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EAN : 9782812927768
Editions De Borée (11/08/2022)
4.34/5   29 notes
Résumé :
Juin 1914. Que la vie est douce sur les bords de Loire ! Entre les promenades et les pique-niques, les enfants Decourson, Armand, Aurélia et Sophie, coulent des jours heureux. Mais la mobilisation d’Armand, que le devoir appelle, ne tarde pas à sonner le glas de leur joyeuse insouciance. Quelques mois plus tard, le jeune homme est porté disparu.

Tandis que les recherches des Decourson semblent vaines, Aurélia, n’y tenant plus, décide de s’engager comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Été 1914. La vie est douce à Savigny-en-Véron. La fratrie Decourson vit ses derniers moments de paix, Armand l'aîné et ses jeunes soeurs Aurélia et Sophie profitent de la douceur de l'été.
Malheureusement, le pays va plonger dans l'horreur de la première guerre mondiale. Armand disparaît au front, sa soeur Aurélia ne peut l'accepter et va tout faire pour le retrouver. Pour cela elle s'engage comme volontaire médicale dans le service de santé des armées et demande à rejoindre le front.
C'est à l'hôpital 101 d'Amiens qu'elle est affectée et va être mise tout de suite dans l'ambiance. C'est la mort, la souffrance, le sang et la misère qu'elle va rencontrer. le carnage du front arrive directement dans ces hôpitaux de campagne.
Toute une organisation est en place mais il manque toujours du personnel, des médecins, des infirmières. C'est un petit monde très solidaires les uns des autres qui oeuvrent à offrir le mieux qu'ils peuvent. L'auteur nous raconte les blessés, les gueules cassées, les traumatismes, les amputations, les morts en fait toute la folie de la guerre.
Aurélia découvrira donc la réalité de la guerre, elle y trouvera aussi l'amour.
Très beau roman historique qui rend hommage à tous ces hommes et femmes qui ont donné pour la plupart leur vie pour en sauver d'autres. Il leur a fallu force et courage ainsi que persévérance pour continuer à travailler dans de telles conditions. C'était un devoir pour eux de se donner à fond pour tous ces soldats pour la plupart de jeunes hommes qui vivaient dans la peur et l'horreur journalière.
Et puis on assiste aussi au début de la médecine reconstructive, la mise en place des prothèses aussi bien orthopédiques que faciales.

Un grand merci aux Éditions De Borée et à l'auteur Alain Léonard pour son petit mot de dédicace. C'est la deuxième fois que je lis cet auteur et j'apprécie beaucoup son écriture et les sujets abordés.
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La première guerre mondiale fait rage. Mais d'une rage factuelle, désespérante, pour les infirmières et les médecins qui ont choisi de prendre en charge les blessés du front. Aurélia est de ceux-là. Pour elle, ce n'est pas une vocation et elle ne connaît pas grand chose au métier quand elle se présente à la recherche de son frère disparu. Mais elle l'assume avec courage, surtout quand il s'agit de seconder un chirurgien dont elle se rapproche imperceptiblement au fil des interventions.
Une belle fresque historique accompagnée d'une histoire d'amour. On s'attache aux personnages. Et on a envie de connaître le destin de cette famille déchirée par le départ du fils et frère dans une guerre impitoyable
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Un bel été se prépare pour Armand et ses soeurs, Aurélia et Sophie. le jeune homme profite de quelques semaines de congé, accordées par l'Ecole des mines de Saint-Étienne, dans laquelle il prépare son diplôme d'ingénieur. En ce dernier jour de printemps 1914, la fratrie établit le programme des vacances : baignade, cinéma, séjour à Tours, etc. Ils sont très complices et s'amusent de la volonté de leur mère de marier Aurélia, âgée de vingt et un ans. Désir que ne partage pas la jeune fille : elle aimerait suivre les traces de Jeanne Chauvin, grâce à qui les femmes ont accès au métier d'avocat (dans Femme de robe, Michèle Dassas retrace son parcours).


Hélas, la félicité est rompue par la mobilisation générale. Armand rejoint son régiment, à Angers. Il écrit deux lettres à sa famille. Puis, le silence. Dans sa dernière missive, il avait indiqué que son régiment allait être déplacé au nord, près de la frontière belge. En janvier 1915, inquiète de ne plus recevoir de nouvelles, la famille contacte l'Ecole de guerre. Armand a disparu. « Il n'est ni à son régiment, ni sur la liste des blessés, ni sur celle des prisonniers que leur a transmis la Croix-Rouge. Et ni sur celle des morts. » (p. 45)


Aurélia ne veut pas perdre espoir. Et si son frère était blessé, sans possibilité de décliner son identité ? Elle décide de s'engager auprès de la Croix-Rouge et se porte volontaire pour intégrer une unité de soins au plus près des conflits. Elle espère pouvoir interroger des soldats. Peut-être l'un saura ce qui est arrivé à Armand ? Elle est affectée à l'hôpital auxiliaire 101, situé à Amiens, à quarante kilomètres du front, en tant qu'assistante médicale. Dès son arrivée, un bombardement se produit et un flot de blessés arrive à l'hôpital.


Sans jamais oublier sa quête, Aurélia se dévoue aux blessés de guerre. Ses compétences et sa maîtrise d'elle-même sont très vite décelées et elle office au bloc opératoire. L'espoir de retrouver son frère ne la quitte pas, aussi, elle se porte volontaire pour les missions proches du front. Plongée dans l'horreur des conséquences de la guerre, son courage ne faiblit pas. Elle est admirable d'abnégation. Auprès d'Edouard, le médecin de qui elle est l'assistante, elle oeuvre jusqu'à l'épuisement physique et moral, sans jamais perdre ses espérances. Tous deux, ainsi que tout le personnel, démontrent une humanité bouleversante et une force soufflée par l'urgence et l'horreur des blessures, des mutilations et de la mort. Avec peu de moyens, ils s'organisent pour adoucir les épreuves des soldats et pour sauver des vies.


A travers leur histoire, Alain Léonard rend un vibrant hommage à ces hommes et à ces femmes, qui ont soigné, souvent au péril de leur vie, ceux qui se battaient pour notre liberté. Il raconte aussi l'omniprésence de la mort et le deuil du corps et de l'esprit d'avant la guerre, en raison des amputations, des « gueules cassées », des traumatismes, etc. Malgré le contexte sombre dans lequel elle évolue, Aurélia, noue de belles amitiés et rencontre l'amour. C'est une jeune femme très attachante, un peu facétieuse, déterminée, pourtant capable d'humilité, de patience, d'écoute et de douceur. Sa témérité égale sa bonté. Édouard est doté des mêmes qualités, aussi, c'est un personnage qui émeut, lui aussi. J'ai, également, eu un faible, pour Francis, le cousin affable du médecin, qui manie les mots avec dextérité et humour.


J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman, dans lequel j'ai ressenti, avec force, l'humanité de l'auteur et cela m'a beaucoup émue.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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J'ai découvert Alain Léonard avec son précédent roman La prophétie des marguerites que j'avais beaucoup aimé. J'ai donc eu tout naturellement envie de lire son nouveau roman. J'avais déjà pu apprécier sa plume et sa façon de raconter une histoire, j'ai aimé sa façon de rendre les histoires réelles. J'aime aussi beaucoup les éditions De Borée que j'ai découvert grâce à ma maman qui en lisait beaucoup. Ce sont des livres qui parlent de gens comme vous et moi, dans notre époque actuelle ou passée, et c'est toujours très instructif tout en se divertissant. 

La couverture de ce roman situe tout de suite l'époque dans laquelle on va être. J'ai tout de suite compris que l'on allait être au moment de la guerre et avec le corps médical. Et en effet, après lecture du résumé, cette première impression s'est confirmée. Nous sommes donc en 1914, la guerre n'a pas encore été déclarée, en Auvergne, avec une famille de viticulteurs, les Decourson. Il y a les parents, Charles et Louise, et les trois enfants, Armand, Aurélia et Sophie. Tous sont heureux dans leur vie ensemble. La guerre va venir bouleverser cette quiétude, car Armand va être envoyé au front. La famille a des nouvelles au début, puis plus rien. Armand n'écrit plus. Il va être déclaré "porté disparu" par l'armée, personne ne sait où il est, s'il est blessé, ou même s'il est mort. C'est un drame pour la famille. Sa soeur, Aurélia, décide alors de partir chercher son frère elle-même. Elle a donc l'idée de s'engager auprès de la Croix Rouge dans les services de santé. Même si elle n'a aucun diplôme, les bénévoles sont les bienvenus pour devenir assistants des infirmiers et des docteurs. Ce que va donc faire Aurélia. Elle demande à être affectée au plus près du front, afin d'avoir toutes les chances de retrouver son frère. Après deux semaines de formation, Aurélia est envoyée dans un hôpital auxiliaire à Amiens. Là-bas, elle va y découvrir la dure réalité du front, des soldats blessés qui arrivent nombreux, ceux qu'on ne peut pas soigner, ceux qui sont en piteux état. Et Aurélia n'aura de cesse d'essayer d'obtenir des infos sur son frère. 

Aurélia est une jeune femme déterminée, fort courageuse, et très courageuse. C'est loin d'être évident lorsqu'on n'a aucune formation médicale, d'intégrer ainsi un hôpital. Surtout à cette époque là, les soins n'étaient pas du tout les mêmes, les blessures non plus. Avec une guerre, tout est plus affreux et insoutenable à vivre. Aurélia va savoir faire face à tout cela. Elle a beaucoup de volonté et d'humanité. Même si c'est dur, elle ne compte pas ses heures de travail. Et toujours, elle saura apporter un sourire à un malade, qui n'en a souvent pas vu depuis longtemps. J'ai beaucoup aimé suivre cette jeune femme, je me suis fortement attachée à elle. Elle va faire de très belles rencontres avec d'autres assistantes comme elle, avec des infirmières et des docteurs. Un de ceux-ci, voyant les capacités qu'elle peut avoir, va vite en faire son assistante personnelle. Elle va aussi lien de beaux liens d'amitié avec les autres femmes qui travaillent comme elle, Alice, Lucienne et Georgette. Elles sont chacune l'une pour l'autre des amies, elles s'écoutent, rient ensemble, ce qui leur fait le plus grand bien. 

Je me suis sentie très proche d'Aurélia. L'auteur a su la rendre très réelle et humaine. J'avais l'impression d'être une de ses amies. Pourtant, le choix narratif à la première troisième personne du singulier fait garder une certaine distance avec le personnage principal. J'ai trouvé cela plutôt judicieux, car il permet de ne pas trop prendre les émotions de plein fouet. Et elles sont nombreuses. le personnage principal d'Aurélia est très bien travaillé, dans son caractère, dans les émotions qu'elle ressent, dans ses paroles et ses actes. Les autres personnages sont également très bien travaillés. Les secondaires, comme les amies de la jeune assistante, sont importants, ils amènent des moments de légèreté ou de gravité selon ce qu'ils vivent eux-mêmes. Les rôles masculins ne sont pas oubliés. Ils sont aussi très forts et très humains. Bien sûr, la romance n'est pas loin. Aurélia va se rapprocher d'un personnage, mais ce n'est pas non plus ce qui prime sur le reste, l'auteur a eu l'ingénieuse idée de la rendre naturelle, dans l'ordre des choses. Ce livre représente une tranche de vie, quatre ans dans la vie de jeunes gens touchés par le drame mondial, qui va les changer à jamais. 

Tout ceci est porté par la très belle plume de l'auteur. J'aime son style d'écriture, sa façon de dépeindre des lieux ou des actes, les rendant très vrais et réels. J'ai été transportée à une autre époque, cent ans déjà, dans un monde qui semble si proche et si lointain en même temps. Les descriptions sont faites avec délicatesse et n'alourdissent pas le texte. La fluidité de l'écriture rend la lecture très facile. Il règne un certain suspense, je me suis demandé ce qui allait se passer pour Aurélia, si elle allait retrouver son frère, ce qu'elle allait vivre. Tout cela fait poser des questions et rend la lecture addictive, l'envie de savoir est plus forte et les pages se tournent sans se rendre compte. J'ai ressenti plein d'émotions, de la peine, de la joie, de la peur. Certains personnages, je pense notamment à Francis, amènent par leur humour et leur présence, comme des bulles de décompression, qui font du bien quand l'atmosphère est plus tendue et grave. Je me suis vraiment attachée à chacun des personnages et j'ai été triste de les quitter à la fin. L'auteur a d'ailleurs eu la très bonne idée d'écrire un prologue où l'on retrouve chacun des personnages, et où il nous raconte ce qui leur est arrivé ensuite. Il donne des nouvelles, et j'ai trouvé cela très bien. J'ai quitté tout ce petit monde plus apaisée. 

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman. Il contient tout ce que je recherche dans ce genre d'écrits, des faits réels, des personnages vrais, bien travaillés, de la densité, des sentiments, des émotions, et une partie historique très bien narrée également. L'auteur fait mention de certaines techniques opératoires de l'époque qui sont très bien détaillées, je ne connaissais pas tout et j'ai été ravie d'apprendre de nouvelles choses sur cette période et sur la médecine employée à cette époque. Elle était fort rudimentaire mais on sentait arriver les premières techniques qui permettront d'améliorer les soins et de les rendre plus confortables. J'ai appris plein de choses, et j'aime quand mes lectures ont ce double pouvoir, de me divertir et de m'enrichir. Ce roman est un formidable hommage à ces hommes et ces femmes qui ont soigné, bien souvent au péril de leur propre vie, à ces soldats, cassés ou morts pour leur pays, aux familles en attente de leurs nouvelles. Malgré le sujet sombre, c'est un roman très lumineux et plein d'espoir, il en ressort une très belle positivité, une belle résilience. Et c'est aussi pour ça que c'est un beau coup de coeur pour moi. 

Je ne peux que vous conseiller ce roman pour tout cela, et aussi tout simplement pour passer un agréable moment de lecture. Je vous recommande également la lecture des romans d'Alain Léonard, ils sont bien travaillés. Je vais continuer de lire cet auteur avec grand plaisir. Son prochain roman sort en juin, aux éditions De Borée également, La maison des âmes perdues, où nous serons dans un tout autre lieu, les premières maisons closes, mais toujours en Auvergne, région de prédilection de l'auteur. Je serais au rendez-vous de cette sortie, j'ai déjà hâte d'en savoir plus. 
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Autant le roman historique n'est pas ma tasse de thé, autant la période couvrant la Première Guerre Mondiale m'intéresse énormément. Je ne pouvais donc pas passer à côté du nouveau roman d'Alain !

Tout commence au printemps 1914. L'insouciance est de mise. Armand étudie à l'École des Mines de Saint Étienne et se destine à devenir ingénieur. Il est de retour dans la maison familiale pour y passer l'été, à côté de ses deux plus jeunes soeurs, Aurélia, 21 ans, et Sophie, 16 ans. Son père, Charles, est un vigneron réputé dans la région. Avec son épouse, Louise, ils vivent très confortablement dans une belle demeure. Pour l'heure, la préoccupation principale de Louise est de trouver un mari à Aurélia. Mais la jeune fille, déterminée et têtue, préfère reprendre ses études, au grand dam de Louise.

« Et j'ai peut-être dans l'idée, continua-t-elle, de reprendre des études. J'y pense depuis quelque temps. Il y a cette femme dont on parle dans les journaux, une certaine Jeanne Chauvin. Grâce à sa détermination, et au courage dont elle a fait preuve, les femmes ont désormais accès au métier d'avocat. J'avoue que je suis tentée de suivre ses pas et d'embrasser cette carrière. »

Le lecteur s'immerge dans l'époque, découvre ses traditions, la place qu'occupaient les femmes. Tout n'est que légèreté, la guerre semble loin et peu probable. Et pourtant…..

Armand est mobilisé, et en janvier 1915, il est déclaré « Porté disparu au front ». Que se cache derrière ce mot, « Disparu », qui veut tout et ne rien dire ? Blessé, fait prisonnier, mort ? Nul ne le sait. Il a disparu, point. Aurélia décide de se porter volontaire auprès de la Croix Rouge pour soigner les blessés. En effet, elle a entendu dire que certains soldats avaient perdu la mémoire et ne se souvenaient même plus de leur prénom. Peut-être est-ce le cas d'Armand ?

« Certains ne savent plus parler, ni marcher, ni même se tenir debout. Et sans raison médicale apparente. Les psychiatres appellent cela l'obusite. »

On entre dans le vif du sujet. Après une formation expresse de quinze jours, Aurélia devient assistante infirmière et est affectée à Amiens, à une quarantaine de kilomètres du front. Aurélia sera vraiment prise dans la tourmente. Bien loin de s'imaginer la dure réalité du front, elle se verra confrontée à la douleur, à la mort, aux souffrances physiques et morales. Son quotidien fait frémir. Alain met l'accent sur « ces petites mains », celles qui soignent, qui réconfortent. Aurélia tissera des liens avec ses collègues infirmières : Alice, Lucienne, ou encore Georgette, deviendront ses compagnes de guerre. Elles se serreront les coudes et une belle complicité les unira.

J'ai apprécié la progression de l'opinion des gens de l'époque, les rumeurs qu'une guerre est proche, l'inquiétude de la population lors de la mobilisation, la vision si différente de ceux qui vivent proche des combats, comme Aurélia, et ceux qui sont au calme, loin de toute cette horreur, vivant quasi normalement, comme les parents de la jeune fille. L'organisation des hôpitaux est également une mine d'informations. le quotidien de ces hommes et de ces femmes dévoués à leurs soldats est très peu mis en avant dans les livres d'histoire et c'est vraiment regrettable. Alain leur redonne leurs lettres de noblesse. le lecteur ressort de cette lecture admiratif et transporté.

Au-delà du témoignage historique (certes romancé), au-delà de la souffrance si bien décrite, « Un ange dans la tourmente » est aussi et surtout l'histoire d'Aurélia. Cette femme qui verra ses projets de vie bouleversés par la guerre. Elle a du caractère, est déterminée, c'est une battante. Elle surmontera toutes les difficultés. Grâce à son investissement et son empathie, elle deviendra l'assistante de bloc d'un chirurgien, le docteur Édouard Carnaud. Elle se prendra de passion pour ce métier et trouvera sa vocation, bien loin de ses rêves d'avocate !! Les personnages secondaires étoffent le récit, apportant chacun sa contribution.

« Après un nettoyage rapide du brancard avec un désinfectant, on fit entrer un autre blessé, puis un autre encore. Pendant des heures, Aurélia, à force de rester debout sans bouger, ne sentait plus son dos. Des élancements douloureux partaient de la naissance de son fessier jusqu'à la nuque, qu'elle faisait bouger dès qu'elle en avait la possibilité. Elle fit des efforts surhumains pour ne pas s'évanouir quand le médecin coupa le bras d'un soldat juste au-dessus du coude. «

C'est avec beaucoup de délicatesse, avec pudeur, que l'auteur raconte le destin d'une jeune fille confrontée à la boucherie de la Première Guerre Mondiale. Il retranscrit l'horreur de la guerre grâce aux cinq sens. le lecteur entend et ressent les vibrations des obus qui tombent, les hurlements des soldats, il sent l'odeur de chairs brûlées et nécrosées, en proie à la gangrène, il voit les blessures innommables, il touche des mains tendues à la recherche de réconfort et d'une dose de morphine, il goûte le café insipide, ersatz pourtant indispensable, ou encore la bouffée de nicotine salvatrice.

La plume d'Alain est riche, délicate. Une pointe d'humour est la bienvenue pour apporter un peu de légèreté, même si quelquefois, l'humour est noir…La construction, linéaire, ne manque pas de rebondissements et d'imprévus, maintenant le lecteur en haleine. J'aurai aimé que certains passages soient un peu plus développés, je pense surtout au moment où Aurélia et Édouard partent à Arras, quasiment sur le front, renforcer l'équipe médicale débordée.

La fin est à la hauteur du reste : délicate et émouvante.

« Un ange dans la tourmente » est une lecture que je vous conseille, qui vous apportera son lot d'émotions et vous permettra de (re)découvrir un moment clé de notre Histoire.

Je remercie les Éditions De Borée pour cette lecture.

« Des centaines de femmes s'engagent au profit des blessés. Elles sont dans les hôpitaux à l'arrière, pas dans les zones de combat. Et puis c'est la guerre ! s'écria-t-elle en haussant un peu la voix. Chacun doit apporter sa contribution. J'en ai assez de rester là, de tourner en rond en buvant du chocolat chaud et en mangeant de la brioche pendant que des soldats de mon age se battent et meurent pour défendre notre pays. »

#Unangedanslatourmente #AlainLéonard #DeBorée
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Après un nettoyage rapide du brancard avec un désinfectant, on fit entrer un autre blessé, puis un autre encore. Pendant des heures, Aurélia, à force de rester debout sans bouger, ne sentait plus son dos. Des élancements douloureux partaient de la naissance de son fessier jusqu’à la nuque, qu’elle faisait bouger dès qu’elle en avait la possibilité. Elle fit des efforts surhumains pour ne pas s’évanouir quand le médecin coupa le bras d’un soldat juste au-dessus du coude.
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Des centaines de femmes s’engagent au profit des blessés. Elles sont dans les hôpitaux à l’arrière, pas dans les zones de combat. Et puis c’est la guerre ! s’écria-t-elle en haussant un peu la voix. Chacun doit apporter sa contribution. J’en ai assez de rester là, de tourner en rond en buvant du chocolat chaud et en mangeant de la brioche pendant que des soldats de mon age se battent et meurent pour défendre notre pays.
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Certains ne savent plus parler, ni marcher, ni même se tenir debout. Et sans raison médicale apparente. Les psychiatres appellent cela l’obusite.
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Et j’ai peut-être dans l’idée, continua-t-elle, de reprendre des études. J’y pense depuis quelque temps. Il y a cette femme dont on parle dans les journaux, une certaine Jeanne Chauvin. Grâce à sa détermination, et au courage dont elle a fait preuve, les femmes ont désormais accès au métier d’avocat. J’avoue que je suis tentée de suivre ses pas et d’embrasser cette carrière.
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Video de Alain Léonard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Léonard
Rencontre avec Alain Léonard, auteur de "Enfants e la liberté", qui raconte les aventures d'une jeune femme sous la Révolution française (Éditions De Borée, coll. "Vents d'Histoire", avril 2017).
1783. La vie est rude pour ceux qui cultivent la terre, tributaires du climat, des mauvaises récoltes et accablés d'impôts. Catherine, fille du puisatier du village, se voit forcée de quitter sa famille acculée à la misère, et d'entrer au service des nobles locaux, les Saint-Val. Elle suivra ses maîtres à Paris où la colère populaire, qu'attisent la faim et des décennies d'injustices, sera à l'origine des événements de 1789 qui conduiront à des changements radicaux dans la société française. du statut de femme de chambre, puis de fugitive à celui d'héroïne de la Bastille, Catherine, jeune fille au caractère entier et rebelle, connaîtra un destin hors du commun. À travers son épopée, entre joies, peines et amours, c'est un pan de la Révolution française et de la société du XVIIIe siècle qui nous est dévoilé.
Après une carrière militaire en France et à l'étranger, Alain Léonard est actuellement infirmier dans un hôpital clermontois. À 52 ans, il débute l'écriture avec ce premier ouvrage dans lequel se mêlent histoire de France et souffle romanesque. Depuis 2006, il collabore au quotidien La Montagne en tant que correspondant local de presse. Un second tome est en cours d'écriture.
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