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EAN : 9782812928215
Editions De Borée (08/06/2023)
4.2/5   23 notes
Résumé :
Claire, jeune fille de 17 ans, descend de son village de Besse pour se placer comme domestique chez une famille de notables de Clermont-Ferrand. Exploitée et peu considérée, elle est en outre forcée par François, le fils de la famille. Se découvrant enceinte, commence alors pour elle une descente aux enfers qui la mènera bien malgré elle dans une maison close de la ville. Dans le sombre avenir qui l'attend, Claire parviendra-t-elle à renouer avec des jours heureux ?... >Voir plus
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La Belle Époque fin 19ème/début 20ème l'insouciance d'une certaine partie de la population n'est pas forcément celle d'une autre. Pour vivre correctement, les filles des montagnes ou de paysans cherchent du travail dans les grandes villes. Ici l'histoire se situe à Clermont-Ferrand dans le Massif Central. Claire jeune fille du village de Besse, s'est faite engager comme domestique au sein d'une famille bourgeoise dont le père est notaire. Pour elle c'est un soulagement car la vie est difficile pour sa famille.
Malheureusement, le fils de famille est un étudiant en droit, imbu de lui-même et pour qui tout est dû. La jeune fille va subir ses assauts et vite se retrouver enceinte. Scandale, elle est mise à la porte et se retrouve à la rue sans ressources. Elle a le malheur de tomber sur la mauvaise personne qui va l'entraîner dans le cycle infernal de la prostitution. A cette époque, tout est réglementée et les filles sont enfermées dans des maisons closes à la merci de mères maquerelles et de souteneurs violents.
Elle va trouver aussi l'amitié au sein de ce groupe de filles. La vie est dure, les brutes partout. Claire pourra-t-elle retrouver sa liberté et connaître l'amour ?
A travers son roman, l'auteur nous raconte la vie d'une maison close de l'époque, La Boule d'Or qui a vraiment existé. Les tracasseries de l'administration, la surveillance accrue de la police et des instances sanitaires.
Ce roman, nous amène aussi à l'époque de la Belle Époque avec l'émergence des thermes du Massif Central.
J'ai déjà lu d'autres romans d'Alain Léonard. Il sait nous parler de son terroir, de la vie de l'époque, de ses personnages attachants, et bien sûr de ces belles terres du Centre de la France.
Agréable lecture, je remercie Les Éditions De Borée pour ce dernier roman d'Alain Léonard.
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Alain Léonard fait partie de ces auteurs dont je n'ai pas besoin de lire le résumé pour savoir que le roman va m'intéresser. J'ai déjà lu deux de ses romans précédents, La prophétie des marguerites et Un ange dans la tourmente, j'aime son style d'écriture, j'aime sa façon de rendre si réel son récit. En plus il est édité chez une maison d'édition que j'aime beaucoup, que ma fait découvrir ma maman, c'est une maison qui édite des romans du terroir, qui met en avant le patrimoine de nos régions avec des romans, des documents, des beaux livres. Je n'ai jamais été déçue par leurs livres, c'est pour moi une très bonne référence pour ce genre de littérature. Mais, revenons-en à ce roman. 

J'ai été très touchée par l'histoire de Claire. Elle a dix-sept ans quand on fait sa connaissance en 1880, elle vit dans un village proche de Clermont-Ferrand, dans une famille pauvre. Ses parents ne pouvant plus subvenir à ses besoins, elle est placée comme domestique chez une famille de notable à Clermont-Ferrand. La vie y est dure pour elle, les journées sont harassantes, sa patronne, Mme Gervais n'est pas très conciliante. Elle ne trouve de l'affection que chez la jeune fille de la maison, Béatrice, âgée de 13 ans, qui est la seule à ne pas mal la considérer. Claire sort très peu. Malheureusement sa vie bascule, lors d'un séjour dans la résidence d'été des Gervais. François, le fils de la famille, a repéré Claire, sa beauté et ses jolies formes, il est habitué à obtenir tout ce qu'il désire, et pense que ce sera la même chose pour Claire. La pauvre sera agressée une nuit par François, qui la violera. La peur s'installe alors pour la jeune fille qui reçoit en plus des menaces du jeune homme. Lorsqu'elle va découvrir sa grossesse, elle sera renvoyée par sa patronne, ne croyant pas une minute que son fils ait pu faire ça. Claire va essayer de trouver refuge chez ses parents, qui la mettront à la porte eux aussi. Reniée par tout le monde, elle va errer dans les rues de Clermont-Ferrand, dormant dans des portes cochères, volant sa nourriture. Victime d'une fausse couche, elle sera ramassée par un monsieur qui a l'air bien sous tous rapports, Monsieur Grangier, qui après des soins dans un hospice, va lui promettre une meilleure vie, Claire voit en lui son sauveur, mais elle sera fortement déçue lorsqu'elle verra qu'il l'emmène à La Boule d'Or, une des maisons closes existant à Clermont. La pauvre Claire va tomber de haut, et la vie sera loin d'être facile pour elle, comme on peut s'en douter.

La pauvre est totalement novice dans les choses sexuelles, une des autres filles qui vivent là va lui apprendre ce qu'il faut savoir pour recevoir un homme. Elle va découvrir une autre forme de servitude, elle n'a pas le droit de sortir, les seules fois où les filles voient l'extérieur, c'est lors des visites médicales. Elle voit sa vie fichue, car en plus chaque fille est liée à la tenancière de la maison close par une dette, définie assez aléatoirement, les filles ne peuvent être libres que si quelqu'un rachète cette dette. Claire ne voit pas d'issue à sa situation, elle va devoir faire avec, elle se nouera d'amitié avec certaines filles, et devra faire face aux clients pas toujours respectueux et violents. Est-ce qu'elle va s'en sortir, et si oui, comment, ça je vous laisse le découvrir en lisant le livre. Ne vous inquiétez pas je n'en ai pas trop révélé, juste ce qu'il faut je l'espère pour vous donner l'envie de retrouver Claire et de constater par vous-mêmes sa condition de vie.

Je me suis très vite attachée à Claire, avec un tel parcours de vie, ce n'est pas possible de faire autrement. J'ai eu très vite envie de la protéger, de la guider vers une vie meilleure. Son expérience chez les Gervais, ce qui lui arrive ensuite lorsqu'elle se retrouve à la rue m'ont beaucoup peinée, j'ai eu très souvent envie de l'aider, de la prendre par la main et de l'emmener dans un ailleurs où elle serait plus heureuse. Au travers d'elle, Alain Léonard nous montre la vie compliquée des femmes qui vivaient à une période que l'on nommait la Belle Epoque, qui était belle plutôt pour ceux qui avaient de l'argent. Il montre bien qu'il y avait une autre couche sociale où le travail était dur et peu récompensé, où le statut de la femme était plus bas que terre. Il parle très justement de leurs conditions de vie au travail, où elles sont exploitées, que ce soit dans des heures de travail énormes et harassantes, ou que ce soit dans la façon dont les employeurs les exploitent. Il nous montre aussi la terrible déchéance qu'elles peuvent vivre lorsqu'elles deviennent filles mères, elles sont très peu considérées. Et enfin, il dépeint très bien la vie de ses femmes dans les maisons closes, où, comme on l'imagine bien, elles sont encore moins bien considérées, mais au moins, elles ont à manger et sont logées. C'est juste par rapport à cela qu'elles se réconfortent. C'est terrible de se rendre compte que ce n'est pas si vieux que cela, et que même encore de nos jours, certaines femmes ont une vie désastreuse. La prostitution existe toujours et elle n'est pas mieux qu'avant, je dirais même pire, elle est moins bien encadrée que lorsque cela se passait dans une maison close. Chacun a son avis sur la question, mais les avoir fermées n'étaient pas forcément une bonne idée.

Je m'égare, mais l'histoire de Claire a le mérite de faire réfléchir sur ce qu'il s'est passé avant et ce qu'il se passe encore maintenant. L'auteur en parle d'ailleurs très bien dans un petit aparté à la fin de son livre. La maison close de son roman a réellement existé, il y en avait sept à l'époque du livre. Ensuite à leurs fermetures après une loi de 1946, la prostitution s'est exportée dans la rue, générant actuellement un énorme chiffre d'affaires. Outre l'histoire de Claire, l'ancrage de celle-ci dans la réalité de la vie est un point que j'ai beaucoup apprécié. Au niveau historique, c'est aussi les premières fêtes du 14 juillet où l'on célèbre la prise de la Bastille. C'est tout nouveau pour les Clermontois, et c'est marrant de voir les premières festivités et les comparer à maintenant. L'auteur a très bien placé sa fiction dans le contexte historique, et j'aime beaucoup, c'est encore plus marquant je trouve. Pareil, il dépeint très bien Clermont-Ferrand, ses rues, ses bâtiments historiques, les marchés, la vie qui y règne. Je n'ai qu'une envie maintenant, c'est de visiter cette ville. C'est une ville nichée dans les monts D Auvergne, reconnus maintenant pour leurs chaines thermales, qui commenceront tout juste à apparaitre au moment de ce roman. L'auteur y fait également référence, et j'ai trouvé l'ensemble vraiment très instructif. J'aime beaucoup quand ma lecture a ce double pouvoir de me distraire et en même temps de m'instruire sur la vie d'avant, sur la condition de vie d'alors, car je me dis que mes ancêtres ont connu cela, et pour moi, c'est une forme d'hommage pour eux que d'apprendre la façon dont ils vivaient. 

Alain Léonard parle de tout cela avec une très belle sensibilité et délicatesse, il n'y a pas d'excès, il raconte les faits comme ils sont, sans les édulcorer et sans les rendre larmoyants à l'extrême. Il reste très juste dans son récit et dans ses descriptions, et c'est pour moi une grande qualité. Son style est toujours aussi bon, d'une belle fluidité, je suis rentrée dans le roman et j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Je me suis laissée entrainer par la vie de Claire, et je n'ai pas vu les cent premières pages défiler. Il y a comme une sorte de suspense, j'avais tellement envie de savoir comment l'héroïne allait s'en sortir, si tout allait aller mieux pour elle, que je lisais les pages avec avidité. Et même lorsque tout commence à s'arranger un peu, j'avais une appréhension, une crainte que tout recommence pour elle. le choix narratif à la troisième personne du singulier ne m'a pas empêchée d'être au plus près de Claire et de ressentir la moindre de ses émotions, il m'a permis de garder une petite distance avec elle qui n'est pas négligeable, cela m'a permis de ne pas prendre de plein fouet tous ses malheurs. J'ai eu du mal à la quitter, j'aurais aimé rester encore avec elle, même si il n'y avait plus rien à dire, elle restera gravée dans mon coeur un petit moment, elle sera difficilement oubliable. 

J'ai tout aimé dans ce livre, je n'y vois aucun défaut. Je félicite Alain Léonard pour la qualité de ses romans. Peut-être que celui-ci est celui qui m'aura le plus émue, à cause de Claire et de son vécu. Je suis à chaque fois admirative de la précision des faits historiques, et devant le travail qu'a dû faire l'auteur en amont pour être si précis et rendre son histoire si réaliste. J'ai eu la chance de le rencontrer lors d'un salon du livre, et il est passionnant à écouter lorsqu'il parle de ses personnages, de ses histoires. Son amour de sa région, de son histoire et de l'écriture se ressent, tout comme dans ses romans. Je ne peux vraiment que vous recommander les romans de cet auteur, pas un ne m'a déçue, j'ai d'ailleurs enchainé avec un autre de ses romans, le tout premier qu'il a écrit et qui vient de ressortir au format poche, Enfants de la liberté. C'est un autre contexte historique, puisque cela se passe au moment de la révolution française mais c'est déjà très passionnant. C'est à nouveau une femme qui est mise à l'honneur, comme dans Un ange dans la tourmente, je trouve que l'auteur parle très bien de ses héroïnes et qu'il leur rend un bel hommage. 

Alors n'hésitez pas à lire cet auteur, et à découvrir les romans de cette maison d'édition, qui sont toujours très intéressants et plaisants à lire. 
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Début 1880, à l'âge de dix-sept ans, Claire entre au service de la famille Gervais. Elle a quitté son village de Besse pour se placer comme domestique à Clermont-Ferrand. Exploitée, ses journées sont longues et son travail est harassant. Elle est peu considérée par ses patrons, des riches notables. le maître de maison est indifférent à la vie domestique, son épouse n'a que mépris pour les personnes qu'elle emploie. Seule Béatrice, leur fille de treize ans, apporte de l'affection à Claire.

Hélas, François, le fils de la famille, a repéré ses formes et sa beauté. Habitué à s'emparer de ce qu'il désire, il est déterminé à voler la virginité de la jeune fille ; il la viole. Lorsqu'elle découvre sa grossesse, Mme Gervais la renvoie, sans lui payer ses gages.

Rejetée par sa famille et par la société, Claire se retrouve à la rue, sans argent. Elle est une proie facile pour Henri Grangier, un recruteur de maisons closes. Elle est piégée par ce monstre, aux allures de bon samaritain. Claire devient une des filles de la Boule d'or. Contre sa volonté, elle découvre une nouvelle forme de servitude, à laquelle elle a peu d'espoir d'échapper. En effet, les prostituées ne voient la lumière du jour que lors des visites médicales et sont liées à la mère maquerelle par une dette, définie unilatéralement et régulièrement augmentée. Toutes rêvent d'un prince charmant qui achèterait leur liberté.

Alain Léonard montre que la Belle-Epoque n'était une période faste que pour ceux qui avaient du pouvoir et de l'argent. L'histoire de Claire décrit la terrible condition féminine, à travers la domesticité, souvent synonyme d'exploitation et d'abus sexuels. Puis le récit enchaîne sur le traitement des femmes enceintes, sans mari. Enfin, il dépeint le sort peu enviable des prostituées, prisonnières, victimes de sévices et sans espérance. Au coeur des rivalités entre les femmes et la violence de certains clients, seules l'amitié de certaines consoeurs et l'attitude de quelques hommes leur permettent de tenir. Et parfois d'espérer…

Avec respect et sensibilité, Alain Léonard redonne leur place à ces femmes, trop rapidement jugées, sous l'angle de la morale, souvent par ceux responsables de leur terrible destin. J'ai été très touchée par le courage de Claire, par sa force de caractère qui l'empêche de se perdre complètement. Malgré les épreuves, elle conserve sa douceur, sa douceur, son coeur et son âme. Elle ne s'effondre pas et aspire à un autre destin. Sera-t-elle exaucée ?

J'ai adoré La Maison des âmes perdues.

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Un roman à la fois dur et touchant en plein coeur de la Belle Époque.

Bienvenue à Clermont-Ferrand en 1880. Claire Musard, 17 ans, quitte la maison familiale et la campagne auvergnate où elle a grandi pour devenir domestique chez la famille Gervais, en plein centre de Clermont-Ferrand. Il faut savoir qu'à l'époque, la domesticité est la première branche d'emplois féminins. Cette nouvelle vie lui plait, malgré le travail intense, jusqu'au jour où Claire est violée par le fils Gervais. Pour rajouter au traumatisme, elle se rend compte quelques semaines plus tard qu'elle est enceinte….Et la descente aux enfers commence…

Renvoyée par les Gervais, rejetée par sa famille, la pauvre Claire se retrouve dans la rue. Sans argent, sans nourriture, sans toit. Victime d'une fausse couche, elle est abordée par Monsieur Grangier, qu'elle voit au départ comme son sauveur. Sauf qu'il est un placeur et que le travail qu'il lui propose est bien loin de ce qu'elle pensait….
Claire se retrouve à « La Boule d'Or », l'une des maisons closes de Clermont. Claire devient « Jolie Fleur », et doit obéir à Madame Andrée, sa maquerelle. Une nouvelle vie commence pour Claire….

J'ai beaucoup apprécié « La maison des âmes perdues », à la fois grâce aux descriptions de la vie de l'époque, mais aussi grâce à ses personnages. Alain met en avant les inégalités économiques et sociales, très marquées entre le milieu urbain bourgeois et les campagnes, à la population bien plus modeste. Claire va découvrir la ville et ses fastes lorsqu'elle sera au service des Gervais. On assiste avec elle à la restauration de la cathédrale, ou encore à la première célébration du 14 juillet en tant que fête nationale. Passionnant ! Plus tard dans le récit, c'est tout le fonctionnement des maisons closes qui nous est détaillé. La Boule d'Or a bien existé, comme le précise Alain.

Les maisons de tolérance sont très réglementées, les filles sont déclarées en préfecture et figurent dans un fichier national de la prostitution. Elles ne sortent que pour se rendre à une visite médicale mensuelle. Toutes espèrent pouvoir racheter leur dette à leur maquerelle et rêvent d'un ailleurs. Douce utopie…

Claire va découvrir au sein de la Boule d'Or l'amitié, les rivalités, la complicité ; Belle Gorge, L'Espagnole, Cocotte, Louison, Toinon, elles sont toutes dans la même galère. La pauvre Claire, qui ne connait rien d'autre des affaires de l'amour qu'un viol, va se retrouver à devoir donner du plaisir à des hommes avides. La scène où Belle Gorge lui explique les choses de l'amour m'a fait sourire.

« Ici nous vivons dans un tout petit monde. Tu apprendras à connaître les habitudes des autres et tu comprendras vite ce que tu peux faire ou non. Pas de vie intime ici, tout le monde sait tout, on ne peut rien cacher. »

La plume d'Alain est fluide, riche. La narration, linéaire, impose un rythme agréable. Les rebondissements posés judicieusement relancent le récit, provoquant une certaine addiction. le lecteur est concentré sur le destin de Claire, avide de savoir ce qu'il va lui arriver.

Les descriptions des lieux et des personnages permettent une belle immersion, j'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette période historique et dans le destin de Claire et de ces femmes. J'ai été très touchée par ces filles de joie, considérées comme citoyennes de second rang, indésirables, contraintes de vendre leurs charmes afin de ne pas finir dans la rue, vivant avec la menace constante du spectre de la contagion vénérienne. de classe modeste, jeunes, en rupture familiales, ces femmes ne sont que les victimes d'une société patriarcale. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que la fermeture de ces maisons closes a déplacé le problème et mis les filles de joie dans des situations bien plus dangereuses et difficiles.

« La maison des âmes perdues » est un roman marquant et émouvant, porté par le personnage de Claire qui fera tout pour se soustraire à sa condition. Je vous le conseille !

Je remercie Alain et les Éditions De Borée pour cette lecture.

« Ce n'est pourtant pas le travail qui manque à Clermont-Ferrand, et je connais une dame tout à fait comme il faut qui m'honore d'être mon amie. Elle vient en aide aux jeunes filles dans votre situation.
Claire regardait son visiteur avec des yeux ronds. Se pourrait-il que la chance lui sourie ? »

#Lamaisondesâmesperdues #AlainLéonard #EditionsdeBorée
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La maison des âmes perdues d'Alain Léonard
Un romancier dont l'écriture est fluide et agréable. La lecture est rythmée de nombreux dialogues qui donnent vie aux personnages, attachants ou détestables. Dès les premières pages, on se laisse emporter dans le tourbillon des événements.
Résumé en 4eme de couv :
Claire, jeune fille de 17 ans, descend de son village de Besse pour se placer comme domestique chez une famille de notables de Clermont-Ferrand. Exploitée et peu considérée, elle est en outre forcée par François, le fils de la famille. Se découvrant enceinte, commence alors pour elle une descente aux enfers qui la mènera bien malgré elle dans une maison close de la ville.
Dans le sombre avenir qui l'attend, Claire parviendra-t-elle à renouer avec des jours heureux ?

Après La prophéties des marguerites, voici un second opus qui s'inscrit dans une sorte de cycle romanesque de l'auteur sur la condition féminine dans le monde ouvrier et agricole au 19e siècle.
Après nous avoir ouvert les portes du monde carcéral à une époque où les femmes et les enfants étaient enfermés pour des broutilles dans des conditions ignobles, l'auteur nous invite à partager le quotidien des filles d'une maison close clermontoise. Il porte un regard sans concession sur une période de notre histoire que l'on qualifie encore de nos jours de « Belle époque ». Mais il dresse aussi de beaux portraits de femmes fragilisées par la vie. On espère jusqu'à la fin du livre que certaines s'en sortiront alors qu'on devine que pour d'autres, prostituées rongées par la maladie ou incapables de se réinsérer dans la société, il est déjà trop tard.
Ce sujet m'interpelle et me passionne. Après avoir lu bien des ouvrages sur la vie dans ces établissements, j'ai trouvé que l'histoire de Claire et de toutes ces femmes étaient très réaliste, et surtout d'une grande humanité. Tout y est : la faiblesse, la naïveté, l'appât du gain, la méchanceté, la violence… mais aussi l'amitié et de beaux moments d'intimité qui permettent d'alléger le récit.
Une aventure romanesque à découvrir !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ici nous vivons dans un tout petit monde. Tu apprendras à connaître les habitudes des autres et tu comprendras vite ce que tu peux faire ou non. Pas de vie intime ici, tout le monde sait tout, on ne peut rien cacher.
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Ce n’est pourtant pas le travail qui manque à Clermont-Ferrand, et je connais une dame tout à fait comme il faut qui m’honore d’être mon amie. Elle vient en aide aux jeunes filles dans votre situation.
Claire regardait son visiteur avec des yeux ronds. Se pourrait-il que la chance lui sourie ?
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Vidéo de Alain Léonard
Rencontre avec Alain Léonard, auteur de "Enfants e la liberté", qui raconte les aventures d'une jeune femme sous la Révolution française (Éditions De Borée, coll. "Vents d'Histoire", avril 2017).
1783. La vie est rude pour ceux qui cultivent la terre, tributaires du climat, des mauvaises récoltes et accablés d'impôts. Catherine, fille du puisatier du village, se voit forcée de quitter sa famille acculée à la misère, et d'entrer au service des nobles locaux, les Saint-Val. Elle suivra ses maîtres à Paris où la colère populaire, qu'attisent la faim et des décennies d'injustices, sera à l'origine des événements de 1789 qui conduiront à des changements radicaux dans la société française. du statut de femme de chambre, puis de fugitive à celui d'héroïne de la Bastille, Catherine, jeune fille au caractère entier et rebelle, connaîtra un destin hors du commun. À travers son épopée, entre joies, peines et amours, c'est un pan de la Révolution française et de la société du XVIIIe siècle qui nous est dévoilé.
Après une carrière militaire en France et à l'étranger, Alain Léonard est actuellement infirmier dans un hôpital clermontois. À 52 ans, il débute l'écriture avec ce premier ouvrage dans lequel se mêlent histoire de France et souffle romanesque. Depuis 2006, il collabore au quotidien La Montagne en tant que correspondant local de presse. Un second tome est en cours d'écriture.
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