The Pogues : Rum, Sodomy & The Lash

Discogonie de l'éditeur rouennais densité, est une collection de petits livres dédiés à un album vinyl rock ou pop, une vingtaine de titres est disponible.

Dans la dernière sélection d'une opération Masse critique non-fiction, ce livre a retenu mon attention.

Il se trouve que "Rum, sodomy & the lash" est l'un de mes albums favoris de tous les temps, si au fil des années mes goûts musicaux ont changé et évolué, il demeure des standards qui sont mes classiques personnels et cet opus des POGUES en fait partie.

Le livre de Yann Liotard détaille le contenu du disque, à commencer par son titre un brin provocateur dont j'apprends l'origine : une citation (apocryphe) de Churchill : "Ne me parlez pas traditions dans la marine ? Quelles traditions ? le rhum, la sodomie et le fouet !"

La pochette ensuite, on reconnait le détournement du célèbre tableau de Géricault : "Le radeau de la méduse" où les visages des menbres du groupe remplacent les originaux.

Côté musique, Liotard revient sur chaque chanson, donnant des précisons techniques (qui me sont passées au dessus de la tête) et l'histoire de la chanson.

Si je savais déjà que la ville dont parle "Dirty old town" n'est pas Londres comme je l'ai longtemps cru, mais Salford et que cette chanson, qui est probablement la plus connue du groupe est une reprise, j'ignorais en revanche que "Sally mac Lennane" n'est pas le nom d'une femme mais celui d'une stout (une bière style Guiness).

Ce petit livre a été une très sympathique, et on le voit instructive, lecture, un peu nostalgique aussi, puisque cet album m'avait été offert à sa sortie par un ami cher depuis longtemps perdu de vue, puisque comme le chantaient les pogues : "he took the road for God knows"...

Merci à Babelio et à densité.

Au cours des années 80 le rock irlandais est bien vivant et florissant, les Undertones/That Petrol Emotion, les Hothouse Flowers, Microdisney, etc, et bien sûr le groupe de sauvages qui nous intéresse ici : les Pogues !

Dans ce nouveau volume Discogonie consacré au deuxième album des Pogues, le justement célèbre Rum, Sodomy & the Lash, Yann Liotard reprend les codes habituels de la collection tout en ajoutant une longue et foisonnante introduction d'une trentaine de pages.
D'abord en rappelant l'histoire du groupe, ses racines rock, folk et surtout punk. Oui punk, et comme il faut, il n'y a qu'à se pencher sur les paroles et l'évidence est sous nos yeux. Des bips à la radio et des coupures à le télé, et pas seulement pour grossièretés.
Suivent quelques pages sur la musique irlandaise, sa place et son importance dans le pays et en dehors ; puis sur Stiff Records, label de Ian Dury, de Madness et d'autres parmi lesquels le producteur de cet album, Elvis Costello, et donc des Pogues.

Après un généreux détour par la pochette où on apprend l'origine assez peu glorieuse du titre de l'album, on pose le disque sur la platine tout en lisant Y. Liotard passer les douze titres à la moulinette.

L'auteur évoque au gré des chansons les légendes, la mythologie, l'histoire de l'Irlande et de sa musique, l'alcool, la migration des irlandais, le hurling, le monde ouvrier, les hostilités avec les anglais et Thatcher, etc, tous thèmes des chansons de Rum, Sodomy & the Lash. Il revient également sur le rôle de Costello qui en tant que producteur a surtout cherché à retranscrire l'énergie scénique du groupe.
J'ai bien sûr été plus attentif à certains morceaux de ce disque que je fréquente depuis longtemps, pas depuis sa sortie mais presque.
Je n'écouterai plus jamais « The Old Main Drag » et son chant faussement bancal de la même façon. C'est encore plus tragique que ce que j'imaginais, le pauvre gamin de l'histoire a bien malheureusement sa place sur le radeau de la pochette ; c'est si bouleversant que je suis sûr qu'il en est tombé...

Parmi les reprises du disque il y a bien sûr l'emblème du groupe, « Dirty old town », qui ouvre la face B du vinyle. L'histoire, l'écriture et la postérité de cette chanson, aussi irlandaise que moi, la rendent encore plus belle et plus triste, si c'est possible.
Je prête une attention particulière à « And the band played Waltzing Matilda » qui a toujours eu ma préférence sur l'album. Émouvante reprise de cette valse funèbre antimilitariste écrite par Eric Bogle, un écossais émigré en Australie.
On termine le livre avec un bonus absent du vinyle par manque de place, le génial instrumental sifflé « A song for Paddy Garcia » au goût de western spaghetti, l'occasion de rappeler l'influence d'Ennio Morricone sur le groupe.

Il y en a des choses a raconter sur cet album paru il y a 38 ans déjà. Yann Liotard n'en est pas à son premier livre, on sent une grande aisance dans l'écriture, assez personnelle d'ailleurs : s'il y a bien quelques paragraphes techniques, il n'y a aucune froideur et même une bonne dose d'humour.
Une écriture aussi dans laquelle transparaît tout l'amour de l'auteur pour cet album et ce groupe, c'est indéniable.

The Pogues, Rum, Sodomy and the Lash est un livre bien écrit et bien documenté qui permet de se replonger dans la vie des Pogues, ce groupe de punk-rock-folk Irlandais qui enchanta les années 80.
L'auteur connait bien son sujet. Il raconte dans un premier temps l'histoire des Pogues de leur formation en 1982 sous l'influence des groupes punk anglais comme les Sex Pistols à leur séparation en 1996. Les Pogues doivent beaucoup à la personnalité de leur chanteur : Shane Mac Gowan, un Irlandais haut en couleur qui aimait la musique autant que le whisky (irlandais bien sûr). L'auteur nous restitue très bien cette ambiance et l'environnement qui accompagna la musique des Pogues pendant les 80's.
Le livre est centré essentiellement comme son nom l'indique sur l'album majeur des Pogues : « Rum, Sodomy and the Lash », sorti en 1985 et qui fut leur plus grand succès au box office avec des titres célèbres comme « Dirty Old Town », « The Sick Bed of Cùchulainn » ou « Sally MacLennane ». Une grande partie du livre est donc la description complète et détaillée de chaque titre du disque : (origine du morceau, composition, harmonique, etc…). C'est vraiment très complet même si certains aspects s'adressent plus à des musiciens qu'à des néophytes.
Au global, c'est un ouvrage très plaisant et facile à lire qui nous fait revivre avec plaisir la musique rock –celtique des Pogues.

D'abord : j'adore cet album des Pogues et je n'ai pas de mots pour exprimer à quel point le chant de Shane MacGowan me fait vibrer.

Donc quand j'ai vu cet ouvrage proposé dans le cadre de la « Masse Critique » de Babélio je n'ai pas hésité et Ô joie j'ai été sélectionnée pour le recevoir !

Ce livre est une mini encyclopédie centrée sur ce magnifique album « Rum, Sodomy & the lash ».
Après une petite intro sur le groupe et la maison de disques chaque chanson est expliquée d'un point de vue paroles et de la structure musicale.
J'ai adoré avoir les explications sur les significations des chansons (non Sally MacLennane et Matilda ne sont pas des femmes) . Cela va rendre mes futures écoutes encore meilleures (oui, j'avoue avec honte que je ne m'étais pas penchée dessus avant).
Pour la partie explications sur la structure musicale je ne saurais m'exprimer car je n'y connais rien.
C'est bref et bien expliqué, vraiment un indispensable.

Petit focus sur une phrase du livre que j'ai adorée par rapport au talent de Shane MacGowan pour s'approprier les paroles des chansons qu'il interprète même si ce n'est pas lui l'auteur/compositeur : « […] mais c'est là tout le talent de cet interprète hors pair, il pourrait chanter le bottin de Belfast… ». J'adore.

J'ai vraiment trouvé le principe de l'ouvrage très intéressant et à la fin il y a la liste des autres albums qui ont fait l'objet de la même analyse.
Bref je conseille à tous les fans !