Elles n’étaient pas laides, elles n’étaient pas particulièrement jolies non plus. Elles avaient toutes entre vingt et trente ans et auraient aussi bien pu être serveuses ou employées dans une teinturerie. Au mur étaient accrochées des photos de filles nues, différentes de celles présentes dans la salle. Les clients remettaient quinze dollars à l’homme assis dans un fauteuil pivotant, derrière un vieux bureau poussiéreux, louaient un Polaroid pour cinq dollars supplémentaires s’ils le désiraient, si l’établissement pouvait en fournir un qui fonctionnait et s’il restait des pellicules. Puis ils choisissaient une fille et disparaissaient dans l’une des cabines de trois mètres sur quatre qui s’ouvraient un peu plus loin dans le couloir. Les studios, comme les appelaient les filles.
C’était une femme séduisante, aux cheveux noirs et lisses, à la peau claire, lumineuse même lorsqu’elle n’était pas fardée. Elle était très séduisante pour ses quarante-deux ans. Elle avait confiance en elle, confiance en son mari. Mais il l’intriguait depuis quelque temps, et elle ne parvenait pas à s’expliquer la cause de son inquiétude.
Les journalistes, pervers comme ils sont, faut toujours qu’ils essayent de vous faire dire des trucs dégueulasses qu’ils peuvent même pas écrire dans leurs journaux ! Non, désolée, je réponds pas à vos questions aujourd’hui.
Il devinait aisément ce qu’ils voyaient en lui : un célibataire sur le retour, réduit à devoir payer pour voir une fille nue et satisfaire ses envies sexuelles. Un vieux lubrique qui s’efforçait de paraître détaché.
Dans les couples normaux, c’est la femme qui prétexte un mal de tête lorsque son mari commence à la caresser quand elle n’en a pas envie.
Be Cool (2005) | Official Trailer | MGM Studios