L'enfant de l'aube

L'entre deux-guerres n'a pas été une sinécure pour les femmes, même si les Années Folles ont laissé planer un air d'insouciance. Après le conflit qui a mis à feu et à sang le continent, les habitant se sont empressé de proclamer : « Plus jamais ça ! » Néanmoins, pour une certaine catégorie de la population, les moeurs n'ont guère ou peu évolué, malgré un vent de modernité. Entre émancipation et secrets familiaux, Fanny Leblond nous offre à lire un roman qui revient sur le destin de deux jeunes femmes que tout séparait avant de les mettre en présence l'une de l'autre. Hélène, issue de la bourgeoisie, met à mal les ambitions que ses parents misaient sur elle lorsqu'elle s'amourache d'un bel aviateur, caserné à Cazaux. Faisant fi des conventions, elle s'installe avec lui. En Gironde, elle rencontre Anna, une adulte en proie à une détresse immense. Son bébé lui a été enlevé. Un enfant qu'elle a eu avec un soldat sénégalais venu combattre en France.

J'ai beaucoup apprécié ce livre, la guerre comme thème de fond est très intéressant. On découvre de nerveux protagonistes avec en personnage central celui d'Hélène. Une jeune femme qui part s'installer avec son mari.

Le point fort du livre est le fait qu'on finisse chaque chapitre avec une lettre. J'ai trouvé ça original et on vit à travers Hélène, on a un point de vue omniscient.

La rencontre qu'elle fera va bouleverser sa vie, amener une action dans le roman et on va vivre cette aventure avec Hélène. Malgré tout, au fur et à mesure, mon empathie pour Hélène décroissait au fur et à mesure de ma lecture.

J'ai toutefois trouvé très touchante l'histoire de sa servante, très émouvante aussi. Je trouve qu'il ne pouvait exister de meilleure fin. L'épilogue était très bien tissé !

J'ai aussi beaucoup rigolé des stéréotypes des années 1920 dans ce monde d'hommes. Ces deux femmes ont su braver le regard de la société et les us et coutumes.

« L'enfant de l'aube » fiction historique, nous relate une partie de la vie d'Helene , qui quitte Soissons pour retrouver plus au sud de la France l'homme dont elle est tombée amoureuse, Roger, qui a servi son pays pendant la guerre.
Avec cette nouvelle indépendance à tout juste 20 ans elle part en quête de liberté, d'amitié et de nouveauté. Jusqu'au jour où elle rencontre Anna, jeune femme en grande détresse après que son enfant, conçu hors mariage et avec un soldat étranger lui ai été enlevé. Hélène tente alors tout son possible pour retrouver la trace de cet enfant.

J'ai beaucoup aimé ce roman et l'écriture de son auteure. Les mots sont tout en douceur et on suit Hélène vers son indépendance et son passage de jeune fille à femme. J'ai énormément apprécié sa force de caractère de ne jamais baisser les bras, même devant les obstacles, son altruisme et l'amour qu'elle porte aux siens.
Ma curiosité aurait aimé en savoir un peu plus sur Anna, mais le roman est bien mené et nous apprenons suffisamment sur les personnages principaux. Pas de non dits, pas d'oubli, pas de blabla et de belles lettres pour compléter ce roman. Une écriture efficace et douce.

Un beau roman en quête d'indépendance, de justice et de liberté féminine à une époque où les hommes ne les prenaient pas suffisamment au sérieux, et où le pouvoir de l'Eglise et des parents étaient encore très présents.

Lien : https://www.instagram.com/p/..

Un nourrisson qui lui a été ôté afin de lui épargner le déshonneur et la honte. Un bâtard, métis de surcroît ! Contre vents et marées, cette dernière décide d'affronter la morale de son époque et de retrouver la chair de sa chair, quitte à en payer le prix fort. Fanny Leblond signe un hymne à la liberté, en proposant deux portraits de femmes qui refusent de s'en laisser compter et qui affrontent les préjugés en s'émancipant par elles-mêmes, certaines que l'opprobre vaut moins qu'une existence gâchée à se morfondre et à se reprocher de ne pas avoir pris la bonne initiative au bon moment. Un roman sans pathos et au ton vrai, qui parle au coeur et qui se lit sans temps morts.