L’historien Guillaume Lachenal est parti sur les traces du docteur David, qui fut en poste à Wallis-et-Futuna puis au Cameroun dans l’entre-deux-guerres. À travers cette figure méconnue, son enquête met en lumière les dérives autoritaires de la médecine coloniale.
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Dans une fascinante enquête, faite de détours, d’ironie et de rêveries entre passé et présent, Guillaume Lachenal exhume non seulement ce destin singulier, mais à travers lui tout l’impensé de l’entreprise colonisatrice, et ses traces à la fois dérisoires et durables.
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J’insiste sur ce point, bien connu dans d’autres contextes africains : la médecine coloniale dans l’est du Cameroun fut vécue comme une expérience et une pratique fondamentalement ambivalentes, où le soin est agression, où le diagnostic est performatif, où les mots peuvent guérir et tuer ; la médecine est un art “méchant”. (…) A Madouma, on disait que c’était la lutte contre la maladie qui avait amené la mort – ce qui n’avait rien d’irrationnel d’ailleurs (les campagnes étaient parsemées d’accidents et les thérapies étaient globalement inefficaces à l’échelle individuelle). La médecine coloniale se trouvait ainsi intégrée aux formes vernaculaires de manipulation à la fois thérapeutiques et malveillantes des forces de l’invisible.
Ebola Regard historien sur une épidémie Guillaume Lachenal Université Paris 7 Diderot