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EAN : 9782743638702
142 pages
Payot et Rivages (22/02/2017)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Giacomo Leopardi (1798-1837) est le grand poète du malheur humain : ses chants désespérés sont parmi les plus beaux des chants romantiques. Dans ses lettres, il médite sur les raisons de ce malheur, mais il apprend aussi à l’affronter et à le supporter : à ses correspondants, il enseigne à faire renaître les fleurs de l’espoir sur les cendres du monde.

Comment croire encore au bonheur quand on sait qu’il n’existe pas ? Pour Leopardi, l’art de ne pas s... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
À Pietro Giordani

Recaniti, le 30 juin 1820.

[...] Je retombe en enfance et je considère que l'amour est la plus belle chose de la terre, et je me repais de vaines images. Qu'est-ce que la barbarie, sinon la condition où la nature est sans force chez les hommes ? Je ne tiens pas les illusions pour de simples vanités, mais pour des choses substantielles à certains égards, puisqu’elles ne sont pas le caprice particulier de tel ou tel, mais qu'elles sont naturelles et essentiellement innées en chacun de nous, et composent toute notre vie. Comment pourrions-nous nous égarer en suivant la nature ? Et pourquoi aimons-nous mieux nous rebeller contre celle qui nous les a données, qui a voulu que nous en vivions comme en vivent tous les autres animaux et même, d'une certaine manière, toutes les choses ? Rien de ce qui est n'est en effet malheureux d'exister, sauf nous, parce que nous ne sommes plus ce que nous devions être et que nous étions au commencement. Sénèque disait que la raison doit observer et consulter la nature, et que vivre heureux et vivre selon la nature est une seule et même chose. Mais la raison moderne, à l'opposé de la raison antique, n'observe et ne consulte que le vrai, qui est tout autre chose que la nature.
Je ne crois pas que les méchants vivent mieux que nous. Si le véritable bonheur était en quelque façon à notre portée, la réalité des choses ne serait pas aussi effrayante. Mais les bons comme les méchants nagent en se débattant dans un océan de tourments où il n'est d'autre havre que les chimères et les imaginations. Or, de ce point de vue, il me semble que la condition des bons est meilleure que celle des méchants, parce que ceux-ci ignorent les grandes et splendides illusions : réduits à la vérité et à la nudité des choses, que peuvent-ils attendent d'autre qu'un dégoût infini et éternel ? [...]
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Il fut un temps où j'avais confiance en la vertu et méprisais la fortune. Aujourd'hui, après un long combat, j'ai mordu la poussière, je suis vaincu, parce que j'en suis arrivé au point où, si de nombreux savants ont compris la tristesse et la vanité des choses, moi, comme bien d'autres, j'ai également compris la tristesse et la vanité du savoir.
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Il est vrai que l’habitude de réfléchir, qui est toujours le propre des esprits sensibles, ôte souvent la faculté d’agir et même de jouir. La surabondance de la vie intérieure pousse toujours l’individu vers l’extérieur, mais en même temps elle fait en sorte qu’il ne sache comment s’y prendre. Il embrasse tout, il voudrait toujours être rempli ; cependant tous les objets lui échappent, précisément parce qu’ils sont plus petits que sa capacité. Il exige même de ses moindres actions, de ses paroles, de ses gestes, de ses mouvements plus de grâce et de perfection qu’il est possible à l’homme d’atteindre. Aussi, ne pouvant jamais être content de lui-même, ni cesser de s’examiner, et se défiant toujours de ses propres forces, il ne sait pas faire ce que font tous les autres.
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Les larmes aussi sont une consolation de nos malheurs et je voudrais que tu puisses te consoler avec nous. Donne-moi des nouvelles de ta santé, embrasse-moi et pense souvent à moi, mais seulement comme ceci : que je t'aime immensément et toi seul.

……

je vais beaucoup mieux depuis quelques jours, mais d’une manière telle que si une personne en bonne santé tombait dans cet état elle se tiendrait pour morte

……..

Je n'ai jamais éprouvé le moindre plaisir depuis que je suis né; j'ai bien connu l'espoir, pendant quelques années, mais depuis bien longtemps je n'ai même plus cela.
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Vidéo de Giacomo Leopardi
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
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Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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