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EAN : 9782072961120
288 pages
Gallimard (14/04/2022)
4/5   16 notes
Résumé :
C'est pour apprendre à peindre qu'Ezra a quitté sa petite ville natale et s'est installé à Berlin. Pour étudier auprès du grand maître Andreas Mauser et découvrir le chef-d'oeuvre qu'il cache au-dessus de son atelier. Dans l'ambiance envoûtante de la capitale allemande, Ezra se lie d'amitié avec de jeunes artistes, tisse des liens profonds avec sa voisine de palier et l'enfant qu'elle élève seule. Alors qu'une grande rétrospective du peintre se prépare, Ezra est cho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est grâce à des amis lecteurs que j'ai lu ce livre qu'ils m'avaient chaudement recommandé. C'est vrai que le résumé était prometteur, j'aime beaucoup les histoires se passant dans le domaine de l'art, il avait tout pour m'intéresser. En plus, c'est un premier roman, j'aime découvrir de nouveaux auteurs et leurs premiers écrits. 

Je dois dire que celui-ci est réussi, il est un peu déroutant au début, l'auteur prend son temps pour poser les décors et les personnages, mais ensuite, tout devient plus clair. Il a écrit ce livre comme un artiste peint son tableau. Au fur et à mesure, le sujet de dévoile, comme se dévoile le portrait sur une toile, et tout prend son sens au fur et à mesure. le sujet peut sembler simple au départ, mais il se complexifie au fur et à mesure et devient de plus en plus dramatique. 

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire en elle-même, c'est un roman qu'il faut découvrir à la manière dont l'auteur a voulu le faire. Je peux juste vous dire que l'on va suivre Ezra, un jeune homme qui quitte son île de Rugen pour se rendre à Berlin. Il est passionné par l'art, et plus particulièrement la peinture. Et il voudrait surtout étudier auprès du grand maître peintre Andréas Mauser dans la prestigieuse école qu'il a créée. Il va devenir son stagiaire, et faire des rencontres avec d'autres jeunes. Et surtout il va découvrir la ville de Berlin, bouillonnante, exaltée. Ezra travaille au plus près avec le maître, qui prépare une grande exposition. Son atelier à la particularité d'avoir un cube au-dessus dans lequel est cache une oeuvre secrète du maître. Ezra ne s'imagine pas de ce qui se passe alors dans l'atelier du peintre, lorsqu'il est seul....

Et à partir de ce moment là, s'installe une tension oppressante, un mystère, un suspense s'installe et la lecture devient alors beaucoup plus addictive qu'au début. On va ainsi passer de la lumière à la noirceur, on va alterner entre ces deux phases, les lumières de la ville de Berlin la nuit aux ombres de l'atelier. L'ambiance alterne entre des moments légers, insouciants, avec un trio d'amis qui fait la fête et goûte aux différents plaisirs de la jeunesse, et alterne entre des moments beaucoup plus sombres et graves. J'ai aimé cette alternance, ces moments variés. 

Je me suis très vite attachée à Ezra. C'est un jeune homme passionné qui veut vivre de sa passion, on a envie qu'il y arrive et réussisse. Mais on ne peut pas tout accepter. Il voue une admiration pour le maître Mauser. Il va faire de belles rencontres avec d'autres jeunes, avec la jeune fille qui pose pour le maître, et pour sa voisine pour qui il va être d'une grande aide. On se rend compte que tous ces personnages ne sont pas là par hasard, je ne peux en dire plus, mais maintenant que j'ai fini ma lecture, je me rends compte de la toile d'araignée que l'auteur a tissée et je trouve cela finement construit. 

D'ailleurs, le style de l'auteur sublime le tout. Benjamin de Laforcade conte l'histoire d'une très belle façon, sa plume est fluide, ça se lit tout seul. Il sait très bien retranscrire les émotions, les descriptions sont belles et n'ajoutent pas de lourdeurs au texte. Il a bien dépeint Berlin, même si j'aurais aimé en avoir un peu plus. Ceci est un avis personnel bien sûr. L'auteur a très bien construit ses personnages, il a su leur donner de la densité, de l'épaisseur, et il l'a fait avec chacun d'eux. Ils gravitent tous autour d'Ezra et sont tellement essentiels. 

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Et pourtant, les débuts ont été plus ardus à lire, je ne voyais pas trop où l'auteur voulait m'emmener, c'était un peu décousu. Mais j'ai voulu laisser sa chance à cette histoire, j'avais envie de savoir ce qui allait se passer pour Ezra, à qui j'étais déjà attachée, et c'est ce qui m'a fait m'accrocher à ma lecture et à la continuer. Et comme j'ai bien fait. Ça aurait été vraiment très dommage de passer à côté. Finalement, je suis très contente d'avoir lu ce livre. L'auteur y fait passer de très beaux messages, sur l'art, sur la jeunesse, sur le passage à la vie adulte avec tout ce que ça comprend de désillusion, sur ce que la célébrité peut changer une personne. L'auteur ouvre plein de pistes de réflexion et j'aime beaucoup quand une lecture me pousse dans mes retranchements et me fait réfléchir sur la vie. 

Je vous conseille vivement ce roman. N'hésitez pas à le lire, je suis certaine qu'il vous transportera de la même façon que moi. de mon côté, je vais suivre de près Benjamin de Laforcade, c'est son premier roman, j'aimerais beaucoup le lire à nouveau, je vais donc le suivre de près. Je suis très contente de cette belle découverte. Je pense que ce roman va rester dans ma tête un moment, j'ai dû laisser reposer la lecture avant d'écrire cette chronique, et j'espère avoir réussi à vous transmettre la beauté de ce livre. J'ai quitté Ezra avec une pointe de regret.
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Il s'agit d'un premier roman.

Ezra quitte sa campagne profonde loin de tout pour intégrer une célèbre école de peinture à Berlin. Andréas Mauser grand peintre de renom en est le maître incontestable. Il remarque le jeune et non moins doué Ezra et le prendra sous son aile.

Prometteur.

Le sujet est intéressant, art, peinture, grand maître, apprentissage et passage de relais.
L'écriture est travaillée, les phrases sont belles mais l'auteur semble en jouer un peu trop, des entrées en matière peuvent paraître longues et certaines phrases inutiles. Et cette manie de ne jamais entrer dans le vif du sujet et de fait cette obligation d'en passer par des circonvolutions avant d'entrer dans le vif du sujet. Oups, je me répète. On aime, on aime moins ou on n'aime pas.

Virage à gauche, ou droite selon votre humeur.

A la mitan du livre, Benjamin de Laforcade cède à la mode d'aujourd'hui et l'originalité en prend pour son grade. de quoi s'agit il , faut il déflorer ou spoiler, j'opte pour le silence.

Le cube.

L'école Mauser est une ancienne usine. A son sommet trône un gros cube de béton renfermant l'oeuvre apothéotique du maître. Une rétrospective est organisée. Qu'est ce donc que cette oeuvre, le public pourra t il la voir, le lecteur en aura t il un aperçu ou en sera t il pour ses frais. Circonvolutions, circonvolutions…

Dommage et choix.

Dommage qu'un aspect Rubempré n'ait pas été abordé.
Dommage que Berlin ne nous soit pas devenue plus familière.
Dommage qu'une réflexion n'ait pas approfondi certains sujets. Deux surtout.
Faut il tout passer à un artiste sous prétexte de grandeur. En gros faut il brûler Céline ou le publier à la Pleïade ? Bien sûr en ce qui me concerne, je rejette toutes extrémités et opte pour la mesure.
Deuxième sujet. Tout est il emprise, ou la responsabilité individuelle a t elle encore une place ? Idem, difficile de faire un tri que de Laforcade ne mesure pas.

Le choix
Celui de la peinture et de phrases toutes aussi picturales.
D'un virage sans originalité et sans approfondissement.

Le mot de la fin.

Vieux, Mauser se pose devant une toile d'Ezra. Celle ci représente une femme rouge nu. Un enfant est posé sur son ventre. Mauser devant ses deux rejetons, l'élève et le ventre, allume une cigarette. le détecteur de fumée s'alarme.
Où va t on si les vieux se mettent aussi à être en mal de respect.

Rouge nu. A lire comme on regarde une toile.
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Rouge comme la passion.
Rouge comme les pigments flamboyants.
Rouge comme les cheveux d'Izabela.
Rouge comme la honte.
Rouge chair, rouge nu.
Ezra est un jeune apprenti peintre. Il a grandi sur l'île de Rugen, élevé par sa mère et il arrive à Berlin pour assouvir sa passion de la peinture et intégrer la prestigieuse école du grand maître Andreas Mauser. Un choc pour ce jeune garçon qui au delà de cet art découvre les plaisirs de cette ville bouillonnante, noue des amitiés fortes qui bousculeront le solitaire qu'il était jusqu'à lors, mais il découvrira aussi la face sombre de son rêve et une noirceur insoupçonnée.

Voilà un bien singulier roman. Je n'ai pas envie d'en dévoiler plus l'histoire mais simplement en dire qu'il peut dans ses premières pages paraître déroutant. Je me suis sentie perdue, puis, comme les traits déposés sur une toile peu un peu forment un dessin, les chapitres et les mots subtilement, habilement ont créé une histoire. Une histoire sombre et grave sur la face obscure de la création artistique. Une histoire entre lumière et ombres, entre innocence et perversité, entre loyauté et culpabilité. À travers le destin de ce jeune homme attachant, l'auteur nous interroge sur l'art et la célébrité, mais il dresse aussi un portrait subtil de cet âge charnière entre adolescence et âge adulte, de ce qu'il peut avoir de lumineux mais aussi de violent dans les prises de conscience qu'il apporte .C'est enfin une plongée dans le Berlin des années 2000, cette ville encore marquée par les stigmates de la réunification, mais une ville dont le coeur bat de mille fêtes. Une ville que l'auteur connaît bien et nous invite à aimer la décrivant avec force détails.
Un beau voyage
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Le rythme est assez lent, la narration éclatée entre plusieurs personnages, les morceaux épars de récit sont parfois durs à suivre au début du roman. le texte est le plus souvent assez poétique et contemplatif, mais par moments certains passages sont plus violents et ce qui est suggéré pas très reluisant. L'intrigue se noue autour d'une école d'art berlinoise aux méthodes d'enseignement particulières créée par un célèbre peintre contemporain. le personnage principal est un jeune homme qui a toujours habité sur une île isolée avec sa mère et qui est venu suivre des cours dans cette école car il est fasciné par le "maître". On suit sa relation naissante avec deux autres nouveaux élèves, tous deux attirés par lui, mais aussi la relation qu'il entretient avec sa voisine rencontrée dans des circonstances exceptionnelles, on suit également la trajectoire d'une modèle, les pensées du bras droit féminin du peintre Andreas Mauser et de bien d'autres. Tous les personnages étant plus ou moins liés par ce lieu et le peintre.
J'ai trouvé que ce roman avait une grande force dans son propos même si j'ai mis du temps à entrer dans le roman, l'auteur avançant son récit par petites touches.
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Ezra est habité par la peinture qu'il a domptée en répétant inlassablement. Les falaises de son île de Rügen, des portraits et les tableaux du maître reproduits jusqu'à en comprendre chaque détail. Aujourd'hui il entre en son école pour apprendre d'Andreas Mauser, au faîte de sa gloire. Savoir le mouvement, retranscrire l'âme. Bientôt devoir grandir trop vite, lorsque le sublime ne masque plus les silences coupables, les douleurs infinies.

Dans ce Berlin saisissant de vitalité, il y a Ezra, sa voisine Izabela, ses amis Luc et Judith, le concierge et la directrice de l'école, le maître Mauser. Et il y a les modèles. de cette galerie de personnages alternant au rythme soutenu de brefs chapitres, l'auteur tisse une histoire dure, violente, un roman initiatique douloureux où chaque destin naît ou se brise à l'aimant du maître, de l'école, de l'oeuvre. Comme si l'art, pour rendre vie, ne pouvait se contenter de saisir l'âme et s'autorisait à la voler.

Benjamin de Laforcade signe un premier roman puissant, porté par une narration singulière, dans laquelle l'histoire se tisse moins dans l'action ou le dialogue que dans les sensations, perceptions, nuances. Tout n'est qu'évocation, sensualité, douleur, couleur et texture. Pourtant tout paraît si réel tant chaque mot est juste. On referme ce livre avec en tête une galerie de tableaux qu'on jurerait avoir longtemps observés. Et cette boule de révolte au ventre qui s'est installée au fil des pages.

Un auteur à découvrir et à suivre !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le pinceau est trempé, les poils s’imbibent, accrochent la peinture et transportent la couleur. ils la transportent là,, au milieu en un point qui se crée quand le pinceau s’écrase, quand il rencontre la toile pour la première fois. Il s’appuie, s’échappe , forme un premier trait. Il nait de la
conséquence qu’entraîne l’infinité des causes. La pression du pinceau sur la
toile, l’écartement des poils, le trajet de la molécule rouge au travers de la fibre et son éclatement microscopique. La couleur révélée.
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Peindre, c’est savoir rester debout sur un fil mal tendu. Il y a le projet, la version initiale. Il y a l’accident et la coïncidence. d’un geste, on reprend son équilibre, on fait apparaître un labyrinthe dont chaque chemin mène à une sortie, quelque chose qui n’ait en saisissant sa chance d’exister maintenant. quand la toile est finie, celui qui peignait ne reconnaît plus rien, il est un étranger, un autre spectateur.
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On ne peut rien savoir de seul qu'un sans avoir vu comment il échoueà ranger.
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roman (lu 2023)
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