Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé ce roman qui traite avec sensibilité du passage à l'âge adulte, avec ses engouements et ses désillusions.
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Judith était dans sa dix-huitième année quand elle s'aperçut que la maison d'à côté, depuis des années close, allait être rouverte. Les jardiniers fauchaient, fauchaient, roulaient, roulaient le terrain de tennis, et plantaient des myosotis et des tulipes dans les vases de pierre qui bordaient la pelouse, le long de la rivière. Le lierre aux doigts envahissants, ils l'arrachaient des fenêtres, et la massive façade de pierre grise redevenait soignée et pimpante. Lorsque les jalousies furent levées, lorsque le regard fixe et familier des vieux miroirs ovales, suspendus aux fenêtres des chambres, surveilla de nouveau le jardin, e fut comme si ce long abandon n'avait jamais été, comme si les enfants d'à côté dussent être encore là, avec leur grand-mère, ces enfants d'à côté qui arrivaient, repartaient, mystérieux, saisissants - tous cousins, sauf deux frères, tous garçons, sauf une fille - et qui tombaient par-dessus le mur garni de pêchers, dans le jardin de Judith, pour l'inviter à prendre le thé ou à jouer à cache-cache.
Découvrir "L'Invitation à la valse" : https://bit.ly/2GWWNAq
Découvrir "Intempéries" : https://bit.ly/3nKuFkO
Paru en 1932, "L'Invitation à la valse" dresse le portrait tendrement féministe d'Olivia Curtis, une jeune fille sur le point d'entrer dans l'âge adulte. Plusieurs décennies plus tard, nous redécouvrons ce roman d'apprentissage, drôle et poignant, de Rosamond Lehmann, auteure culte en Angleterre.
Dix ans après ce premier volet, nous retrouvons Olivia Curtis, notre héroïne dans "Intempéries", une suite plus dense, plus grave et plus haletante !