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Jean-Pierre Chauveau (Éditeur scientifique)Jean-Pierre Collinet (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070409143
200 pages
Gallimard (14/05/1999)
4.07/5   54 notes
Résumé :
Les Fables de La Fontaine n'ont cessé d'enchanter. C'est que le poète a eu l'ambition de rassembler dans une même émotion et une même réflexion les petits et les grands. Ces histoires, où les animaux conversent en toute liberté avec les hommes et les dieux, empruntées à un fonds immémorial, il les a revivifiées par les couleurs et les rythmes de ses vers, unifiées par le charme de sa voix de conteur. Cette voix, qui nous devient vite familière et fraternelle si nous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Agréable, quand on est pressé par le temps et que l'on peut seulement accorder quelques minutes à la lecture, de prendre ce célèbre livre de fables et d'en déguster une ou deux.

Il ne s'agit pas du recueil complet des fables de la Fontaine, mais d'un recueil de fables choisies, sélectionnées par Jean-Pierre Chauveau. Si certaines m'étaient connues depuis l'enfance (pas besoin de les nommer, vous les connaissez aussi), j'en ai découvert un bon paquet. Toutes ne sont pas excellentes, certaines ont une morale obscure (et/ou j'ai l'esprit lent) mais la plupart m'ont beaucoup plu. J'en ai mis en citation certaines qui m'ont particulièrement interpelé au moment où je les lisais : la cour du lion, les deux coqs, les deux taureaux et une génisse, etc.

Mais c'est le dossier qui m'a le plus apporté. Enfant, j'aimais les fables de la Fontaine pour leur beauté. Puis j'ai appris que La Fontaine n'en avait inventé aucune et je l'ai, je l'avoue, regardé de haut, comme un plagiaire d'Ésope ou de Phèdre.
Ce livre a réhabilité l'auteur à mes yeux (emplis de honte, du coup). Certes La Fontaine a puisé dans des sources plus variées que ce que je pensais — il ne s'en cachait d'ailleurs pas comme je l'ai lu dans une de ses préfaces — mais son style n'appartenait qu'à lui. Il a sublimé sa matière première, l'a élevée par le biais de la poésie. Jean-Pierre Chauveau en fait la démonstration comparant « La Cigale et la Fourmi » de la Fontaine et « La Cigale et les Fourmis » d'Ésope. Ben croyez-moi, ou mieux allez vérifier par vous-même, c'est le jour et la nuit en terme de saveur et d'onctuosité.

Un grand classique que l'on peut lire de 7 à 777 ans (j'anticipe pour les futurs immortels prédits par les transhumanistes).
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J'aime lire et relire les Fables et me suis attaquée à leur intégralité, parce que j'aime ces situations mettant en scène des animaux, et dénonçant les travers humains, et surtout les excès de toutes sortes. J'aime en retirer des exemples, des leçons de vie, les prendre comme ce qu'elles sont, une oeuvre de moraliste.

J'ai apprécié de découvrir l'ensemble de ces fables, et compris grâce aux notes de fin de livre qu'il se tisse un chemin d'une fable à l'autre, que des thèmes sont repris de différentes manières (l'avarice, le danger de se rapprocher des grands, la prudence ou le courage, compter sur les autres ou sur soi...). On n'oublie jamais en les lisant que La Fontaine nous montre un monde de courtisans, un métier dangereux, où la chute est rapide - il en a su quelque chose à l'arrestation de Fouquet, alors qu'il était des familiers de Vaux-le-Vicomte, et la disgrâce qui s'en est ensuivie.

Il est remarquable également que, si l'on connaît les fables les plus célèbres (j'en connais plusieurs par coeur encore), on trouve dans ces pages des vers qui sont connus sans qu'on sache qu'ils proviennent de fablesDe La Fontaine ; ils ont parfois donné des expressions passées dans la langue courante (comme "légère et court vêtue" dans La Laitière et le pot au lait). Pour la forme, je connais les fables d'Esope en prose, elles ont une netteté sèche qui va droit au but, mais La Fontaine éblouit par ses vers, par la façon dont il déroule une vision et donne un sens jusqu'aux rimes. Je pense que c'est ce qui fait qu'on n'oublie pas, souvent, les fables. Peut-être même que s'il ne restait plus qu'une chose dans notre mémoire, ce serait une de celles-ci, car chacun y trouve son compte, et peut faire provision de vérités pour affronter des situations vécues.

Une petite réticence, toutefois : l'effet de répétition m'a parfois lassée, de même que la nécessité (que je me suis imposée ?) de m'interrompre dans ma lecture pour consulter les notes, un peu trop nombreuses. le livre XII m'a moins attirée, car leur source ne provient pas de fables, mais de nouvelles ou récits chez des auteurs romains. Ce dernier livre m'a paru plus décousu et j'ai eu du mal à le terminer.
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Au plaisir inépuisable des Fables, s'ajoute celui des illustrations de Grandville, un régal ... Un livre à lire, à feuilleter, chaque lecture est une re-découverte, une Fable pas encore vue, un vers qui saute aux yeux, une gravure à contempler... un régal, vous dis-je.
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Pour dire quelque chose... je dirai que ces fables sont intemporelles .
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FABLES - Pour célébrer les 400 ans de la naissance de Jean de la Fontaine, les éditions Gallimard sortent dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade un tirage spécial des Fables de ce dernier. Elles y sont accompagnées pour la première fois des célèbres gravures et dessins préparatoires du non moins célèbre illustrateur Jean-Jacques Grandville. « La présente édition reproduit 192 de ces dessins, c'est-à-dire la sélection la plus importante jamais proposée. » On y trouve aussi la présentation de Grandville sur son travail et où il souhaitait déjà la réunion des gravures et études dans une seule et même publication.

La suite sur : www.actualitte.com

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
LE VIEILLARD
ET LES TROIS JEUNES HOMMES

Un octogénaire plantait.
Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !
Disaient trois Jouvenceaux, enfants du voisinage ;
Assurément il radotait.
Car au nom des Dieux, je vous prie,
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir.
À quoi bon charger votre vie
Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ?
Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées :
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu'à nous.
Il ne convient pas à vous-mêmes,
Repartit le Vieillard. Tout établissement
Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment
Qui vous puisse assurer d'un second seulement ?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage :
Hé bien défendez-vous au Sage
De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd'hui :
J'en puis jouir demain, et quelques jours encore ;
Je puis enfin compter l'aurore
Plus d'une fois sur vos tombeaux.
Le Vieillard eut raison ; l'un des trois Jouvenceaux
Se noya dès le port allant à l'Amérique.
L'autre, afin de monter aux grandes dignités,
Dans les emplois de Mars servant la République,
Par un coup imprévu vit ses jours emportés.
Le troisième tomba d'un arbre
Que lui-même il voulut enter ;
Et pleurés du Vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.
(livre XI, fable VIII)
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LES DEUX COQS

Deux Coqs vivaient en paix ; une Poule survint,
Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint
Cette querelle envenimée,
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint.
Le bruit s'en répandit par tout le voisinage.
La gent qui porte crête au spectacle accourut.
Plus d'une Hélène au beau plumage
Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.
Il alla se cacher au fond de sa retraite,
Pleura sa gloire et ses amours,
Ses amours qu'un rival tout fier de sa défaite
Possédait à ses yeux. Il voyait tous les jours
Cet objet rallumer sa haine et son courage.
Il aiguisait son bec, battait l'air et ses flancs,
Et s'exerçant contre les vents
S'armait d'une jalouse rage.
Il n'en eut pas besoin. Son vainqueur sur les toits
S'alla percher, et chanter sa victoire.
Un Vautour entendit sa voix :
Adieu les amours et la gloire.
Tout cet orgueil périt sous l'ongle du Vautour.
Enfin par un fatal retour
Son rival autour de la Poule
S'en revint faire le coquet :
Je laisse à penser quel caquet,
Car il eut des femmes en foule.
La Fortune se plaît à faire de ces coups ;
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous
Après le gain d'une bataille.
(livre VII, fable XII)
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LA COUR DU LION

Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître
De quelles nations le Ciel l'avait fait maître.
Il manda donc par députés
Ses vassaux de toute nature,
Envoyant de tous les côtés
Une circulaire écriture,
Avec son sceau. L'écrit portait
Qu'un mois durant le Roi tiendrait
Cour plénière, dont l'ouverture
Devait être un fort grand festin,
Suivi des tours de Fagotin.
Par ce trait de magnificence
Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.
En son Louvre il les invita.
Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se porta
D'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine :
Il se fût bien passé de faire cette mine,
Sa grimace déplut. Le Monarque irrité
L'envoya chez Pluton faire le dégoûté.
Le Singe approuva fort cette sévérité,
Et flatteur excessif il loua la colère
Et la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur :
Il n'était ambre, il n'était fleur,
Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie
Eut un mauvais succès, et fut encore punie.
Ce Monseigneur du Lion-là
Fut parent de Caligula.
Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,
Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser.
L'autre aussitôt de s'excuser,
Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire
Sans odorat ; bref, il s'en tire.
Ceci vous sert d'enseignement :
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.

fable VI, Livre VII
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Les Deux Taureaux et une Grenouille

Deux taureaux combattaient à qui possèderait
Une génisse avec l'empire.
Une grenouille en soupirait.
"Qu'avez-vous? se mit à lui dire
Quelqu'un du peuple croassant.
-- Et ne voyez-vous pas, dit-elle,
Que la fin de cette querelle
Sera l'exil de l'un; que l'autre le chassant
Le fera renoncer aux campagnes fleuries?
Il ne règnera plus sur l'herbe des prairies,
Viendra dans nos marais régner sur les roseaux,
Et, nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux,
Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisse
Du combat qu'a causé madame la Génisse."

Cette crainte était de bon sens;
L'un des taureaux en leur demeure
S'alla cacher à leurs dépens:
Il en écrasait vingt par heure.
Hélas: On voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises des grands.

(Livre deuxième, fable IV)
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La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion

La Génisse, la Chèvre et leur sœur la Brebis,
Avec un fier Lion, Seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris;
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le Lion par ses ongles compta,
Et dit: "Nous sommes quatre à partager la proie";
Puis en autant de parts le Cerf il dépeça;
Pris pour lui la première en qualité de Sire;
"Elle doit être à moi, dit-il, et la raison,
C'est que je m'appelle Lion:
A cela l'on a rien à dire.
La seconde par droit me doit échoir encor:
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant je prétends la troisième.
Si quelqu'un de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord."

(Livre I, fable VI, source: Phèdre)
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Vidéo de Jean de La Fontaine
Jean de LA FONTAINE – Le poète enchanteur (FUOP, 2008) Un conférence de Patrick Dandrey, prononcée le 8 janvier 2008, au Forum Universitaire de l'Ouest Parisien.
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