AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782366247992
Cambourakis (23/08/2023)
3.61/5   28 notes
Résumé :
"Elle mettait sa main sur ma nuque quand nous marchions ensemble et j’avais l’impression de lui appartenir. D’avoir tendu toute ma vie à cette appartenance. Ces bouts de moi, je les lui donnais sans aucune résistance parce qu’elle était tout ce que j’attendais de l’amour."
E. et la narratrice se rencontrent à la sortie de l’adolescence. Pour l’une et l’autre, il s’agit de leur première histoire. Pendant quinze ans, elles se quittent, se retrouvent, s’aiment i... >Voir plus
Que lire après L'unique objet de mon regardVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cernée par le malheur, la narratrice nous conte les heures sombres de sa vie. Après avoir succombé à une passion amoureuse aussi intense que délétère, aussi folle que toxique, elle sombre dans une profonde dépression, alimentée par une série de deuils.

Ce parcours mortifère sur plusieurs années tisse les liens entre Eros et Thanatos, sur le fil entre obstination et abandon sans jamais envisager la résignation.

On ne connaitra D E., objet de cette passion, que ce que la narratrice nous en dit. Cette relation tumultueuse s'est nourrie des névroses de chacune, pour finir dans un mur. Il ne pouvait en être autrement.

C'est sombre, plombant, malgré l'évocation d'être chers qui ont compté dans la vie de la narratrice, ceux-là justement que la maladie a ravis, et malgré le parcours artistique fait de nombreuses références littéraires, de vernissages, de performances que l'autrice met en lien avec des épisodes de leur histoire ou des évocations de moments clés.

Aurélie Lacroix raconte avec une émotion que traduit bien son écriture, qui tente de donner un sens au chaos que son personnage a traversé.

176 pages 23 août 2023 Cambourakis


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          450
Je n'aurais certainement pas lu ce récit si je ne l'avais pas reçu dans le cadre du jury du roman FNAC et ce fut une belle découverte.
Un roman intime sur une histoire d'amour qui connait des hauts et des bas, surtout des bas, et qui va entrainer la narratrice dans les affres de la dépression.
Il est question de deuil, des êtres chers qui disparaissent, de relation toxique et de la difficulté à grandir et se reconstruire.
L'auteure décortique cette passion sans voyeurisme.
Les références aux romanciers, à la littérature, aux oeuvres d'art donnent un peu de légèreté à cette confession assez sombre.
L'écriture est douce et sensible.
Un premier roman tout en délicatesse.
Commenter  J’apprécie          380
" L'amour ne rend pas aveugle, il contraint à une vision unique. Je l'ai tellement aimée. Elle était l'unique objet de mon regard."

E. et la narratrice se rencontrent à la sortie de l'adolescence. Pour l'une et l'autre, il s'agit de leur première histoire. Pendant quinze ans, elles se quittent, se retrouvent, s'aiment intensément mais toujours à distance. E. est instable, insaisissable, dépressive, atteinte d'un profond mal-être. Leur relation chaotique se termine par une ultime rupture et l'effondrement de la narratrice.

C'est l'histoire d'un amour intense, un amour interdit, une relation toxique faite de séparations et de retrouvailles " Nous n'étions plus vraiment ensemble, elle m'avait quittée une fois de plus. Mais nous n'étions pas vraiment séparées non plus. Nous étions ce que nous avions toujours été. En attente... Nous revoir, c'était toujours succomber, toujours recommencer."
Une histoire d'amour complexe et destructrice. C'est son effondrement, "sa disparition", qui conduira la narratrice à une hospitalisation en clinique psychiatrique et à une reconstruction par le biais de l'écriture. Puiser dans ses souvenirs pour tenir debout et peu à peu renaître.
L'emprise passionnelle a déjà fait l'objet de nombreux romans, l'originalité de celui d'Aurélie Lacroix réside dans ses références aux lectures, performances, oeuvres, photos, musiques... qui ont accompagner sa relation avec E. Passionnée par la lecture et l'art contemporain, Aurélie Lacroix nous offre une plongée dans l'univers de nombreux artistes, notamment Joan Didion et Sophie Calle.
Un roman intime qui remue.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          140
Comment est-ce possible de si bien écrire une histoire d'amour (réelle) entre deux femmes sans une seule fois inscrire le mot « lesbienne » ? Que l'autrice et son ancienne compagne ne s'identifient pas au terme, soit. Mais factuellement, c'est ce qu'a été leur amour si long et mouvementé : lesbien.

Lacroix parle du fait que ni E., ni elle, ne se pensaient possiblement attirées par les femmes avant le début de leur amour. Elle aurait pu explorer leur homophobie intériorisée et en parler explicitement, il est bien dommage qu'elle ne l'ait pas fait. On en perçoit des bribes, sans qu'un chapitre ou deux y soient consacrés.

Bref, déception sur ces points et raison pour laquelle je ne peux pas mettre 5/5. Alors que l'on perçoit les valeurs féministes d'Aurélie Lacroix tout le long de ces 176 pages, il est bien dommage qu'elle ne parvienne pas à nommer son histoire…

Sinon, beaucoup de passages touchants mais durs. Comme avec le livre de Panayotis Pascot, La prochaine fois que tu mordras la poussière, c'est captivant et d'une certaine manière agréable de voir dans les dernières sorties littéraires de brillant·e·s auteur·e·s parler de santé mentale et de dépression aussi frontalement. Ils parviennent à nous faire sentir concerné·e·s, quand bien même nos souffrances seraient largement différentes.

Beaucoup de beaux passages aussi, pareillement poignants. Les pages sur sa merveilleuse tante, sur son incroyable collègue et sur ses attendrissant·e·s neveux étaient poétiques et j'en ai été mélancolique de choses que je n'ai jamais vécues.

Malgré les charmantes descriptions et les pages fun-fact encyclopédiques ponctuées de références à l'art contemporain, le fait que cette histoire lesbienne soit ENCORE passionnelle et surtout toxique, même s'il s'agit d'autofiction et que l'autrice a vécu des choses terribles… Purée, on souffle…
L'image des lesbiennes violentes psychologiquement, verbalement et physiquement… le fait que son amante ne semble trouver de l'apaisement que lorsqu'elle fréquente des hommes (tous minables)…

Bon, c'est usant que ce soit ce genre de récit qui soit toujours mis en avant MAIS c'est un livre prenant dont les pages se tournent toutes seules et qui a le bénéfice d'être sacrément bien rédigé. Chouette lecture (qui fait assez relativiser).
Commenter  J’apprécie          20
Un roman qui m'a touché. Je trouve cela beau de réussir à rendre hommage à un amour qui n'a rien de romanesque, mais qui a néanmoins existé pour ce qu'il était.
La société a tendance à réprimer le récit des relations non féerique ou non mélodramatique d'un revers de la main "Il fallait s'y attendre", "C'était voué à l'échec" , "Vous auriez dû vous quitter bien plus tôt" et je suis heureuse qu'Aurélie Lacroix ait pu raconter cette histoire, tout en sensibilité et délicatesse et donner à voir derrière la toxicité, l'entremêlement de la relation avec plusieurs pans de sa vie, sous une très belle plume qui donne envie de lire un second roman.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je suis heureuse d’être une femme. C’est dur, il faut se battre tout le temps, se justifier en permanence, mais je détesterai être une homme. Ce sont les femmes qui gouvernent le monde, pas l’inverse, en dépit de tout ce que l’on essaie de nous faire croire depuis la nuit des temps.
Commenter  J’apprécie          90
Nous avons tendance à penser que chacun de nos morts vit en nous. C'est vrai. Mais je crois aussi que chacun de nos morts emporte un peu de nous. Le vide est double. Celui de la personne que nous avons aimée et celui de la personne que nous avons été à ses côtés.
Commenter  J’apprécie          30
Tout cela me semblait absurde à l'époque. J'ignorais que ma vie allait ressembler à ces extravagances. […] J'étais paniquée, allais-je devenir méchante moi aussi ? Ça avait l'air horrible, l'amour, ça conjugait la méchanceté et le malheur avec désinvolture.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : LesbiennesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (95) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature LGBT Young Adult

Comment s'appelle le premier roman de Benjamin Alire Saenz !?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers
L'insaisissable logique de ma vie
Autoboyographie
Sous le même ciel

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeune adulte , lgbt , lgbtq+Créer un quiz sur ce livre

{* *}