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Piotr Kowalski (Illustrateur)
EAN : 9781616559625
136 pages
Dark Horse (19/07/2016)
3.25/5   6 notes
Résumé :
La Terre a bien changé… Nous sommes juste après l'attaque des martiens, décrite par H. G. Wells et consignée désormais dans les livres d'Histoire, après le combat acharné des humains pour leur survie mené avec éclat dans les plaines du Far West par le « Steam Man ». Tout ne s'est apparemment pas arrêté là et le « Steam Man », gigantesque machine humanoïde à vapeur coiffée d'un superbe haut-de-forme et pilotée par un équipage hétéroclite, arpente désormais les immens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015/2016. L'histoire a été écrite par Joe R. Lansdale. Mark Miller en a réalisé le script. Les dessins et l'encrage sont l'oeuvre de Piotr Kowalski. La mise en couleurs a été réalisée par Kelly Diane Fitzpatrick. Les dessins des couvertures ont également été réalisés par Kowalski, avec une mise en couleurs de Aurore Folny.

En 1899, un robot géant piloté par un groupe de 4 hommes avance dans une forêt enneigée du nord des États-Unis. 4 ans auparavant, dans la petite ville de Nacogdoches au Texas, un inventeur (William Beadle) avait bâti ce robot géant pour combattre une invasion d'extraterrestres venus conquérir la Terre dans des tripodes. Ils ont fini par succomber aux germes microbiens, mais leur mode de déplacement pour arriver sur Terre avait ouvert des portes qui ont permis à d'autres choses de passer. Ce robot baptisé Steam Man progresse dans la neige à la poursuite du Dark Rider. L'équipe se compose de William Beadle, Mike Hamner, John Feather et Alfred Blake.

La progression du robot est régulière mais ils avancent dans une direction générale, sans savoir réellement où se trouve le Dark Rider. Ils doivent faire une pause pour faire le plein d'eau et de bois, pour alimenter la chaudière qui donne son énergie au Steam Man. William Beadle se souvient des conditions de la mort de sa femme. le Dark Rider se souvient de son histoire personnelle, de son utilisation de sa machine à voyager dans le temps.

En découvrant ce récit, le lecteur commence par apprécier les dessins de Piotr Kowalski. Cet artiste a également travaillé avec Joe Casey pour la série Sex, avec Peter Milligan pour une histoire complète Terminal Hero, ou encore avec Éric Corbeyran pour plusieurs séries dont Badlands T01 : l'enfant-hibou. Il réalise des dessins dans une veine réaliste avec un bon sens du détail pour donner de la consistance au récit. Bien sûr, le lecteur commence par observer le Steam Man. Les auteurs ont choisi une haute silhouette élancée qui fait tout de suite tiquer le lecteur. En effet il est évident qu'une telle forme place le centre de gravité très haut, ce qui induit un risque de basculement élevé (ce qui se produit à plusieurs reprises dans le récit). Les pages de recherche graphique en fin de volume expliquent que Kowalski avait d'abord proposé une forme plus massive, évoquant une usine victorienne. Mais il explique également qu'une telle machine de guerre devait pouvoir se déplacer rapidement et être maniable, ce qui convainc le lecteur.

La forme du Steam Man porte le sceau de l'ère victorienne et les marques du genre steampunk de manière naturelle. Au cours des déplacements et des affrontements, le lecteur peut voir les 4 machinistes utiliser les commandes à l'intérieur, et il y a quelques trouvailles amusantes. de même lors des voyages dans le temps, les cases ne se limitent pas à des stéréotypes visuels. le dessinateur donne corps aux différents endroits visités par l'inventeur qui deviendra le Dark Rider. Kowalski dessine des personnages à la morphologie normale, avec des vêtements d'époque, adaptés à leur condition sociale. Les expressions des visages ne sont pas très nuancées, mais les situations ne le requièrent pas, puisqu'elles se limitent à des observations de la part des personnages, ou des actions de combat. Il ne s'agit pas d'un récit d'étude de caractère, ou d'une comédie dramatique de moeurs.

L'approche descriptive détaillée de Piotr Kowalski a pour effet de rendre très concret chaque endroit, chaque individu, chaque accessoire et action. Ainsi le lecteur n'éprouve aucune difficulté pour reconnaître les références comme le Wicker Man (dieu d'osier) ou le Death Dealer de Frank Frazetta. Il ressent les blessures des protagonistes pendant les affrontements. Il ne peut que prendre au sérieux les sévices infligés par Dark Rider sur l'un des membres de l'équipe, pendant une longue séance de torture sadique. Les dessins transcrivent aussi bien l'humanité des personnages, que les éléments steampunk (essentiellement Steam Man), les éléments horrifiques, et les éléments plus fantastiques. La mise en couleurs de Kelly Diane Fitzpatrick complète bien les dessins. Elle utilise une approche qui évoque le travail de Dave Stewart, développant des ambiances sur la base d'une teinte majoritaire, ou augmentant la différenciation entre les différentes formes, sans pour autant abuser des millions de nuances rendues possibles par l'infographie.

En lisant ce récit, le lecteur éprouve comme un sentiment confus de déjà-vu. S'il a déjà lu The Rook de Steven Grant & Paul Gulacy, paru quelques semaines avant, il identifie rapidement les points communs et comprend que Joe R. Lansdale a écrit un hommage un peu plus personnel que celui de Steven Grant, sur l'oeuvre d'Herbert George Wells (1868-1946). Lansdale est lui-même un écrivain réputé, en particulier pour ses polars mettant en scène une duo original Hap Collins et Leonard Pine, voir par exemple L'arbre à bouteilles. Il a également écrit plusieurs comics comme Jonah Hex: Shadows west dessiné par Timothy Truman, Conan and the songs of the dead également avec Truman, ou encore 30 days of night: Night again avec Sam Kieth. Visiblement pour ce récit, il a fourni une trame détaillée que Mark Miller (avec un e) a finalisée, travail qu'il avait déjà effectué pour la série Next Testament de Clive Barker. le lecteur ne ressent pas de hiatus entre l'intrigue et les dialogues des personnages ou le découpage de l'histoire.

La couverture promet une aventure de type steampunk. Effectivement le Steam Man a une allure de technologie développée à partir du moteur à vapeur, et d'éléments métalliques à base de cuivre. Les auteurs prennent soin de dater leur récit, et de mettre en avant William Beadle qui est un ingénieur et un inventeur. Ce personnage reste un héros d'action, mais les auteurs lui donnent également le rôle de celui qui trouve des solutions, qui réfléchit et qui conçoit la technologie. Ils ont donc transposé le genre steampunk (souvent base en Angleterre) aux États-Unis, dans une partie encore sauvage. le point de départ est donc cet hommage aux récits d'Herbert George Wells, avec l'invasion de la guerre des mondes et l'invention de la machine à explorer le temps (il ne manque que l'homme invisible). Les éléments du Far West se retrouvent d'abord dans la ville de Nacogdoches, puis dans le grand Nord américain, avec ses étendues sauvages.

Les auteurs ont ensuite choisi de donner le second rôle à John Feather, un amérindien. Il ne s'agit pas d'une revendication pour redonner leur place aux américains d'origine, mais d'une volonté de reconnaître leur place, sans en faire un faire-valoir du vrai héros. John Feather sauve les autres à plusieurs reprises grâce à ses compétences et son courage.

Joe R. Lansdale et Mark Miller ne développent pas énormément leurs personnages. Ils prennent tout juste le temps d'expliquer que William Beadle ira jusqu'au bout à cause de ce qui est arrivé à sa femme Matilda, mais il s'agit d'un raccourci narratif, car le lecteur n'apprendra rien sur elle. de même le profil psychologique des 4 aventuriers reste très sommaire. Ils composent donc un récit d'aventure piochant dans l'imaginaire. Il s'agit pour eux de raconter une histoire divertissante sur la base de ce robot improbable. Cela ne veut pas dire pour autant qu'ils se contentent d'une suite d'affrontements rendus spectaculaires grâce aux dessins de Piotr Kowalski.

Comme à son habitude, Joe R. Lansdale n'hésite pas à intégrer quelques scènes bien glauques. Il y a par exemple un empalement à vif montré de manière explicite, avec une façon pour le personnage de s'y soustraire des plus morbides. La scène de torture de l'épisode s'étend sur 6 pages bien crades, et simultanément un autre personnage s'inflige des épreuves physiques tout aussi terribles. de manière moins évidente, il consacre l'épisode 2 à l'histoire de l'inventeur qui devient le Dark Rider, avec un commentaire acerbe sur la valeur d'un Paradis qui serait donné et non gagné, c'est-à-dire mérité.

L'appréciation du lecteur pour ce récit dépend de ce qu'il est venu y chercher. Joe R. Lansdale, Mark Miller et Piotr Kowalski racontent une histoire virile (il n'y a pas de personnage féminin) dense, avec des morceaux de violence qui tâche, sur la base d'un robot mu par la vapeur. L'aventure est au rendez-vous et les dessins permettent de se projeter dans cet hommage respectueux sans être servile à HG Wells. Par contre, il ne faut pas attendre beaucoup plus de ce récit.
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Un graphisme détaillé, travaillé, riche, avec des pleines pages impressionnantes, une colorisation intense, saturée, un travail des noirs, des ombres dynamique et plein de force, le graphisme est assez spectaculaire. L'univers proposé, dans l'ambiance steampunk est aussi très approfondi, au niveau de la machinerie, des décors, mais aussi des références littéraires avec le lien avec les romans de H.G. Wells, “La machine à remonter le temps”, “La guerre des mondes” qui articulent l'histoire, c'est plein de bonnes idées, mêlant uchronie, voyage dans le temps, avec de la SF militaire, et récit fantastique d'horreur fin XIXe siècle, avec vampires, démons... L'action est cependant assez sommaire : baston, horreur, lutte des bons contre les méchants… C'est assez vite expédié, hormis la bataille finale bien gore de la fin qui semble ne pas en finir et n'apporte pas grand chose à l'intrigue. Cela manque d'originalité et de finesse. Peut-être qu'à vouloir trop en faire dans le spectaculaire et le jeu des références, le déroulé du récit est resté limité à la portion congrue, je n'ai eu ni le temps de m'attacher aux personnages, sans reliefs, ni le temps de m'immiscer dans l'ambiance, des frissons pour le gore, peu d'émotions pour l'histoire. Dommage.
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Je n'ai pas du tout aimé cette histoire : certes c'est une relecture steampunk de "La machine à remonter le temps", ce qui aurait pu me plaire, mais c'était une relecture très gore et violente. Après quelques pages on dirait que les auteurs abandonnent tout intrigue pour ne plus dessiner que batailles, combats et tortures dégueu... Dommage !
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critiques presse (2)
BoDoi
25 août 2017
Au-delà des textes, la réussite de l’album tient dans son graphisme spectaculaire : Piotr Kowalski privilégie les grandes envolées pour mettre en scène la gigantesque machine humanoïde, dans un style réaliste au cordeau : fumées rugissantes, têtes embrochées et giclées de sang ne nous sont pas épargnées.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDZoom
29 mai 2017
Un album marquant, qui prouve une fois de plus la capacité de l’éditeur Delirium à proposer des récits et des auteurs aux fortes identités !
Lire la critique sur le site : BDZoom

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Vidéo de Joe R. Lansdale
Cold in July (2014) - Bande-annonce VF
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