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3,72

sur 81 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Michele Lesbre est une magicienne du verbe. N'en doutez pas.
"J'ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l'appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l'ai jamais vu. Ma mère me demande de l'appeler papa. C'est mon père."

Dès les premiers mots le chemin est tracé. Laissez vous prendre par la main , laissez ses souvenirs affleurer sa conscience, imaginez la rue du Pommier, la maison de R ou celle ci non loin du canal ... Peut-être vous retrouverez vous vous aussi le regard perdu au loin en train de remonter le temps ....
Michèle Lesbre compose une petite musique bien à elle, Elle est en quête ici de ce père qu'elle a peu ou fort mal connu . son roman fétiche signé par Henri Murger Scènes de la vie de Bohême lui permettra t'il de faire la connaissance de l'homme qu'était vraiment son père ?

A déguster
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Si je croise un livre de Michèle Lesbre que je n'ai pas lu, je ne résiste pas. C'est le cas pour Chemins rencontré par hasard sur l'étal d'une librairie. Cette fois nous cheminons dans les souvenirs d'une femme dont nous ne connaissons que le surnom que son père lui a donné"goule pia". Il y a bien sûr le chemin physique, celui de la mémoire et au bout du bout celui de l'apaisant pardon. J'aurais aimé que la ville de son enfance ne soit pas nommée R, ce qui m'aurait sans doute permis de visualiser les lieux. j'ai découvert l'existence de Henry Murger et aimé rencontrer Jean-Claude Pirotte au détour du chemin.
Je suis sortie de ce livre, moi aussi apaisé.
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J'aime la poésie et la mélancolie de l'écriture de Michele Lesbre.

Chemins raconte la mélancolie de l'enfance et les moments de vie qui façonnent la mémoire.
Tout commence lorsque la narratrice aperçoit un homme lire un livre au pied d'un réverbère. Cet homme l'intrigue. Pourquoi s'installer si inconfortablement au pied du réverbère alors que juste en face se trouve la terrasse d'un café ? La curiosité la pousse à s'approcher et elle découvre qu'il lit Scènes de la vie de bohème de Henry Murger : un livre qui a accompagné son père et qui trônait sur son bureau.
Cette découverte va lui donner envie de lire enfin ce livre enfoui au fonds de sa bibliothèque et de renouer avec ses souvenirs d'enfance.
Des rencontres poétiques vont ponctuer son chemin.

C'est lumineux, tendre et baigné d'une lenteur réconfortante.
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Michèle Lesbre nous parle de ses "Chemins" parcourus, avec émotion. Comme le fait Modiano, la narratrice va cheminer sur les lieux où son père a vécu pour s'imprégner de son souvenir.
Comme s'il fallait mettre de l'ordre dans les images de son enfance, elle se souvient du passé et de son père mort précocement. La lecture à une place importante dans leur relation. Dans le bureau de son père, elle voit encore le livre interdit, "Scènes de la vie de bohème" d'Henry Murger qui date de la fin du 19ème siècle. Il est peu connu, pourtant Puccini en a fait le livret de son opéra "La Bohême". Henry Murger y dépeint la vie difficile qu'ils mènent à Paris, rêvant de reconnaissance et de gloire. Il définit ce qu'est la vraie bohême, non pas celle des bobos, des nantis qui se donnent des allures de révoltés et d'artistes maudits, mais celle de ceux qui sont nés sans argent, sans relations et n'ont pour survivre que leur art. Ceux qui doivent lutter avec leurs seules forces pour se faire une petite place.
Michèle Lesbre alterne les périodes, de la petite enfance durant la guerre et l'après-guerre, aux chemins d'aujourd'hui. La narratrice va s'installer à l'Hôtel des Voyageurs. Elle rencontre un couple de bateliers, Colette et Robert, qui vont l'accueillir sur leur péniche avec Palma, le chien qu'elle a adopté, pour retrouver la maison de ses grands-parents. Pour ne pas perdre son chemin, elle fait ce voyage vers les lieux de son passé et ce que j'ai aimé c'est la façon dont elle rend des endroits anonymes en nommant les villes T ou R comme le fait si bien Marguerite Duras.
J'aime ces croisements entre l'espace et le temps.


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Pour Michèle Lesbre, la vie se sont des chemins qu'elle arpente livre après livre. Dans " Chemins ", pour poursuivre le sien, il lui faut se souvenir de son père, trop absent dans sa vie et disparu trop tôt. Il lui faut également croiser ceux d'autres personnages. Celui d'un homme sous un réverbère, qui l'intrigue car il lit " Scènes de la vie de bohème " de Henry Murger qui trônait sur le bureau de son père, dans la lecture duquel elle se lance. Celui d'une femme qui garde ses vaches, et, le long d'un canal qu'elle longe pour rejoindre la maison de ses amis, celui d'un éclusier un peu menteur , celui d'un groupe qui participe à une fête foraine à l'écluse, celui d'un couple de mariniers retraités, qui continue à naviguer, qui lui offre l'hospitalité, et lui rappelle des couples de sa famille, ses grands parents. Son chemin croise aussi celui d'un chien qui en fait sa maîtresse. Elle cultive à merveille le culte de la lenteur, de la douceur, des rencontres de hasard, des souvenirs, de l'écoute de l'autre, et du détail qui révèle toute une vie. Grâce à sa belle écriture poétique, elle entraîne sans peine le lecteur sur ses pas, non pas à travers une histoire, mais à travers plusieurs qui se rejoignent en une quête bouleversante du père.
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« Leur présence sur le vieux pont était une étrange
et vertigineuse ellipse entre mon enfance,
leur vieillesse et la mienne, qui me rapprochait d'eux,
de tout ce que nous avions partagé sans en avoir eu conscience,
mais plutôt avec la désinvolture des jours heureux.
Je n'avais plus d'âge, eux non plus.
Je les voyais dans leur jeunesse et j'aurais aimé qu'ils me voient vieillissante,
ainsi s'estomperait le mystère des êtres dont on ignore tout un pan de leur vie,
celui d'avant notre naissance, et d'après notre mort. »

Une douce promenade, tranquille et sereine, aux bords des canaux, au fil du temps qui passe et de celui passé, au fil de rencontres tendres et délicieuses. Michèle Lesbre convoque les souvenirs, sa pensée vogue d'images en images, d'événements en événements, la nostalgie n'étant jamais bien loin.
Un court roman, empreint d'une douce chaleur, d'une certaine tendresse, d'une luminosité poétique, qui se lit lentement, qui se savoure, un délicieux moment de réflexions sur la vie et le temps qui défile, sur les déchirures que la vie engendre ... une pause dans le cours de cette vie, pour parler de ce qui se transforme, de ce qui se perd, de ce qui manque sans que nous y prêtions attention, ou alors trop tard, pour s'imprégner des moments de l'enfance, pour retrouver ce qu'[on a] peur de ne pas reconnaître, pour aller à la rencontre d'un être insaisissable, absent, trop absent, que l'on a tous certainement autour de nous. Un être (le père, dans cet ouvrage, intime étranger, qui rêvait de bohème) qui semble si lointain, à côté duquel nous passons sans que les liens ne se tissent, un être, avec qui on a le sentiment de ne rien partager, que l'on ne comprend pas, un être enfermé dans sa vie, une vie qui nous échappe. Puis vient le temps de la réconciliation, peut-être ...
Délicat et pudique, ce roman est un petit bijou, ...douloureux et joyeux à la fois, qui donne envie de prendre le temps de savourer chaque instant, d'en apprécier, d'en humer chacun des éléments qui le définissent ... de VIVRE en somme.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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On suit l'auteure sur ses chemins intimes et buissonniers qui la ramène en arrière.

Le point de départ de ce retour dans le passé est double:

- tout d'abord elle rencontre un homme qui lit "scènes de la vie de bohème" d'Henry Murger . Or ce livre était toujours dans le bureau de son père avec qui elle a tissé peu de relation et qui reste pour elle un mystère.

- ensuite elle entreprend un voyage pour aller s'occuper de la nouvelle maison d'un couple d'amis. Ils étaient toute une bande dans les années 70 à vivre dans la maison de ce couple, à refaire le monde et écrire des articles dans leur journal contestataire. le couple a vendu la maison et en a racheté une nouvelle et c'est là qu'elle doit se rendre.

En chemin vers la villa de ses amis, elle suit tranquillement un canal, fait des belles rencontres et revient dans la ville de son enfance, sur les pas de ce père incompris.

Un vagabondage sur le chemin de son enfance, une avancée tout en douceur, une écriture lente qui suit l'évolution d'un sentiment de l'enfance.J'ai d'abord été enthousiasmée par l'écriture. C'est fluide, poétique, agréable à lire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Titre simple mais qui déclenche immédiatement – pour moi en tout cas – la rêverie… C'est le cas aussi de la narratrice, qui est aussi l'auteur, on le devine. Ses amis lui ont demandé de prendre soin de leur nouvelle maison et elle décide d'y aller doucement, en empruntant des chemins de traverse, le long du canal, sur lesquels de belles rencontres ont lieu. La mémoire oeuvre : le père, le mystère autour des disputes parentales, la construction auprès d'un groupe chaleureux, la difficultés d'habiter des maisons.

Un roman très court mais à l'écriture lumineuse, belle et nostalgique. Je retrouve avec bonheur l'auteur du "Canapé rouge".
Lien : https://dautresviesquelamien..
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un roman tout en équilibre, comme le funambule sur son fil, retour sur le passé avec des souvenirs de son père plus ou moins distant, absent.
son récit va donc en pas de deux, nous menant dans ce vagabondage du présent et du passé.
au fil de l'eau, elle fait des rencontres, savoure ces moments suspendu au temps. Elle finit son voyage en embarquant sur la péniche d'un couple de mariniers avec un chien qu'elle a rencontré sur son chemin.
Ce n'est qu'un long chemin ici ou là, d'hier à aujourd'hui, tout comme la vie, faite de rencontres, de souvenirs, et une illusion d'avenir.

Michèle Lesbre m'enchante de livre en livre plus ou moins fort, le canapé rouge reste pour l'heure le plus intense à mon goût.
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Michèle Lesbre est une auteure dont j'apprécie particulièrement l'univers délicat et poétique. Dans son dernier livre, "Chemins", elle nous entraîne sur les chemins intimes et buissonniers de la mémoire. Rencontres et balades la ramènent vers un père énigmatique qu'elle n'a connu qu'à l'âge de trois ans mais dont elle a conservé des souvenirs très enfouis … et très anciens !

Lors de la rencontre avec l'auteur, elle nous a parlé de ces premiers souvenirs qui remontent à la seconde guerre mondiale et à mon tour de me rappeler à quel point j'ai été frappée, alors qu'elle fait si jeune, qu'elle ait pu connaître cette période … mais oui. Michèle Lesbre est comme son livre, une femme charmante, totalement solaire ... et qui est bien loin de faire son âge !

L'auteure s'appuie sur la lecture du livre « Scènes de la vie de bohême », livre de chevet de ce père mal connu pour nous balader alternativement entre la vie de ce dernier et ses propres errances qui seront jalonnées de rencontres singulières et de lieux d'une grande beauté. Voilà, c'est tout ...

C'est un texte apaisant servi par une écriture fluide, parfaitement ciselée. le rythme est lancinant, cette façon de ne parler de « rien » est tellement rayonnante qu'il suffit de se laisser porter et envouter par cet univers rempli de charme (un peu à la Modiano paraît-il mais je ne connais pas suffisamment l'auteur pour me permettre la comparaison).

Ce n'est pas un livre nostalgique, mélancolique à la rigueur. C'est un livre sur le temps qui passe, sur les années qui génèrent des souvenirs qui ensuite vous accompagnent toute votre vie, à savourer absolument !
Lien : http://www.instantanesfutile..
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