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La Bible d'Alexandrie tome 9.1 sur 11

Michel Lestienne (Éditeur scientifique)
EAN : 9782204055451
458 pages
Le Cerf (01/01/1997)
5/5   1 notes
Résumé :
Version française de la Septante, traduction grecque de la Bible hébraïque, ou Ancien Testament. L'annotation porte sur ce qui est spécifique à la version d'origine : l'étude du lexique, la comparaison avec le texte massorétique et une sélection des lectures anciennes.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Depuis 1986, une équipe de chercheurs a entrepris de traduire en français, sous le titre collectif de "La Bible d'Alexandrie", l'antique traduction grecque de la Bible hébraïque, ou encore "Ancien Testament", que nous lisons par ailleurs aujourd'hui en un texte français établi sur l'hébreu. Pourquoi cette traduction de traduction ? Traduire est une manière de lire, d'interpréter, de rendre à sa façon dans une autre langue un texte que l'on estime assez précieux pour être connu au-delà des frontières linguistiques et nationales du peuple qui l'a vu naître. Et c'est bien le cas de la Bible, composée siècle après siècle pour raconter aux hommes les relations d'une nation avec Dieu.


Il est donc intéressant de savoir comment les histoires fameuses de Samuel, de David et Goliath, ou encore de David et Saül, furent lues, comprises et racontées dans l'antiquité grecque, un ou deux siècles après la fondation d'Alexandrie et l'établissement d'une communauté juive influente dans cette ville. Grâce à elle, le trésor littéraire national du peuple juif fut transmis au monde méditerranéen, héritage dont nous vivons encore et que les notes et explications de cette édition savante s'emploient à éclairer.


Ce livre, en grec, porte le titre de "Règnes" (Basileiôn, au génitif), comme pour insister sur le thème monarchique et en faire le motif essentiel de tout l'ensemble. "Règnes" induit une lecture politique, stratégique (il y a beaucoup de guerres), dynastique du pouvoir en Israël : la Bible grecque poursuit, après ce livre, avec II-Règnes, III-Règnes et IV-Règnes. Il est intéressant de remarquer que les Juifs, en hébreu, jusqu'à nos jours, n'intitulent pas du tout ce livre comme cela : il porte en hébreu le nom du prophète Samuel, et il est divisé en deux à cause de sa longueur (I Samuel, II Samuel ,שמואל א, שמואל ב). Quant aux deux suivants (III-Règnes et IV-Règnes), la tradition hébraïque leur donne le titre de "Rois" (Melakhim מלכים), insistant davantage sur les hommes qui ont porté la couronne, que sur la nature abstraite de ce pouvoir (le règne, basileia). Alors que les titres des versions grecques mettent au premier plan la nature monarchique du pouvoir en Israël ancien, et en font la chronique suivie, l'hébreu insiste sur la prophétie dont Samuel (qui meurt au milieu du livre portant son nom) est revêtu par Dieu, dont les interventions semblent plus lisibles dans l'hébreu que dans le grec. C'est pourquoi le livre juif de Samuel est classé parmi les livres prophétiques de la Bible, tandis que dans la Bible grecque, c'est un livre historique.


Dans les deux versions, le récit d'action est absolument prenant, les guerres et les personnalités introduisent une dimension presque épique, et les divergences de lecture posent des problèmes fascinants d'interprétation. On comprend en lisant les notes de cette édition, que le texte biblique n'a rien d'un ensemble fixé et intangible, mais se forme et se construit en fonction des lecteurs et des traducteurs.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La peste, au sens moderne et précis du mot, est une maladie infectieuse, épidémique et contagieuse, due au bacille de Yersin. La maladie est caractérisée par l'apparition de bubons sur le corps, en particulier à l'aine et à l'aisselle. Sa propagation est assurée par les puces d'une espèce particulière de rats, le "rattus rattus". Cette peste bubonique, déjà grave et entraînant une mortalité assez élevée, évolue souvent vers une forme pulmonaire, toujours fatale. La pandémie la plus sérieuse, où domina la forme bubonique, fut celle du temps de Justinien (VI°s ap. J.-C.) : la peste noire du Moyen-Age (XIV°s) et la peste du Yunnan (1894) revêtirent surtout la forme pulmonaire.
A quand remontent les plus anciennes manifestations de la peste bubonique dans la partie orientale du bassin méditerranéen ? Le latin "pestis" comme le grec "loimos", souvent rendus par "peste", désignent toutes sortes de fléaux, notamment les épidémies qui entraînent une forte mortalité. Les descriptions qui nous sont parvenues des "pestes" de l'Antiquité sont généralement vagues et se limitent le plus souvent à des lieux communs sur les souffrances et la mort. C'est le cas, par exemple, pour le fléau envoyé par Apollon Smintheus sur les Achéens (Iliade I, 43-52) ou pour celui de 2 Rois 24, 11-15. Parfois les symptômes sont décrits, mais avec trop d'imprécision pour qu'on puisse sûrement les assimiler à ceux de la peste bubonique ou pulmonaire. Ainsi pour la "peste" de Syracuse (212 av. J.-C.) que Tite-Live (25-26) appelle "pestis" ou "pestilentia", pour celle qui se manifesta sous Néron (Suétone, "Néron" 39), ou encore pour celle dont parle Josèphe au temps d'Hérode et qu'il désigne par "loimodês nosos" (Antiquités Juives 15-301). La "peste" d'Athènes (430 av. J.-C.), en revanche, est décrite par Thucydide (2, 47-54) et par Lucrère (6, 1145-1286) avec une précision suffisante dans ses symptômes et son évolution pour que les savants aient conclu au choléra ou au typhus, mais, selon toute vraisemblance, pas à la peste bubonique ou pulmonaire. Thucydide n'utilise d'ailleurs jamais le mot "loimos", mais "nosos", "phthoros" ou "nosêma".
p. 102
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