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EAN : 9782370490643
360 pages
La Volte (23/05/2018)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Voici l'histoire, rédigée de sa main, d'Ambien II, membre des Cinq - l'organisation président aux destinées de Sirius, l'une des trois civilisations galactiques très avancées qui se disputent entre autres la mainmise sur la planète Shikasta, notre Terre.

Fonctionnaire compétente et consciencieuse, elle a depuis des siècles pour tâche de superviser les expériences sociobiologiques d'envergure que mènent les Siriens sur l'ensemble de leurs Planètes Colo... >Voir plus
Que lire après Canopus dans Argo 03 - Archives : Les expériences siriennesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un cycle fictionnel majeur, utilisant avec un brio exceptionnel le détour science-fictif pour décortiquer l'essence de la politique et de la manipulation sous toutes ses coutures, en mêlant étroitement lucidité froide et tendresse inévitable.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/08/09/note-de-lecture-canopus-dans-argo-archives-doris-lessing/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je suis Ambien II, membre des Cinq.
Je me suis engagée à rédiger un compte-rendu de nos expériences sur Rohanda, connue à cette époque sur Canopus sous le nom de Shikasta.
Je vais employer les divisions temporelles communément admises tant par nous-mêmes que par l’Empire de Canopus :
(1) La période courant jusqu’au premier pic de radiations en provenance d’Andar.
(2) Celle qui s’étend entre le premier et le deuxième pic de radiations – à nouveau en provenance d’Andar.
(3) De la seconde irradiation jusqu’à l’échec de l’Alliance Canopus-Rohanda, aussi connue sous le nom de Catastrophe. On qualifie parfois cette troisième période d’Âge d’Or.
(4) La période de déclin ultérieur – dont traitera l’essentiel de mon rapport.
Je me bornerai simplement à mentionner les expériences menées avant la première irradiation – elles sont dûment documentées dans la rubrique Zoologie Inférieure. Pendant la période (1), Rohanda était chaude et humide, marécageuse, avec des mers si petites qu’on aurait dit des marais et de profonds océans troublés par une activité volcanique continuelle. Sur une petite étendue émergée vivaient quelques animaux terrestres, mais c’était surtout dans les eaux que grouillait la vie – énormément de poissons et de nombreuses variétés de lézards. Certains d’entre eux étant inconnus sur d’autres Planètes Colonisées, comme sur notre Planète Natale, nous effectuâmes avec succès plusieurs transferts d’espèces. Nous introduisîmes également sur Rohanda des espèces originaires d’autres mondes, pour voir comment elles allaient évoluer. Toutes les expériences que nous menâmes au cours de la période (1) demeurèrent modestes, et ne diffèrent guère de celles que nous conduisions dans d’autres parties de notre Empire.
(2) Personne n’avait anticipé le premier pic de radiations en provenance d’Andar. Tant Canopus que Sirius furent prises au dépourvu. Nous avions gardé la planète sous surveillance depuis l’ultime guerre qui nous avait opposées ; la nouvelle situation nous imposa une intensification de nos activités. L’irradiation eut pour effet d’éradiquer plusieurs espèces en une seule nuit, et d’accélérer l’évolution. La planète demeura torride, nuageuse, baignée de l’atmosphère débilitante qui accompagne de telles conditions. Pourtant de nouvelles espèces semblaient apparaître un peu partout, et celles qui existaient déjà se transformaient rapidement. En moins d’un million de R-années, outre la multitude de poissons et de reptiles, surgirent des animaux volants et des insectes – tous précédemment inconnus. L’endroit regorgeait de vie. Devint également bientôt clair qu’il nous fallait nous attendre à une période de gigantisme. Les lézards, en particulier, firent montre de cette tendance : il y en avait quantité d’espèces, certaines cent fois – voire davantage – plus grandes qu’auparavant. La végétation devint géante et nauséabonde. Terres et eaux étaient à présent infestées d’énormes animaux de toutes sortes.
Tout ce temps nous ne cessâmes de conférer avec les Canopéens, quand cela semblait nécessaire à l’une ou l’autre – ou bien aux deux. C’était parfois Sirius, parfois notre empire rival, qui entamait les discussions.
Nous fournissions toujours aux Canopéens des rapports sur les activités que nous menions sur la planète, sans apparemment éveiller beaucoup d’intérêt dans leurs rangs – je reviendrai par la suite sur ce point important. Canopus en faisait de même de son côté, mais nous non plus ne mettions pas énormément d’énergie à les étudier. Au risque de me répéter, c’est là un point essentiel, comme vous vous en rendrez compte bientôt.
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Je vais d’abord m’attaquer à ce que je considère comme la racine du problème : cette guerre ayant naguère opposé Canopus à Sirius.
Elle se termina par une Trêve… dont nous célébrons toujours l’anniversaire de nos jours. La bestialité et l’horreur des combats, nous les avons formalisées en histoires d’exploits héroïques que nous enseignons à notre jeunesse. Le fait est que Canopus remporta cette guerre et qu’au moment même où l’on aurait raisonnablement pu s’attendre à ce qu’ils nous humilient, nous imposent tributs et châtiments, ils convoquèrent nos chefs vaincus, nous rendirent nos Planètes Colonisées – qu’ils étaient pourtant en position de garder pour eux-mêmes -, nous prévinrent qu’il nous fallait rester derrière nos frontières, nous offrirent coopération et amitié, insistèrent pour présenter cet accord comme une trêve, de manière à nous éviter l’ignominie de la défaite vis-à-vis de nos empires et États partenaires.
Une éternité plus tard – tout récemment, pour tout vous dire -, j’ai demandé à mon ami canopéen Klorathy, le chef de leur Administration Coloniale, ce que lui et ses semblables pensaient de ce comportement aussi magnanime que grandiloquent, alors que nous autres Siriens ne leur en avions jamais su gré, allant au contraire jusqu’à effacer de nos livres – voire, apparemment, de nos souvenirs – toute allusion au fait que l’Empire canopéen avait remporté cette guerre, et s’était alors comporté comme aucun autre ne l’avait fait nulle part – du moins à ma connaissance. À ses yeux, il était « encore trop tôt pour en tirer la moindre conclusion », aussi préférait-il « différer son jugement ».
Je me borne à rapporter cette remarque typiquement canopéenne. Sans faire le moindre commentaire. Pas ici, en tout cas.
J’ai précédemment dit que Canopus n’avait pas manifesté beaucoup d’intérêt pour les résultats de nos expériences sur Rohanda – ou sur n’importe quelle autre planète, au demeurant.
Tout comme nous n’avions pas compris leur attitude à la fin de la grande guerre qui nous avait opposés, nous ne comprenions pas – et tel est toujours le cas – leur indifférence envers notre travail.
Elle s’expliquait en fait par l’immense avance qu’ils maintenaient sur nous : jamais ils n’eurent quoi que ce soit à apprendre de nous. Nous autres, cependant, interprétions systématiquement leur attitude comme une volonté de nous dissimuler quelque chose : si leur orgueil les poussait à feindre l’indifférence, ils s’employaient en secret à dénicher autant d’informations que possible – sans doute même envoyaient-ils des espions dans nos territoires pour profiter gratuitement de notre labeur.
Notre disposition d’esprit nous a invariablement conduits à méjuger leurs intentions.
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Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. Javier Cercas, auteur de Terra Alta qui lui valut en 2019 le 68e prix Planeta, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
QUI EST JAVIER CERCAS ? Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l'université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag. Ses livres suivants, qui s'inspirent souvent d'événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues. Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d'un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L'Imposteur (2015), le Mobile (2016), le Point aveugle (2016), et le Monarque des ombres (2018). Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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