J'aime lire et relire les
Fables et me suis attaquée à leur intégralité, parce que j'aime ces situations mettant en scène des animaux, et dénonçant les travers humains, et surtout les excès de toutes sortes. J'aime en retirer des exemples, des leçons de vie, les prendre comme ce qu'elles sont, une oeuvre de moraliste.
J'ai apprécié de découvrir l'ensemble de ces
fables, et compris grâce aux notes de fin de livre qu'il se tisse un chemin d'une fable à l'autre, que des thèmes sont repris de différentes manières (l'avarice, le danger de se rapprocher des grands, la prudence ou le courage, compter sur les autres ou sur soi...). On n'oublie jamais en les lisant que
La Fontaine nous montre un monde de courtisans, un métier dangereux, où la chute est rapide - il en a su quelque chose à l'arrestation de Fouquet, alors qu'il était des familiers de
Vaux-le-Vicomte, et la disgrâce qui s'en est ensuivie.
Il est remarquable également que, si l'on connaît les
fables les plus célèbres (j'en connais plusieurs par coeur encore), on trouve dans ces pages des vers qui sont connus sans qu'on sache qu'ils proviennent de
fablesDe La Fontaine ; ils ont parfois donné des expressions passées dans la langue courante (comme "légère et court vêtue" dans La Laitière et le pot au lait). Pour la forme, je connais les
fables d'
Esope en prose, elles ont une netteté sèche qui va droit au but, mais
La Fontaine éblouit par ses vers, par la façon dont il déroule une vision et donne un sens jusqu'aux rimes. Je pense que c'est ce qui fait qu'on n'oublie pas, souvent, les
fables. Peut-être même que s'il ne restait plus qu'une chose dans notre mémoire, ce serait une de celles-ci, car chacun y trouve son compte, et peut faire provision de vérités pour affronter des situations vécues.
Une petite réticence, toutefois : l'effet de répétition m'a parfois lassée, de même que la nécessité (que je me suis imposée ?) de m'interrompre dans ma lecture pour consulter les notes, un peu trop nombreuses. le livre XII m'a moins attirée, car leur source ne provient pas de
fables, mais de nouvelles ou récits chez des auteurs romains. Ce dernier livre m'a paru plus décousu et j'ai eu du mal à le terminer.