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EAN : SIE156285_462
Denoël (30/11/-1)
3.75/5   18 notes
Résumé :
Première parution en 1967

Suivi de L'Œuvre de Claude Lévi-Strauss par Jean Pouillon
136 pages, 108 x 180 mm
ISBN : 2282300556 / Gencode : 9782282300559
Code distributeur : C30055

Thèmes : ethnologie, moeurs, folklore / philosophie, morale
Catégorie > Sous-catégories : Documents > Ethnologie, mœurs, folklore - Philosophie, sciences cognitives
Collection Bibliothèque Médiations (n° 55)
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Petit volume très bien intentionné, mais plus polémique que scientifique, et parsemé de nombreuses contradictions. Son intérêt réside moins dans une réfutation du racisme biologique et de la vision scientiste de l'histoire qui est plus solide chez d'autres que lui, que dans une présentation du concept de civilisation mondiale, de ce qui fait sa vitalité, et des dangers qui pèsent sur elle. C'est avant tout un plaidoyer essentiel pour la reconnaissance de l'égalité en valeur des différentes cultures humaines et de leur historicité, et contre l'ethnocentrisme.
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Dans ce petit livre des années 50, l'auteur cherche à mettre en perspective la civilisation occidentale. Après avoir rappelé qu'il ne fallait pas confondre la notion purement biologique de race (à supposer qu'elle existe) avec les productions sociologiques et psychologiques des cultures humaines, il pose la question suivante : « s'il n'existe pas d'aptitude raciale innée, comment expliquer que la civilisation développée par l'homme blanc ait fait d'immenses progrès ? »
Les réponses que l'auteur apporte à cette vaste question sont plutôt décevantes, en dehors du fait qu'il insiste à juste titre sur le fait que l'assemblage de plusieurs cultures est un facteur de progrès.
Le développement de la civilisation occidentale aurait été, partiellement, le fruit du hasard, avec une révolution industrielle qui « née « en Europe, « est apparue » aux USA et au Japon et « surgira « ailleurs. Son corolaire est l'exploitation des hommes, l'augmentation des inégalités. Nourrie de l'impérialisme et de la colonisation, son succès s'explique par le fait qu'elle a été imposée au reste du monde.
Cependant, le livre contient d'autres idées plus convaincantes. Il rappelle les richesses des autres cultures , leurs apports, le fait que si nous ne les jugeons pas dignes d'intérêt, c'est par ignorance, le fait qu'il ne faut pas les voir comme « une réplique arriérée » dans une hiérarchie où la culture européenne aurait la première place.
Ce livre est plus qu'un plaidoyer en faveur des « autres » cultures ; L'auteur a mené une réflexion globale sur toutes les cultures, leur naissance, leur développement, leurs relations et, s'érigeant en juge de paix, il nous dit, à la fin , en substance et quelques pages, que l'homme occidental n'a pas lieu, plus qu'un autre, d'être fier de ce qu'il est.
Cette affirmation veut être le fruit d'une démonstration mais, malgré les ruses de l'auteur, qui a donné à son travail un verni scientifique, je n'ai rien trouvé dans ce livre de spécialement probant sur sa conclusion . Il n'en demeure pas moins que le point de départ, l' absence d'aptitude raciale innée, est évidemment vrai.


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Bien qu'écrit en 1952, pour répondre à une demande de l'UNESCO, soucieuse de publier une série de brochures sur le racisme, "Race et histoire", comme la plupart des écrits de Claude Levi Strauss, se situe toujours au coeur du débat politique contemporain
Aujourd'hui comme hier, deux thèses s'affrontent, une thèse racialiste (celle promue par Joseph Arthur de Gobineau, prétendant à une hiérarchie des races et à une dégénérescence des races supérieurs par le métissage), une thèse niant l'existence des races en tant que telles, et s'appuyant sur une analyse des environnements pour démontrer que les différences de culture, reliées souvent à tort aux races, résultent des différences de contexte, économique, social, géographique.
Au fond, Claude Lévi Strauss ne nie pas les différences entre les peuples mais ne les attribue pas à un critère "racial".
De la même façon, il démontre que :
"...la diversité des cultures humaines est, en fait dans le présent, en fait et aussi en droit dans le passé, beaucoup plus grande et plus riche que tout ce que nous sommes destinés à en connaître jamais […] La notion de la diversité des cultures humaines ne doit pas être conçue d'une manière statique."
Et précise que :
"Beaucoup de coutumes sont nées, non de quelque nécessité interne ou accident favorable, mais de la seule volonté de ne pas demeurer en reste par rapport à un groupe voisin qui soumettait à un usage précis un domaine où l'on n'avait pas songé soi-même à édicter des règles."
Le point d'orgue de cette analyse est l'identification des concepts d'ethnocentrisme et d'anthropomorphisme permettant de distinguer la culture d'un groupe et la perception de cette culture par les individus qui le composent.
Chacun d'entre nous est intimement convaincu que "sa" culture est "la" culture.
C'est la raison pour laquelle, la comparaison des cultures, dans le but de les évaluer et de les hiérarchiser ne peut aboutir sans emprunter des voies contestables, qui conduisent à la négation de l'histoire propre de chaque peuple, notamment celle qui n'est pas écrite.



Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu'elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », « cela n'est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion, en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarti­culation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animale, par opposition à la culture humaine. Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. [...]

En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou « barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie.
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Il est possible, dira-t-on sur le plan d’une logique abstraite, que chaque culture soit incapable de porter un jugement vrai sur une autre puisqu’une culture ne peut s’évader d’elle-même et que son appréciation reste par conséquent prisonnière d’un relativisme sans appel.
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Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie.
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Vidéo de Claude Lévi-Strauss
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À la mort de son père, il y a vingt-cinq ans, Lukas Bärfuss refuse l'héritage, constitué essentiellement de dettes. Il ne garde qu'un carton, rempli d'une triste paperasse. Quand, à la faveur d'un grand rangement, il l'ouvre et passe en revue ce qu'il contient, c'est toute son enfance précaire qui défile. À la lumière de la Bible, Darwin, Claude Lévi-Strauss ou Martine Segalen, l'écrivain décortique les notions de famille et d'origine, ces obsessions dangereuses de notre civilisation. Il en profite pour évoquer les "biens jacents", ces biens sans propriétaires que sont les océans, les animaux sauvages, et surtout les déchets. Dans cet essai qui est sans doute son livre le plus personnel, Lukas Bärfuss démontre une fois encore son esprit critique acéré.
https://editionszoe.ch/livre/le-carton-de-mon-pere
Réalisation: Fran· Gremaud Tournage réalisé dans les locaux de la HKB Berne Avec le soutien de Pro Helvetia
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