On fera avec... difficile de mieux resumer le propos. Moins directement autobiographique que "
Presque" ou "
L'artiste de la famille", "
On fera avec" continue la reflexion que semble mener
Larcenet sur sa place dans la vie. Grace a son style minimaliste qui n'est pas sans evoquer
Trondheim, "
On fera avec" n'est pas un album de
Larcenet qui parle de lui, mais un album qui semble nous parler directement. Si
Albert Jacquard nous parlait de
Moi et les autres,
Larcenet semble plutot s'interroger sur Moi et Moi au milieu des autres. En quelques coups de crayon, il reussit a traduire cette relation paradoxale qui nous lie a nous-meme et aux autres. Sur un ton gravement drole, ou drolement grave, il nous livre ses doutes, ses angoisses, ses espoirs... etrangement proches des miens, et sans doute de ceux de la grande majorite d'entre nous. Il y a chez ce Larcenet-la l'intelligence d'un Schultz. Quelques cases a peine lui suffisent a capturer nos angoisses dans toute leur complexite. Ses observations sont pertinentes sans etre barbantes. On sent surtout une grande honnetete. Ce n'est pas neuf, mais on imagine facilement que
Larcenet doit etre un mec bien: simple, pudique, honnete et surtout tres talentueux. Mais lui comme nous continuons de livrer chaque jour ce combat ordinaire contre les autres. Contre nous aussi. Contre nous surtout. A chaque jour ses remises en question, ses angoisses, ces espoirs decus, ses emerveillements... et on est bien oblige de faire avec.