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EAN : 9791090062719
168 pages
Editions iXe (26/11/2021)
3.6/5   5 notes
Résumé :
De Jurassic World à la série des Jurassic Park en passant par tous les remakes de Godzilla, le cinéma hollywoodien fait des dinosaures les superstars de ses blockbusters. Souvent terrifiants, toujours fascinants, ces représentants d’une nature fantasmée, resurgie pour réclamer ses droits sur la culture humaine, symbolisent la force sauvage de l’ordre naturel.

À partir de ce schéma, Anne Larue étudie les dinosaures du point de vue du genre : d’un côté ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je vois que je ne suis pas la seule a avoir cru recevoir un livre sur les dinosaures à Hollywood. En réalité, même si le livre utilise de nombreuses sources cinématographiques et littéraires pour faire passer un message, il s'agit d'un essai féministe. Cela ne m'a pas dérangée et m'a au contraire intriguée et intéressée.

Je ne suis pas toujours d'accord avec l'auteur (notamment pour les deux premiers Jurassic Park, dont je suis fan, ou encore Harry Potter, et pourtant je suis une fille et une féministe! Eh oui, j'aime les dinosaures et ce, depuis toute petite. Pour moi les dinosaures ne sont pas un centre d'intérêt uniquement masculin, comme peuvent le penser certains). Pour autant, cet essai a le mérite d'amener et de développer une réflexion sur le féminisme et le patriarcat. Il a été au sein de plusieurs débats à la maison, avec mon mari, qui l'a lu lui aussi. À ce niveau-là le contrat est rempli, car le but d'un essai et de faire réfléchir et questionner.
Il faudrait que ce genre de livre soit lu par un grand nombre et surtout par certaines personnes ayant une vision archaïque de la place de la femme et de la virilité dans la société, pour faire évoluer les mentalités. Espérons que ce sera le cas avec cet essai de Ian Larue.

L'essai est très bien documenté et permet de découvrir des auteurs méconnus, ce qui est assez intéressant.
J'ai beaucoup aimé la filmographie commentée en fin de livre.

Gros plus selon moi, l'emploi de la règle orthographique de proximité, que je ne connaissais pas, mais à laquelle j'adhère complètement (j'ai toujours trouvé étrange et aberrant d'accorder au masculin dans une phrase lorsqu'il y a un ou plusieurs noms féminins et un nom masculin). Avec cette règle, appliquée jusqu'au 16eme siècle, le verbe, l'adjectif et le participe passé sont accordés en genre et en nombre avec le nom qui les précède ou les suit immédiatement. Ce qui est tout de même plus logique d'un point de vue orthographique et grammatical et surtout plus égalitaire !

Je remercie Babelio et iXe Éditions pour l'envoi de ce livre et pour la sympathique carte jointe, ce qui est une gentille attention de la part de la maison d'édition.
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Grimpons au sommet d'un building histoire d'aller croquer quelques avions de chasse

« La culture systémique du viol préside à l'organisation de nos sociétés occidentales. L'objet de ce livre est de montrer qu'elle irrigue aussi tout un pan de la culture pop : celui des dinosaures en littérature et au cinéma »

Loin des tristesses ou de l'arrogance de certaines analyses, Ïan Larue éclaire la nuit de ludiques images. Elle nous parle avec humour de dinosaures, de constructions mentales, de serpent et d'anathème religieux, « Les animales que nous fantasmons sous le nom de reptiles sont pensées comme notre envers diamétral », de scènes cultes hollywoodiennes, de reptiliennes et de déesses.

Je souligne sa capacité à rire des constructions sexistes des mondes, de l'idéologie sociale masculiniste, « Les petits riens comme les grands sauriens », des imaginaires normées pour que rien ne change dans la domination, des fantasmes masculinistes de bipède alpha et assassin, de la taxonomie hiérarchisante, de la glorification fantasmatique du tirex, des frontières construites et déplacées, « cette ligne mythifiée qui abrite la civilisation », des monstres qui éblouissent les petits garçons, de la jungle au prisme hollywoodien, des tartes à la crème du patriarcat, « Accuser la victime d'un viol d'avoir provoqué ce crime et la tragédie qui s'en suit est une des tartes à la crème du patriarcat »…

L'autrice discute de la construction sociale et historique des morphologies, du rabougrissement physique des humaines (en complément possible, Priscille Touraille : hommes grands, femmes petites : une évolution coûteuse – les régimes de genre comme force sélective de l'adaptation biologique, https://entreleslignesentrelesmots.blog/2014/10/22/les-inegalites-de-genre-pourraient-etre-enregistrees-au-niveau-du-genome-jusqua-devenir-ce-que-nous-identifions-ensuite-comme-des-caracteres-sexues/), de la puissance carnivore, des sciences viscéralement sexistes, des violences historiques contre les femmes, des sauropodes et de l'iguanodon, des connotations bibliques et de la défaite du serpent, de la prédation assimilée à un rapport sexuel, de la brutalité des uns et de l'assignation des autres à des « fragiles petites choses »…

Le manque de sources sur nos préhistoriques ancêtres, n'empêche pas les constructions fantasmatiques profondément imprégnées de préjugés, les accommodements à la sauce hollywood, les émotions nous clouant à l'écran, « ces émotions-là ne doivent surtout pas embrayer sur une action collective qui aurait des conséquences sur le réel », l'utilisation du rouge, « le rouge marque ici le triomphe du sang versé, la violence dramatique de la dévoration », les trompettes du capitalisme prédateur, les valeurs patriarcales et familialistes, les réels des primates…

L'autrice nous invite à suivre « le cordon de lumière de la science-fiction féministe », l'option des matronymes, les apports du féminisme et de l'écoféminisme.

Le choix des illustrations (en noir et blanc) anime le texte de multiples couleurs. Il participe de la nécessaire compréhension des réalités culturelles inventant une « nature des choses »…


Lien : https://entreleslignesentrel..
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A la question, la réponse est sûrement : non, les dinosaures ne rêvent pas de Hollywood. Les dinosaures rêvent qu'on les laisse tranquilles !

Un essai très éclairant et très enrichissant sur l'image et la symbolique de ces animaux préhistoriques, utilisés depuis leur découverte pour servir les idéaux capitalistes et patriarcaux (entre autres), en tant que représentation "moderne" de la virilité.

Avec beaucoup d'humour, l'auteure décline les grands thèmes de la domination du tirex, figure de l'homme blanc capitaliste, sur toutes les autres espèces et en particulier le sauropode-herbivore-victime-femme.
Plusieurs oeuvres sont passées au crible (notamment la fameuse série de films Jurassik Park/World, ou encore Godzilla, King Kong, mais aussi Harry Potter) et analysées, vues à travers le prisme d'un féminisme acéré. Elle expose comment ces sauriens véhiculent bien malgré eux la culture du viol et des violences aux femmes et l'ancrent dans l'inconscient collectif.
Elle aborde également la portée écologique de ces animaux disparus, qui par assimilation, renvoient l'humain à sa propre extinction.
Le texte est très abordable, drôle et foisonne de références picturales, musicales, cinématographiques.


Je remercie encore Masse Critique pour ce 3ème livre féministe d'affilée - je commence à y voir un schéma ! - et les éditions iXe pour ce beau livre et la charmante carte postale.
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Un essai qui s'attaque à la représentation "virilisée" des dinosaures dans l'imaginaire collectif,  notamment au travers du cinéma....et qui mène à l'idée que la femelle est vue, elle, comme une proie...donc que l'industrie du 7ème art vulgarise la culture du viol jusque dans "Godzilla".
Les idées développées sont bien intéressantes,  mais m'ont parfois un peu perdue, voire agacée dans cet objectif absolu de démonstration. Mais cela m'a amenée à pas mal de réflexions sur mon état ( ou pas) de féministe.
Pour être franche, je pensais lire un essai sur la représentation des dinosaures au cinéma,  et je  me suis retrouvée face à une démolition en règle de "Jurassic Parc" pour ses idées sexistes...( moi je m'en fiche que Sam Neill fasse pivoter la tête de Laura Dern sans le lui demander pour qu'elle regarde les dinosaures!).
Par contre, la recherche est très approfondie via la littérature, et si je connais Verne, Doyle, et Silverberg, j'ai donc appris qu'il y a une littérature gay mettant en scène des hommes et des dinosaures (?), que la science-fiction féministe est de plus en plus riche, et que la dinomania porno a de beaux jours devant elle!! J'ai préféré la partie expliquant la naissance du paléoart (la manière dont les dinosaures ont été représentés dans  les gravures, tableaux).. avec les influences bibliques, notamment.
J'ai appris plein de mots aussi, et c'est plutôt là que j'ai adhéré au livre...Mais comme on dit" tu l'as voulu, tu l'as eu!", je l'ai demandé, je l'ai lu...Heureusement,  l'auteure sait garder un ton léger et acide, cela a allégé le sujet.
C'est aussi ma première incursion dans la littérature appliquant la règle de proximité,  un choix des Éditions Racine de iXe, qui n'a pas gêné ma lecture, et montre que la langue et en constante évolution.

Lien : https://instagram.com/danygi..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La taille des dents du tirex, jugées gigantesques, doit également être rapportée au gabarit de l'animal. Les canines d'un petit chien de race épagneul nain sont en moyenne 25% plus grandes que celles du tirex, compte tenu de la taille respective des deux bêtes. On frissonne à l'évocation des morsures que les grands mâles tirex s'infligeaient volontiers, mais deux chiens de tapis qui se battent se saisissent par la mâchoire avec autant de hargne.

Craignons comme la peste l'Epagneul nain continental (Rex) ! Nous hébergeons dans nos chers foyers un chien-tyran, un carnivore invétéré, un dangereux et "ultime" prédateur !
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Faire appel aux femmes uniquement pour parler des femmes (ou aux Noirs pour parler des Noirs, etc.) est un grand classique de colonialisme au sens large : les minorisé.es n'ont le droit de parler (très peu) que de leurs petites vies, c'est tout ce qu'on leur concède. Les grands sujets "universels" sont réservés aux spécialistes patentés, en majorité des mâles blancs. Tant que la culture geek ou pop sera dépendante du capitalisme nord-américain (Japon même combat) et de ses codes sexistes, racistes et d'une grande violence symbolique, sa réputation subversive restera une vaste blague.
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La culture systémique du viol préside à l’organisation de nos sociétés occidentales. L’objet de ce livre est de montrer qu’elle irrigue aussi tout un pan de la culture pop : celui des dinosaures en littérature et au cinéma
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On apprend dès le plus jeune âge aux garçons que les dinosaures, c'est fait pour eux. Les filles sont priées de ne pas toucher aux autocollants de tricératops et de travailler leur relooking.
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Le grand Antoine lui-même s'adonnait à la vannerie et il serait mort à cent cinq ans, ce qui est tout de même une belle publicité pour les loisirs créatifs.
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