J'ai profité des vacances pour aller rendre visite à deux vieux potes : Hap et Léonard, les deux enquêteurs fétiches de
LANSDALE et comme à chaque fois j'ai passé un bon moment.
Évidemment nos deux larrons sont encore allés mettre leurs nez là où une personne censée n'aurait pas mis les mains. Vous vous souvenez que Léonard est noir ? Et bien le voilà en mission avec son pote Hap pour un client adepte du KKK en plein coeur d'une ville contrôlée par un raciste, ah non pardon un ségrégationniste, flanquée de gardes du corps body buildés comme le bonhomme Michelin. L'objectif est d'avoir des nouvelles de la petite soeur qui a fuit ce foyer aimant amateur des croix en feu et des déguisement en draps blancs même hors période d'Halloween.
Le problème c'est que plus on avance plus les cadavres parsèment le chemin mais surtout un chien est maltraité et là Léonard voit rouge. Flinguer à tout va oui, maltraiter les animaux non ! D'ailleurs dans un précédent tome Léonard avait déjà sauvé un tatou, lequel lui voue désormais une reconnaissance éternelle. C'est simple pour être pote avec Léonard on ne touche ni aux animaux ni à ses biscuits à la vanille, toute transgression étant sévèrement punie !
Comme d'habitude ça remue il y a de l'action mais ce que je préfère c'est le ton politiquement incorrect de l'auteur. Je l'avoue mes deux potes sont plutôt du genre grossier et langage imagé mais ils sont surtout très drôle et leurs répliques ont un goût de vérité incontestable « si son frère était une ampoule il n'éclairerait pas le cul d'une grenouille ». Les réparties fusent et malgré leur grossièreté éhontée impossible de ne pas s'attacher à ces deux anti-héros au grand coeur.
Une lecture facile diront certains. Peut être, et alors ? Personnellement je n'ai rien contre un bon polar qui détend, qui fait marrer et qui ne serait jamais sur la liste des invités d'une soirée VIP. Je n'aime pas le snobisme littéraire.
D'autant que cette simplicité et cette fluidité dans l'écriture demande à mon avis pas mal de travail et de talent. Tout comme l'histoire bien ficelée et pleine de rebondissements dont le dénouement est inattendu.
Lecture facile oui peut être, mais si on pousse un peu la réflexion on s'aperçoit très vite que l'auteur jongle avec les clichés pour tantôt enfoncer le clou tantôt les faire voler en éclat. Il en use et en abuse jusqu'à les ridiculiser comme dans les westerns spaghettis. le plus bel exemple sont ces deux personnages phare, Hap est blanc hétéro et démocrate, baba cool et soixante huitard il déteste les armes à feu et pourtant il ne cesse de s'en servir. Léonard est noir homosexuel, macho et républicain, il est pour le port d'arme et il les adore, sans compter ses goûts douteux en matière de chapeau. Plein de contradictions ces deux là sont comme les deux faces d'une même pièce ils sont à la fois aux antipodes l'un de l'autre et complètement similaires. Un vrai yin et yang pur produit de la société américaine, laquelle en prend largement pour son grade sous la plume de LANDSALE.
Bref un bon moment de lecture ou les baffes, les balles et les blagues volent bas comme dans un bon vieux film d'action. Échauffez vos zygomatiques ils vont en avoir besoin !