AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 387 notes
Un espion anglais qui reprend du service, une femme ex espionne, un copain de badminton qui est peut-être un agent double, un roman bien alambiqué, un peu confus (est-ce le fait de la traduction?) et bien long... Si le final plutôt pas mal m'a rappelé certains films d'Alfred Hitchcock, le chemin pour y parvenir m'a semblé bien long et bien peu passionnant... Il y avait pourtant de bonnes idées mais le contre-contre-contre espionnage ainsi que les noms, surnoms et noms de code, après m'avoir égarée, ont fini par me lasser. C'était mon premier roman de John le Carré, je suis allée au bout par piété littéraire, je réessaierai sans doute mais pas tout de suite...
Commenter  J’apprécie          220
« Retour de service » n'est que le deuxième roman de John le Carré que le lis (après « L'héritage des espions »), le roman d'espionnage n'étant pas ma « cup of tea ».
Le précédent m'avait un peu perdue avec ses flashbacks et les différents noms donnés aux protagonistes.
Celui-ci est plus linéaire et, si on excepte les références au fonctionnement interne des services secrets britanniques, un peu opaque, je pense avoir saisi l'essentiel !
Nat, un espion « sur le retour » et joueur de badminton, voit sa vie professionnelle et personnelle se télescoper.
Entre sa hiérarchie circonspecte et hiératique, et son adversaire badiste tout entier révolté contre la bêtise de Trump et du Brexit, il navigue à vue et essaie de rester fidèle à ses convictions.
Mais que choisira-t-il ? Sa patrie, ses amitiés passées et présentes, les conseils de sa femme avocate, ses convictions profondes ?
Le Carré nous propose un espion profondément humain, avec ses forces et ses faiblesses, dans un récit classique, au charme un peu suranné, mais plein de mélancolie, d'humour et d'humanisme. (Et il faudrait quand même que je lise les « grands » le Carré des débuts…)
Commenter  J’apprécie          214
« Retour de service » est un peu aux thrillers modernes ce que « le bureau des légendes » est aux séries télévisées actuelles. C'est un roman qui traite de l'espionnage avec un grand classicisme. L'auteur ne cherche pas nous impressionner mais se concentre plutôt à coller au maximum à la véracité des faits. Alors bien sûr, le rythme est lent, on ne croise pas de course poursuite, d'échanges de tir, de rebondissements mais seulement la réalité d'un métier de l'ombre.

De par son ancien métier d'espion, John le Carré possède toutes les connaissances nécessaires pour nous plonger au coeur du quotidien du renseignement britannique. Malgré son âge avancé, l'écrivain a su gardé son humour anglais avec lequel il lance certaines attaques. Derrière cette histoire d'agents doubles, il s'en prend à la politique d'aujourd'hui et à ses représentants. Il n'a pas sa langue dans sa poche lorsqu'il faut critiquer le Brexit ou Donald Trump. A travers ses personnages, il donne sa vision de notre monde.

Il en profite aussi pour parler du côté personnel de ces serviteurs de l'état. Il veut nous montrer la face cachée de ces missions souvent fantasmées par la littérature et le cinéma. On découvre alors le un agent qui doit constamment jongler entre son devoir et sa famille. Une vie de mensonges est parfois lourde à porter.

A l'heure de la surenchère artistique, je conçois que ce roman puisse déplaire à certain.e.s lecteur.rice.s. J'ai pour ma part pris un grand plaisir avec le réalisme des situations et du scénario. L'écriture de haut niveau de John le Carré et sa maîtrise de la narration font de ce livre une lecture exigeante et fascinante à la fois. J'ai eu l'impression de lire une histoire intelligente, vraie, en dehors des standards actuels, avec pour seul objectif : la littérature.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          200
Jeu set et match
Une partie de badminton, un homme d'affaire ukrainien, une jeune idéaliste...Tels sont les ingrédients de départ de ce brillant roman de John le Carré. Je dis brillant à défaut d'autre chose. Car j'ai été scotché par la qualité de l'intrigue (dans le cahier de l'Herne qui est consacré à le Carré, William Boyd dit, me semble-t-il que l'ancien espion reconverti dans le roman produit les plus brillants débuts de romans qui soient, et je suis d'accord avec lui), l'humanité des personnages...Sur ce dernier point, s'il est vrai que les romans de le Carré sont dans une certaine mesure des romans à thèse, en ce sens qu'il y a un message, c'est fait de manière très très intelligente, et l'humanité des personnages est toujours essentielles. le message n'est jamais asséné, mais nous tirons nous même les conclusions une fois le livre reposé. Enfin il y a le style le Carré vraiment irremplaçable. Chaque phrase possède son deuxième degré, son ironie. Rien chez lui de la platitude de nombreux autres auteurs. Et ceux qui voisinent avec lui dans la catégorie livre d'espionnage boxent dans une autre catégorie. Ainsi la Compagnie de Littell c'est bien sûr très bien, passionnant même, mais sur le plan purement littéraire c'est une autre planète. Je suis toujours désolé que l'on mette le Carré dans la catégorie roman d'espionnage car c'est bien bien réducteur...Il mérite une catégorie à lui !
Commenter  J’apprécie          180
Poussée par les critiques dithyrambiques de la presse, je me suis lancée dans la lecture du dernier opus de John le Carré, 89 ans et, selon les dires des chroniqueurs, toujours doté d'une plume épatante.
J'ai lu cet écrivain, beaucoup apprécié sa trilogie : La Taupe, Comme un collégien et Les Gens de Smiley. J'ai dévoré La petite fille au tambour, Maison de Russie et d'autres. Qu'en est-il de Retour de service ? Je dirai que ce livre est à l'oeuvre de John le Carré ce qu'un hamburger est à la gastronomie : un pis-aller. Cela se mange vite, le ketchup est trop sucré et les cornichons douceâtres. Cela bourre mais ne remplit pas l'estomac. Une fois avalé, c'est oublié.
Parfois les espions sont fatigués, laissons-les se reposer, c'est de bonne guerre.
Commenter  J’apprécie          170
Les espions, cela n'existe plus. On n'en voit plus, on n'en parle plus, sauf James Bond, inoxydable. D'ailleurs, la période de la guerre froide est derrière nous, et des oeuvres comme La maison Russie d'un certain John le Carré ne pourrait plus être écrite de nos jours.
Est-ce si simple ? Bien sûr que non. Prenons Nat, espion quasiment à la retraite, et qui n'a pas vraiment envie de se retrouver au placard, dans un obscure service. Il a encore moins envie de devenir formateur. Rien n'aurait dû se passer, à moins de constituer le cercle des espions disparus, tout en gardant un oeil sur une source possible – enfin, ce n'est pas tant Nat qui le fait, que Florence, une stagiaire pleine de vie et de volonté, qui ne demande qu'à être utile à son service et à son pays.
Seulement, les temps ont changé – oui, je me répète – et il n'est pas question de froisser qui que ce soit, ou de se lancer dans une opération trop onéreuse. Après tout, tout va bien, non ? Non, bien sûr : l'Angleterre est en plein Brexit, et doit trouver sa place en dehors de l'union européenne, tout en maintenant des liens avec elle. Il faut faire aussi avec Trump d'un côté, Poutine de l'autre, et les remarques sur l'un et sur l'autre sont assez caustiques, et lucides.
Mais qui les fait ? Nat ? Non, même pour un agent en semi-retraite, ce n'est pas vraiment son rôle. Celui qui les fait, c'est Ed, son partenaire au badminton, lui qui est venu exprès pour se mesurer à lui, en un singulier combat. Les deux hommes pourraient presque nouer des liens d'amitié, n'était… la différence d'âge ? le fait que Ed, mis à part sa germanophilie et sa haine de Trump ne se livre pas tant que cela ?
L'écriture est rétrospective et c'est après que tout aura échoué (ou réussi, selon les points de vue) que nous découvrirons l'histoire. Glamour ? Non. Aventureuse ? Oui. L'espionnage n'est pas simple, et repose avant tout sur l'habilité à cacher ce que l'on est vraiment, et à faire croire à l'autre que l'on est…. Qui au juste ? Pas facile à déterminer. L'espionnage est un travail d'équipe, l'espionnage nécessite d'être toujours sur le qui-vive, de ne faire confiance à presque personne, d'avoir une excellente mémoire, et d'être attentif à ce que les apparences peuvent cacher. Vaste programme qui nous est ici montré. Nat a eu la chance de pouvoir toujours compter sur Prue, sa femme, avocate des causes pas gagnées d'avance, parfaite épouse d'espion dans le sens où elle s'est tenue à l'écart des jeux d'espion – tout en sachant parfaitement en quoi il consistait et en épaulant son mari.
Un excellent livre d'espionnage so british – qui peut faire mieux que John le Carré dans ce domaine ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          163
Ultime feu d'artifice pour le magicien de la géopolitique et de l'espionnage. A 88 ans, un an avant sa disparition, la grand écrivain britannique n'a pas raté sa cible : le Brexit -que cet europhile convaincu considérait comme une faute majeure-, mais aussi les deux clowns grotesques menaçant une planète destabilisée, le duo Trump-Poutine.
Rassurez-vous, ce livre n'est nullement un pamphlet académique. John le Carré a conservé à cette occasion toute sa verve et son humour pour nous offrir une histoire magnifiquement ficelée. Tout commence par une partie de badminton, cadre d'un rapprochement amical improbable entre Nat, membre des services secrets anglais en fin de carrière (quasiment sur une voie de garage) et Ed, un jeune idéaliste hostile à la politique de son pays tournant le dos à l'Europe, hostile egalement au duo précité.
La suite va de manipulations en retournements entre espions de plusieurs obédiences jusqu'au moment où Nat choisit de prendre le contre-pied de son service pour éviter au malheureux Ed, devenu par naïveté le jouet de l'espionnage russe, de sombrer.
Cette fois donc, dans cet univers de l'ombre et du faux-semblant, l'humanisme triomphe du cynisme avec les conséquences qu'on imagine pour les protagonistes de ce billard à multiples bandes.
D'aucuns avaient voulu mettre au rancart l'auteur de "La Taupe" lorsque la chute du mur de Berlin avait signifié la fin de la guerre froide. C'était faire fi de la capacité du Maître à analyser chacune des époques traversées à travers le prisme éclairant de l'espionnage pour en donner une représentation pertinente. le tout proposé avec un style unique où la dérision et le désenchantement enrichissent le propos.
Le vieux lion a rugi une dernière fois. Avec panache et majesté.
Commenter  J’apprécie          142
Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais plongée dans les labyrinthes du Renseignement britannique dont John le Carré est sans aucun doute le meilleur guide. Mais, faute de nouvel épisode de James Bond terrassé comme tout le monde par le virus, ce Retour de service m'a semblé particulièrement approprié pour terminer en beauté le mois anglais. Et je ne me suis pas trompée. Comme d'habitude, c'est subtil et addictif avec une réelle portée politique et sociétale, ce que j'aime chez le Carré ; j'ai encore en mémoire les dénonciations des abus des laboratoires pharmaceutiques dans La constance du jardinier. Ici, l'auteur interroge avec brio la notion de patriotisme, sur fond de Brexit, de Trumpisme et de réorganisation politique en Europe. le point de vue qu'il nous offre sur le monde, par l'intermédiaire d'un vétéran des services secrets qui le contemple comme il le ferait d'un jeu d'échecs est à la fois instructif et glaçant. Heureusement, l'ironie, si chère aux esprits anglais est là pour nous rappeler que nous pouvons encore peut-être garder le contrôle.

C'est Nat qui a la parole. A quarante-sept ans, le voici de retour à Londres après de multiples postes sous couverture et sur le terrain ; alors qu'il s'attend à être mis sur la touche, on lui confie la direction du Refuge, une sorte de dépendance du département Russie, pas très reluisant. Ce qui lui laisse du temps pour s'adonner à son passe-temps favori, le badminton (ce qui n'est pas anodin : "Le badminton, c'est de la subtilité, de la patience, de la vitesse, des remontées impensables. (...) Les badistes sont généralement des solitaires qui ne cultivent guère la convivialité. Pour les autres sportifs, nous sommes un peu bizarres et sans amis"). C'est d'ailleurs à son club qu'il est un soir abordé par Ed, un jeune homme qui tient absolument à jouer avec lui. Après quelques parties, une relation se noue, Ed, très remonté contre son époque déverse ses sarcasmes anti-trump, anti-brexit, Nat l'écoute d'une oreille amusée tout en s'investissant dans une opération initiée par l'un de ses agents, Florence qui semble avoir levé un lièvre au cours de la surveillance d'un agent dormant. de manière inexplicable, les trois vont se trouver pris dans un enchaînement d'événements dont ils étaient loin d'avoir perçu les véritables enjeux ; et il faudra tout le savoir-faire de Nat et l'ingéniosité de sa femme, Prue pour s'extraire de la nasse.

Tiens, Prue. Je crois que c'est mon personnage préféré. Elle est étonnante, avocate spécialisée dans les actions contre les laboratoires pharmaceutiques (décidément...) elle a d'abord séjourné avec Nat lors de ses premières missions avant de préférer s'installer à Londres. Très aguerrie aux méthodes des services de renseignements, peut-être plus espionne qu'une vraie, intelligente, pleine d'humour (rien que cette répartie lorsque Nat lui propose d'inviter Ed à la maison pour lui présenter : "J'ai comme l'impression que vous vous faites beaucoup de bien l'un à l'autre, mon chéri. Garde-le donc pour toi et laisse-moi en dehors de tout ça"), elle forme avec Nat un couple équilibré comme on aimerait en voir plus souvent. Un vrai bonheur. Au-delà des personnages et de l'intrigue, tout est dans le ton qui oscille entre la chronique d'un monde devenu fou et la satire alors qu'une pointe d'humour et de flegme irrigue chaque page. le maître-mot de ce texte est le patriotisme, un mot que le Carré semble placer sur le volant de son jeu de badminton, un mot qui sort de ce livre complètement essoré par les coups de raquettes. Quant au lecteur, il termine plutôt essoufflé par la tension qui va crescendo jusqu'aux dernières lignes. Et un peu inquiet aussi, de la façon dont on lui a montré le monde.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          142
Tout a déjà été dit dans les excellentes autres et précédentes critiques : ce roman est un bon John le Carré. Je ne le qualifierai pas d'excellent, car la fin me dérange. Ne lisez pas si vous ne voulez pas vous faire divulgâcher la fin du livre : mais enfin, qu'est-ce qui a pris le Carré de nous torcher une fin pareille ?
J'ai l'impression que ce qui importait surtout à John le Carré c'était de balancer ses vérités sur Trump, Poutine, le Brexit, l'incurie des services secrets de sa très gracieuse Majesté. Et peut-être aussi de faire passer un message à l'Europe par le biais du roman ? Quand il faut à tout prix protéger ses sources, on ne peut pas forcément publier une information sensible dans un journal, dès lors le roman s'avère un excellent moyen. le message le plus important, le plus fort que nous fait passer John le Carré est le résumé du document « Jéricho » :
« ce qu'il a lu était la preuve indiscutable d'une opération secrète anglo-américaine déjà au stade de la planification avec le double but de saper les institutions sociales-démocrates de l'Union européenne et de démanteler nos tarifs douaniers internationaux, dit-elle avant de prendre une nouvelle inspiration, puis de continuer. Dans l'ère post-Brexit, la Grande-Bretagne aura désespérément besoin d'intensifier ses relations commerciales avec les États-Unis. Les États-Unis sont d'accord pour répondre aux besoins de la Grande-Bretagne, mais en y mettant leurs conditions. Une de ces conditions sera une opération secrète conjointe pour recruter par la persuasion (chantage et pots-de-vin compris) des officiels, des parlementaires et des faiseurs d'opinion de l'establishment européen. Et aussi de propager des fake news à large échelle pour exacerber les différends existant entre les États membres de l'Union. »
Commenter  J’apprécie          140
Le dernier opus de John le Carré n'est pas d'une lecture limpide, en tous cas pour un néophyte comme moi, pas coutumier du monde de l'espionnage et du contre-espionnage.
Nat est proche de la retraite. Espion au service de la Couronne britannique, il a passé une bonne partie de sa carrière dans les pays de l'Est et à Moscou, dans la période post communiste.
L'histoire qui nous concerne se déroule en Angleterre, au moment du Brexit. Nat a été nommé chef d'une officine (le Refuge) où se trouvent les des espions britanniques en pré-retraite.
Le Brexit ne fait pas l'unanimité, Trump est un allié encombrant qui divise et qui provoque des réactions épidermiques, la Grande Bretagne doit faire face à une situation géo-politique particulièrement délicate : l'espionnage et le contre-espionnage ont encore de beaux jours devant eux : chaque pays cherche à connaître quelles alliances peuvent se nouer et quels pièges peuvent se fomenter. C'est dans ce contexte que Nat va nous dévoiler l'objet de sa dernière opération particulièrement alambiquée, dans laquelle on peut se demander qui manipule qui ?!

Le lecteur est plongé dans les arcanes de ce monde très spécial et l'auteur ne fait rien pour nous faciliter le travail. Il faut vite maîtriser le vocabulaire relatif à l'espionnage, les différentes opérations (Rosebud, Jéricho, Nébuleuse), les différentes officines (le Bureau, le Département Russie, le Refuge) les noms d'emprunt, les noms de code, les échanges d'informations au niveau international, les taupes, les agents doubles… au lecteur d'être vigilant au risque d'être totalement manipulé par John le Carré !
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (853) Voir plus



Quiz Voir plus

L'espion qui venait du froid

"L'espion qui venait du froid" est un roman d'espionnage signé...

Frederick Forsyth
Jack Higgins
Graham Greene
John le Carré

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : L'espion qui venait du froid de John Le CarréCréer un quiz sur ce livre

{* *}