Toujours aussi plaisant à écouter.
Cette compagnie du savoir rend très bien l'atmosphère que l'on peut percevoir dans les romans.
Là c'est la rencontre avec le narrateur (qui n'est pas toujours le même selon les aventures, sa première est racontée par lui même : "je") faisant penser au duo Watson/Holmes.
L'histoire elle même focalise l'attention du lecteur auditeur sur le côté "gentleman" et patriote du personnage. Très réussi.
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Rencontre d'un auteur avec son personnage.
De fiction, Arsène Lupin passe au monde réel par l'autre regard que nous offre son auteur.
Une nouvelle intimité se créée entre les lecteurs leur personnage et cet auteur devenant confident et complice de son propre héros.
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Une question se pose, et elle me fut souvent posée :
— Comment ai-je connu Arsène Lupin ?
Personne ne doute que je le connaisse. Les détails que j’accumule sur cet homme déconcertant, les faits irréfutables que j’expose, les preuves nouvelles que j’apporte, l’interprétation que je donne de certains actes dont on n’avait vu que les manifestations extérieures sans en pénétrer les raisons secrètes ni le mécanisme invisible, tout cela prouve bien, sinon une intimité, que l’existence même de Lupin rendrait impossible, du moins des relations amicales et des confidences suivies.
Mais comment l’ai-je connu ? D’où me vient la faveur d’être son historiographe ? Pourquoi moi et pas un autre ?
La réponse est facile : le hasard seul a présidé à un choix où mon mérite n’entre pour rien. C’est le hasard qui m’a mis sur sa route. C’est par hasard que j’ai été mêlé à l’une de ses plus étranges et de ses plus mystérieuses aventures, par hasard enfin que je fus acteur dans un drame dont il fut le merveilleux metteur en scène, drame obscur et complexe, hérissé de telles péripéties que j’éprouve un certain embarras au moment d’en entreprendre le récit.
Le premier acte se passe au cours de cette fameuse nuit du 22 au 23 juin dont on a tant parlé. Et, pour ma part, disons-le tout de suite, j’attribue la conduite assez anormale que je tins en l’occasion, à l’état d’esprit très spécial où je me trouvais en rentrant chez moi. Nous avions dîné entre amis au restaurant de la Cascade, et, toute la soirée, tandis que nous fumions et que l’orchestre de tziganes jouait des valses mélancoliques, nous n’avions parlé que de crimes et de vols, d’intrigues effrayantes et ténébreuses. C’est toujours là une mauvaise préparation au sommeil.
La jeunesse d'Arsène Lupin Cagliostro