G. Lenotre (1855-1935) est un historien, auteur et académicien français. Son oeuvre "
Le drame de Varennes" est parue en 1905, soit 114 ans après les faits.
Pour établir le récit de cette fuite avec toutes les étapes, difficultés et trahisons rencontrées, l'auteur s'est appuyé non seulement sur des documents d'archives publiques et privées, mais en plus, il a refait la route dans les conditions de l'époque pour en vérifier la crédibilité.
À la suite des chapitres consacrés à la sortie des Tuileries et à la route aller, puis retour, entrecoupée par une nuit d'indécisions à Varennes, près de Verdun,
G. Lenotre aborde le cas de personnalités liées à cette tentative d'évasion : l'épicier Monsieur Sauce, le Général Radet, Drouet, Fersen, mais aussi... Léonard Autier! J'ai ainsi découvert que le cher coiffeur de Sa Majesté aurait fait capoter l'escapade par son indiscrétion. Qui plus est, l'artiste est mort deux fois : une fois guillotiné en l'an II à cause de sa participation supposée à l'évasion du siècle, et une fois naturellement en 1820 après un exil russe.
Enfin,
G. Lenotre clôture son ouvrage par un chapitre consacré à Varennes après le drame, dans les périodes troubles qui ont succédé à la monarchie absolue.
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Quel récit ! C'est vivant, précis, étonnant et chaque fait est complété par des extraits des sources — sous forme de notes de bas de page — permettant au lecteur, s'il le souhaite, de creuser le texte.
La famille royale paraît tantôt habile, tantôt stupide, mais toujours à fleur de peau ; les paysages et arrêts aux relais de poste prennent vie entre les pages, les habitants de Varennes et des autres bourgs traversés reflètent bien la diversité des idéologies et le changement des mentalités en cours dans le royaume.
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Le drame de Varennes" — postérieur à "
La route de Varennes" d'
Alexandre Dumas — répond à de nombreuses questions que l'on peut se poser sur cet épisode fondamental de notre Histoire dans un style agréable où la petite histoire se mêle à la grande.