Année 451, entre la vallée de l'Eure et la Gâtinais. Attila le Hun, suivi de ses troupes, entre en Beauce, seul territoire qui ne lui appartienne pas encore à ce jour. Evidemment, cela ne saurait tarder. Etrangement, même si le roi sait que le monde entier est à lui, il ne ressent rien, ni joie ni plaisir. Ses hommes avancent sur ce territoire... et reviennent bien vite. En effet, tous les habitants, ayant prévu l'arrivée d'Attila et ses hommes, avaient déjà mis toutes les richesses en tas et fui la Beauce. Pas de viol (sauf un chat ou deux), pas d'éviscération, pas de pillage... bien triste bataille! D'autant plus que la Beauce, c'est chiant! C'est plat, c'est triste et morne! Les barbares sont très déçus de cette conquête expéditive. Quant à leur chef, il ne se sent pas très bien, il n'arrive pas à expliquer l'étrange sentiment qui le ronge et encore moins pourquoi il ne ressent aucune joie à posséder toutes ces terres. Même son "petit barbare" ne se lève plus devant cette belle Svettie. Alors que les barbares décident de continuer à piller ce qui, paradoxalement, leur appartient, le mage polythérapeute diagnostique une dépression à Attila...
Manu Larcenet met à nouveau en scène un personnage de l'Histoire et lui fait vivre une aventure rocambolesque! Ce "phare sanguinaire", "cette magnificence sanglante", "ce prince des ténèbres", bref, ce chef barbare couve un bien étrange mal pour qui possède tout: la dépression. Bien au-delà de l'aspect humoristique et loufoque, l'auteur soulève des grandes questions: à quoi sert de tout posséder? Que peut-on acquérir, une fois qu'on a tout? Autant de réflexions qui feront sombrer ce fléau des Dieux dans une dépression.
Larcenet ne manque pas d'ironiser les propos et de nous offrir un album tout aussi décalé que les autres, un chouïa en dessous malgré tout. Une fois n'est pas coutume, il a lâché ses crayons et les a confiés à
Daniel Casanave. Bizarrement, le trait ressemble à s'y méprendre à du
Larcenet, tout aussi nerveux et hachuré.
Une aventure rocambolesque d'Attila le Hun... En avant!