Comme son nom ne l'indique pas,
Julius A. Lion est français ; aucun lecteur ne peut donc incriminer une traduction de mauvaise qualité en cas d'insatisfaction. Entre 1986 et 1991 paraît dans la Série noire une série de 5 polars mettant en scène Emilien Boule, un inspecteur d'origine paysanne aimant être à l'aise dans ses vêtements, souvent des tenues d'ouvrier avec pantalon en velours marron. En raison de son corps massif, il est souvent pris pour un gros balourd pas fûté, alors qu'il est le roi du o-soto-gari et du ippon. A l'état-civil il vit avec une collègue qu'il considère davantage comme « un copain à nichons » que comme une compagne et ne dédaigne pas un petit coup par-ci par-là. Voilà pour l'élégance !
Présentement, il enquête sur la mort d'un paisible retraité de la sncf, sympathisant du parti communiste français. Près de son corps, un perroquet – famille des psittacidés, ordre des psittaciformes, classe des oiseaux, embranchement des vertébrés – du haut de son perchoir répète inlassablement : « Le fascisme ne passera pas », ce qui le rend très sympathique. Voilà pour le contexte socio-politique !
Un obscur prof de musique baptisé Wolfgang Amadeus Ménard dit Gangan ; une secte genre hare krishna nommée les Kshatryias ; un exhibitionniste qui aime souffrir et obéit au doigt et à l'oeil à une fliquesse ; un retraité coco dont la femme s'est suicidée pendant qu'il était à la fête de l'huma... Un perroquet empaillé et désempaillé. J'en oublie certainement... Voilà pour la volière !
Bien, ce roman ne vaut pas pour son style, ni pour sa psychologie. Il est tout entier constitué de dialogues en rafales qui donnent le tournis. Ca court en tous sens, ça déconne à tout va, l'épilogue est à la hauteur du début. Un roman dispensable mais marrant, qui peut intéresser les lecteurs archéologues de l'histoire du roman policier puisqu'il donne une idée de ce que la série noire perpétrait dans le courant des années 80. Merci à Pecosa d'avoir attiré mon attention sur ce trublion.
Ah j'allais oublier : Après avoir été adopté par la famille Ménard et avoir subi un lavage de cerveau, le perroquet cite désormais
Lénine :-)