même aide-soignant diplômé, en revanche, j’ai continué ma formation de voyageur imaginaire. J’ai soigneusement pris des notes dans la demi-douzaine de guides sur la France, et dans les ouvrages sur l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre que possédait la bibliothèque de l’école. Je savais quand et pour quelle raison tous les monuments de Paris avaient été édifiés, mais je connaissais également l’histoire et l’état de la construction de la Sagrada Familia de Barcelone, et, grâce aux plans, je savais m’orienter dans les rues de Barcelone, Paris ou Munich. Au cours des années suivantes, j’ai voyagé à travers toute l’Europe sans même y avoir mis les pieds, et je suis même allé au Groenland, d’obédience danoise, en tombant sur un livre en allemand illustré de photos en couleurs. J’ai passé quelques mois dans chacun des pays d’Europe, mais il m’est parfois arrivé d’y rester un an ou deux.
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