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EAN : 9782260018131
210 pages
Julliard (30/11/-1)
3.55/5   21 notes
Résumé :

A Casablanca, par une chaleur écrasante, un groupe de jeunes gens désoeuvrés refait le monde à la terrasse du Café de l'Univers. De leurs discussions à bâtons rompus surgissent huit nouvelles - tragiques ou cocasses - reflétant les aspirations profondes des Marocains d'aujourd'hui.

Restée au pays ou partie à l'étranger, déchirée entre traditions et modernité, la jeunesse que décrit Fouad Laroui est mat dans sa peau.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A la terrasse de l'Univers, une bande de copains commente la vie locale sous le soleil brûlant de Casablanca. Les scènes pagnolesques aux dialogues savoureux égrènent avec ironie les petits évènements sociaux, révélant au passage les malaises et les contradictions de la société marocaine. le ton est volontiers ironique pour aborder avec légèreté des sujets graves : une demande en mariage, une séparation, la couleur de protège-cahiers imposée par les instances locales, les numéros des maillots de l'équipe de foot, un jeune garçon qui veut embarquer clandestinement sur un bateau en partance pour l'Europe…
Ce recueil de nouvelles, plein de charme et de profondeur, est tour à tour drôle, tragique ou mélancolique. Ces brèves histoires ressemblent à de petites fables marquées par le désarroi de la jeunesse marocaine dont les rêves oscillent entre tradition et modernité.
Une lecture agréable qui me donne très envie de lire d'autres livres de Fouad Laroui.





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Si l'auteur n'était pas marocain, il serait taxé de raciste. Une série de petites histoires caustiques, fatigantes de palabres et d'absurdités (Sur le Chemin de la Cathédrale ou L'étrange affaire du cahier bounni ) , de folie douce ou moins douce où l'on se fatigue, dans la chaleur, des personnages obtus rencontrés. Et des situations qui se déglinguent avec précision, méticulosité (Les numéros fous du DHJ)
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Sa fille trouvait que tous les hommes d’El Jadida étaient des ploucs, des paysans mal dégrossis, des caroubis. De quoi aurait-elle bien pu causer avec eux ?
« J’en viens au fait. Avec beaucoup de tremblement dans la main, j’en viens au fait. Il arrive parfois que dans le désert – pourtant immense et très vaste – deux caravanes se croisent, par le plus grand des hasards. Mais quelle joie dans les regards, quel bonheur dans les cœurs, quelle allégresse dans les gestes ! Tous tournent les yeux vers le ciel pour remercier Dieu de l’aubaine. Et on se précipite les uns vers les autres, on s’étreint, on se caresse… »
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Bien sûr, il y a toujours eu des partis politiques, au Maroc : l’Istiqlal, l’UNFP, l’USFP, le Mouvement populaire, les communistes… Mais Basri doit inventer des partis factices pour faire pièce, justement, aux partis traditionnels. À El Jadida, il n’eut pas à chercher loin pour créer les sections locales de deux partis bidon. Les versions antagonistes du bounni firent l’affaire, l’une – celle du fils Bennani – au centre gauche, l’autre – celle du frère de Tarik – au centre droit. Les partisans de l’un et de l’autre adhérèrent comme un seul homme aux nouveaux partis, auxquels on trouva de beaux noms, genre « Rassemblement des indépendants nationaux » ou « Parti démocrate national ». Et Basri, qui était orfèvre en la matière, fit toujours attention à ce que personne ne se sentît lésé. La politique, c’est l’art de l’équilibre.
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"  J’ai eu l’honneur de souvent vous admirer. Je vous ai parfois croisée dans la rue où vous habitez ; une fois je vous ai vue au marché des Français, examinant un requin ou peut-être n’était-ce qu’un thon ; deux fois je vous ai croisée derrière le tribunal de grande instance ; quatre fois j’ai remarqué que vous étiez dans la boutique de livres d’occasion, à côté du cinéma de Mme Dufour ; une autre fois, je vous ai aperçue du côté de la pente qui mène au Plateau ; et une autre fois, vous vous trouviez sous l’arc de triomphe érigé pour la Fête du Trône, en compagnie de l’un de vos petits frères : celui qui porte des lunettes, le pauvre. Je vous ai également aperçue, deux fois, en face de la cabine 21 de la plage… "
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À force de faire semblant d’être démocrates, ces gens-là le devinrent vraiment. À force de jouer à être députés ou ministres, ils finirent par l’être tout à fait. On découvrit des talents insoupçonnés dans les troupes du bounni. Tel qui n’avait dû son ascension qu’à son allégeance au frère de Tarik ou au fils de Bennani se retrouva à négocier avec finesse et compétence des contrats internationaux à Madrid ou à Paris. Quand on peut convaincre toute une ville qu’une couleur inconnue est à la fois saumon et puce, il n’est pas très difficile d’embobiner un Espagnol ou un polytechnicien français.
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Quand les Français et les Espagnols occupaient le Maroc, ils menaient des campagnes d’épouillage parmi les « indigènes »… Eh bien, mon père, quand il était enfant, c’était un de ces indigènes qu’il fallait épouiller, auxquels on rasait la tête. Et tu as vu la suite ? Cet autre Américain, un médecin je suppose, qui fait ouvrir grand la bouche de l’ancien dictateur pour un prélèvement de salive, soi-disant pour faire un test ADN. Est-ce qu’il fallait vraiment qu’une caméra soit présente ? Après tout, la convention de Genève interdit de montrer le visage d’un prisonnier de guerre.
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Insatiable arpenteur de la planète, assoiffé de connaissances, dévoreur impénitent de toutes formes de textes, Fouad Laroui manifeste dans chacun de ses livres son émerveillement face à la beauté de la vie. Dans ce recueil de chroniques cursives, lapidaires et lumineuses, il vante l'intelligence intarissable des êtres humains et pourfend, dans un même mouvement, leur insondable stupidité. Un régal !
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