Au-delà de cette histoire, l'auteur traite du problème de l'usage des armes à feu aux Etats-Unis et des accidents qui en découlent. Ce qui est intérressant dans ce livre, c'est que l'auteur a su rester neutre tout en dénoncant les travers d'une société où la violence, le chômage font rage. Il ne fait que relater des faits et nous entraîner avec le héros dans la spirale infernale de la culpabilité et de l'autodestruction. Un livre fort et percutant comme un coup de feu. Un premier roman pour un romancier dont l'avenir est prometteur.
Commenter  J’apprécie         30
Lecture jeune, n°124 - Aux États-Unis, Ted, 14 ans, habite une région rurale de Nouvelle- Angleterre frappée par le chômage et les tensions sociales. L’adolescent invite à la maison deux de ses copains et souhaite les impressionner en leur montrant l’arme de son père. Mais un drame se produit et Kevin blesse mortellement son jeune frère. Dès la rentrée, « les Jeunesses Américaines », un groupuscule xénophobe, tente de récupérer l’événement et d’ériger le jeune homme en « héros », garant des « valeurs » puritaines et nationalistes : ni alcool, ni drogue, ni sexe, mais le culte des armes. Aucun pathos suite à la mort de l’enfant, qui devient au fil du temps, comme irréelle. Par contre, l’auteur décrit explicitement la pression exercée par l’entourage sur le jeune homme mis en accusation, le décalage entre l’anonymat préexistant au drame et le fait divers ensuite surmédiatisé. Outre, la fascination pour l’arme à feu, Phil Lamarche rend compte du déchirement de Ted entre son attirance pour « le Mal » et la nécessité d’aller vers « le Bien » pour protéger sa famille… Pas de jugement porté sur les protagonistes, le roman se veut âpre et distancié. C’est au lecteur de se faire un avis et c’est en quoi ce roman s’adresse à un lectorat mature. Le « héros » ou plutôt antihéros est encore un « gamin » - il est souvent nommé ainsi au fil de la fiction - il va devoir faire l’apprentissage des rapports de force, et se forger une identité au delà de son cheminement douloureux ; son mal-être devenant le symbole d’une jeunesse américaine contemporaine. Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune