Juin 1810 fut l'apogée de la carrière de Savary. Décidé à faire accéder aux hautes responsabilités une génération formée par lui, Napoléon couronna le parcours de son aide de camp en lui donnant un portefeuille. Ministre de la Police générale, il remplaça son vieil adversaire, Joseph Fouché, contraint de s'enfuir pour échapper à la colère impériale. Mais au-delà de la satisfaction de l'orgueil du duc de Rovigo, cette nomination marquait un tournant en politique intérieure. Le régime se durcissait en resserrant son emprise sur la société et en étouffant définitivement les dernières libertés. Aux contemporains comme aux historiens, Savary apparut comme l'homme de la situation.
« Si l’Empereur lui disait de vous tuer, il vous prendrait tendrement la main et vous dirait : je suis au désespoir de vous envoyer dans l’autre monde, L’Empereur le veut ainsi. » Tel est le portrait moral du général Savary, second ministre de la Police de Napoléon (Après Fouché), que brossa de lui un contemporain. Il ne fut pas le seul à le juger aussi sévèrement. La duchesse d’Abrantès le détestait et inspira à Balzac, « teinturier » de ses mémoires, quelques saillies impitoyables. Germaine de Staël – qui n'eut qu’à se plaindre de son zèle – lui tailla des croupières chaque fois qu’elle en eut l’occasion. Chateaubriand, qui le fréquenta, le chargea de bien des maux et notamment d’une partie du fardeau de l’assassinat du duc D’Enghien. Stendhal, qui lui reconnaissait « du courage et de l’activité », notait toutefois qu’il était doué d’une « bonne volonté de tyrannie ». Fouché moqua le rival qui ne sut faire de la police qu’un métier, tandis que lui l’avait portée au niveau d’un art.
Le régime napoléonien ne fut pas sans ombres et ses actes ne furent pas tous « grandioses ». Il ne pouvait se passer, au plus haut niveau de l’État, d’éxécutants peu scrupuleux. Savary en fut l’un des plus habiles et des plus décidés.
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