Si toutes les philosophies se sont déclarées scientifiques, l'expression de philosophie des sciences ne naît qu'au début du XIXème siècle dans un ouvrage d'Ampère et le terme d'épistémologie peu de temps après par un philosophe écossais (marginalisé aujourd'hui). Auguste Comte promet l'avènement d'une ère positive, c'est-à-dire débarrassée des interprétations, explications des lois de la nature et qui permettrait d'évacuer en même temps les péroraisons verbeuses. Ernst Mach en Autriche accentue ce désinvestissement ontologique de l'homme dans "la nature". Ainsi, se met en place à la fin du XIXème siècle et plus encore au début du XXème un courant de pensée qui vise à réduire toute connaissance à n'être qu'une information brute que dénaturerait l'intégration dans toute réflexion plus générale. Il s'agit de faire du positivisme logique (logique évacuant encore la pensée devenue mathématique), de rejeter l'héritage de Kant et de la philosophie du sujet. L'exil de ces penseurs autrichiens aux Etats-Unis se greffent au béhaviorisme, au pragmatisme et à l'empirisme en Grande-Bretagne. Malgré cela, ces principes ne prennenent pas en France.
La raison est que le positivisme de Comte n'est pas empirique, il est fondé sur les mathématiques, que les principaux défenseurs français de la logiques ont disparu brutalement au début du XXème siècle, et qu'il leur fallait de toute façon s'opposer à l'autorité d'Henri Poincaré et de toute une école qui ne prête aucune capacité d'invention à la logique. Au contraire, c'est l'épistémologie bachelardienne qui fleurit, qui prône que l'opposition intègre toujours, dans l'histoire des sciences, les constructions du passé, et que le réel n'est jamais que construit, quand bien même on le fait reposer sur des expériences (menées pour confirmer... une pensée) : c'est l'observation qui prime et non l'expérimentation. Cavaillès confirme. Aujourd'hui, la logique positiviste et empirique a tendance à reconnaîre son incapacité à former un système qui se passe de toute explication. Une fusion pourrait alors s'opérer entre ces deux courants de pensée opposés.
La synthèse est brillante et d'une très grande clarté. On sent bien sûr la faveur donnée, malgré la très petite place qu'elle y prend, au courant "explicatif" de la science par l'auteur ; mais on ne comprendrait pas que, sachant si bien expliquer, il défende la position inverse... La bibliographie est par ailleurs alléchante.
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Ce petit ouvrage, écrit par un spécialiste du sujet, présente un historique et une explications des thèses ayant eu cours et/ou étant encore actuellement discutées. L'ensemble est bien construit et les différents chapitres s'enchaînent logiquement.
Le niveau d'écriture est assez relevé et la lecture de certains passages pas toujours aisée pour un non-spécialiste, mais le propos permet de s'éclaircir les idées au sujet de nombreuses notions discutées aujourd'hui mais en général assez obscures à comprendre !
Instructif !
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Un peu déçu par ce "que sais je ?". le peu d'explications des concepts philosophiques est obscur. Ce livre n'est qu'une succession de dates de vie et de morts de philosophes. Je n'ai pas appris beaucoup de choses à sa lecture. Sans intérêt.
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C’est sa thèse antimétaphysique de désengagement ou d’abstention ontologique qui constitue la pierre angulaire de la philosophie de Comte. Cette thèse, se transmettant de génération en génération, a indéniablement fourni le fil d’une véritable tradition philosophique qui, malgré la diversité des doctrines, mérite de porter le nom de « positivisme ». Mais le rejet de la métaphysique prendra, dans cette tradition même, des formes multiples.
Interview avec Dominique Lecourt, Professeur de philosophie à l'université Denis Diderot Paris 7