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Kyungran Choi (Traducteur)Pierre Bisiou (Traducteur)
EAN : 9782809716481
300 pages
Editions Picquier (05/01/2024)
3.63/5   145 notes
Résumé :
Il existe une ville où l’on ne peut se rendre que dans son sommeil. L’endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l’on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d’enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars, songes prémonitoires ou consolateurs. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d’embauche, elle commenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 145 notes
Penny vit dans une ville imaginaire où se rendent les gens quand ils s'endorment. Elle décroche bientôt son premier emploi : réceptionniste au Grand Magasin des Rêves, là où dormeurs et dormeuses peuvent choisir leurs songes pour la nuit...

Ne vous attendez pas à une grande intrigue alambiquée pleine de rebondissements : passée l'introduction, chaque chapitre est plus ou moins consacré à un certain type de rêve (cauchemars, rêves prémonitoires, rêves animaliers, etc.). On a presque l'impression d'assister à des tranches de vie... ou plutôt, mettons, à des "tranches de sommeil") Pour autant, l'ensemble fait l'effet d'une histoire continue et non pas d'un recueil de nouvelles, peut-être grâce au côté fantasque des collègues de Penny et des auteurices de rêves qu'elle rencontre. Bref, une structure narrative à laquelle on est moins habitué·es, mais qui coule toute seule.

Ce petit roman coréen se lit très vite et bien et je n'ai pas grand chose à lui reprocher, hormis peut-être la qualité de certains dialogues un peu trop plats ou redondants. Et, moi qui ai souvent du mal à lire des romans feel-good parce que j'ai tendance à les trouver niais et agaçants, je commence à m'apercevoir que j'ai moins de difficultés quand j'en lis en dehors du monde occidental...

Parfait pour moi qui avais besoin d'une parenthèse pour souffler entre deux lectures plus lourdes !
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« J'eus un rêve : le mur des siècles m'apparut. »
Ca claque, hein ? Un alexandrin comme il sait si bien les faire, notre Totor, Hugo donc, le premier de « la vision d'où est sortie ce livre » à l'origine de la légende des siècles. de ce rêve initial jailliront 25 000 vers peignant l'histoire et l'évolution de l'humanité.

Si vous préférez, on peut aussi retourner en Egypte antique où les rêves sont considérés comme des indications laissées par le dieu afin d'orienter les hommes quand ils ne sont pas la visite d'un démon ou d'un esprit maléfique.

Ou aller dans le Rêve cher à Philippe Descola, en Australie par exemple, le Rêve, cette période engendrant la vie consciente et laissant des traces sur terre afin qu'elle continue d'advenir sur les terres aborigènes et dans les esprits totémistes.

Savez-vous que pour les Bantous du Kasaï (cuvette congolaise), certains rêves sont rapportés par les âmes qui se séparent du corps pendant le sommeil et vont bavarder avec l'âme des morts. Que pour les Indiens d'Amérique du nord, les rêves sont à l'origine des liturgies ; ils fondent le choix des chamans, c'est d'eux que l'on tient le prénom des enfants à naître, les tabous, les guerres et les parties de chasses, ils sont « le sceau de la légalité et de l'autorité » (Werner Muller) ?

Ah ! le rêve, sa force prophétique, ouverture sur les voies obscures de l'inconscient, symbole de l'aventure individuelle à la fois intime et inconscient, canal de communication entre les hommes et les dieux, dernier territoire peut-être encore inconnu lorsque chaque centimètre carré de notre terre semble avoir été cartographié et abimé, il y aurait tant à écrire sur lui ! Freud pas plus que les récits bibliques ne s'y sont trompés. Sa proximité avec le songe, la rêverie, son caractère éveillé ou semi-conscient, « nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves » (La Tempête, Shakespeare) et La vie est un songe (Calderon)
....

Aller en Corée ? Mais pourquoi donc me demandez-vous cela ? Quelle drôle d'idée ?!
Parce que vous pensiez lire la critique de le grand magasin des rêves, un roman coréen ?

Croyez-moi, en fait, vous ne voulez pas que je vous parle de ce livre. Vraiment, laissez-moi plutôt vous bercer encore de rêve romantique, d'autres encore étranges et pénétrants tout autant que familiers, vous parler des surréalistes, d'hallucinations et de prémonitions.

Non ?

Soit. Vous l'aurez voulu.

Dans une Corée à peine esquissée, Penny, jeune fille guère plus identifiée, est angoissée à la perspective de son prochain entretien d'embauche au grand magasin des rêves. Oh lala, comme tout ceci est perturbant pour une jolie petite étourdie comme elle ! Elle souhaite en effet rejoindre le célèbre Dollagoot et ses chefs de rayon dans le magasin si côté chez les jeunes, afin, elle aussi, de vendre des rêves. « Salaires élevés, luxueux bâtiment d'époque considéré comme un des emblèmes de la ville, primes variées pour encourager le travail et tout un florilège de mesures sociales pour le bien-être des employés, par exemple leur offrir des rêves coûteux lors d'un grand événement annuel. Il y a d'innombrables avantages pour le personnel. »

La préparation de son entretien, l'intégration de Penny dans la grand magasin et son initiation aux différents aspects de son fonctionnement va laisser se déployer une longue description de cet univers où le rêve est un produit comme un autre et les dormeurs des consommateurs captifs. Mme Weather, à l'accueil explique tout : « d'ici, il est possible de surveiller les stocks sans se rendre dans les étages. Il y a aussi le chiffre d'affaires qui s'affiche en direct et le suivi des paiements différés. »

Les rêves sont segmentés en fonction de leur cible et de la saisonnalité, promus à grand renfort de publicité. Ils ont leur émission télévisée célébrant les plus vendus d'entre eux. Sous les applaudissements du public. Certains de leurs créateurs sont des stars et ont à ce titre fait fortune. le plus connu d'entre eux est d'ailleurs Nicolas, ou Père Noël, qui concentre toute son activité sur quelques semaines. Les chiens, les chats ne sont pas oubliés, à eux aussi on vend du rêve. Rêve de nourriture quand vous voulez perdre du poids, rêve de retrouvailles quand vous avez perdu un être cher. Rêve d'amour quand on est seul, de succès quand on échoue. La source est intarissable et les dormeurs toujours avides de sensations doucereuses et réconfortantes. Mais parfois, attention spoil, les cauchemars aussi ont leur utilité (c'était le quart de seconde philosophique du bouquin). La concurrence des fées déloyales est féroce. Les nuits blanches sont les ennemies de ce commerce et il ne faut rien moins qu'une AG pour en causer.

Voilà, avec Lee Mi-ye, le capitalisme a pénétré le monde onirique. Et on est priés de trouver ça mignon. « Un roman pétillant comme un diabolo menthe pour les adultes qui ont gardé le goût de l'enfance » qu'ils disent sur la 4e de couv. J'aurais dû me méfier, j'aime pas le diabolo.

On en est là. Dans un monde où la nostalgie de l'enfance se fonde sur un culte de la rentabilité qui plonge jusqu'au fond de nos psychés. Où l'amusement réside à imaginer un vague récit initiatique sans l'ombre d'une symbolique, sans l'ouverture à la moindre profondeur. Où tout est besoin créé pour être satisfait moyennant rétribution. Où les seules figures mythologiques restantes, en Corée donc, sont celles du Père Noël façon Coca cola et des fées à la manière de Clochette par Disney !

Non seulement ce roman est abominablement mauvais mais en plus il me donne l'impression d'être un vieux schnock complètement dépassé, déplorant de voir partir le monde à vau l'eau.

« Au fond de la matière pousse une végétation obscure ; dans la nuit de la matière fleurissent des fleurs noires. Elles ont déjà leur velours et la formule de leur parfum. », L'eau et les rêves, Bachelard, évidemment. « La nuit de la matière », comme c'est beau !
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Bienvenue au Grand Magasin des Rêves. Celui-ci se trouve dans une ville du monde des rêves. Ne peuvent s'y rendre que les dormeurs (humains et animaux endormis). Pas de stress s'ils arrivent dans une tenue très légère, les Noctylucas, gros animaux poilus et gentils leurs prêtent de quoi se couvrir ! Ce Grand Magasin, que Penny va découvrir après avoir été embauchée par Monsieur Dollagoot, directeur étrange et bienveillant, est divisé en plusieurs étages. Chaque niveau est spécialisé dans un type de rêve et dirigé par un responsable d'étage plus ou moins haut en couleur. le rez-de-chaussée est dévolu à l'accueil. C'est là que Penny va oeuvrer, formée par Mme Weather, bras droit du directeur. Elle fait des rencontres passionnantes, dormeurs ou fournisseurs. Ceux-ci sont des artistes créateurs de rêves, certains sont très célèbres, riches, d'autres ont du mal à percer. Comme dans la vraie vie !
Ce livre est très original, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Il respire la bienveillance, il est sous-tendu par une philosophie de vie plus profonde qu'il n'y paraît au premier regard. Ma première incursion dans la littérature coréenne est une réussite.
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Lire le grand magasin des rêves fut une expérience assez étrange. La couverture magnifique, sa quatrième de couverture et puis les retours élogieux m'avaient attirés mais sans que cela fut une déception, je ressors mitigée de cette lecture.

En premier lieu, j'ai eu du mal à accrocher au première pages de l'histoire. On comprend sans nous l'expliquer et par déduction que nous sommes dans un monde « parallèle » mais sans vraiment en comprendre le fonctionnement.
Un monde où les rêves que nous, humains faisons, ne sont en réalité que des créations réalisés par des auteurs dans cet autre monde et que nous achetons puis consommons dans notre sommeil. C'est notamment cet aspect de commercialisation des rêves qui m'a le plus gêné car bien que les rêveurs ne donnions pas d'argent physique à proprement parlé la rétribution se fait par le biais des émotions que nous avons ressentis au sortir de ces rêves. C'est donc transformer les rêves et les émotions en monnaie qui m'a assez chagriné.

J'ai également trouvé que l'histoire et les personnages n'étaient pas assez travaillé en profondeur. Certains éléments via des évènements apparaissent mais sans qu'il y ait de suite donnée à cela, on ne voit pas vraiment les personnages évoluer. le roman n'évoque qu'une partie, un passage dans la vie des personnages, on ne les suit que sur un laps de temps très courts. J'ai été assez gênée par rapport à un personnage, Nicolas. Alors, je me remets dans le contexte qu'il s'agit d'un roman coréen, écrit par une coréenne et donc qui ne possède pas la même histoire et traditions que nous mais malgré tout utiliser cette image, ce personnage dans ce roman et de cette manière est assez déplacé.


Si de manière générale, je reste perplexe quant à cette lecture, j'ai malgré tout apprécié certains passages qui sont pleins de bienveillance et d'humanité envers les dormeurs comme c'est le cas du chanteur où sans rêves d'inspiration mais seulement par la force de sa persévérance et de son travail il parvient à atteindre son but ; j'ai trouvé l'idée des rêves avec les défunts originale et sensible enfin certains personnages notamment parmi les créateurs avec Maxim et Animora Bancho où bien que les rêves soient leurs travails il semble poindre une réelle affection et une volonté d'aider les destinataires de ces rêves.



L'histoire le grand magasin des rêves de Lee Mi-ye balance entre deux éléments contradictoires avec d'un côté l'aspect commercialisation des rêves et une mise en scène de la fabrication et de la compétition entre créateurs de rêves qui donnent un sentiment de malaise et de l'autre des personnages, des discours parfois « trop » pleins de bons sentiments qui créent un déséquilibre et donnent l'impression que l'on ne voit pas trop où veut en venir l'autrice avec son roman. Ainsi, je n'ai pas compris le fait de commercialiser les rêves je pense que l'autrice aurait pu trouver une autre manière de raconter son histoire.
J'aurais apprécié qu'il y ait un développement plus important de certains personnages, que d'autres ne soient pas présents ou du moins sous cette forme et surtout que l'on enlève l'aspect commercial des rêves.

Le grand magasin des rêves est une lecture qui se lit très bien et assez vite malgré le fait que le début avec l'arrivée de Penny et la mise en place de l'histoire est un peu longue, on rentre ensuite facilement même si certains passages m'ont gênés.
Je ressors assez indécise sur le fait de savoir s'il m'a plu ou pas, à vous de découvrir en le lisant.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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On peut en retirer une chose : les coréens et nous n'avons pas forcément les mêmes goûts. Ce livre s'est en effet vendu à 1 million d'exemplaires dans le pays, il est resté assez confidentiel dans le nôtre.
Il s'agit d'un conte qui narre l'histoire d'un grand magasin de rêves. Penny, notre héroïne, vit en effet dans un monde irréel et décroche son premier emploi dans ce grand magasin ouvert à tous, qui semble être l'attraction phare de cette ville imaginaire. On y vend toutes sortes de rêves : voyage, enfance, nourriture, souvenirs ... Toutes les thématiques y sont représentées. La nuit, une foule de dormeurs s'y précipitent et Penny les y accueille. C'est l'occasion pour nous lecteurs, de nous plonger dans un monde poétique et étrange, qui ne peut que nous couper de la réalité. Finalement, c'est aussi un monde où tout est possible : devenir un héros, retrouver l'homme ou la femme que vous aimiez, retrouver sa famille perdue ... "un roman pétillant comme un diabolo menthe pour mes adultes qui ont gardé le goût de l'enfance"
Quelques longueurs toutefois mais qui ne retirent en rien l'originalité de ce récit ... Roman traduit du coréen par Choi Kyungran.
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critiques presse (2)
Syfantasy
03 avril 2024
Ce roman plein de tendresse est idéal pour tous ceux qui aiment rêver.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
LeMonde
26 février 2024
Le Grand Magasin des rêves a caracolé, en 2021, en tête des ventes en Corée. Bien que lorgnant du côté d’un public jeune, on admettra que l’intrigue, le décor et la fantaisie bien troussée de ce texte déroutent et séduisent bien au-delà.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Toute vie jouit d’une liberté limitée, ce qui change, c’est la forme et l’étendue de cette liberté[…] Ce qui vous enferme, que ce soit l’espace, le temps ou, comme moi, un handicap physique, s’il vous plait, ne vous focalisez plus dessus. Concentrez-vous au contraire sur ce qui vous rendra libre.
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-Penny, je crois qu'il y a deux façons d'aimer sa vie. Premier point, si elle ne te satisfait pas, fais de ton mieux pour la changer.
Penny hoche la tête et approuve.
-Tout à fait.
-Quant au deuxième point, il peut sembler facile mais il l'est beaucoup moins que le premier. Surtout que même ceux qui ont réussi à changer leur vie ne seront réellement en paix que lorsqu'ils auront expérimenté ce second point.
-Alors c'est quoi ?
-Accepter sa vie telle qu'elle est, s'en satisfaire.
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ding dong !
La cliente n°1011 a payé son rêve.
En règlement d'un rêve prémonitoire, une petite quantité de Palpitation a été encaissée.
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-Je me pose cette question chaque fois que je pense aux rêves. Pourquoi dormons-nous et pourquoi rêvons-nous ? Je pense que c'est parce que chacun de nous à sa manière est imparfait et défaillant. Que l'on regarde devant soi, comme le premier disciple, ou que l'on soit tourné vers le passé, comme le second disciple, dans les deux cas, il est facile de passer à côté de ce qui compte véritablement. C'est pourquci le dieu du Temps a confié au troisième disciple le Temps du sommeil, pour nous venir en aide. Parfois, avoir dormi profondément suffit pour que les soucis d'hier fondent comne neige au soleil et que la force de vivre le jour suivant nous revienne. Voila. Que l'on dorme d'un lourd sommeil sans rêves ou que l’on fasse un rêve heureux acheté dans ce Grand Magasin, chacun profite de son temps de sommeil pour mettre de l'ordre dans son passé et préparer le lendemain. Vu sous cet angle, le temps du sommeil n'est plus un temps perdu.
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Ne serait-il pas plus profitable de rendre les rêves plus agréables que ces autres choses dont ils raffolent ? Je suis certain que nos auteurs ont toutes les compétences pour cela.
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