C'est une histoire touchante au final, plus que le laissait croire ma première impression. Il y a pleins de sujets abordés au niveau du contenu: pression physique, complexes corporels, vie de famille, pressions sexuelle, amitiés adolescentes, etc. C'est agréable à lire, tantôt drôle, tantôt dramatique, mais bien calibré. On y retrouve le langage technique du ballet classique et du flamenco, mais sans s'étouffer sous les technicités. D'ailleurs, il y a un lexique à la fin pour les termes techniques qui sont en espagnol dans le texte. C'est un bon livre.
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J'ai commencé "Pas de deux" par hasard, car une amie me l'avait donné pour Noël. Rien qu'à voir là page couverture et la description, j'avais eu envie de le lire et je n'ai pas été déçue ! J'ai beaucoup apprécié de voir les deux côtés de la médaille (soit Béatrice et Marjorie) les petits paragraphes qui ressemblent à des articles et que ça parle de la confiance en soi. C'est un très bon livre, je le conseille fortement !
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Marjorie Fortin et Béatrice Demers partageaient deux cours ensemble: histoire et éducation à la citoyenneté, en plus de celui de science et technologie. En ce jour 3, elles devaient donc se côtoyer d’un peu plus près puisque les matières en question figuraient à leur horaire.
Elles s’aperçurent de loin, dans le long corridor de l’aile C. Marjorie se trouvait déjà près de la porte du local d’histoire. Elle fit aussitôt mine de chercher quelque chose dans son fourre-tout. Quant à Béatrice, elle ralentit le pas, le regard fixé sur sa rivale, optant pour une démarche fauve qui attira une fois de plus l’attention des garçons.
La première cloche sonna. Aucun professeur en vue, hormis ceux des autres classes. Le couloir se vidait peu à peu des élèves. La deuxième cloche retentit. Pas de prof, pas de suppléant, pas de secrétaire ou de directeur. Les choses s’annonçaient bien, semblaient dire les larges sourires des élèves du cours d’histoire. Ils auraient droit à une période de congé. Pour la forme, ils attendirent encore un peu.
— Tiens, voilà le retardataire, souffla Béatrice, déçue.
Des soupirs accueillirent l’annonce. Le professeur déverrouilla la porte du local sans regarder les élèves. Il entra, plaça ses effets sur son bureau et annonça, comme si de rien n’était, la matière à l’étude pour les soixante-quinze prochaines minutes. Marjorie repensa alors à Simone Bouvier et à son attitude méprisante. Pourquoi les professeurs se croyaient-ils tout permis? Pourquoi n’étaient-ils pas capables de s’excuser, de montrer davantage de politesse?
— Il faudrait demander au futur représentant de quatrième qu’on oblige les profs à justifier eux aussi leur retard, proposa Béatrice à haute voix. Comme nous on est obligés de le faire…
Le professeur lui décocha une œillade vexée.
— Excellente idée! s’écria un garçon.
— J’appuie à cent pour cent! renchérit un autre.
Béatrice lorgna son carnet de slams. Elle s'y transposait depuis près d'un an. Chaque mot, chaque strophe, chaque sentiment qui se dessinait derrière ses poèmes rimés lui revenaient à l'esprit. Ces fragments d'elle même révélaient tous la même chose : sa solitude, sa vulnérabilité. Ils traduisaient son mal-être et ses craintes. Il n'y avait dans ce tas de feuilles brochées et collées que du négatif qui se répétait dans d'autres mots, d'autres formulations. Elle n'en pouvait plus. Ressasser l'extrême tristesse qui l'accablait lui était désormais insupportable. Elle devait changer, transformer sa vie. Alors, Béatrice prit son carnet. Elle le serra un instant contre son coeur en fermant les yeux. -Je n'ai pas envie de me souvenir de cette vie-là, plus tard..., chuchota-t-elle. Elle tendit le bras et lança le carnet dans les flammes. La dernière année se consuma lentement dans le foyer de la cheminée. Le papier jaunit, rougit, crépita. les flammes s'élevèrent, vacillèrent puis moururent. Des mots ressentis, il ne restait plus que des cendres. Elle avait rasé un pan de sa vie. Elle s'était purifié par le feu. À l'aide d'un flacon, elle récupéra une partie de la poussière encore chaude. Elle vissa le petit couvercle et regarda l'étiquette qu'elle avait collée un peu plus tôt sur la fiole. MOI À 15 ANS. Elle n'avait pas trouvé mieux que ce rituel pour dire adieu à la partie d'elle qu'elle n'aimait pas, qu'elle ne désirait pas.
RECETTE DU BONHEUR PAR MARIE-PAULE HÉBERT, ALIAS PAOLINA INGRÉDIENTS:
Une brassée d'amour et d'amitié Une poignée de confiance en soi et de lâcher-prise. Quelques pincées de gaieté et d'humour. Deux doigts de fierté PRÉPARATION : Entoure-toi et entoure les autres d'amour et d'amitié : on attire ce que l'on est. Garde toujours confiance en la vie et lâche prise : on ne peut jamais tout contrôler. Couvre ton visage de gaieté et délie ta langue avec humour : c'est plus beau à regarder et le rire réconforte le coeur. Sois fier(ère) de ce que tu es et de de ce que tu accomplis : même les petites personnes et les petites missions sont importantes. À consommer sans modération et à partager avec les autres.
Un sourire discret apparut sur le visage de la ballerine, Du coup, elle eut l'impression de remonter le temps, les mois, l'année. De revenir en arrière jusqu'à cette période bénie où les deux filles étaient les meilleures amies du monde.
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Sonia K. Laflamme présente Enquêtes sur mesure