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EAN : 9782207110027
416 pages
Denoël (01/01/2011)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Au XIVe siècle, U’tal, jeune Guarani, remettant en cause la tradition, crée dans les montagnes de l’Ouest un territoire où la violence n’a pas sa place. Mais le sang souille bientôt cette utopie. 750 ans plus tard, U’tal est de retour et a un marché à proposer à l’humanité. Ce roman décrit de façon réaliste l’impact d’un premier contact extraterrestre sur les hautes sphères du pouvoir mondial.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il n'aura sans doute pas échappé aux amateurs de science-fiction que les éditions Denoël ont créé il y a peu une nouvelle collection - baptisée Grand Public - dédiée elle aussi aux littératures de L'Imaginaire, et jouant même sur la frontière des genres. Si on avait encore ne serait-ce qu'une raison de s'interroger sur l'orientation de tel ou tel titre dans cette collection (Les Démons de Paris, le Vaisseau ardent, Terre sans mal et d'autres à venir...), et pour peu qu'on s'intéresse seulement à la question, il faudrait vous rendre sur le blog de la mythique collection Lunes d'Encre où Gilles dumay, son directeur, n'hésite pas à réagir aux commentaires, à argumenter sur ses choix ou à nous faire vivre de l'intérieur les remous de l'édition française en général, et de la science-fiction en particulier.

Quoi qu'il en soit, ces interrogations de chapelle n'ont vraiment pas lieu d'être. Il m'aura suffi de lire Terre sans mal pour m'en convaincre. Ça ressemble à de la science-fiction, on dirait de la science-fiction, mais ce n'est pas de la science-fiction. Pas vraiment en tout cas. Ou, pour être exact, pas seulement. Afin de n'induire personne en erreur, disons que la science-fiction sert plus ici de socle à un discours philosophique et politique qu'à une rencontre du troisième type au sens où on l'entend habituellement en ce qui concerne ce genre.

Cette approche constitue d'ailleurs le seul écueil du livre. Non pas que le propos soit incompréhensible – loin de moi l'idée de me plaindre lorsqu'un livre invite à une telle réflexion. A vrai dire, il est même plutôt accessible et pertinent. Mais à l'image de ce que j'avais déjà évoqué concernant le Peindre au noir de Russell James, le fond et la forme ont évolué en parallèle sans jamais se confondre totalement. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas accroché aux personnages, sauf peut-être à U'Tal, ce jeune Guarani du XIV siècle ayant fui sa tribu pour marquer son désaccord avec celle-ci. Emmené – enlevé ? - par des extra-terrestres, il a pour mission, sept siècle plus tard sur notre échelle de temps à nous, un an sur la sienne, de servir d'intermédiaire concernant le marché qu'ils ont à proposer aux Terriens. Quant aux autres, qu'il s'agisse des résidents de la base sur Mars, les premiers à établir un contact avec le vaisseau extra-terrestre, du président des Etats-Unis, figure par trop caricaturée du mal, ou bien de ses opposants, je ne les ai pas sentis incarnés. Ils me sont plutôt apparus comme les souffleurs dans les théâtres à l'ancienne : des voix dont le seul but est de faire transiter une parole. Une belle parole, certes, mais qui n'a pas contribué à magnifier l'histoire pour autant.

Et c'est bien dommage parce qu'au final, toutes les réflexions, toutes les interrogations qu'il suscite sont du plus grand intérêt. Qu'il s'agisse de notre place en ce bas-monde, en tant qu'homme ou que citoyen, de notre implication nécessaire dans les décisions qui relèvent du droit commun, du respect des gouvernements envers la population, de la notion de choix, de libre arbitre... les pistes sont multiples, toujours riches, captivantes, utiles.

Impression en demi-teinte, donc, mais qu'on ne s'y trompe pas, Martin Lessard est un auteur à surveiller. Je ne dis pas cela juste pour lui faire plaisir – il vient sur le blog régulièrement – mais parce qu'à la lecture de Terre sans mal, cela ne fait aucun doute qu'il y en a sous le capot. Je guette...
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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En 1337, au beau milieu de la forêt amazonienne, U'tal est un jeune Guaranni en butte aux traditions de sa tribu, dont il refuse la violence. Exilé volontaire, il va rencontrer Suasi et, ensemble, il tenteront de trouver la Terre sans mal... Malheureusement, son ami, attaqué par un jaguar, finira par mourir de ses blessures. de nouveau seul, U'tal fait une étrange rencontre...

En janvier 2088, sur Mars, les tensions entre les différentes nations qui ont colonisé Mars semblent encore monter d'un cran. Les USA veulent imposer leur hégémonie sur ce qu'ils considèrent comme leur propriété. Cependant, l'apparition d'un gigantesque vaisseau spatial dans le ciel martien pourrait très bien mettre tout le monde d'accord. D'autant que les Extraterrestres ont un marché à proposer à l'Humanité...

La toute première partie, qui se déroule dans un lointain passé au coeur même de la forêt amazonienne, n'a pas grand rapport avec le pitch du roman ("Les extraterrestres arrivent. Ils ont un marché à nous proposer." ; on ne peut pas le louper, il est sur la couverture). On se doute bien qu'elle a tout de même son importance. Dès la page 55 s'ouvre la deuxième partie, sobrement intitulée "Les Guides", et là on sent qu'on va en avoir pour son argent. Et, effectivement, c'est très certainement la partie la plus réussie, tant la qualité de l'écriture de l'auteur plonge le lecteur dans ce futur qui n'est qu'un reflet de notre présent, mais en pire ! Ce que j'ai préféré, et de loin, c'est l'immersion que nous propose Martin Lessard dans cette base martienne vraiment très réussie. En plus, les hommages à la SF se multiplient (peut-être un peu trop ?). La base martienne a pour nom KSR (pour Kim Stanley Robinson, l'auteur de la fameuse "trilogie martienne", romans qui relataient dans le détail la terraformation de la planète rouge), les navettes transportant les passagers portent chacune le nom d'un des grands auteurs de la SF (Asimov, Bradbury, Clarke et Dick). du grand art ! A tel point que je n'ai pas pu m'empêcher, en lisant cette partie, de penser à un autre auteur canadien, anglophone celui-là : Robert Charles Wilson.

Ensuite, avec l'"apparition" des extraterrestres (dont on ne verra au final que le vaisseau) et le marché qu'ils proposent aux habitants de la Terre, on a droit à une longue interrogation philosophico-politique pas inintéressante, mais qui tranche beaucoup trop avec la deuxième partie pour nous tenir jusqu'au bout en haleine. Cela reste bien écrit, le propos (que d'aucunes mauvaises langues qualifieraient de naïf ou bien-pensant) a le mérite d'être optimiste au sein d'un genre qui a tendance à nous dépeindre un futur pas toujours très rose. Mais ça pêche quand même par une baisse de rythme trop importante pour conserver notre intérêt Dommage.

On rappellera juste qu'il s'agit là du tout premier roman de Martin Lessard, un auteur qui, si mes sources sont bonnes, risque de faire de nouveau parler de lui de ce côté-ci de l'Atlantique. A 20,50€ le ticket pour un dépaysement total et garanti, vous pouvez sans soucis tenter le pari.

A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Impossible pour moi, du moins dès que j'ai attaqué la seconde partie, de ne pas penser à Robert Charles Wilson. Et en particulier à son roman le vaisseau des voyageurs. Là comme ici, les terriens, pardon, l'humanité, reçoit une visite, a priori amicale, de voyageurs extra-terrestres. Et à chaque fois, les visiteurs ont une proposition à faire aux humains. Mais là s'arrête la comparaison. Alors que le roman de Wilson vire assez vite au récit post-apocalyptique (même s'il n'y a pas d'apocalypse au sens ordinaire) et nous décrit une terre d'où l'humain a presque entièrement disparu, Martin Lessard préfère nous parler d'une humanité face à l'un de ses choix les plus important. Peut-être même le premier et seul choix qu'elle ait eu à faire en tant qu'espèce face à une espèce étrangère.
À partir de là, nous allons suivre l'existence d'une poignée d'individus tant sur Mars ou sur la Lune que sur Terre et qui vont devoir choisir (la plupart d'entre eux vont faire un choix rapide) entre cynisme, pragmatisme, voire appétit de pouvoir et simplement humanisme. Comme chez Wilson, là encore, Martin Lessard profite de son récit pour dresser la peinture d'une galerie de personnages dignes d'intérêt. Mais je dois avouer que les personnages de Terre sans mal ont tout de même moins de profondeur que ceux du Vaisseau des voyageurs. Mais quand l'un des deux auteurs a déjà signé une dizaine de romans, l'autre n'en est qu'à son tout premier.
Et ma foi, comme coup d'essai, on est en droit de parler de coup de maître. le style est fluide et parfaitement efficace. le tout se laisse lire sans aucun moment d'ennui mais au contraire avec beaucoup de plaisir. le propos est intelligent et nous laisse son lot de réflexions comme une écume sur les rivages de notre esprit. Car il en traite des sujets l'auteur. Tant politiques que philosophiques ou moraux. Je déplorerai juste que par moment le discours m'a paru un peu difficile à suivre. Je n'ai pas toujours compris ni les prises de position des uns et des autres ni pourquoi parfois les évènements prenaient telle ou telle tournure. Mais la faute m'en incombe sans doute davantage qu'à l'auteur dans la mesure où je suis un lecteur assez dissipé. La fluidité du style que j'ai déjà évoquée participe sans doute à endormir la vigilance du lecteur. Un conseil donc, accrochez-vous un tant doit peu si vous êtes, comme moi, du genre à divaguer.
Mais qu'importent ces petits défauts que nous mettrons sur le compte d'un premier roman. Martin Lessard m'apparait déjà, sans aucun doute, comme un futur grand nom de la SF. Et pas que francophone.
(Chronique du 5 février 2011)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Première nouveauté SF 2011, je n'ai pas été déçue. Une histoire qui m'a prise de front et ma maintenue rivée jusqu'à la toute fin. Une écriture simple, endiablée et sympathique. Un très bon moment de lecture. Franchement, pour un premier bouquin, c'est un coup de maître ! Vivement un second pour cette auteur québécois.
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Je n'ai pas réussi à accrocher à ce récit de vaisseau extraterrestre qui apparaît sur l'orbite de Mars.
Un récit peut-être trop politique, trop philosophique, un peu trop lent, sans péripéties... Au fil des pages, je m'ennuyais de cette histoire qui ne décolle pas. Peut-être que cela vient aussi de ces personnages, auxquels je ne me suis pas non plus attachés ; Pour entrer dans une histoire, il essentiel pour moi de ressentir un peu de compassion (ou de l'antipathie selon les histoires) pour au moins un personnage . Mais là j'ai trouvé les personnages soit caricaturaux (comme le Président) soit indifférents.
C'est dommage car c'est bien écrit mais il manque pour moi d'énergie et de suspense dans ce roman.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le plus important, ce n'est pas de haïr tout le monde. La haine, c'est improductif. Ce qu'il faut, c'est haïr suffisament une seule personne. La bonne, si possible.
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Avec le temps, même des barreaux pouvaient procurrer du réconfort. La banalité du quotidien domestiquait les hommes et les réduisait à l'esclavage.
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Moi, je vous le dis, debout, c'est fou comme on est grand.
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Ces gens croyaient si fort en lui — lui qui pourtant ne croyait en rien.
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Au sommet, le pire danger, c'est la chute.
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